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Anonyme
« légendes et contes de fées audio electronique »
Publié le 08/03/24 à 23:52
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Faut reprendre un peu le contexte original. C'est une machine des années 60, le genre de design fait par un électronicien qui avait fait l'armée. Military grade comme on dit. Le prologue c'est que l'ingénieur en question d'abord opérateur radar pour la navy puis ingénieur électrique, était aussi passionné par le monde de la radio. Faut aussi comprendre qu'à cette époque les studios ne courraient pas les rues et ne représentaient qu'une part de marché anecdotique pour l'industrie électronique audio. Pourquoi je dit ça? Parce qu'il est important de comprendre que ce n'est à l'origine pas designé pour être un compresseur pour du vocal. D'ailleurs c'est écrit dessus "levelling amplifier". Notre ingénieur, Jim Lawrence après un passage à la radio, lassé de devoir jouer de son gain control pour palier les différences de niveaux sonores va avoir l'idée de créer une machine qui s'en chargerait. Alors entendons nous bien les compresseurs ca existait déjà ça courait pas les rues non plus, c'était surtout des énormes tank military grade avec une tonne de tubes, utilisés par l'armée pour niveler le son dans les communications radio. Afin que le colonel puisse demande d'envoyer la sauce aux artilleurs, et qu'eux même entendent la communication dans ce fracas assourdissant et arrosent la bonne zone. Je caricature un peu mais globalement c'est comme ça que sont nés les compresseurs. c'est pourquoi les fairchild ou autres federal ont bien cette tête d'énormes amplifiers de l'armée pendant WW2. Après l'histoire ne dit pas si Jim ignorait leur existence, ce qui semble peu probable pour un opérateur radar de la navy et ingénieur électrique. Toujours est-il qu'il lui est venu l'envie de développer son levelling amplifier dans un but très broadcast donc, logique vu le nom. Comme notre ami Jim avait auparavant travaillé pour une société d'armement qui lui avait demandé de désigner des cellules optiques pour des missiles (les titans précisément), il s'est dit que ce serait pas mal d'utiliser ça puisqu'il en était le designer. Ca peut étonné, mais quand on parle de military grade pour le matos des 50s c'est pas pour rien. L'armée a le don d'avoir des sous et des idées bien précises et révolutionnaires sur comment bien déboiter le voisin encombrant. Tout comme le programme spatial des 60s et la conquête lunaire ont amené l'informatique moderne et le solid state mais autre époque, autre histoire.
Donc Jim se décide à designer son levelling amplifier en reprenant son bidule optique, qu'il va coupler a un panneau photo luminescent qui réagira en intensité par rapport au signal =>signal fort plus de lumière et donc ton atténuateur optique photo sensible réagira plus ou moins et s'occupera de dicter la réduction de gain. Il y a pensé parce que c'était son design. Il s'est pas réveillé un matin en se disant que l'opto ce serait quand même super smooth sur du vocal. Il avait juste ça sous la main, un design de son cru, basé sur une technologie optique, point. Son but étant d'aider à niveler les niveaux en broadcast radio, point barre.
C'est ensuite que tout s'est emballé: son truc est bon donc commence à se vendre en broadcast, les chaines de TV mettent la main dessus et rapidement la réputation des premiers modèles commence à suivre son chemin. En radio on finit assez vite par s'apercevoir que c'est super pour niveler les niveaux d'un morceau à un autre, mais on comprend vite aussi que ce principe peut s'appliquer à la voix de l'animateur. Les studios vont finir par s'en emparer aussi et c'est progressivement que son charme slow et musical va se révéler; jusqu'à devenir légendaire en studio et notamment sur les voix.
Parlons de sa couleur également, à l'origine il se voulait super clean (pour l'époque) et on le vantait pour son absence de distorsion. Oui c'est loin tout ça. Mais comprenons bien, un opto c'est lent donc la compression est plus raisonnable et induit moins de distorsion (ils disaient " no distorsion, only 0.5%" sur présentation promotionelle évidemment aujourd'hui c'est déjà beaucoup!). Donc commercialement on vantait surtout les mérites transparents de la bécane. Pas du tout son coté smooth ou musical. On vantait son noise de seulement -70db et autres!
N'en reste pas moins que pour nous autres, hommes modernes et digitaux, c'est l'une des machines les plus colorés qui soient, et quelle couleur!!! En même temps tu as du tube et du transfo. Mais c'est pas juste le son tube. C'est le son la2a. C'est une texture toute particulière et distinctive assez épaisse avec une certaine emphase sur le grave et bas medium tout en adoucissant les aigus, pas dark non plus ni tubey, juste une texture bien savoureuse. Alors évidemment aujourd'hui les reissues, clones ou diy de tout bord ont de bien meilleures spécifications mais tous recherche cette couleur particulière, le noise en moins. Si je pouvais tester de vieux modèles, je serai surement très expansif sur leurs couleurs mais aussi leur noise.
Si je m'étale sur la couleur c'est que c'est une particularité recherchée de la machine. Perso, c'est la première ou j'ai eu un gros WOW en terme de personnalité. Et si je ne suis pas friand de tube bah pourtant ce La-2a m'a impressionné avec sa texture et me séduit toujours. Je le préfère largement à la couleur d'un fairchild très focalisé sur les médiums mangeant les extrêmes etc (bon vous me direz histoire de calibration aussi, avec 20 tubes et six tranfos, ton fairchild sonnera surtout en fonction des skills de ton technicien).
Techniquement, c'est là que l'intro prend du sens. Déjà faut comprendre un peu le fonctionnement (lent) d'une cellule photo sensible qui réagit à la façon de l'iris humaine. S'ouvrant ou se fermant en fonction de la lumière, avec la moitié du mouvement rapide, l'autre plus lente. Ensuite faut comprendre l'idée broadcast du design, donc levelling. Voilà pourquoi les time constants sont doux et lents. Une attaque un peu lente (10ms est communément admis sur ce design) ca permet de préserver les transitoires et donc de niveler sans tout arracher. 10 ms ca peut paraitre moyennement court aujourd'hui mais les styles musicaux de l'époque était bien différents. C'était du rythm and blues du jazz, bientôt des beatles. Puis à cette époque c'était très orienté mediums en mixage. Pas de drum in your face ou de mega reese bass dubstep. Donc forcément 10ms d'attaque c'était bien suffisant pour niveler tous ces sons de façon transparente. Donc déjà bien différent de ce qui existait à l'époque (les vari-mu) par contre niveau design la mode était à la simplicité. On te collait pas des boutons partout des leds multicolores et des options de subtiles variations pour ingés acharnés. Non fallait que ce soit simple et efficace, pas besoin d'un doctorat pour l'utiliser. donc tout est automatique; la machine fait tout toute seule. Tu détermines un niveau (input) puis un seuil de réduction de gain (peak réduction) point. Et tu peux retourner à ton micro pour enflammer les auditeurs.
C'est aussi pour cela que c'est une machine très adapté, même pour des débutants. tu ne peux pas te perdre en ratio attaque release ou options ésotériques. Moi c'est aussi ce qui m'a séduit au début (en plugin waves au départ cla-2a). Des variations sur un piano avec quelques notes un peu fortes, rien de plus facile. c'est dans un second temps en testant le hardware que j'ai eu un gros WOW sur le son... forcément... Surtout que j'étais arrivé à un moment ou mon oreille entendait bien plus de chose.
Alors oui c'est un excellent compresseur pour du vocal mais plus généralement ca marche avec tout ce qui est acoustique. Tout besoin de niveler en douceur en fait. La basse est aussi quelque chose qui revient pas mal chez certains. Si on s'en tient aux pratiques courantes c'est à peu près tout. En fait j'invite à coller une drum dedans, j'ai été très surpris de voir que ca pouvait envoyer balader des designs modernes très haut de gamme, bluffant. Je pense que ca dépend des drums et du son voulu car on ne peut pas dialer; quand je dis drum je parle d'une vraie batterie acoustique enregistrée correctement, avec de la dynamique; pas ton four to the floor pour faire bouger les foules le samedi soir. Mais rien n'empêche d'essayer et de voir ce qu'il se passe.
Pareil vu sa couleur tu le verras jamais sur un mixbus ni même en mastering (couleur, pas de réglages); pourtant n'oublions pas que c'est un levelling amplifier. Alors oui traité du moderne rapide avec des drums electro et fortes ca risque d'être moyen, mais faut tester, sait-on jamais. Couleur? Bah perso la moitié du temps je l'utilise sans compression rien que pour son tone, je serai bien capable de le faire en mastering sur du digital qui manque un peu de vie et où on me demande un caractère analo... De vieux ingés utilisaient des la-3a en mastering, oui oui...
Tout ça pour dire que les pratiques communément admises (vocal et basse en tête) ne le sont pas sans raison. Mais faut savoir être aventurier et tester là où ne l'attends pas; ca passera pas partout mais peut révéler bien des surprises.
J'ai testé le reissue UA, et des diy d'acharnés qui cherchent des composants d'époques et font du point par point etc. Tant que c'est bien fait on est dans la même verve. Pour les clones plus cheaps, je pense que l'esprit est là; après sa couleur faisant tout son charme je préfère louer que m'acheter un clone.
Donc Jim se décide à designer son levelling amplifier en reprenant son bidule optique, qu'il va coupler a un panneau photo luminescent qui réagira en intensité par rapport au signal =>signal fort plus de lumière et donc ton atténuateur optique photo sensible réagira plus ou moins et s'occupera de dicter la réduction de gain. Il y a pensé parce que c'était son design. Il s'est pas réveillé un matin en se disant que l'opto ce serait quand même super smooth sur du vocal. Il avait juste ça sous la main, un design de son cru, basé sur une technologie optique, point. Son but étant d'aider à niveler les niveaux en broadcast radio, point barre.
C'est ensuite que tout s'est emballé: son truc est bon donc commence à se vendre en broadcast, les chaines de TV mettent la main dessus et rapidement la réputation des premiers modèles commence à suivre son chemin. En radio on finit assez vite par s'apercevoir que c'est super pour niveler les niveaux d'un morceau à un autre, mais on comprend vite aussi que ce principe peut s'appliquer à la voix de l'animateur. Les studios vont finir par s'en emparer aussi et c'est progressivement que son charme slow et musical va se révéler; jusqu'à devenir légendaire en studio et notamment sur les voix.
Parlons de sa couleur également, à l'origine il se voulait super clean (pour l'époque) et on le vantait pour son absence de distorsion. Oui c'est loin tout ça. Mais comprenons bien, un opto c'est lent donc la compression est plus raisonnable et induit moins de distorsion (ils disaient " no distorsion, only 0.5%" sur présentation promotionelle évidemment aujourd'hui c'est déjà beaucoup!). Donc commercialement on vantait surtout les mérites transparents de la bécane. Pas du tout son coté smooth ou musical. On vantait son noise de seulement -70db et autres!
N'en reste pas moins que pour nous autres, hommes modernes et digitaux, c'est l'une des machines les plus colorés qui soient, et quelle couleur!!! En même temps tu as du tube et du transfo. Mais c'est pas juste le son tube. C'est le son la2a. C'est une texture toute particulière et distinctive assez épaisse avec une certaine emphase sur le grave et bas medium tout en adoucissant les aigus, pas dark non plus ni tubey, juste une texture bien savoureuse. Alors évidemment aujourd'hui les reissues, clones ou diy de tout bord ont de bien meilleures spécifications mais tous recherche cette couleur particulière, le noise en moins. Si je pouvais tester de vieux modèles, je serai surement très expansif sur leurs couleurs mais aussi leur noise.
Si je m'étale sur la couleur c'est que c'est une particularité recherchée de la machine. Perso, c'est la première ou j'ai eu un gros WOW en terme de personnalité. Et si je ne suis pas friand de tube bah pourtant ce La-2a m'a impressionné avec sa texture et me séduit toujours. Je le préfère largement à la couleur d'un fairchild très focalisé sur les médiums mangeant les extrêmes etc (bon vous me direz histoire de calibration aussi, avec 20 tubes et six tranfos, ton fairchild sonnera surtout en fonction des skills de ton technicien).
Techniquement, c'est là que l'intro prend du sens. Déjà faut comprendre un peu le fonctionnement (lent) d'une cellule photo sensible qui réagit à la façon de l'iris humaine. S'ouvrant ou se fermant en fonction de la lumière, avec la moitié du mouvement rapide, l'autre plus lente. Ensuite faut comprendre l'idée broadcast du design, donc levelling. Voilà pourquoi les time constants sont doux et lents. Une attaque un peu lente (10ms est communément admis sur ce design) ca permet de préserver les transitoires et donc de niveler sans tout arracher. 10 ms ca peut paraitre moyennement court aujourd'hui mais les styles musicaux de l'époque était bien différents. C'était du rythm and blues du jazz, bientôt des beatles. Puis à cette époque c'était très orienté mediums en mixage. Pas de drum in your face ou de mega reese bass dubstep. Donc forcément 10ms d'attaque c'était bien suffisant pour niveler tous ces sons de façon transparente. Donc déjà bien différent de ce qui existait à l'époque (les vari-mu) par contre niveau design la mode était à la simplicité. On te collait pas des boutons partout des leds multicolores et des options de subtiles variations pour ingés acharnés. Non fallait que ce soit simple et efficace, pas besoin d'un doctorat pour l'utiliser. donc tout est automatique; la machine fait tout toute seule. Tu détermines un niveau (input) puis un seuil de réduction de gain (peak réduction) point. Et tu peux retourner à ton micro pour enflammer les auditeurs.
C'est aussi pour cela que c'est une machine très adapté, même pour des débutants. tu ne peux pas te perdre en ratio attaque release ou options ésotériques. Moi c'est aussi ce qui m'a séduit au début (en plugin waves au départ cla-2a). Des variations sur un piano avec quelques notes un peu fortes, rien de plus facile. c'est dans un second temps en testant le hardware que j'ai eu un gros WOW sur le son... forcément... Surtout que j'étais arrivé à un moment ou mon oreille entendait bien plus de chose.
Alors oui c'est un excellent compresseur pour du vocal mais plus généralement ca marche avec tout ce qui est acoustique. Tout besoin de niveler en douceur en fait. La basse est aussi quelque chose qui revient pas mal chez certains. Si on s'en tient aux pratiques courantes c'est à peu près tout. En fait j'invite à coller une drum dedans, j'ai été très surpris de voir que ca pouvait envoyer balader des designs modernes très haut de gamme, bluffant. Je pense que ca dépend des drums et du son voulu car on ne peut pas dialer; quand je dis drum je parle d'une vraie batterie acoustique enregistrée correctement, avec de la dynamique; pas ton four to the floor pour faire bouger les foules le samedi soir. Mais rien n'empêche d'essayer et de voir ce qu'il se passe.
Pareil vu sa couleur tu le verras jamais sur un mixbus ni même en mastering (couleur, pas de réglages); pourtant n'oublions pas que c'est un levelling amplifier. Alors oui traité du moderne rapide avec des drums electro et fortes ca risque d'être moyen, mais faut tester, sait-on jamais. Couleur? Bah perso la moitié du temps je l'utilise sans compression rien que pour son tone, je serai bien capable de le faire en mastering sur du digital qui manque un peu de vie et où on me demande un caractère analo... De vieux ingés utilisaient des la-3a en mastering, oui oui...
Tout ça pour dire que les pratiques communément admises (vocal et basse en tête) ne le sont pas sans raison. Mais faut savoir être aventurier et tester là où ne l'attends pas; ca passera pas partout mais peut révéler bien des surprises.
J'ai testé le reissue UA, et des diy d'acharnés qui cherchent des composants d'époques et font du point par point etc. Tant que c'est bien fait on est dans la même verve. Pour les clones plus cheaps, je pense que l'esprit est là; après sa couleur faisant tout son charme je préfère louer que m'acheter un clone.