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Anonyme
« Le fameux, l'archi classique, le distressor »
Publié le 08/03/24 à 13:18
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
À ce niveau de popularité, rarement atteint en compression sur des modèles modernes, et même le meilleur best seller of all Time de la compression à en croire empirical (près de 40.000 unités écoulées et ça continue), on est sur une machine à part qui a plein de qualités; néanmoins j'ai toujours été un peu décontenancé par son statut. Ça n'est pas seulement un succés retentissant, mais c'est depuis l'incontournable, le compresseur qui met tout le monde d'accord, l'indétrônable, l'indéboulonnable que n'importe quel studio petit ou grand se doit d'avoir, au moins en deux exemplaires etc. Le truc que tout le monde aime et valide, à tel point que c'est presque suspect.
Rappelons déjà le projet initial de cette machine, sortie en 1996, (et oui bientôt trente ans!). Le but avoué est d'émuler, d'imiter les vintages hautement classiques, 1176 et la-Xa en tête (et d'autres...). Si aujourd'hui émulation et clonage sont des lieux communs particulièrement redondants, dans les 90s, soit les tout débuts de l'ère moderne: si t'étais pas capable de designer de l'innovation, du nouveau c'était moyennement séduisant en terme d'ingénierie. De plus à cette époque un 1176 original ou un la-2a ça valait pas forcément si cher. Certes, les ingés de l'époque avait un peu plus les pieds sur terre qu'aujourd'hui, l'occase c'était du vieux, outdaté et vieillissant donc probablement défaillant à moyen terme. On était moins dans le pawn shop délirant et la "collector"isation des machines, avec des prix aussi cher que du neuf ou pas loin, voir même plus avec une bécane qui a toujours tourner everyday depuis 10-15 ans qu'on tâche de refourguer (avant que ça lâche et sans révision) au clampin amateur prêt à économiser quelques pièces sur l'objet rêvé tant convoité. Parce que c'est là où nous en sommes (arrêtez de revendre au prix de votre investissement une machine sur la pente descendante, pour renouveller votre parc haut de gamme sans débourser un sous; on est pas des nigauds)... Un préamp Neve 70s vaut deux fois le prix d'une bagnole neuve; oui oui juste pour amplifier un micro j'te jure.
Donc si les vieux classiques, ils étaient fatigués, dépassés électroniquement en terme de spécifications, pas fiable à moyen ou long terme et sonnant différement d'une machine à l'autre. En même temps si à cette époque ils ne béneficiaient pas tout à fait du statut de légende qu'ils ont aujourd'hui (argument hautement commercial), les aficionados n'ignoraient néanmoins pas leurs qualités intrinsèques
Donc le distressor c'est l'ambition de remettre au goût du jour, ces vieux designs qui avaient fait leur preuve musicalement. C'était prendre à contre-pied ce train de la modernité, du clean, du "Can do it all" de l'époque. Et comme tout ceux qui ont prix ce contre-pied de la modernité dans les 90s, ça a boomé en laissant les autres sur le carreau. Pendant longtemps je suis rester circonspect quand à l'émulation "vintage" qu'il est censé représenter. S'il peut s'apparenter à un 1176 un peu moderne et plus "clean", disons plus défini (enfin on y reviendra), il a quand même pas grand chose à voir avec un la-2a, qui ne se résume pas à une simple courbe de compression et des Time constants. C'est tout un son de tubes et transfos, une texture inimitable, que là ton distressor est bien incapable de reproduire. Donc en pratique, ce projet d'émulation intéressant sur le papier, peut s'avérer un sérieux échec. Intéressant pourquoi? Parce qu'effectivement on a un VCA moderne, tout beau tout propre et hautement calibré qui est censé te permettre de retrouver les joies euphoniques passées, en t'assurant une fiabilité et une précision inégalée. Échec pourquoi, parce qu'effectivement ces vieilleries ont des sons tellement atypiques et colorées, que ton distressor est bien en peine de les reproduire, incapable même.
Alors bien ou pas? Bah au delà du concept, faut comprendre un peu le signal path et les options pour savoir à quoi on se frotte... Déjà dans le projet d'émulation, ça implique d'être feedback; et là tout est dit. Personne ne le notera vraiment dans ses longues éloges, oubliant de fait sa caractéristique principale: c'est le seul VCA qui est d'un design feedback!! C'est quand même un point très important à surligner avec ton stabilo fluo! La norme VCA étant le feedforward donc détecteur nourrit par l'input, et non l'output/son compressé comme un feedback. Feedforward est considéré moderne, plus obvious et nerveux, punchy. Feedback est considéré vintage, plus smooth, doux plus naturel et relax comme compression, moins audible. Alors oui depuis on a bien eu le 2500 ou le mbp qui proposait du feedback en option et maintenant le bus+ mais clairement le feedback est rare, même inconnu au bataillon dans la famille. Ce qui fait du distressor le rejeton bâtard de la famille VCA. Si on additionne à ça le fait qu'il est agrémenté de soft knees (en fait pleins de courbes différentes, plusieurs circuits qui influencent eux même les att/rel), celui qui a bien appris ses leçons va immédiatement se dire "attends feedback + soft knee = ultra smooth"; en théorie oui, mais rappelons qu'il est censé émuler un 1176; donc un compresseur nerveux connu pour son caractère. En fait c'est là l'équilibre du distressor, les contradictions apparentes du projet et de son design, le mélange vintage dans du moderne etc, font de lui une machine à part qui peut voguer sur pleins d'océans différents. On a finit par le décrire "swiss army knife" de la compression, sachant tout faire bien, avec des options avancées pour l'époque, aujourd'hui plus limitées ou normales dirons nous. En fait son coté smooth (feedback soft knee) permet de pousser très très loin sans que ça devienne inaudible et inutilisable. Le fait qu'il faille le pousser comme un gros bourrin pour en tirer du bénéfice voir son plein potentiel en font une machine qui ne fait pas dans la dentelle, bien que n'étant pas le plus nerveux ou punchy de la famille VCA de part son design... Un peu à part donc.
Ce qui est déroutant au demeurant c'est l'absence d'indication du timing att/rel. Au début mon attaque revenait tout le temps vers 9 (sur 10 donc) pour travailler mes drums et je me demandais si je faisais n'importe quoi. Justement non, j'allais naturellement chercher mes 30-40ms habituels. L'attaque va de 0,05 a 40/50 ms selon les informations constructeurs; release à partir de 50ms jusqu'à quelques secondes...
Donc des Time constants digne d'un VCA classique, étendus...
Des ratios fixes et plus spécifiques. D'un 1:1 encore inédit à l'époque pour ne profiter que de la couleur de la machine , à 2/3/4/6/10/20/nuke on a une variété de courbe, allant du soft knee large à du presque hard knee en limiting. Variant éventuellement les temps d'att/rel et leur styles eux mêmes (linear/logarithmique). Donc pas vraiment des degrés d'intensification du ratio, mais carrément des circuits différents, proposant des modes du compresseur bien différents en fonction des émulations ou goûts recherchés.
A tout cela s'ajoute des options donc qui paraissent normales aujourd'hui mais farfelues et nouvelles avant! Globalement deux options de distorsion paires/impaires, toujours dans l'esprit émulation tube/JFET/tape vintage quoi! Du filtre sidechain et un filtre signal path pour dégraisser gentiment avec 3db slope sur le grave.
Qu'en est-il du son??? Rappelons qu'il n'y a pas de bouton threshold, seuil fixe! (Vintage on a dit), donc input et output pour gérer les niveaux et donc la compression. La philosophie c'est bien de rentrer dedans, et clairement tu es invité à le faire avec la même subtilité qu'un bûcheron canadien. On te dis dans le manuel que les LEDs sont plus précises et réalistes que les vu-mètres à aiguille de papy et donc que 10-20db de GR c'est tout à fait normal (!!), au delà envisageable jusqu'à aller au delà à un niveau ou les LEDs ne peuvent plus suivre autrement dit au delà de 30-40db de GR, why not (lol!)... Le manuel prévient quand même que le signal a intérêt a être propre car ton noise sera relevé d'autant, LOL. À cette époque on utilisait encore des consoles, des bandes (début de la fin avec dat comme transition) et que les ampli et satu grundge t'envoyaient du sacré noise! Le digital encore naissant était largement méprisé et seul les jeunes aventuriers s'y plaisaient vraiment.
Les plages d'attaques sont assez étendues et plus communes on en fait ce qu'on veut. Les ratio rappellent aussi des choses familières, du très doux a du très nerveux et intense. Très large palette donc, un VCA après tout, donc aussi rapide que lent, souvent des combinaisons en fonction des goûts et des besoins. Moi je suis de la team att longues, rel courtes; drum shaper tout ça. (Du très court en parallèle parfois, ou du moyen a long sur du mélodique mellow. Of course mais par nécessité moins mes délires!).
Par contre si tu t'arrêtes a 1 ou 2db de GR avec distressor voir 3 soyons fou, tu vas rien comprendre à la machine. Certes il fera le job, mais tu te diras que son soit disant caractère est surévalué voir inexistant et que tout le monde fait partie d'une secte lui voyant un culte obscure. Va falloir que tu pousses la bécane et pas qu'un peu, en appuyant sur les deux distorsions pour entrevoir le truc. C'est pas un effet baffle crevée, ni même vraiment un fet de 1176 vintage poussé à fond, encore moins des tubes quoi qu'en dise le manuel. Mais effectivement tu vas entendre qu'il se passe un truc; c'est plus un clean VCA comme on les connais avec options de couleurs solid state. Alors oui quelques rares hurluberlus sont saoulés et n'en peuvent plus de l'entendre saccager des drums depuis trente ans, oui d'autres rares fétichistes de la couleur te diront que ses couleurs sont plastiques et artificielles, peu musicales (distorsion solid state à l'ancienne, l'expertise n'était pas la même question couleur à l'époque. C'est la machine qui a lancé la mode!), mais globalement (presque) tout le monde en fera les louanges techniquement et soniquement, un 4*4 de la compression prêt a rider des aventures épiques. Oui si t'aimes les 1176 et leurs types de compressions, pour smasher (même slasher) des drums, du vocal de caractère type rock avec du grain; tu t'y retrouveras avec un distressor, plus moderne, plus versatile avec ses paramètres étendus! Oui il est particulièrement adapté pour remplacer plusieurs très vieux dbx, encore faut-il que tu saches les settings à imiter et que tu sois conscient que la couleur sera pas la même, ni aussi prononcée ni aussi vieillotte. Oui il peut faire de la compression douce et musicale aussi, mais c'est pas son champ d'action favori et ça n'est clairement pas un la-2a bien qu'il pourra émuler ses caractéristiques de compression mais pas du tout le son. Oui tu peux t'en servir comme d'un VCA normal bien que son design feedback et ses ratios prédéfinis et spécifiques le rendent particulier dans la famille VCA et donc assez smooth, et moins nerveux à une utilisation raisonnable. Oui il peut beaucoup, il est versatile, compliqué de mal le faire sonner même en voyant 10db de GR sur le panneau (si si j'te jure), par contre non il émulera pas soniquement les vieilleries d'un autre siècle, mais oui il a un son bien à lui qui va du subtil au très coloré (on va de 0,02% de thd à 3% voir 20%!! Oui oui, nan mais vraiment faut pas hésiter à le pousser, il est fait pour cela; si tu n'essayes pas, tu ne feras que semblant de l'utiliser et n'aura pas compris la philosophie de la machine). Mais ouai sa couleur, bien volontaire, était avant gardiste pour l'époque, solid state et oui on fait beaucoup beaucoup mieux de nos jours. M'enfin à l'époque il était le seul à proposer ça et à lancer la mode presque à lui tout du Revival vintage (qui n'était pas si couru à l'époque, tout le monde voulait du neuf, clean et spécifications de fou), et même de l'émulation qui en fait donnera le cloning d'aujourd'hui. Il a crée à lui tout seul un segment marketing couleur/vintage, aujourdhui suranné...
Alors voilà, le pari un peu fou et payant de David Derr, ou l'exemple typique des choix risqués de couleur et de caractère a l'ère early moderne, comme Manley et Avalon (90s) qui se sont avérés payants et ont coulé ceux qui continuaient de courir après les specifications haute performance le top clean qui a ennuyé presque tout le monde. 40.000 unités vendus a 2k, ça fait du 80 millions de CA en moins de trente ans. On comprend pourquoi le catalogue empirical est pas le plus fournis du monde, avec un tel succés le David a dû profiter d'une belle vie aussi. Faut essayer, pas aussi indispensable qu'on le dit puisqu'émulant lui même, d'autres peuvent le remplacer surtout aujourd'hui avec les armées de clones, mais il a un son à lui.
Le point le plus critique, c'est bien le prix, plus de 2000eu à débourser pour un VCA mono, certes un peu atypique, intéressant et performant, sauf qu'aujourd'hui on en des floppées de haute qualité avec des personnalités en veux tu en voilà pour moins cher que ça et en stéréo! Si le distressor veut continuer a beaucoup se vendre, faudrait penser à revoir à la baisse le prix, le monde à évoluer... Même d'occase c'est très très cher pour ce que c'est. Un peu comme apple faut te ruiner pour te sentir faire partie du club, voir d'une élite alors qu'en fait c'est overpricé. Pas du tout obsolète ou dépassé, on a quand même beaucoup de choix de qualité à des prix bas, que ce soit pour du clone vintage ou du VCA moderne et versatile haut de gamme et abordable.
Rappelons déjà le projet initial de cette machine, sortie en 1996, (et oui bientôt trente ans!). Le but avoué est d'émuler, d'imiter les vintages hautement classiques, 1176 et la-Xa en tête (et d'autres...). Si aujourd'hui émulation et clonage sont des lieux communs particulièrement redondants, dans les 90s, soit les tout débuts de l'ère moderne: si t'étais pas capable de designer de l'innovation, du nouveau c'était moyennement séduisant en terme d'ingénierie. De plus à cette époque un 1176 original ou un la-2a ça valait pas forcément si cher. Certes, les ingés de l'époque avait un peu plus les pieds sur terre qu'aujourd'hui, l'occase c'était du vieux, outdaté et vieillissant donc probablement défaillant à moyen terme. On était moins dans le pawn shop délirant et la "collector"isation des machines, avec des prix aussi cher que du neuf ou pas loin, voir même plus avec une bécane qui a toujours tourner everyday depuis 10-15 ans qu'on tâche de refourguer (avant que ça lâche et sans révision) au clampin amateur prêt à économiser quelques pièces sur l'objet rêvé tant convoité. Parce que c'est là où nous en sommes (arrêtez de revendre au prix de votre investissement une machine sur la pente descendante, pour renouveller votre parc haut de gamme sans débourser un sous; on est pas des nigauds)... Un préamp Neve 70s vaut deux fois le prix d'une bagnole neuve; oui oui juste pour amplifier un micro j'te jure.
Donc si les vieux classiques, ils étaient fatigués, dépassés électroniquement en terme de spécifications, pas fiable à moyen ou long terme et sonnant différement d'une machine à l'autre. En même temps si à cette époque ils ne béneficiaient pas tout à fait du statut de légende qu'ils ont aujourd'hui (argument hautement commercial), les aficionados n'ignoraient néanmoins pas leurs qualités intrinsèques
Donc le distressor c'est l'ambition de remettre au goût du jour, ces vieux designs qui avaient fait leur preuve musicalement. C'était prendre à contre-pied ce train de la modernité, du clean, du "Can do it all" de l'époque. Et comme tout ceux qui ont prix ce contre-pied de la modernité dans les 90s, ça a boomé en laissant les autres sur le carreau. Pendant longtemps je suis rester circonspect quand à l'émulation "vintage" qu'il est censé représenter. S'il peut s'apparenter à un 1176 un peu moderne et plus "clean", disons plus défini (enfin on y reviendra), il a quand même pas grand chose à voir avec un la-2a, qui ne se résume pas à une simple courbe de compression et des Time constants. C'est tout un son de tubes et transfos, une texture inimitable, que là ton distressor est bien incapable de reproduire. Donc en pratique, ce projet d'émulation intéressant sur le papier, peut s'avérer un sérieux échec. Intéressant pourquoi? Parce qu'effectivement on a un VCA moderne, tout beau tout propre et hautement calibré qui est censé te permettre de retrouver les joies euphoniques passées, en t'assurant une fiabilité et une précision inégalée. Échec pourquoi, parce qu'effectivement ces vieilleries ont des sons tellement atypiques et colorées, que ton distressor est bien en peine de les reproduire, incapable même.
Alors bien ou pas? Bah au delà du concept, faut comprendre un peu le signal path et les options pour savoir à quoi on se frotte... Déjà dans le projet d'émulation, ça implique d'être feedback; et là tout est dit. Personne ne le notera vraiment dans ses longues éloges, oubliant de fait sa caractéristique principale: c'est le seul VCA qui est d'un design feedback!! C'est quand même un point très important à surligner avec ton stabilo fluo! La norme VCA étant le feedforward donc détecteur nourrit par l'input, et non l'output/son compressé comme un feedback. Feedforward est considéré moderne, plus obvious et nerveux, punchy. Feedback est considéré vintage, plus smooth, doux plus naturel et relax comme compression, moins audible. Alors oui depuis on a bien eu le 2500 ou le mbp qui proposait du feedback en option et maintenant le bus+ mais clairement le feedback est rare, même inconnu au bataillon dans la famille. Ce qui fait du distressor le rejeton bâtard de la famille VCA. Si on additionne à ça le fait qu'il est agrémenté de soft knees (en fait pleins de courbes différentes, plusieurs circuits qui influencent eux même les att/rel), celui qui a bien appris ses leçons va immédiatement se dire "attends feedback + soft knee = ultra smooth"; en théorie oui, mais rappelons qu'il est censé émuler un 1176; donc un compresseur nerveux connu pour son caractère. En fait c'est là l'équilibre du distressor, les contradictions apparentes du projet et de son design, le mélange vintage dans du moderne etc, font de lui une machine à part qui peut voguer sur pleins d'océans différents. On a finit par le décrire "swiss army knife" de la compression, sachant tout faire bien, avec des options avancées pour l'époque, aujourd'hui plus limitées ou normales dirons nous. En fait son coté smooth (feedback soft knee) permet de pousser très très loin sans que ça devienne inaudible et inutilisable. Le fait qu'il faille le pousser comme un gros bourrin pour en tirer du bénéfice voir son plein potentiel en font une machine qui ne fait pas dans la dentelle, bien que n'étant pas le plus nerveux ou punchy de la famille VCA de part son design... Un peu à part donc.
Ce qui est déroutant au demeurant c'est l'absence d'indication du timing att/rel. Au début mon attaque revenait tout le temps vers 9 (sur 10 donc) pour travailler mes drums et je me demandais si je faisais n'importe quoi. Justement non, j'allais naturellement chercher mes 30-40ms habituels. L'attaque va de 0,05 a 40/50 ms selon les informations constructeurs; release à partir de 50ms jusqu'à quelques secondes...
Donc des Time constants digne d'un VCA classique, étendus...
Des ratios fixes et plus spécifiques. D'un 1:1 encore inédit à l'époque pour ne profiter que de la couleur de la machine , à 2/3/4/6/10/20/nuke on a une variété de courbe, allant du soft knee large à du presque hard knee en limiting. Variant éventuellement les temps d'att/rel et leur styles eux mêmes (linear/logarithmique). Donc pas vraiment des degrés d'intensification du ratio, mais carrément des circuits différents, proposant des modes du compresseur bien différents en fonction des émulations ou goûts recherchés.
A tout cela s'ajoute des options donc qui paraissent normales aujourd'hui mais farfelues et nouvelles avant! Globalement deux options de distorsion paires/impaires, toujours dans l'esprit émulation tube/JFET/tape vintage quoi! Du filtre sidechain et un filtre signal path pour dégraisser gentiment avec 3db slope sur le grave.
Qu'en est-il du son??? Rappelons qu'il n'y a pas de bouton threshold, seuil fixe! (Vintage on a dit), donc input et output pour gérer les niveaux et donc la compression. La philosophie c'est bien de rentrer dedans, et clairement tu es invité à le faire avec la même subtilité qu'un bûcheron canadien. On te dis dans le manuel que les LEDs sont plus précises et réalistes que les vu-mètres à aiguille de papy et donc que 10-20db de GR c'est tout à fait normal (!!), au delà envisageable jusqu'à aller au delà à un niveau ou les LEDs ne peuvent plus suivre autrement dit au delà de 30-40db de GR, why not (lol!)... Le manuel prévient quand même que le signal a intérêt a être propre car ton noise sera relevé d'autant, LOL. À cette époque on utilisait encore des consoles, des bandes (début de la fin avec dat comme transition) et que les ampli et satu grundge t'envoyaient du sacré noise! Le digital encore naissant était largement méprisé et seul les jeunes aventuriers s'y plaisaient vraiment.
Les plages d'attaques sont assez étendues et plus communes on en fait ce qu'on veut. Les ratio rappellent aussi des choses familières, du très doux a du très nerveux et intense. Très large palette donc, un VCA après tout, donc aussi rapide que lent, souvent des combinaisons en fonction des goûts et des besoins. Moi je suis de la team att longues, rel courtes; drum shaper tout ça. (Du très court en parallèle parfois, ou du moyen a long sur du mélodique mellow. Of course mais par nécessité moins mes délires!).
Par contre si tu t'arrêtes a 1 ou 2db de GR avec distressor voir 3 soyons fou, tu vas rien comprendre à la machine. Certes il fera le job, mais tu te diras que son soit disant caractère est surévalué voir inexistant et que tout le monde fait partie d'une secte lui voyant un culte obscure. Va falloir que tu pousses la bécane et pas qu'un peu, en appuyant sur les deux distorsions pour entrevoir le truc. C'est pas un effet baffle crevée, ni même vraiment un fet de 1176 vintage poussé à fond, encore moins des tubes quoi qu'en dise le manuel. Mais effectivement tu vas entendre qu'il se passe un truc; c'est plus un clean VCA comme on les connais avec options de couleurs solid state. Alors oui quelques rares hurluberlus sont saoulés et n'en peuvent plus de l'entendre saccager des drums depuis trente ans, oui d'autres rares fétichistes de la couleur te diront que ses couleurs sont plastiques et artificielles, peu musicales (distorsion solid state à l'ancienne, l'expertise n'était pas la même question couleur à l'époque. C'est la machine qui a lancé la mode!), mais globalement (presque) tout le monde en fera les louanges techniquement et soniquement, un 4*4 de la compression prêt a rider des aventures épiques. Oui si t'aimes les 1176 et leurs types de compressions, pour smasher (même slasher) des drums, du vocal de caractère type rock avec du grain; tu t'y retrouveras avec un distressor, plus moderne, plus versatile avec ses paramètres étendus! Oui il est particulièrement adapté pour remplacer plusieurs très vieux dbx, encore faut-il que tu saches les settings à imiter et que tu sois conscient que la couleur sera pas la même, ni aussi prononcée ni aussi vieillotte. Oui il peut faire de la compression douce et musicale aussi, mais c'est pas son champ d'action favori et ça n'est clairement pas un la-2a bien qu'il pourra émuler ses caractéristiques de compression mais pas du tout le son. Oui tu peux t'en servir comme d'un VCA normal bien que son design feedback et ses ratios prédéfinis et spécifiques le rendent particulier dans la famille VCA et donc assez smooth, et moins nerveux à une utilisation raisonnable. Oui il peut beaucoup, il est versatile, compliqué de mal le faire sonner même en voyant 10db de GR sur le panneau (si si j'te jure), par contre non il émulera pas soniquement les vieilleries d'un autre siècle, mais oui il a un son bien à lui qui va du subtil au très coloré (on va de 0,02% de thd à 3% voir 20%!! Oui oui, nan mais vraiment faut pas hésiter à le pousser, il est fait pour cela; si tu n'essayes pas, tu ne feras que semblant de l'utiliser et n'aura pas compris la philosophie de la machine). Mais ouai sa couleur, bien volontaire, était avant gardiste pour l'époque, solid state et oui on fait beaucoup beaucoup mieux de nos jours. M'enfin à l'époque il était le seul à proposer ça et à lancer la mode presque à lui tout du Revival vintage (qui n'était pas si couru à l'époque, tout le monde voulait du neuf, clean et spécifications de fou), et même de l'émulation qui en fait donnera le cloning d'aujourd'hui. Il a crée à lui tout seul un segment marketing couleur/vintage, aujourdhui suranné...
Alors voilà, le pari un peu fou et payant de David Derr, ou l'exemple typique des choix risqués de couleur et de caractère a l'ère early moderne, comme Manley et Avalon (90s) qui se sont avérés payants et ont coulé ceux qui continuaient de courir après les specifications haute performance le top clean qui a ennuyé presque tout le monde. 40.000 unités vendus a 2k, ça fait du 80 millions de CA en moins de trente ans. On comprend pourquoi le catalogue empirical est pas le plus fournis du monde, avec un tel succés le David a dû profiter d'une belle vie aussi. Faut essayer, pas aussi indispensable qu'on le dit puisqu'émulant lui même, d'autres peuvent le remplacer surtout aujourd'hui avec les armées de clones, mais il a un son à lui.
Le point le plus critique, c'est bien le prix, plus de 2000eu à débourser pour un VCA mono, certes un peu atypique, intéressant et performant, sauf qu'aujourd'hui on en des floppées de haute qualité avec des personnalités en veux tu en voilà pour moins cher que ça et en stéréo! Si le distressor veut continuer a beaucoup se vendre, faudrait penser à revoir à la baisse le prix, le monde à évoluer... Même d'occase c'est très très cher pour ce que c'est. Un peu comme apple faut te ruiner pour te sentir faire partie du club, voir d'une élite alors qu'en fait c'est overpricé. Pas du tout obsolète ou dépassé, on a quand même beaucoup de choix de qualité à des prix bas, que ce soit pour du clone vintage ou du VCA moderne et versatile haut de gamme et abordable.