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Sujet Organigramme de la réussite d'un échec organisé...

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Sujet de la discussion Organigramme de la réussite d'un échec organisé...
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En lien avec cet article (en anglais) : http://blog.musicxray.com/genuine-ar-filter-guest-post-by-jack-ponti/

Même si je ne suis pas d'accord avec tous les points soulevé dans cet article il est clair que la question du "filtrage" a un impact non négligeable sur les difficultés que l'on peut rencontrer de nos jours dans ce milieu, surtout pour de jeunes groupes qui tentent de se faire une place au soleil (ou du moins hors de l'ombre). C'est pour le moins difficile quand on est noyé dans une masse de bruit et de brume que forment tous les aspirants superstar et autres wannabees bercés d'illusions et n'ayant pas la mesure de leur (manque de) talent.

Ce qu'il me semble, c'est qu'il n'existe aucune réelle stratégie 100% efficace pour réussir mais dans le même temps énormément de gens prêts à vous en vendre une.

La réalité, c'est qu'on oublie trop souvent que le talent est une condition indispensable si on veut avoir au moins une chance d'entrer dans la ronde, sans toutefois avoir la garantie d'un succès quelconque, encore moins durable.

Partagez, discutez, argumentez... progressons
Quelles sont vos opinions ?

Peace
Glob

L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....

Bla bla bla

2
Je suis globalement d'accord avec toi, et si le coup de chance existe, de manière globale il faut la provoquer, ce qui induit beaucoup de travail. Et je pense que si tu veux te faire connaître, il faut qu'il y ait du monde qui bosse avec toi, ou que tu aies beaucoup de musiciens motivés.

Et accessoirement il faut avoir un projet qui plaît, et qui est programmable: éviter par exemple de faire du métal tribal, et de se faire jeter d'un côté par les metalleux qui trouvent ça trop sage, et de l'autre par les festivals de percus qui trouvent ça trop dur!

Bref, c'est un métier, et malheureusement le discours que j'entends souvent type "ah mais je fais des concerts par ci par là, mais le jour où ça marche je lâche tout c'est sur" est irrationnel. Si tu veux que ça marche, aujourd'hui faut pas attendre le producteur miracle, faut y passer le temps que ce métier mérite que tu y passes.

Alors c'est sur que c'est pas simple, mais c'est tout l'honneur des métiers passions!
3
Citation de globule_655 :
C'est pour le moins difficile quand on est noyé dans une masse de bruit et de brume que forment tous les aspirants superstar et autres wannabees bercés d'illusions et n'ayant pas la mesure de leur (manque de) talent.


Ça s’appelle la musique marketing (ne pas confondre avec la musique commerciale). Elle est basée sur un matraquage constant au niveau des medias qui fait qu'on est obligé d'entendre les singles au moins une fois. Cette musique (peut-on appelé ça de la musique) est simplissime et d'une platitude plutôt importante: le but est de plaire au plus de monde possible, donc de faire une musique universelle, donc plate. berk... :(((

Souvent, des artistes qui commencent plutôt bien, dès qu'ils ont du succès, ne foutent plus rien: ils utilisent leurs milliards pour en produire de nouveaux... De l'investissement en quelque sorte...

De plus, ils n'écrivent pas leurs titres eux-mêmes...

[ Dernière édition du message le 21/03/2014 à 19:24:51 ]

4
Y@kuz@R : je pense que tu veux parler de la musique dite "mainstream". Celle dont on nous rebat les oreilles dans les média de masse..?
Personnellement je parlais de musique dans son ensemble. Par exemple, prenons un groupe lambda qui joue... heu... allez du rock tiens ! Il y a un guitariste/chanteur, un bassiste/choriste, un autre guitariste et un batteur. Ils composent et jouent leurs compositions dans des bars et petites scènes locales (comme le font énormément de groupes).
Bien évidemment, ce groupe aspire à mieux. Il vise le haut de l'affiche et rêve de remplir un jour le zénith de paris ou l'olympia et de s'y rendre en limousine avec chauffeur et gardes du corps.
Pour atteindre ces objectifs ils vont tenter de se faire remarquer par tous les moyens possibles à leur disposition : réseaux sociaux, vidéo youtube, flyers, participation au plus d'évènements possible (dont l'accès dépend grandement de la notoriété du groupe... attention cercle vicieux en approche !), mailing list...etc...etc
En clair, notre groupe, dont personne ne conteste le talent, va dépenser énormément de temps et d'énergie à faire ce que tous les autres groupes font déjà par milliers, en espérant "créer le buzz". Leur plan de communication se retrouve maintenant en compétition avec tous les chanteurs de salle de bain, les vidéo de lip sync de youtube, les photos comiques en trompe l'oeil et la vie inintéressante des impudents peuplant les réseaux sociaux.
Si on ajoute à cela le fait que tous les autres groupes ayant un minimum d'ambitions vont employer exactement les mêmes moyens (à qui les vidéos les plus originales ou les posts les plus comiques) et on se retrouve avec une masse informe d'information dans laquelle il est très difficile de faire le tri.
Je reçois personnellement tellement de ce genre d'informations (nouveau concert, nouvel album, nouveau concert de sortie d'album, nouvelle vidéo, nouveau t-shirt, nouvelles photos... et bla et bla et bla) qu'au final ça en devient du bruit de fond dont rien ne ressort, ou alors très rarement.
Résultat, notre groupe de rock à passé ces 6 derniers mois à dépenser tout leur temps et probablement leur argent à faire de la comm et, à priori, moins de musique, tout ça pour gagner 1000 likes sur facebook de gens dont seulement 3% en moyenne va se pointer à leur prochain concert. Pis, leur "public" attend maintenant d'eux qu'ils sortent un EP ou album alors qu'ils n'ont pas encore engrangé un seul kopeck. D'ailleurs, le groupe va très certainement mettre à disposition cet EP/album sur des plateforme de streaming où leur "public" pourra aller se gaver gratis, toujours sans rien leur rapporter...
Là où c'est vicieux, c'est que ces moyens apparaissent souvent comme le seul moyen d'exister réellement pour un groupe.

Quel sac de nœuds que cette époque dans laquelle nous vivons.

Tout ce que j'ai évoqué soulève plusieurs problèmes réels du monde de la musique. Les moyens de communication et leur efficacité tant dans leur mise en œuvre qu'en tant qu'outil à proprement parler. La rémunération des artistes pour l'exploitation de leurs œuvres (Non, la gratuité n'est pas un modèle économique viable) et plus loin encore, la reconnaissance de l'artiste et de l’œuvre en tant que tels. Pourra-t-on ré-élever la musique en tant qu'art à part entière auprès du grand public et non plus en tant que simple produit de consommation courante ? Cette dernière question soulève, à elle toute seule encore toute une flopée de questions répondant à encore bien d'autres problèmes...

Avis ?

Peace
Glob

L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....

Bla bla bla

5
Mon opinion ?

voici, ce qui c'est passé le 2 mai 2013, 37 minutes après l'ouverture de la bourse dans la première moitié de la seconde 56 précisément, à l'instant même ou ma biscotte beurrée entrait en contact avec la surface du café.
Les machines de trading hautes fréquences depuis déjà plus d'une demi-heure, autant dire une vie, s'affairaient à bâtir et défaire des empires. Et j'étais à la bourre, même pas encore rasé :




Pour peu que le mot talent, ait encore un sens, je ne doute pas un seul instant que lorsque les mathématiciens, qui n'auront pas eu la chance de travailler dans la finance, se rabbateront sur l'art, les questions de filtrage et de bruit ne poseront aucun problème aux machines pour traiter les Big Data issu du web mining. A la seconde même où quelque chose approchant l'ancienne notion de talent, modélisé et identifié comme tel émergera de la nébuleuse Youtube, il sera bien avant que j'ai pu croquer dans ma biscotte, disséqué, analysé, reformaté et déjà promu mondialement, apte à être consommé.

Le temps de mon petit dej.

6
Sauf que la machine à calculer le talent est déjà en action chez les corporates. Le problème, c'est que dans leur équation ils ont posé : talent = nombre de vues/likes/tweets. Cependant, après plus de 10 ans de calculs, on voit bien que les résultats ne sont pas corrects.
L'art et encore moins son appréciation au niveau émotionnel humain ne peut pas se formuler par une équation mathématique selon moi.

Peace
Glob

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Bla bla bla

7
Je suis d'accord: les robots n'en sont pas encore là... Un jour peut-etre ;-)
8
Bon, alors, y a deux cas de figure : D'abord la bonne personne au bon moment au bon endroit, même sans talent, ça peut passer. C'est "l'artiste" kleenex, du préfabriqué qu'on va jeter dés qu'il aura servi. Il y en a même qui ne sont pas dupes et qui jouent le jeu par ambition. D'autres qui vont même arriver par coup de chance et par hasard, même avec de la merde, mais de la merde dont certains vont faire de l'or. Mais ce n'est pas de ceux là qu'on parle.

Puis l'artiste qui va arriver. Le schéma n'est pas vraiment différent de celui présenté en en-tête du sujet. Juste il a du talent. Mais pas seulement. C'est aussi le bon artiste au bon endroit au bon moment. Mais aussi arriver à être reconnu en tant qu'artiste est sa seule et unique raison de vivre et il est prêt à tous les sacrifices pour ça. Il va aller jusqu'à accepter des compromis dans un premier temps pour imposer ses vues plus tard. Parce que le plus important est d'être entendu, écouté. Parce qu'en tant qu'artiste il veut partager sa musique avec le plus de monde possible, faire passer ce qu'il a à dire, à tout prix. Et lui il va sortir du schéma, parce qu'on va venir le chercher, Parce qu'il est bankable. Et il va encore devoir se dépêtrer des requins qui vont se mettre sur sa route. Et parfois repartir de zéro et recommencer, jusqu'à ce que ça marche. S'il n'a pas renoncé ou ne s'est pas pendu avant.

Certains arrivent, mais ceux là n'ont jamais dit "c'est trop injuste", ils ne se plaignent pas sauf auprès des plus intimes parmi les intimes. Ils n'ont jamais arrêté de se battre, en parfaite conscience de comment fonctionne "le système" comme on dit aujourd'hui. Et le jour où ils ont leur contrat "major" en poche, ils savent que le plus dur commence seulement. Après des années de galère.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


9
Dans un premier temps, Il est envisageable que l'assistance des ordinateurs puisse aller jusqu’à bouleverser la notion même d'art et de talent.

Jusqu’à présent, le talent était indissociable de la réalisation artistique, mais ça ne sera peut être plus forcément le cas demain.
Pour être considérè comme talentueux en musique hier il fallait savoir chanter, jouer de la guitare, savoir composer,... Demain, les progrès de la mao aidant ce sera directement le logiciel qui prendra en charge ta chanson, Jude, à partir d'une vague idée triste et la rendra meilleure.

Plus même besoin d'être. Le mot artiste ayant disparu, dans un monde de plus en plus virtuel un avatar fera aussi bien l'affaire pour représenter l'idée originelle et qui a été réalisé par la machine.




Chacun sera donc potentiellement aussi talentueux que son voisin, il suffira juste d'avoir une idée, la machine fera le reste.


[ Dernière édition du message le 22/03/2014 à 02:45:10 ]

10
J'ai pour ma part une expérience un peu particulière, avec mon propre groupe on a fait un tas de concerts, et comme tout un chacun on envoyait nos démos à tous les gros labels festivals etc... Et tout le monde nous faisait comprendre qu'on était pas mûrs. Jusqu'au jour où, quelques années plus tard on a rencontré plusieurs acteurs lors d'une réunion créée par la SMAC du coin juste pour deux groupes de la ville, dont nous. Parmi ceux ci, le directeur des francofolies (de mémoire), et le directeur général de la SACEM. Il nous ont alors dit qu'ils nous connaissaient bien, qu'ils trouvaient notre musique de qualité, mais pas à la mode, ou vendable.

On s'en est pas formalisé, après tout on est intermittents puis est-ce toujours utile d'être signé pour avoir moins de liberté qu'un artiste indépendant? C'est un autre débat.

Ils nous ont aussi dit de leur "casser les couilles" en continuant de faire de grosses tournées à leur nez et à leur barbe, et en les saoulant peut être que dans 20ans ils finiront par nous faire jouer.

En réaction à ça (et étant plutôt globalement contre les réseaux sociaux), on a décidé de se développer "en famille", c'est à dire localement, avec des proches et des amis. Ça a commencé par le tour, puis le graphisme, le booking à l'étranger...

Puis on a sorti notre premier véritable album, qui devait être distribué par Mosaîc. Qui a déposé le bilan un mois après la sortie de ce dernier. On a donc vite récupéré nos disques, et puisqu'on ne pouvait pas compter sur les institutions, on a monté notre propre boîte de distribution, Inouïe. Et aujourd'hui, au stade de développement qu'on connaît et dans notre style de musique, on tire notre épingle du jeu, et on reste en accord avec la majeure partie de notre éthique, ce qui est un beau challenge dans ce milieu.

La morale de cette histoire, le temps que les artistes passent sur ces réseaux peut être employée à bâtir du concret, et si les résultats sont moins spectaculaires, il sont plus constants.

Et je pense que les gens seront toujours plus touchés par un feeling humain et par l'originalité que par un préfabriqué. Reste à ce qu'on leur mette sous les oreilles.