Sujet L'état du business de la musique, vos prédictions pour l'avenir, vos solutions, vos espoirs ?
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globule_655
Je lance ce sujet car je trouve que pour un forum peuplé majoritairement de musiciens, la question est rarement abordée. Pourtant, il est plein de domaines où la discussion pourrait faire rage :
- La propriété intellectuelle : droits d'auteurs et droits voisins dans l'économie numérique, les crédits liés aux contenus (qui fait un peu partie des droits d'auteurs mais mérite d'être discuté à part, je trouve), le contrôle de la diffusion/l'utilisation d'une oeuvre...etc
- La rémunération des musiciens. Que ce soit en live ou le système de redistribution des royalties (avec en ligne de mire les service de streaming comme spotify, youtube etc)
- La reconnaissance d'un statut de musicien à part entière dans la société avec un véritable cadre légal encadrant ces activités
- Le piratage, son effet sur la dégradation de la situation et les solutions pour lutter contre
- Les moyens/stratégies de communication/développement pour les artistes émergeant et leur efficacité
- L'amalgame de tous ces points
- Autres...
Je devine par avance que les débats sur ce type de sujets peuvent être passionnés et vite devenir houleux. Je demanderai donc à ceux qui ont de l'eau à apporter au moulin de le faire dans la cordialité. On a le droit de ne pas être d'accord avec d'autres mais si on peut éviter les insultes et autres tacles gratuits ça nous mènera forcément plus loin
Peace
Glob
L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....
boogiedj
1) Etre découvert
avant de penser a la moindre rémunération, se préoccuper qu'on puisse écouter votre musique. Parmi les milliards de groupe existants.
2) L'autoproduction
Vendre ses MP3 sans maison de disque afin d'avoir un maximum de revenus. Certes si vous passez par les plateformes, ben vous gagnerez 3x rien.
3) Susciter l'engagement de son public
On peut aimer la musique d'un groupe, sans pour autant passer a la caisse. Donc soit les morceaux sont géniaux pour une personne et il paie pour les télécharger, soit il se contentera de vos concerts pour passer enfin a la caisse. Ou proposer une offre physique pleine de goodies : lanyard, tshirt, stickers...
4) Faire son propre anti-piratage
faire des demandes de retrait et de la veille sur les sites pirates qui partagent votre musique. Genre vous tapez le nom de votre album et c'est le lien pirate qui ressort en premier.
Car un mec qui aime votre musique passera a la caisse si il ne le trouve pas en gratuit.
[ Dernière édition du message le 06/07/2014 à 21:59:13 ]
#Houba
La musique enregistrée devient un produit d'appel au coût/risque supérieur aux possibles retombées, ce qui conduit à une très forte baisse des albums réalisés dans un cadre professionnel (ou du moins par des professionnels compétents !).
Je voudrais aussi revenir sur le star system tant critiqué. D'abord ce n'est pas nouveau, même Mozart pour son époque se comportait comme une star capricieuse. Ensuite il est de bon ton, particulièrement en France, de considérer que les stars connues pour leurs extravagances ne peuvent pas avoir de crédibilité musicale. Mais il suffit de voir le nombre d'amateurs (ou de candidats à The Voice) se vautrer sur des reprises de Lady Gaga ou Rihanna pour comprendre qu'elles ne sont peut-être pas là par hasard. Après, robe de viande ou gros plans sur leurs fesses, tout ça n'a finalement pas beaucoup plus d'importance que la moustache de Salvador Dali.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Wet-Sand
même Mozart pour son époque se comportait comme une star capricieuse
Pour l’anecdote Mozart à fini dans la fosse commune
Au travail !
#Houba
2) L'autoproduction :Vendre ses MP3 sans maison de disque afin d'avoir un maximum de revenus. Certes si vous passez par les plateformes, ben vous gagnerez 3x rien.
J'ai l'impression de lire un message d'il y a 10 ans, quand beaucoup pensaient encore naïvement pouvoir s'affranchir des labels et encore plus des règles du commerce. Qu'il suffisait de sortir son album home made et forcément génial, que tout le monde allait se jeter dessus et que ça allait rapporter plein de fric sans intermédiaires.
A part le CD physique autoproduit vendu en fin de concert, et encore, plusieurs groupes m'ont avoué vendre plus de T-shirts ou de casquettes que de CD, tout ça s'est avéré n'être qu'un beau rêve, une illusion.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
globule_655
Je voudrais aussi revenir sur le star system tant critiqué. D'abord ce n'est pas nouveau, même Mozart pour son époque se comportait comme une star capricieuse. Ensuite il est de bon ton, particulièrement en France, de considérer que les stars connues pour leurs extravagances ne peuvent pas avoir de crédibilité musicale. Mais il suffit de voir le nombre d'amateurs (ou de candidats à The Voice) se vautrer sur des reprises de Lady Gaga ou Rihanna pour comprendre qu'elles ne sont peut-être pas là par hasard. Après, robe de viande ou gros plans sur leurs fesses, tout ça n'a finalement pas beaucoup plus d'importance que la moustache de Salvador Dali.
Je suis totalement d'accord et ne souhaitais absolument pas incriminer l'artiste lui-même quand je parlais du "starsystem". Ce que je dénonce, c'est la machine qu'il y a autour de la star, le marketing à outrance, les dérives sur l'image, la débauche de moyens technique pour l'apparat etc etc.
Les "stars" ne sont en effet pas là par hasard et je pense que si on se débarrassait du superflu on pourrait à nouveau rendre leurs prestations accessibles au plus grand nombre et redonner envie de sortir voir un concert de qualité à beaucoup qui ont abandonné l'idée.
Je pense qu'il faut revenir au concert comme une expérience "sociale" (dans le sens du partage) plutôt que comme la consommation d'un produit de luxe. Cela permettrait peut être de redonner de la valeur à cet art dans l'esprit des gens tout en poussant les petits artistes (ceux qui sont aujourd'hui accessibles à tous), de partager des scènes avec des gens qui les pousseront à augmenter leur propre niveau tout en leur permettant de prétendre à une rémunération équitable.
En bref, je souhaiterai qu'on pousse plus dans le sens du musicien que dans le sens de l'industrie. L'industrie musicale, c'est quand même avant tout le musicien.
Peace
Glob
L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....
globule_655
Citation de boogiedj :D'abord les marges des plates-formes sont très inférieures aux standards du commerce. Ensuite bonne chance pour vendre un album ou même un single sous quelque format que ce soit, numérique ou physique, via un site perso.2) L'autoproduction :Vendre ses MP3 sans maison de disque afin d'avoir un maximum de revenus. Certes si vous passez par les plateformes, ben vous gagnerez 3x rien.
J'ai l'impression de lire un message d'il y a 10 ans, quand beaucoup pensaient encore naïvement pouvoir s'affranchir des labels et encore plus des règles du commerce. Qu'il suffisait de sortir son album home made et forcément génial, que tout le monde allait se jeter dessus et que ça allait rapporter plein de fric sans intermédiaires.
A part le CD physique autoproduit vendu en fin de concert, et encore, plusieurs groupes m'ont avoué vendre plus de T-shirts ou de casquettes que de CD, tout ça s'est avéré n'être qu'un beau rêve, une illusion.
+1 !
J'ajouterai que de mon expérience, les plus grands promoteurs de cette idée sont ceux qui ont été rejetés par les labels justement et dont le sentiment d'injustice les ont fait adhérer à cette propagande rêveuse.
Un support financier est ESSENTIEL à la création d'un produit de qualité. Sans parler de toute la logistique qu'il y a derrière un développement d'artiste.
Pour ce qui est de la musique enregistrée (CD ou non) je pense qu'on pourra à nouveau en vendre quand on arrivera à redonner de la valeur à la musique en tant qu'art. Selon moi, c'est tout le noeud du problème, dont les causes sont multiples et variées...
Peace
Glob
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#Houba
Ce que je dénonce, c'est la machine qu'il y a autour de la star, le marketing à outrance, les dérives sur l'image, la débauche de moyens technique pour l'apparat etc etc.
Fin des années 70 beaucoup, surtout parmi les jeunes artistes, reprochaient aux grosses stars de l'époque (Pink Floyd, Yes etc) de ne plus savoir donner de concerts sans se déplacer avec 5 semi-remorques de matériel. C'est en réaction à cela qu'est né le punk puis la new wave qui cherchaient à revenir aux bases du rock et de la pop. Mais à l'époque les artistes qui jouaient dans des salles de 500 à 2000 personnes pouvaient se permettre d'organiser une tournée déficitaire et se rattraper sur les ventes de disques.
Aujourd'hui ces artistes là, qu'on pourrait appeler la seconde division du point de vue business même si ils sont au moins à la même hauteur du point de vue musical, ne vendent plus grand chose et peinent à rentabiliser leurs tournées, malgré une inflation du prix des places. Il ne leur reste finalement plus que les secondes scènes des festivals pour s'en sortir. Quelles solutions alors? Peut-être la collaboration. Je me souviens d'un concert début des années 80 où B52's, Talking Heads et Clash (qui étaient déjà des groupes connus mais pas des artistes de top50) s'étaient partagés l'affiche dans une salle plus grande que ce qu'ils auraient pu remplir seuls.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
riffyourlife
https://composer-sa-musique.fr/pourquoi-lady-gaga-et-david-guetta-tuent-la-musique/
Riff-your-life.com | Mon nouveau blog qui donne des astuces pour devenir un meilleur guitariste et pour survivre dans le music-business.
#Houba
Un article très bien écrit sur le sujet :
https://composer-sa-musique.fr/pourquoi-lady-gaga-et-david-guetta-tuent-la-musique/
Mwouais, pas trop d'accord avec la responsabilité totale des labels dans le niveau des musiques proposées. Comme déjà dit, les labels sont avant tout des commerçants. Si le public voulait des bruits de chasse d'eau ils proposeraient des bruits de chasse d'eau. Après il y a des publics testeurs de musique comme il y a des publics testeurs de jeux vidéos et aucun label ne va mettre des millions de budget de promotion sur un artiste dont le disque est jugé invendable.
Je reconnais quand même une responsabilité due à l'évolution du marché : Seules les musiques mainstream susceptibles de toucher un très large public sont encore considérées comme potentiellement rentables par les gros labels capables de lancer de grandes campagnes de promotion. Et le grand public n'a jamais été une référence. Plus belle la vie fera toujours plus d'audience que le dernier Woody Alen. Quand j'écoutais Clash ou Talking Heads, les succès de l'année c'était Sheila, Umberto Tozzi, Boney M, Plastic Bertrand ou John Travolta. La différence avec aujourd'hui c'est que Clash ou Talking Heads, même sans grosse médiatisation, même loin dans les classements, étaient rentables. Parce que le disque se vendait (c'était le seul moyen de les écouter, à part quelques rares émissions de radio tardives), parce qu'il y avait des disquaires passionnés qui faisaient écouter les nouveautés à leurs clients, parce qu'il y avait une presse spécialisée dans tous les types de musiques et dont les critiques faisaient autorité.
Clairement je ne suis pas du tout certain qu'un Bob Marley s'il arrivait dans le contexte économique actuel avec un style que personne ou presque ne connait trouverait un label en 2014. Rentabilité oblige. Mais ce n'est pas propre à la musique, c'est l'époque qui veut ça.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
riffyourlife
Clairement je ne suis pas du tout certain qu'un Bob Marley s'il arrivait dans le contexte économique actuel avec un style que personne ou presque ne connait trouverait un label en 2014. Rentabilité oblige. Mais ce n'est pas propre à la musique, c'est l'époque qui veut ça.
il serait obligé de participer à des émissions de télécrochet comme la Nouvelle Star, The Voice, etc... ce n'est pas tous les profils d'artistes qui peuvent accepter ce genre de compétition entre artistes, façon combats de gladiateurs.
Donc effectivement, je pense que pas mal de stars des années 60 ou 70, si elles débarquaient à notre époque, ne réussiraient pas forcement à refaire la même carrière.
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[ Dernière édition du message le 08/07/2014 à 18:31:06 ]
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