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Sujet Comment ça se passe chez nos voisins ?

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1 Comment ça se passe chez nos voisins ?
Je rebondis sur une citation de Davis LO PAT, notre testeur AFien des fréquences graves, qui déclare à propos de la Belgique :
Citation :
Bon la scène Belge va te manquer c'est sûr, vous avez les meilleurs groupe de Rock du coin !
Mais tu vas certainement avoir des étés plus ensoleillés et pas mal de festival à faire dans ton coin.


Qu'est-ce qui fait que la scène belge soit dynamique ? Quel est le statut des musiciens chez nos proches voisins ou plus loin dans le monde. Comment se font payer les zicos qui se produisent en Belgique, Allemagne, Luxembourg, Suisse, Grande-Bretagne, Italie, Canada... ? Comment vivent-ils lorsqu'ils n'ont pas de contrat ? Y-a-t-il ailleurs des équivalents à la toute puissante SACEM ?

Pour ma part, je ne suis pas intermittent, ni contre ce statut d'ailleurs. J'ai toujours pensé que ce n'est pas la possibilité de gagner de l'argent qui donne envie de faire de la musique, ou qui inspire les artistes. En revanche, il est tout à fait possible que cette motivation vienne après coup... Tout de suite après ??? La suppression du statut d’intermittent ne supprimerait aucun talent, mais peut-être serait-il plus difficile de les repérer ??? J'ouvre ce sujet pour connaitre ce qui se passe ailleurs, et comment se déroule le paiement des presta à l'étranger.

Peut-être que ce topic existe déjà, et dans ce cas, pardon et merci de me rediriger vers le lien, mais après une rapide recherche, je n'ai pas trouvé ce sujet dans la liste.

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

2
La question est pertinente :bravo:
Par contre, ici ( = dans ce sous-forum "Intermittence du spectacle" ) on parle spécifiquement de l'intermittence, mais comme tu le dis toi-même, être intermittent n'est pas synonyme de créativité. De la même manière qu'un technicien n'a pas une activité artistique pure et créative peut être intermittent.
Ainsi, réduire le débat au régime intermittent serait une erreur. En France, quand on est artiste (musicien en l'occurrence) il existe d'autres moyens de subsistance que de passer par le salariat et des allocations chômage potentiellement induites.

Déjà, donc, être artiste en France, c'est certes être "intermittent" dans le sens, donc : être salarié et indemnisé par Pôle Emploi. Mais c'est aussi être en entreprise individuelle sous le statut "commerçant", c'est-à-dire inscrit au registre du commerce (on le sait, légalement l'Auto-Entreprise exclut toute forme de production artistique donc, hormis bidouillage voire magouille, être musicien en AE en France ne peut être considéré comme une solution légale).

Voilà, en résumé comment ça se passe en France. Ca m'intéresse de savoir ce qui se passe ailleurs, et pas que chez les voisins d'ailleurs :P
Mais je pense que ce sujet a pour le coup plus sa place dans le sous-forum 'autoproduction et business', pour les raisons que je viens d'expliquer. Je transfère donc :)

[ Dernière édition du message le 22/11/2014 à 13:13:15 ]

3
Complètement d'accord avec le transfert vers ce forum-ci.
D'accord aussi avec le fait qu'être intermittent ne signifie pas être artiste ou créatif. C'est un raccourci de ma part.

Maintenant, que penser du dynamisme de le scène de tel pays ou telle région du globe. Est-ce dû au statut des musiciens ? Aux structures institutionnelles ? Aux structure alternatives ? Je me souviens, par exemple, dans les pubs en Irlande, il y avaient nombre de petites scènes, une culture de la zic live et un vrai dynamisme, y compris dans certains patelins assez isolés. C'est grâce à des "patrons de bistrot" qui n'envisageaient pas leur métier sans une scène pour musiciens, et certains s'installaient pendant que d'autres écoutaient, puis rentraient chez eux chercher leurs instrus et revenaient taper le bœuf grâce à une culture commune très ancrée... Mais je parle d'il y a quelques années déjà et ça a pu évoluer. Et quel était le statut des musiciens ? Je n'ai pas su s'ils étaient rémunérés.
Certains petits patelins en France ont une école de musique très active et qui essaiment des groupes et des artistes. Il faut ensuite qu'il y ait dans le secteur des endroits pour les accueillir. On loue le dynamisme de certaines régions en France pour les festivals l'été. Je pense qu'il manque des lieux plus petits mais où les rendez-vous pourraient être plus réguliers. C'est peut-être ce qu'il y a en Belgique.

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

4
La sacem belge c'est la sabam. La suite demain ou plus tard, il y a trop à dire ;-)
Pour vous faire patienter un groupe rock... franco-belge qui marche pas mal ici

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


[ Dernière édition du message le 22/11/2014 à 22:34:41 ]

5
Je me permets de reproduire ici un article paru dans Le Monde du samedi 21 juin 2014.
Plusieurs pages étaient consacrées au fameux régime des intermittents du spectacle.

"Hormis la Belgique, les grands pays européens n'ont pas de régime équivalent à celui des artistes français du spectacle."

On pouvait ensuite lire 6 paragraphes consacrés chacun à un pays européen : Belgique, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Suède & Espagne.

Je cite donc celui qui concerne la Belgique :

"Belgique : un statut difficile à obtenir
Si les artistes belges possèdent un statut social depuis 2002, ils attendent toujours, d'adaptation en adaptation, le véritable "statut d'artiste" que leur ont promis les ministres de l'emploi successifs. Naguère, certains rêvaient même qu'il soit calqué sur celui des intermittents en France...
Ce statut social suppose que les personnes aient été reconnues par les pouvoirs publics comme "exerçant un métier artistique". Pour beaucoup, c'est là que les problèmes commencent : la définition est complexe et restrictive.
Depuis le 1er janvier 2014, une commission composée de représentants des administrations sociales et d'artistes doit juger de l'aspect "artistique" ou non de leurs prestations et leur accorder un visa et une carte. Celles-ci permettant, en principe, d'accéder à une protection sociale complète, même pour ceux qui ne peuvent décrocher un contrat de travail ou un statut de travailleur indépendant. Cette réforme était donc bienvenue, mais elle reste problématique, la mise en place de la commission ayant pris du retard.
En attendant, les artistes sont rattachés à la "Sécu" des salariés et leurs conditions d'accès à une protection sociale se sont durcies, soulignent les professionnels du secteur. Il faut prouver à l'Office national de l'emploi (Onem, l'équivalent de l'ANPE) 156 jours de travail sur une période de dix-huit mois, un quota très difficile à obtenir pour les jeunes ou ceux qui sortent des écoles. Dans un second temps, l'Onem a également renforcé les règles pour l'obtention des indemnités de chômage - pour lesquelles elle convertit les cachets perçus en jours de travail.
Jean-Pierre STROOBANTS, à Bruxelles
"

[ Dernière édition du message le 24/11/2014 à 13:45:10 ]

6
Effectivement le statut d'artiste est plutôt difficile à obtenir. Après ça donne droit au chômage plein pot pour les périodes d'inactivité. Mais, même si le statut d'artiste offre une protection supplémentaire (il est très difficile d'exclure du droit au chômage quelqu'un sous statut d'artiste), le droit aux allocations de chômage n'est pas limité dans le temps en Belgique!

Pour ses prestations l'artiste peut passer par une société d'intérim comme t-heater ou des services comme la smart.

L'auto-entrepreneur n'existe pas vraiment mais un artiste peut s'inscrire comme travailleur indépendant (entreprise individuelle) y compris à titre d'activité complémentaire à une activité salariée, sans restrictions. Ou créer toute autre forme d'entreprise comme en France. Mais les formalités sont nettement plus simples qu'en France puisque tout se passe par l'intermédiaire d'un seul interlocuteur, le guichet d'entreprise. Pour les petits chiffres d'affaire la franchise de tva existe aussi.

L'association (ici asbl - association sans but lucratif) est également utilisée mais surtout par les organisateurs. Il n'existe pas de licence d'entrepreneur du spectacle.

Il existe encore mais peut-être plus pour longtemps un système bien pratique même si très limité en montants par prestation et annuel, c'est le RPI (régime des petites indemnités) Dans ce cas le "cachet" est considéré comme un défraiement forfaitaire, net d'impôt et qui ne doit même pas être déclaré. Je l'ai beaucoup utilisé. J'ai même facturé un spectacle à un tourneur français où les artistes résidents belges étaient payés exclusivement au RPI. Sans doute pas légal du point de vue français mais moi j'étais couvert.

Sinon, comme partout, le secteur souffre de baisses de subventions et de règles de plus en plus restrictives pour les artistes. Avec la difficulté supplémentaire que la sécurité sociale dépend essentiellement du niveau de pouvoir fédéral alors que les matières culturelles dépendent essentiellement du niveau de pouvoir communautaire et régional.

Par contre, qu'est-ce qui fait le dynamisme (ou supposé dynamisme) de la scène belge? Je l'ignore. D'ailleurs il n'y a pas vraiment de scène belge. A de rares exceptions près, les artistes flamands se produisent peu en Wallonie et les artistes wallons se produisent peu en Flandre, même quand ils chantent en anglais :-p Et s'il existe des artistes flamands qui chantent en français (Arno, Axelle Red), l'inverse fait figure de curiosité.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016