réactions à la news À la rencontre de Beyerdynamic

Il y a aussi de sérieuses questions sur comment la recherche est financée. En France, les entreprises bénéficient de milliards de crédits d'impôts pour la recherche, sans que la nature ou la réalité des dites recherches soit franchement évaluée.
Ce sont d'ailleurs surtout les grosses qui en profitent.

En France, afin d'éviter que ceux qui n'auraient pas droit à des prestations ou des subvention y accèdent, on a pris la politique d'obliger les personnes comme les entreprises à monter des dossiers très compliqués pour obtenir leurs droits. Mais derrière, on ne contrôle pas.

De fait, ce sont les grosses entreprises qui ont les moyens et le temps d'avoir des services compétents pour faire toute cette paperasse qui en profitent. Les petites, qui ont pourtant droit à beaucoup de choses quand il s'agit de recherche, d'innovation ou encore d'export, ont plus de mal à y accéder. Elle doivent en venir à payer des spécialistes qui monteront les dossiers pour eux. Moralité :
- beaucoup de petites entreprise renoncent (quand même elles connaissent ce à quoi elles ont droit)
- quand elles touchent des subventions, il y en a un partie qui a déjà servi à payer le consultant qui a permis de la toucher.

Je parle en connaissance de cause : à l'époque où je faisais du conseil sur des projets innovants, j'étais entre autres payé pour monter des dossiers de subventions qui allaient permettre à l'entreprise de payer la prestation que nous allions lui vendre.

J'ai entendu aussi récemment un parlementaire qui évoquait un chiffre de plusieurs milliards concernant les prestations (sociales, assedic, et autres) auxquelles des gens avaient droit et qu'ils ne réclamaient pas, notamment à cause de la complexité des dossiers.

Pour ma part, je pense qu'il faudrait considérablement simplifier toutes ces demandes (qui, en plus, nécessitent pas mal d'administration pour les traiter derrière) et renforcer beaucoup plus le contrôle à postériori.

Maintenant, ce point n'est pas la seule explication à une certaine faiblesse des entreprises françaises. Il y a aussi de gros problèmes de mentalité chez les dirigeants de PME :

- beaucoup refusent de faire rentrer des capitaux parce qu'ils ne veulent avoir de comptes à rendre à personne sur la façon dont ils gèrent leur boîte. Or, j'ai vu beaucoup de projets vraiment intéressants ne pas aboutir et des entreprises ne pas se développer parce qu'elles auraient eu besoin de levées de fonds pour le faire. Mais les patrons ont plutôt l'air de penser "plutôt rester petit et maître chez soi que grossir et avoir des comptes à rendre". Dommage.

- beaucoup refusent le recours au consulting. Des projets sont bloqués faute des compétences nécessaires qui n'existent pas en interne.

- beaucoup refusent d'avoir des cadres en temps partagé. Mais n'ont pas forcément le besoin ou les moyens d'avoir un ingénieur hyper spécialisé à temps plein. Ils en auraient besoin quelques heures ou jour par semaine, mais refusent le principe d'un employé qui ne soit pas 100% "maison".

- la culture du design est quasi nulle. Et pourtant, le design fait vendre (voyez Apple). On peut faire le meilleur produit du monde et le plus innovant, s'il ressemble à un camion soviétique des années 70, il ne se vendra pas. Et le design a d'autres impacts que la simple esthétique (économie, ergonomie, etc)
Là dessus, les allemands nous mettent une grosse claque dans le domaine de la machine-outil alors qu'il y a de très bonnes productions françaises dans ce domaine.