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Sujet Un ingénieur du son, de nos jours...

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Sujet de la discussion Un ingénieur du son, de nos jours...
Une fausse bonne idée ? C'est la question que je me pose actuellement...

En se formant dans une école de prestige, les chances d'intégrer un bon studio en sortie sont minimes? Et ce, même avec un stage à forte valeur ajoutée? Et monter son studio, un bon plan pour gagner sa vie convenablement, ou cela reste du domaine de l'utopie?

De nos jours, la production musicale est accessible au plus grand nombre, le matériel audio doit bien se vendre, on pourrait donc s'intérroger sur la demande des musiciens auprès des ingénieurs du son pour finaliser leurs productions...

Je souhaiterais avoir l'avis de quelques professionnels du son, ou tout simplement des musiciens qui cotoient des gens du milieu. Merci à vous.
2
Un vrai gros ingé, et/ou réalisateur change la donne du tout au tout.
Sans la patte d'un vrai pro, très peu d'artistes sont considérés comme des professionnels par leur pairs.
Je sais de quoi je parle, garantie.

Après, on apprend pas ça dans les écoles, ça se saurait.
@+
3
Citation de noizydon :
Après, on apprend pas ça dans les écoles, ça se saurait.@+
Pas vraiment d'accord. Le titre d'ingénieur ça se mérite. Les connaissances théoriques ne sont pas nécessairement indispensables pour "faire du son", pas plus que le solfège ou la théorie musicale ne sont nécessairement indispensables pour "faire de la musique", mais à partir d'un certain niveau, quand on veut aller plus loin, ça aide vachement d'avoir plus que des connaissances empiriques.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


4
L'art en général demande de l'imagination, de la créativité. C'est pareil dans la peinture, l'imagerie numérique et la programmation informatique appliquée au jeux vidéo.. Il faut un concept révolutionnaire, un scénario qui sorte des sentiers battus, une patte graphique unique, une bande sonore en adéquation avec l'environnement.

Suite à l'avènement de l'audionumérique, la mao, tout le monde peut s'improviser Producteur et Musicien de nos jours. Au bout du compte, seuls les projets innovants sont retenus auprès des labels et majors. Et comme ils sont surement très sélectifs, Quand ils trouvent un potentiel, ils imposent leur vision musicale en suivant les effets de mode et les exigences de l'industrie.

A côté de ça, ce n'est pas permis à tout le monde de mixer, masteriser correctement, sans les connaissances théoriques enseignées en école. Après tout dépend de comment se passe la sélection auprès des Labels?

Quand ils reçoivent les projets. Ils regardent la notoriété des Artistes/Oeuvres IRL, sur le net, ils se focalisent sur le côté artistique de l'oeuvre? Ou ils portent une évaluation globale, en intégrant la créativité, la prise de son, le mixage, le mastering? Pas sur que l'artiste lambda prendra le risque de parier de l'argent à l'aveuglette sur la finalisation d'un projet et donc de solliciter les ingénieurs du son.. sans la rentabilité derrière.

Donc l'ingénieur du son, avec ses oreilles bioniques, son expérience hors paire, sa technique maitrisée, fera forcément la différence. Mais ce genre de profil est retenu dans les gros studios, sa notoriété est assurée, les partenariats sont conclus. Bref il n'a pas trop à s'en faire.. Mais pour l'ingénieur indépendant, ce qui représente surement un très gros pourcentage de la profession, il monte son studio personnel, quel avenir pour lui? compte tenu des problematiques ci-dessus.

On retombe donc dans l'interrogation principale ?
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1/ C'est sûr qu'il faut apprendre, après que ce soit dans une école ou sur le tas, ça c'est une autre histoire. J'ai eu des mecs sortant d'une école qui sont passés au studio et qui ne savait pas régler un compresseur.

2/ Si les maisons de disques signaient de l'original et du bien fait, ça se saurait :) Par contre ils reçoivent des 'préprods' très très bien faites et quand on débarque avec sa maquette pourrie avec des VSTi et des dums programmées à la pisse, c'est sûr qu'on n'a aucune chance.

3/ Le plus important ! Ce milieu ne marche que par un réseau. Attention, je ne parle pas de piston, bien que ça doit exister, mais bien de réseau. Des contacts établis sur du moyen/long terme qui permet d'avoir accès à des beaux projets, avec des bons artsites, qui ont des bons morceaux, savent les jouer et ont une notion du budjet pour faire une belle prod et s'en donnent les moyens.... ça c'est le plus dur à chopper et ça prend du temps.

Donc vouloir être ingé son, c'est avoir un savoir (empirique ou acquis) maîtrisé, avoir un réseau de contacts fourni et être polyvalent. Pour ma part, je ne pourrai pas vivre correctement uniquement avec mon project-studio. Je joue également de la guitare, de la basse, et je fais du son en live (tournées nationales, bal du village ou petite scène locale...)
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S'il est vrai que l'enregistrement s'est démocratisé pour le plus grand bonheur des musiciens, les qualités d'écoute qui font un bon ingénieur du son ne s'achètent pas dans le commerce. Avoir de solides bases théoriques et techniques est indispensable pour réussir à mon sens.
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Métier en voie de disparition!
Pas mal de boîtes déposent le bilan, délocalisations en Belgique, au Luxembourg, en Espagne, au Maroc...
En France, les salaires se cassent la gueule, les tecos sont souvent remplacés par des stagiaires trop content (d'être exploité) de bosser (gratos) et de scier la branche sur laquelle ils veulent tous s'assoir.... Un classic. Je ne parlerait pas de ceux qui sont payé 15€/h!!!
À ce prix là, je fais des ménages!

Bref, sans parler du statut d' intermittent du spectacle qui est maintenant ds le collimateur du gouvernement, ça n'est plus tellement viable comme boulot, exepté pour quelques uns et probablement plus pour très longtemps (musique et post-prod réunis).

Si c'est pour emmener sa petite famille au ski tous les ans, c'est mort...

Good Luck!

[ Dernière édition du message le 12/04/2013 à 11:21:42 ]

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Vois pas trop l'intérêt de délocaliser en Belgique (j'y suis déjà :lol: ), les charges sur le travail et les entreprises n'y sont certainement pas inférieures. A part, peut-être, une règlementation un peu moins lourde, c'est la même chose.

Le problème est surtout la disparition de la clientèle. Avec d'un côté de plus en plus d'"ingénieurs" autoproclamés et leurs home-studios qui bossent la plupart du temps au black et de l'autre les budgets de productions pro qui se sont effondrés parallèlement aux ventes de musique, il n'y a plus beaucoup de place pour une activité professionnelle rentable. Donc les rares studios pro qui survivent n'engagent plus, au contraire.

Cela dit d'accord avec noizydon, un véritable ingé-son et/ou réalisateur peut relever fondamentalement le niveau d'une prod (bien plus que le matériel du studio). Mais compte-tenu du nombre infime de productions qui trouvent encore un débouché commercial rentable, rares sont ceux qui vont encore prendre le risque de financer une production haut de gamme réalisée par des professionnels.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


9
Citation de EPE_be :
Vois pas trop l'intérêt de délocaliser en Belgique (j'y suis déjà :lol: ), les charges sur le travail et les entreprises n'y sont certainement pas inférieures. A part, peut-être, une règlementation un peu moins lourde, c'est la même chose.


Doublage, post prod, presque tout part en Belgique ou au Luxembourg.
Je pourrais parler de Dubbing Brothers, par exemple, qui s'y est installé il y a quelques temps, Nice Fellow, etc, etc...
Et même la postprod de certaine grosses productions française (financées en partit par le contribuable) se délocalise, j'ai en mémoire "Marsupilami" post produit (montage son et Cie) au Luxembourg...

Pour le doublage, je peux comprendre, nos comédiens français, cachés derrière des conventions ridicules, représentent 80% du budjet d'un doublage (Tarrifs câble/hertzien payé à la ligne) sans parler des droits d'auteur...
Ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Mais bon, en France on ne voit pas tellement plus loint que le bout de son nez...
En belgique, ils sont au forfait (et pas forcément plus mauvais ou moins efficaces que des français). Et ça change tout!
Mais vous, amis Belge, vous en savez quelque chose...

Amicalement.

[ Dernière édition du message le 12/04/2013 à 12:05:31 ]

10
Citation de EPE_be :
Le problème est surtout la disparition de la clientèle. Avec d'un côté de plus en plus d'"ingénieurs" autoproclamés et leurs home-studios qui bossent la plupart du temps au black et de l'autre les budgets de productions pro qui se sont effondrés parallèlement aux ventes de musique, il n'y a plus beaucoup de place pour une activité professionnelle rentable. Donc les rares studios pro qui survivent n'engagent plus, au contraire.


C'est tellement vrai!

:(