Comment composez-vous?
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Enriiico

Bien que tirant mes influances musicales dans des courants différents, je suis un enfant de l'indie rock.
Lorsque je compose, c'est via la guitare, en claquant quelques accords, et ensuite une mélodie de voix. En dernier viennent le bass-batt.
Sauf que je me sens un peu limité par cette technique. J'aime vraiment quand les différents instruments d'un morceau sont inter-dépendants. J'entends par là qu'on ne pourrait pas jouer la guitare sans la basse ou la batterie. Je trouve que cela donne bien plus de richesse au morceau.
Je peux imaginer quelques lignes comme ceci, mais je trouve difficile voire impossible de les garder en tête, et le temps d'essayer d'enregistrer le tout, c'est déjà loin dans les oubliettes de mon inconscient.
Je précise que je n'ai pas une once de connaissance en solfège, et que je ne compte pas apprendre car le fait de faire absolument tout à l'oreille me permets de garder celle-ci en forme. Aussi: j'ai pas le temps

J'en viens à ma question:
Comment composez-vous vos morceaux?
Y a-t-il des techniques conventionnelles?
Faut-il absolument trouver une ame-soeur musicale?
Merci pour vos feedbacks!
La bise,
Eric.

Panse-bête

Salut,
Je crois que chacun compose avec ce qu'il est. Réponse bateau mais pourtant pleine de vérité à mon sens : tu l'as dit toi-même, tu n'a pas de connaissances en solfège. D'autres si. Certains composent sur une guitare, d'autres sur un clavier. Et certains derrière un écran d'ordinateur. Mais au final, à l'impossible nul n'est tenu lorsque l'on est passionné et investi. Il faut juste exploiter toutes les possibilités qui s'offrent à toi pour éventuellement contourner quelques obstacles. Des obstacles qui ne seront pas les mêmes selon que tu composes un morceau avec 4 instruments ou que tu te lances dans une symphonie. Il y a plein de musiciens autodidactes et de compositeurs ne connaissant rien au solfège qui ont trouvé leur propre méthode de travail. Aussi, si je peux te donner un conseil c'est tout simplement d'être rigoureux et organisé. C'est en tout cas ma façon de travailler pour compenser des lacunes et éviter certaines précipitations qui amènent à plus de destruction que de création.
Pour ma part, j'ai plutôt une formation de pianiste, automatiquement je compose plutôt sur mon clavier. Quand j'ai une idée en tête, un thème, une suite d'accords, j'enregistre immédiatement la matière brute pour ne pas oublier. Je prends des notes aussi en utilisant le chiffrage américain et ainsi retrouver facilement mes accords. J'utilise de plus en plus l'écriture note par note dans Cubase car je suis actuellement sur de la musique orchestrale et de film. C'est un peu comme écrire une partition, sauf que je place les notes directement à l'écran. Ce qui me convient car j'ai des connaissances musicales assez bonnes étant passé par une fac de musicologie ( bien que je sois nul en lecture de notes).
J'essaie aussi de "penser musique", d'entendre le morceau dans ma tête. Je pense que c'est le meilleur moyen de réduire les distances avec la musique, à l'instar des pensées que nous formons à l'aide de mots. C'est pas évident mais c'est un exercice intéressant.
Quand je compose j'essaie d'imaginer des groupes. Ils peuvent être de nature très différentes : un groupe de cuivres, un groupe d'instruments tapant dans les graves, un groupe mélodique ou rythmique, un groupe avec le même effet. Je rationnalise mon travail à mort pour atteindre un maximum de cohérence.
Je passe de plus en plus de temps ( c'est assez récent) à trouver le bon son. C'est tout de même la matière sonore de base donc j'estime qu'il doit être exactement comme je veux.
Autre chose que je fais depuis peu : je n'hésite plus à jeter. Jeter les sons qui passent pas, jeter une mélodie, jeter plusieurs mesures d'un morceau. Je passe finalement autant de temps à jeter qu'à composer quand je "sens" qu'il y a un truc qui plait pas à mon oreille. Alors j'arrête de m'acharner comme un bourrin et je passe simplement à autre chose. Ca fonctionne plutôt bien.
Je crois que chaque étape de la composition doit être réfléchie au mieux. Il ne faut rien négliger si on veut sortir quelque chose de fidèle à ce qu'on imaginait. Une même mélodie passera bien par exemple à volume faible avec un violon plutôt qu'à volume fort : c'est un peu excessif mais c'est pour dire que parfois ça se joue à pas grand chose et que tous les aspects doivent être réfléchis pour obtenir ce qu'on veut ( intensité, durée, timbre, effets, etc.).
Ceci dit, je ne suis pas non plus un tenor de la composition, donc ce que j'avance n'a de valeur qu'à mes yeux. Le plus important étant d'avoir le sentiment de progresser et d'exprimer toujours mieux ce que l'on souhaite sous forme de musique. Il faut juste trouver ta propre organisation.
[ Dernière édition du message le 25/01/2019 à 01:29:58 ]

Enriiico

Merci infiniement pour tes conseils.
Je garde l'idée de rigueur et d'organisation car c'est ce qu'il me manque!
J'essaierai aussi de programmer des notes, ça peut effectivement être pratique.
Je me lance également au piano en ce moment car ça pourra apporter des arrangements aux compos (synthés, violons, etc).
Merci et bonne soirée!
Eric.

Hit !

le temps d'essayer d'enregistrer le tout, c'est déjà loin dans les oubliettes de mon inconscient.
le fait de faire absolument tout à l'oreille me permets de garder celle-ci en forme.
Quelque soit ton style -et je ne dénigre en rien ce que les excellents avis/amis précédents racontent-, une compo est pour moi d'abord et avant-tout dans la tête.
Ce n'est pas au bout des doigts qu'on la trouve.
Car si tu étais (admettons, car je n'en sais rien et c'est juste un exemple) mauvais guitariste ou mauvais pianiste tu ne pourrais pas retranscrire ce que ta tête a pensé.
Du moins, pas au stade de celui "qui n'a pas le temps", tel que tu te décris.
Et l'on ne demande pas davantage à un excellent instrumentiste d'être compositeur, orchestrateur ou même arrangeur.
Le tout est de voir/savoir ce à quoi et à quel niveau tu souhaiterais pouvoir accéder.
En tout cas, certainement pas en tournant en "boucle(s)", et c'était je présume l'objet de ta question

Comment composez-vous vos morceaux ?
Avec de la patience et du travail.
Y a-t-il des techniques conventionnelles ?
Pas pour composer.
Faut-il absolument trouver une ame-soeur musicale ?
Sans doute quelques maîtres. Du moins, si je saisis ta question. Mais il faut fouiller beaucoup pour les trouver.
Mes idoles totales sont Brian Wilson, Camille Saint-Saëns et quelques monuments de chanson française. Les uns sans rapport avec les autres (mais les uns liés aux autres) m'ont permis de... composer !
Si par : "âme-soeur", tu entends "ton double musical", c'est alors un autre sujet.

Lucas_lpz

Par exemple, ayant commencé par la basse et ce fût le seul instrument que j'ai pratiqué pendant longtemps, l'écart entre mon niveau de bassiste et mon niveau de guitariste est énorme. Ducoup forcément, je commence généralement par la basse ( je fais principalement du rock "old school", j'avoue que c'est bien pratique cela dit), j'y ajoute la batterie, et à ce moment là j'ai ma base rythmique, sur laquelle je colle d'autre instruments, je remodifie, j'arrange et je finis par obtenir quelque chose.
Perso, je n'hésite pas à enregistrer quand j'ai quelque chose qui me plait, peut importe l'instrument, ça peut faire germer une idée parfois des mois après. La compo c'est vraiment personnel et à l'instinct. Si j'étais toi, je me prendrais pas trop la tête à trouver une "fiche technique" par défaut. Expérimente, trompe toi, sors de ta zone de confort et tu trouveras ton truc.
C'est ta propre façon de faire qui va te forger une vraie identité musicale à mon humble avis.

Hit !


Anonyme

Le pire c'est les rêves! j'y joue ou j'entends des morceaux fabuleux, le genre qui t'envoie une montée d'adrénaline et fait briller ton âme tellement c'est bon et au réveil "PLOP" rien, nada, peau de balle....


Enriiico

Ce sont de super conseils.
Cher Hit!
Je pensais à "ame-soeur" dans le sens double musical. Une personne avec laquelle notre musique est sublimée.
Cher Pidjy,
Je te conseille de noter tes rêves dès le réveil, en ayant toujours à ton chevet papier et stylo. C'est une technique très efficace pour travailler ta mémoire de rêves

Bonne soirée à vous,
Eric.

Anonyme

Cher Pidjy,
Je te conseille de noter tes rêves dès le réveil, en ayant toujours à ton chevet papier et stylo. C'est une technique très efficace pour travailler ta mémoire de rêves
ha non s'pas possible je peux rien faire avant mon café


the ephemeral

Un autre bouquin moins sérieux et plutôt marrant : "La vie secrète des grands compositeurs" de Elizabeth Lunday


christian_r


Christian

milsabords

Pour la composition , il n' y a pas de recette parfaite sinon c’est que nous serions tous "pareils". Cela dit la composition que je "pratique" c'est en fait ; "l'inspiration".
Mais attendez que je vous explique ... je ne peux programmer de créer quoi que ce soit par ma propre volonté , c'est même tout le contraire.
Je m'efforce de me poser assez souvent et de laisser de côté mes préoccupations terrestres mon avenir et mes projets en m'invitant à la relaxation chez moi tout seul. Tranquille , posé , pas de bruit si ce n'est l'environnement , et surtout pas de musique. Face à soi , de soi à soi. et si votre dos le permet vous pouvez pratiquer en position assise , mais moi ça m'est pénible ,faut s'adapter quoi ...
plus tard je vais forcément reprendre mon instrument , et reprendre des choses déjà écrites , des choses à moi , etc ... jusqu' à ce que je "dérape" , je me "décale" , je fais un truc par accident ... et je tache de voir si je peux aller plus loin , ou plutôt si quelque chose en moi semble reconnaitre les "bonnes" notes et positions d'accord.
à ce moment précis je ne me soucie pas de l'aspect esthétique , je me laisse guider là où "on" m'emmène , oui "on" , car ce n'est pas moi qui crée , dans cet instant là je reçois quelque chose , je ne sais pas encore ce que c'est alors je fais pour le découvrir ... je n'utilise pas de grilles d'accords , je n'ai pas de papier , rien de rien , pas de boite à rythme , pas d'écran surtout , je suis seul avec l'instrument.
Au bout d'un moment , une petite ou une grande boucle rythmique ou un bout de mélodie s’est écrite et revient à son début. Je sais que la première ébauche est alors arrivée. je tache de me la rentrer au mieux dans les doigts qui à le répéter 100 fois et là , vite j'attrape un tél portable ou je vais sur l'ordi , ou j'utilise mon camescope , et j'enregistre le premier jet d'inspiration pour ne pas le perdre. Une fois ceci fait , je suis apaisé , en enregistrant , j'ai mis "à l'extérieur" ce qui était momentanément à l'intérieur ,et cela libère de la place pour de nouvelles choses qui pourraient me tomber littéralement dessus. Quand j'ai eu mon premier enregistreur à K7 4 pistes il y a longtemps , j'ai pu apprécier ce processus de pouvoir me "vider" ce que j'avais en mémoire et cela a permis tout de suite que je reçoive de nouveaux trucs. ça a été un grand soulagement et une évolution très nette.surtout du fait que je n’écris pas la musique ou en tablature et de manière imparfaite.
l'important c'est de pouvoir enregistrer le phrasé qui vient au départ ,il faut garder ça. ensuite on peut travailler à une élaboration , des arrangements , etc ... mais toujours en tenant compte de l'intuition , et ne pas aller trop vite , aller au rythme de la vie.
Pour être tout à fait honnête , je n'ai jamais rien créé (de moi même en tout cas ) , je n'ai fait que recevoir puis incarné dans l'espace et le temps quelque chose qui n’était pas déployé préalablement.
On peut orienter les choses toutefois , notre culture , et notre histoire comportent des conditionnements , on a entendu des trucs quand on était petits , on a une culture familiale , nationale , ethnique , un sens de l'esthétique qui nous est propre aussi , et ça peut nous enfermer.
Pour cela quelque arrangeur un jour m' a dit ;
- pour créer ; de l'audace, de l'audace , de l'audace. t'es pas là pour refaire ce qui a déjà été fait que je sache ...
Oui être audacieux , ouvert , ne pas se dire que le premier jet n'est pas esthétique ,ou vraiment bateau , ou que les "autres" ne vont pas aimer , on s'en fout des autres au moment où on crée ,on les oublie , leur avis viendra bien assez tôt de toute manière. Oui ,prendre ce qu'on nous donne de par en-dessus sans en juger et suivre le fil conducteur de l'intuition.
le lendemain à tête reposée on entend mieux et avec un peu de recul ce qu'on a fait la veille, et finalement ce n'est pas si mauvais que ça parfois.
être ouvert et faire preuve d'audace devraient être les deux fils conducteurs , mais il peut y en avoir d'autres ...
C’est tout le contraire d'utiliser des machines, ou même de partir des machines pour composer. les machines ne composent pas , elle ne sont pas "intuitives" , ne savent pas se relaxer , n'entendent pas les messages angéliques ,jamais , et ne les entendront jamais.
Donc c'est à vous d'ouvrir votre oreille intérieure pour les entendre ou sentir leurs mains légères se poser sur les votre. C'est par l'intuition qui est reliée au non espace temps que vous pourrez aller puiser quelque chose de neuf , quelque chose qui n'est pas dans la mémoire de l'intellect , c'est par l'intuition que Bach a reçu tout ce qu'il nous a légué , il disait une fois "Dieu fait surgir la musique , moi je prends sa dictée".
La capacité à recevoir , à capter , varie beaucoup d'un individu à l'autre , le talent aussi , mais au moins par ce biais on peut finir par trouver notre style , le développer , il n' y a pas à forcer d'ailleurs , ça aussi ça prend forme par l'exercice répété , ça vient colorer notre cœur d'un fluide rose qui petit à petit infuse. Il ne faut pas se donner un genre , ni se prendre pour un musicien , c’est trop "lourd" trop formel, et encore moins une "vedette locale" vous passeriez pour un clown. Restez léger , intègre.
Voila , je me base sur mon expérience de vie personnelle pour ma démonstration ci-dessus , d'autres personnes vous apporteront la leur ,leurs points de vues ,leurs points de fuite , des petits trucs , des mini secrets (pas trop parce que ça vaut de l'or parfois et on est pas trop partageurs nous autres les êtres humains ...

Personne ne m' a appris à composer , je n'ai qu'une formation très pauvre et ai surtout travaillé d'oreille. mon premier prof d'instrument ne savait pas écrire la musique non plus , et c'était un musicien hors pair , un magicien.
En france on a du pêt drôle , mais on a pas d'idées.
CANIGOU ...C'EST FOU !!!

Emordnilap

Quelque soit ton style -et je ne dénigre en rien ce que les excellents avis/amis précédents racontent-, une compo est pour moi d'abord et avant-tout dans la tête.
Ce n'est pas au bout des doigts qu'on la trouve.
Car si tu étais (admettons, car je n'en sais rien et c'est juste un exemple) mauvais guitariste ou mauvais pianiste tu ne pourrais pas retranscrire ce que ta tête a pensé.
Du moins, pas au stade de celui "qui n'a pas le temps", tel que tu te décris.
Alors, c'est marrant, parce que pour moi, c'est tout l'inverse.
Déjà, je n'ai pas composé depuis une dizaine d'années. Je n'étais déjà pas très productive, puis la vie a aussi fait que... Je reprends doucement en terminant mes anciennes compos et en passant sur du hardware.
J'ai toujours créé sans savoir où j'allais vraiment, sans rien de prédéfini dans ma tête, à partir de sons que je travaillais, de bouts de mélodies parfois composées sur mon piano, puis j'ai complété, étoffé, ajouté des voix, du texte, des sons enregistrés et trafiqués par mes soins.
Je ne suis pas une vraie pianiste, car je ne fais que pianoter et je n'ai que peu de connaissances en théorie musicale. J'ai fait un peu de piano étant enfant, mais je ne me suis jamais investie.
Mais j'ai le goût de la mélodie et de l'étrange, ce qui fait que j'arrive à sortir des choses qui se tiennent d'un point de vue harmonique et qui sont finalement assez personnelles.
Je vais souvent décortiquer la structure des morceaux pour comprendre, mais quand je compose, j'aime bien exploiter l'aléatoire (ça m'est souvent arrivé de cliquer partout dans un pattern et de le conserver après l'avoir arrangé), les premiers jets un peu brouillons et surtout aller chercher dans ma propre créativité. Chercher dans des choses un peu extrêmes permet aussi de dégager parfois des choses intéressantes qui peuvent cohabiter avec des éléments plus classiques.
Il reste ensuite le "travail d'assemblage" qui demande peut-être un travail plus réfléchi, en fonction de ce que l'on veut faire.
Le pire c'est les rêves! j'y joue ou j'entends des morceaux fabuleux, le genre qui t'envoie une montée d'adrénaline et fait briller ton âme tellement c'est bon et au réveil "PLOP" rien, nada, peau de balle....
Pareil. Cela m'arrivait souvent pendant un moment, alors j'ai mis un petit enregistreur à côté de mon lit. Je chantais la mélodie principale dans un demi-sommeil et je l'enregistrais pour ne pas l'oublier, mais évidemment, ce n'était pas toujours juste et impossible de retranscrire l'émotion du morceau dans sa globalité.


Anonyme

je pense qu'au départ, toutes les recettes sont bonnes (étudie par exemple les différentes anecdotes qui racontent la genèse des chansons des beatles, il y a de tout ?) !
Ce qui distinguera une bonne compo d'une moins bonne, c'est le travail en aval, souvent négligé :
on se pose certaines questions et on y répond =
- que raconte ma chanson ? Est-ce que ma compo est cohérente avec ca ?
- quelle atmosphere quelle ambiance je veux développer et est-ce que la compo est coherente avec ca ?
- comment je structure mon histoire, comment je debute, comment je finis, et est-ce que la composition est bien pensée selon les réponses
- etc.
En géneral, ces questions ne sont pas explicitement posées par le compositeur ou le groupe, et tout est fait au feeling, et du coup sil y a des defauts ou des desequilibres, bin on a du mal á voir pourquoi...
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