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Producteur de musique

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Sujet de la discussion Producteur de musique
Bonjour,

Je suis gérant d'un studio d'enregistrement; je rencontre donc beaucoup d'artistes et certain vraiment talentueux dans leur domaine ; ces derniers n'ont parfois pas assez d'argent pour financer un album et se contentent donc de simple maquette. L'idée me trotte parfois de produire leur enregistrement ainsi que le pressage ( pas la distribution donc j'envisage un partenariat avec un éditeur). Je voulais savoir concrêtement ce qui se fait en pratique: le contenu du contrat liant l'artiste au producteur, La propriété des masters, le pourcentages des royalties versés à l'artiste par le producteur sur la vente de chaque CD ou morceau... Et l'éditeur dans tout ca, combien il prend au passage? Par exemple sur un CD à 10 eurs quelles sont les part qui vont à l'artiste , au producteur de l'enregistrement (et du support physique) et à l'éditeur? Je me doute que tout cela est négociable, mais je me doute aussi qu'il doit y avoir des constantes en la matière...

Merci!
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Le producteur qui finance entièrement l'enregistrement est seul propriétaire du master. Il est lié à l'artiste par un contrat d'artiste qui précise les obligations des uns et des autres ainsi que les royalties sur les ventes qui reviennent à l'artiste.

En tant que producteur indépendant tu vas devoir trouver des débouchés pour ton master. Soit le commercialiser toi-même, sans probablement avoir la structure et les moyens nécessaires, donc avec un gros risque de vendre très peu. Soit essayer de trouver un label et négocier une licence d'exploitation. Une licence avec un label sérieux se négocie généralement entre 15 et 20%.

En petite structure je conseillerais de négocier le pourcentage de l'artiste non en pourcentage des ventes, mais de déterminer de commun accord le coût de production et de proposer du 50/50 sur les bénéfices (recettes au-delà des coûts de production) N'oublie pas que si tu vends moins que tes coûts (et ça arrive dans la majorité des cas), c'est toi qui va devoir assumer.

Les droits d'auteur sur les supports (physique ou numérique) sont d'environ 7,5% du prix de vente et sont à la charge soit du label, soit du producteur s'il n'est pas passé par une licence. Via la srdm pour le physique, et prélevé par le distributeur pour le numérique. Ces sommes sont reversées aux auteurs (et éditeurs éventuels) par les sociétés d'auteurs (sacem,...)

Aventure à tenter par passion, la probabilité d'y perdre de l'argent est infiniment plus grande que celle d'en gagner ;)

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Salut EPE_be,

Merci pour cette réponse détaillée; Oui, c'est sur, c'est un risque à prendre mais dans l'affaire, c'est surtout du temps que je vais y consacrer. Et du temps, j'en ai à donner...L'investissement "pressage" est tres bas comparé au prix du studio si l'artiste devait tout financer.

Il y a un truc que je ne pige pas trop:
Citation :
Les droits d'auteur sur les supports (physique ou numérique) sont d'environ 7,5% du prix de vente et sont à la charge soit du label, soit du producteur s'il n'est pas passé par une licence.


Les 7,5 % sont sur le prix de vente HT ou TTC? S'il y a trois auteurs / Compositeurs pour la meme oeuvre, ils se partagent les 7,5% ? Pourquoi 7,5% ?

Citation :
prélevé par le distributeur pour le numérique.


Faut il comprendre "prélevé par la SACEM sur l'argent que le distributeur empoche lorsqu'il vend une oeuvre au format numérique?

Celui qui est chargé de la distribution achete t il "x" quantité de CD ou de track numérique, ou fait il simplement du "dépot vente"?

Citation :
Une licence avec un label sérieux se négocie généralement entre 15 et 20%.


15 a 20 % du prix de vente final (en magasin)?


Donc si j'ai bien compris ; pour un CD à 10eurs en magasin et si je suis passé par un contrat de distribution avec un label (ou licence d'exploitation):

2 Eurs vont au label. (20 %)
0,75 Eurs à l'auteur (ou à partager si plusieurs auteurs pour la meme oeuvre) en ce qui concerne les droit d'auteur SACEM / SDRM.
L'auteur et le producteur se partage à 50/50 les 7,25eurs restant à partir du moment ou l'intégralité de l'enregistrement et pressage ont été remboursé au producteur.


J'ai un doute sur la somme initiale (10euros): faut il ajouter à ce prix la marge du distributeur / Label ou le label se rémunère sur un pourcentage de cette somme? Qui décide du prix de vente final en magasin? et Sur quel prix les pourcentages sont prélevés: prix final en magasin ou prix d'achat par le label du CD (dans le cas ou ca ne serait pas un dépot vente...)??

Merci d'avance, ca fait beaucoup de questions ca...:lol:

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Citation de Crumar :
Les 7,5 % sont sur le prix de vente HT ou TTC? S'il y a trois auteurs / Compositeurs pour la meme oeuvre, ils se partagent les 7,5% ? Pourquoi 7,5% ?
Sur le prix hors taxe. C'est une moyenne. Le calcul dépend de plusieurs paramètres et diffère selon les sociétés d'auteurs et les pays. https://www.sacem.fr/cms/home/utilisateurs/produire/disque/tarifs/redevance-pour-produire-un-disque
Les sommes récoltées seront amputées des frais de gestion de la sacem puis partagées entre tous les ayants-droits (auteurs, compositeurs, arrangeurs, adaptateurs, éditeurs, en fonction des pourcentages prévus contractuellement pour chacun)

Citation :
Faut il comprendre "prélevé par la SACEM sur l'argent que le distributeur empoche lorsqu'il vend une oeuvre au format numérique?
Oui

Citation :
Celui qui est chargé de la distribution achete t il "x" quantité de CD ou de track numérique, ou fait il simplement du "dépot vente"?
Non, personne ne va t'acheter de stock. Au contraire, en physique, le revendeur va prendre X Cd's pour X temps, sans aucune promesse de les vendre, et le distributeur sera chargé de récupérer les invendus à l'échéance (ou accepte de les solder après échéance)

Citation :
15 a 20 % du prix de vente final (en magasin)?
Non. La base est en général le PGHT (prix de gros hors taxe)ou PPD (published price to dealers). Donc amputé de la marge du détaillant, importante en physique, plus faible en numérique.

Il ne faut pas confondre le label et le distributeur.
Le distributeur distribue, gère les stock, approvisionne les détaillants, récupère les invendus.Un label peut avoir son propre service de distribution ou faire appel à un autre distributeur. Il arrive que même une major utilise le circuit de distribution d'une autre major dans un pays où il n'a pas son propre distributeur.

Le label, s'il n'est pas producteur (donc s'il a signé en licence), est avant tout un commerçant. Son rôle est de commercialiser le produit, par tous les moyens essentiellement promotionnels.

Citation :
2 Eurs vont au label. (20 %)
Euh, non. C'est toi qui prend 15/20%, ce serait trop beau!

Difficile de donner des pourcentages exacts parce que tous les cas sont différents mais en résumé :

L'état prend sa marge (TVA)
Le détaillant vend et prend sa marge, puis paie le distributeur
Le distributeur distribue et prend sa marge (+ paie les droits d'auteurs pour le numérique)puis paie le label
Le label fabrique, assure la commercialisation (promotion + trouver les débouchés), et prend sa marge (+ paie les droits d'auteur pour le physique) puis paie le producteur.
Le producteur assure les frais de première fixation de l'oeuvre (jusqu'au stade master dont il est propriétaire) et partage ce qu'il a reçu du label avec l'artiste sous contrat.

Donc inutile de rêver, dans ton exemple CD vendu 10€ TTC, s'il te reste plus de 50 centimes à partager avec l'artiste, c'est bien. En circuit commercial traditionnel, si tu ne vends pas minimum 30000 exemplaires ce n'est généralement pas rentable.

Autre solution : Tu fabriques toi-même un petit stock de CD's, tu les revends au fur et à mesure à l'artiste qui se charge de les écouler lui-même. A toi de calculer ton coût pour déterminer à combien tu peux les vendre à l'artiste. En gros ça revient à faire crédit à l'artiste en espérant qu'il vende assez pour te payer...

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


[ Dernière édition du message le 30/01/2013 à 13:03:32 ]

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Citation :
Euh, non. C'est toi qui prend 15/20%, ce serait trop beau!


Citation :
Donc inutile de rêver, dans ton exemple CD vendu 10€ TTC, s'il te reste plus de 50 centimes à partager avec l'artiste, c'est bien


Arghh, la vie est rude...

En tout cas, Merci pour toutes ces infos; c'est plus clair pour moi maintenant!
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Si c'était facile de gagner de l'argent avec la musique ça se saurait. Tout le monde trouve que c'est "l'autre" qui se gave. Pourtant des disquaires font faillite, des distributeurs font faillite, des labels font faillite, des producteurs font faillite, des studios font faillite et des artistes se retrouvent à la rue.

A côté de ça quelques fortunes se font. En fait c'est simple à comprendre : la clé, c'est le "point mort". Le point mort c'est le moment où les recettes (ventes etc ) couvrent les frais. Avant ça, et c'est généralement le cas, on perd de l'argent. Après, dans une toute petite minorité des productions donc, c'est tout bénéf sans plus rien foutre. Si on fait un 1,5X le point mort, on est content, on a pas bossé pour rien et ça éponge un peu les pertes d'autres prods. Si on fait 15X le point mort, on a très bien gagné sa vie. Si on fait 150X le point mort on ne voyage plus qu'en avion privé.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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flag, merci EPE_be pour ces infos !

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Citation :
Une licence avec un label sérieux se négocie généralement entre 15 et 20%.


moi je dirai même que tu peut demander entre 20% et 40% en licence si le disque est vraiment très très bon artistiquement et qu'il y a un fort potentiel commercial. car un label qui accroche véritablement sur ton truc ne le laissera pas partir comme ça ;)

dans le cadre d'une production dite de rue ( street production )

moi je te conseille de vendre tes disques par toi même et d'appliquer les prix que tu veux ce sera déja plus facile de vendre 500 CD à 10€ via les amis , les réseaux , les disquaires et ainsi récupéré ta mise dans l'espoir ensuite d'attendre une meilleur opportunité.

que de vendre 2000 ex à 1€ voir 2€ le bénèf dans le circuit traditionnel de la zic
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Citation de pierrotlepiednoir :
je dirai même que tu peut demander entre 20% et 40% en licence si le disque est vraiment très très bon artistiquement et qu'il y a un fort potentiel commercial.
Je ne sais pas d'où tu tiens ces chiffres et ce que tu appelles fort potentiel commercial mais, à part pour les sommes reçues de tierces parties où le label n'a pas grand chose à faire (compilations,...) je ne vois pas quel label serait assez fou pour proposer ça. Ou alors il ne fait pas grand chose niveau promo et ce n'est pas la peine de céder une licence. J'ai là sous les yeux un exemple de licence à 18% alors que le single fait tout de même 4,5 millions de vues youtube.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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18% Ouuuhhh le métier à vraiment changer à ce niveau c'est de l esclavagisme même pas en rêve au pire 25% ok mais la heu non faut pas deconner oh
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Oui Pierrot, le métier a bien changé depuis les années 80 ou plus encore les années 90 où à peu près tout ce qui sortait se vendait et pouvait rapporter gros.

L'offre de musique a explosé avec les home-studios en même temps que la dématérialisation des supports a fait s'effondrer la valeur de la musique enregistrée. Beaucoup plus d'offre, beaucoup moins de demande payante, ça s'appelle un marché saturé et il ne faut pas avoir fait une grande école de commerce pour comprendre que la valeur du travail de création/production en prend un sacré coup.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Citation :
Oui Pierrot, le métier a bien changé depuis les années 80 ou plus encore les années 90 où à peu près tout ce qui sortait se vendait et pouvait rapporter gros.


ouais c'est clair ta raison. avec toutes mes expériences du passé,le recul et l'évolution du business de la zic que j'observe depuis 2004 je pense pas qu'au final retourner dans le système traditionnel ( label major ) n'est pas intéressant pour un artiste autoproduit il y perd plus qu'il y gagne car au final il gagne pas temps d'argent que ça quand tu compte bien la thunes et les sacrifices , il n'est pas libre artistiquement, et il est souvent obliger de faire des concessions à la limite de l'exploitation ou de l'esclavagisme musicale.

mieux vaut au final ne pas être connu du grand public et vendre son skeude dans la rue en street prod à 200 voir 300 fans à coup de 10 voir 15 euros le CD c'est déja mieux que rien , t'as plus de contrôle , et là tu touche net ton dû ;)

certes c'est pas la fortune mais ça te permet de gagner quelques sous sur ta création immédiatement et passer à la suite via d'autres projets.

économiquement vu la crise en France et toutes les entreprises en faillites les hommes vont aller de plus en plus dans l’individualisme et l'auto-satisfaction immédiate et ce dans ton les secteurs d'activité y compris la musique car les gens préfère avoir un complément de revenue et se démerder seul à l'arrache plutôt que d’être exploité dans une boite qui fait des profits sur ton dos et te mobilise ton temps et ta qualité de vie je connais des gens qui font du troc matin midi et soir sur le bon coin , propose des services pas chère sur leur site web bref tous ont va dans l'auto-survie . et c'est temps mieux.
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IL y a effectivement des solutions alternatives aux réseaux qui viennent pomper le fric.
Mon label associatif propose une aide a la production, mixage, mastering et conception du package. Il fait (en général) 50/50 des frais sur la dupplication petite serie avec l'artiste, ce qui va représenter la seule sortie d'argent de part et d'autre. Le label amortis ensuite son avance sur les premières ventes, puis reverse a l'artiste entre 40 et 60% des sommes générées en physique et en numérique, contractuellement. Il a donc toujours un fond disponible, et les taux de reversements sont corrects. Ca implique par contre un travail bénévole en amont, mais ca montre que verser autre chose que des miettes c'est possible.

Et ca prouve que la solidarité existe aussi.
PU74iN m4I2 pUI5kw3 J3 V0u2 di2 Kw3 J3 5Ui2 p42 un 933k 37 KW3 j'3n 4i h0Rr3uR, C'357 CL4IR???

 

[ Dernière édition du message le 11/02/2013 à 13:31:39 ]

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Bien entendu. Toute initiative solidaire qui peut aider les artistes est à applaudir. Mais on n'est pas à la même échelle. C'est comparer le petit producteur de confiture qui vend sa production sur les marchés de villages avec les grandes marques en publicité dans les dépliants de tous les hypermarchés. La marge au pot n'est pas la même mais les volumes non plus.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Tout dépend ce qu'on veut en effet. Si c'est tenter d'atteindre une (trés in)certaine notoriété avec de gros volumes qui ne font prendre plus de risques qu'ils ne rapportent a l'artiste, ou amortir trés rapidement sur de petites quantités, au moins pour tater si le succès est au bout ou pas...
PU74iN m4I2 pUI5kw3 J3 V0u2 di2 Kw3 J3 5Ui2 p42 un 933k 37 KW3 j'3n 4i h0Rr3uR, C'357 CL4IR???