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teuzibon
« GRRRRRR !!!!! »
Publié le 25/10/20 à 22:08
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
J'ai acheté cette Thunderbird de 2005 pendant le confinement, sans l'avoir essayée, ni même sans jamais avoir testé ce modèle avant... Je sais, c'est mal. Cela prouve aussi que l'oisiveté est mère de tous les vices.
Ma TBird est d'un blanc qui a viré crème, pleine de gnons divers et variés, et c'est ce qui m'a plu : j'aime les instruments qui ont vécu. c'est un modèle un peu particulier, puisque son manche a une touche en ébène (une sur 100, parait-il). Tout l'accastillage est noir, le pick-guard est blanc et orné de l'oiseau tonnerre.
Quant au look ... Disons que la tête est bizarre, à mi-chemin entre une pelle à tarte et les poulaines d'Aladin. Je ne suis pas non plus fan des mécaniques à bain d'huile, je préfère visuellement celles qui étaient montées dans les années 70, avec des clés plus grosses. Dans tous les cas, on ne passe pas inaperçu avec une TBird, elle ne laisse personne indifférent.
Côté lutherie, le manche traversant, de diapason 34 et qui comporte 20 frettes, est en acajou. 2 ailes, toujours en acajou, sont collées à la partie centrale du corps. Résultat, la TBird est légère, et pas très équilibrée : elle a tendance à piquer du nez. Ce n'est cependant pas gênant, une bonne sangle en cuir évite ce désagrément. Le truss rod est réglable côté tête, à l'aide d'une clé spéciale Gibson. Le chevalet 3 points d'origine est une pure horreur. Je l'ai remplacé par un Hipshot d'occasion, bien plus facile à régler, et qui apporte un poil de sustain supplémentaire.
L'électronique est passive. Deux micros double bobinage, l'un en position manche, l'autre en position chevalet. Le niveau de sortie des micros est très élevé pour une basse passive. Un volume par micro et une tonalité générale. Pas de ronflette, normal avec des humbuckers.
La jouabilité générale est finalement bonne, après un temps d'adaptation : l'instrument est léger, avec une petite tendance à plonger côté tête. Le manche est très fin, étroit, assez mince avec un radius très plat, qui permet une action très basse. A éviter cependant si on veut slapper ou jouer "énergiquement". L'intonation peut être ajustée parfaitement avec le hipshot. La forme du corps est très confortable : assis ou debout, on peut poser l'avant bras sur la tranche du corps, comme au bistrot ! En revanche, une TBird, c'est long, très long. Mais rien d'insurmontable, même si on n'a pas des bras de singe. A vrai dire, cette basse est la plus facile à jouer de celles que j'ai.
Alors on lit partout que c'est une basse typée hard rock, métal et dérivés, et qu'en dehors de ces registres, point de salut. Pas d'accord. Une TBird, c'est finalement assez polyvalent.
Les sons, donc. Les choix faits pour la lutherie donnent déjà une idée de ce qui va être possible: acajou, touche ébène, humbuckers, manche traversant, ça va sonner médium et claquant, avec une grosse patate et un sustain long comme un jour sans pain.
Oui, mais pas que ... J'ai pour ma part beaucoup de mal avec les basses en acajou. Elles sonnent souvent bas médium bien boueux quels que soient les réglages, sont peu polyvalentes, très datées 70's. A moins de jouer exclusivement du Cream, on ne sait pas quoi en faire, sinon les laisser prendre la poussière sur leur rack. Et c'est là que la TBird me plait: il y a bien cette couleur médium, mais avec une grosse assise bien stable dans les graves, et des aigus bien définis.
Elle est parfaite pour le rock, bien sûr, mais ça fonctionne aussi pour la soul ou la pop, et elle n'est pas ridicule en slap pourvu que l'action ne soit pas au ras des pâquerettes.
Ce que j'adore avec cette basse, c'est sa réaction lorsqu'on lui "rentre dedans". Elle reste civilisée lorsqu'on joue cool, et dès qu'on tire sur les cordes, GRRRRRRRRR ! Elle grogne comme un ours, elle fait saturer les lampes des amplis (Ampeg V4BH ou SVT2, cab SVT 4x10 HLF heritage ou SVT 212 AV dans mon cas), le sustain est interminable. C'est un peu sale, mais ça reste maîtrisé, et ça vient en avant du mix comme aucune autre. Qui, chez Gibson, a installé une post-combustion sur la TBird, que je le félicite ? C'est un peu l'esprit d'une Ric 4001 : ça ne ressemble à rien d'autre, c'est sauvage. Mais la TBird est bien plus polyvalente. Quelques exemples : et surtout
Alors oui, c'est mal d'acheter une basse sans l'essayer. Mais ça m'a permis de découvrir un instrument bourré de caractère, plein de qualités, et aussi de défauts. Elle grogne comme aucune autre, mais comme tout ce qui sort de l'ordinaire, elle ne plaira pas à tout le monde. Pour ceux qui aiment le Roquefort plutôt que la Vache qui rit.
Ma TBird est d'un blanc qui a viré crème, pleine de gnons divers et variés, et c'est ce qui m'a plu : j'aime les instruments qui ont vécu. c'est un modèle un peu particulier, puisque son manche a une touche en ébène (une sur 100, parait-il). Tout l'accastillage est noir, le pick-guard est blanc et orné de l'oiseau tonnerre.
Quant au look ... Disons que la tête est bizarre, à mi-chemin entre une pelle à tarte et les poulaines d'Aladin. Je ne suis pas non plus fan des mécaniques à bain d'huile, je préfère visuellement celles qui étaient montées dans les années 70, avec des clés plus grosses. Dans tous les cas, on ne passe pas inaperçu avec une TBird, elle ne laisse personne indifférent.
Côté lutherie, le manche traversant, de diapason 34 et qui comporte 20 frettes, est en acajou. 2 ailes, toujours en acajou, sont collées à la partie centrale du corps. Résultat, la TBird est légère, et pas très équilibrée : elle a tendance à piquer du nez. Ce n'est cependant pas gênant, une bonne sangle en cuir évite ce désagrément. Le truss rod est réglable côté tête, à l'aide d'une clé spéciale Gibson. Le chevalet 3 points d'origine est une pure horreur. Je l'ai remplacé par un Hipshot d'occasion, bien plus facile à régler, et qui apporte un poil de sustain supplémentaire.
L'électronique est passive. Deux micros double bobinage, l'un en position manche, l'autre en position chevalet. Le niveau de sortie des micros est très élevé pour une basse passive. Un volume par micro et une tonalité générale. Pas de ronflette, normal avec des humbuckers.
La jouabilité générale est finalement bonne, après un temps d'adaptation : l'instrument est léger, avec une petite tendance à plonger côté tête. Le manche est très fin, étroit, assez mince avec un radius très plat, qui permet une action très basse. A éviter cependant si on veut slapper ou jouer "énergiquement". L'intonation peut être ajustée parfaitement avec le hipshot. La forme du corps est très confortable : assis ou debout, on peut poser l'avant bras sur la tranche du corps, comme au bistrot ! En revanche, une TBird, c'est long, très long. Mais rien d'insurmontable, même si on n'a pas des bras de singe. A vrai dire, cette basse est la plus facile à jouer de celles que j'ai.
Alors on lit partout que c'est une basse typée hard rock, métal et dérivés, et qu'en dehors de ces registres, point de salut. Pas d'accord. Une TBird, c'est finalement assez polyvalent.
Les sons, donc. Les choix faits pour la lutherie donnent déjà une idée de ce qui va être possible: acajou, touche ébène, humbuckers, manche traversant, ça va sonner médium et claquant, avec une grosse patate et un sustain long comme un jour sans pain.
Oui, mais pas que ... J'ai pour ma part beaucoup de mal avec les basses en acajou. Elles sonnent souvent bas médium bien boueux quels que soient les réglages, sont peu polyvalentes, très datées 70's. A moins de jouer exclusivement du Cream, on ne sait pas quoi en faire, sinon les laisser prendre la poussière sur leur rack. Et c'est là que la TBird me plait: il y a bien cette couleur médium, mais avec une grosse assise bien stable dans les graves, et des aigus bien définis.
Elle est parfaite pour le rock, bien sûr, mais ça fonctionne aussi pour la soul ou la pop, et elle n'est pas ridicule en slap pourvu que l'action ne soit pas au ras des pâquerettes.
Ce que j'adore avec cette basse, c'est sa réaction lorsqu'on lui "rentre dedans". Elle reste civilisée lorsqu'on joue cool, et dès qu'on tire sur les cordes, GRRRRRRRRR ! Elle grogne comme un ours, elle fait saturer les lampes des amplis (Ampeg V4BH ou SVT2, cab SVT 4x10 HLF heritage ou SVT 212 AV dans mon cas), le sustain est interminable. C'est un peu sale, mais ça reste maîtrisé, et ça vient en avant du mix comme aucune autre. Qui, chez Gibson, a installé une post-combustion sur la TBird, que je le félicite ? C'est un peu l'esprit d'une Ric 4001 : ça ne ressemble à rien d'autre, c'est sauvage. Mais la TBird est bien plus polyvalente. Quelques exemples :
Alors oui, c'est mal d'acheter une basse sans l'essayer. Mais ça m'a permis de découvrir un instrument bourré de caractère, plein de qualités, et aussi de défauts. Elle grogne comme aucune autre, mais comme tout ce qui sort de l'ordinaire, elle ne plaira pas à tout le monde. Pour ceux qui aiment le Roquefort plutôt que la Vache qui rit.