réactions à la news Compos inspirées Saison 75

C'est un reste de mon ancienne pratique de la peinture : "Un mètre carré d'un certain bleu, c'est toujours beaucoup plus bleu qu'un centimètre carré du même bleu".
C'est pas moi qui le dit, c'est Matisse - qui s'y connaissait en matière de bleu...

C'est le jeu entre valeurs absolues et valeurs relatives.
Décider des proportions, c'est très bien : que telle ligne soit deux fois plus longue que telle autre, telle surface trois plus étendue que celle-ci...
Mais, l'œuvre n'existe vraiment que dans la perception que nous en avons. Et cela qui perçoit, c'est toujours notre seul corps !
(Notre "esprit" ? Si vous voulez, mais tel que nourrit par nos sens corporels, par nos oreilles, nos yeux...)
Et les dimensions de notre corps ne changent pas au gré de nos humeurs. Notre corps est déterminé par les valeurs 'absolues' de ses dimensions (ses dimensions proprement physiques, comme celles données par la façon dont nous le "vivons").
Tout ça pour dire que, d'être (corporellement) devant un tableau de 4 m. sur 6 m., ça n'a rien à voir avec le fait d'être devant sa reproduction sur une feuille en A3.
Et encore, dans l'appréhension visuelle (spatiale) des choses, il y a toujours la possibilité d'une saisie instantanée - du tout de la chose -, qui peut effacer (plus ou moins) l'effet déformant - du changement de format.
Mais, pour ce qui nous intéresse (la musique), le passage entre les valeurs "relatives" et "absolues" des dimensions (temporelles) ne se fait pas aussi aisément.
Un opéra de Wagner qui dure quatre heures, si on choisit de pouvoir prétendre le connaître, ben, faut y consacrer quatre heures de son existence.
Pour lui, on ne trouvera, nulle part, de "reproduction petit format".