Musiques Actuelles en Conservatoire, Diplôme D'Etat / Certificat d'Aptitude : vos opinions ?
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bcjf
12
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 21 ans
Sujet de la discussion Posté le 26/07/2010 à 23:45:34Musiques Actuelles en Conservatoire, Diplôme D'Etat / Certificat d'Aptitude : vos opinions ?
Bonjour à tous ,
Depuis quelques années, certains conservatoires ouvrent des classes de "musiques actuelles". Le ministère demande aux enseignants qui y interviennent d'être diplômés du Diplôme D'Etat (DE) ou du Certificat d'Aptitude (CA) de Musiques Actuelles.
Afin de débattre de ce sujet (sans langue de bois et sans démagogie), j'aimerais ouvrir un post dans le but de mettre en commun et pouvoir exprimer :
Vos connaissances du secteur
Vos idées sur la pratique des "musiques actuelles" en conservatoire
Vos expériences
etc...
D'avance merci !
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Julien Bigarne
25
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 9 ans
26 Posté le 10/12/2017 à 21:46:46
Bonjour à toi,
Inscrit dans un conservatoire depuis deux ans en musiques actuelles (à côté d'un cursus plus classique), je vais t'en donner mon avis.
Même si de plus en plus de classes ouvrent dans ce domaine, je trouve encore que nous passons pour des extra terrestres au niveau des administrations de ces écoles. C'est presque comme si deux écoles étaient en une.
En pratique collective, notre prof nous fait bosser l'improvisation en groupe, on part sans rien savoir de ce qu'on va jouer et un thème se développe au fur et à mesure. On apprend ainsi à jouer en groupe et à se suivre, je trouve cet exercice très interessant. On découvre aussi de nombreuses personnes avec qui fonder de nouveaux projets ou apprendre de nouvelles techniques, c'est super cool
Un des trucs génial de ces classes c'est que nous pouvons toucher de nombreux matos, de la MAO aux instruments (batteries, guitares, basses, pianos, synthés) et ainsi les découvrir et savoir mieux ce que l'on veut.
Pour moi donc, les classes de musiques actuelles sont une super idée et d'actualité (en plus) mas mériteraient d'être mieux intégrées au sein des conservatoires (ce qui se fera sans doute)
Inscrit dans un conservatoire depuis deux ans en musiques actuelles (à côté d'un cursus plus classique), je vais t'en donner mon avis.
Même si de plus en plus de classes ouvrent dans ce domaine, je trouve encore que nous passons pour des extra terrestres au niveau des administrations de ces écoles. C'est presque comme si deux écoles étaient en une.
En pratique collective, notre prof nous fait bosser l'improvisation en groupe, on part sans rien savoir de ce qu'on va jouer et un thème se développe au fur et à mesure. On apprend ainsi à jouer en groupe et à se suivre, je trouve cet exercice très interessant. On découvre aussi de nombreuses personnes avec qui fonder de nouveaux projets ou apprendre de nouvelles techniques, c'est super cool
Un des trucs génial de ces classes c'est que nous pouvons toucher de nombreux matos, de la MAO aux instruments (batteries, guitares, basses, pianos, synthés) et ainsi les découvrir et savoir mieux ce que l'on veut.
Pour moi donc, les classes de musiques actuelles sont une super idée et d'actualité (en plus) mas mériteraient d'être mieux intégrées au sein des conservatoires (ce qui se fera sans doute)
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wellsa
53
Posteur·euse AFfranchi·e
Membre depuis 19 ans
27 Posté le 10/12/2017 à 23:37:36
Oui et non ....j'adore l'électro mais dans un conservatoire l'harmonie et l'arrangement (à l'ancienne ?) sera demandé. Si c'est pour prendre un vst Nexus faire des fichiers les couper et monter une song, aucune chance que la MAO se développe dans les conservatoire, tous les jeunes le réalisent chez eux sur leur Ordi. En passage de cycle 2 (pratique de 4 ans) j ai donné un thème Habarena de Bizet ... les élèves devaient reprendre ce thème dans 7 styles différents. World Jazz Classique Cubain Techno Électro Ragtime etc.... donc ils devaient réaliser les arrangements, re-écrire les harmonies, enregistrer les instruments vst (avec leur choix) appliquer des effets, mixer, et publier sur un réseau.
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Wells 9
bcjf
12
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 21 ans
28 Posté le 03/05/2018 à 12:38:09
Bonjour à tous,
J'avais proposé ce sujet en 2010, car j'ai créé une classe MA dans un conservatoire en 2004 et je commençais déjà à avoir de sérieux doutes sur le bien fondé de cette démarche. En 2012 j'ai abandonné ce poste, car je n'en avais malheureusement plus, de doutes.
Il est intéressant de constater que seules des personnes impliquées dans des conservatoires ou écoles ont posté des messages, à peu près tous très positifs. J'avais pensé que certains allaient donner des avis contradictoires, en attaquant la pratique de ces musiques dans une institution alors qu'elles sont par essence en opposition aux institutions. On pourrait donc en conclure que ça n'intéresse que les intéressés, et que les autres ben... ils s'en foutent.
Pour amener un peu de contradiction justement, mon constat désolé (et naïf je l'avoue) a été que le conservatoire lisse et affadit ces pratiques, qu'on le veuille ou non. Alors certes, les situations sont un peu différentes d'un établissement à l'autre, selon la direction donnée par les enseignants. Mais globalement et avec le temps, malgré les volontés de garder un esprit fidèle aux sens des musiques, la grosse machinerie de l'enseignement des conservatoires (et des SMACs qui les assistent, "évaluations", "malettes pédagogiques", et toute la novlangue qui les accompagne), en vient à tuer leur vitalité.
Il y a bien longtemps, j'ai "fait le conservatoire" comme on dit, jusqu'au prix en guitare classique. C'est après m'être émancipé de cet enseignement, et en devenant prof en musiques amplifiées, qu'il m'est sauté à la figure que ce sont bien les pratiques régulées d'enseignement du classique qui ont tué ces musiques (cf. le XIXe et la création des conservatoires, Cherubini, et l'établissement de la morale bourgeoise en musique). Ne nous voilons pas la face, le classique est moribond en France, musique sous perfusion de lourdes subventions. Sans cela, elle est morte.
En faisant rentrer les MA dans les conservatoires, on leur promet le même avenir. Et l'Etat récupère par là même le contrôle sur des pratiques populaires et libres. C'est très malin d'un point de vue politique. On ferme les lieux de vraie culture populaire (bars, caf'conc', etc) sous prétexte de nuisances sonores, on construit des SMACs vers lesquelles on oriente ces pratiques, puis des classes dans les conservatoires. Ce sont les musiques populaires mises sous coupe réglée. Dormez braves gens, on pense pour vous.
Alors bien sûr, les gens personnes impliquées dans ces structures sont le plus souvent sincères dans leur démarche. Je lis que beaucoup d'entre vous l'êtes. Mais la sincérité n'empêche pas d'avoir quelquefois tellement le "nez dans le guidon" que l'on ne voit pas les effets à long terme. Et puis il faut bien reconnaitre qu'être prof ou élève en conservatoire est une situation bien confortable pour faire de la musique. Et c'est embêtant de remettre en cause son propre confort, on en est tous de là. Sauf que le confort et la vitalité de la création... c'est un sujet largement discuté.
Alors oui, je parle du "sens" des musiques. C'est malheureusement un mot qui semble faire peur à beaucoup, mais de mon côté, sans le sens et l'implication humaine des musiciens, la musique me parait fade.
Pour terminer, je vais reprendre les paroles de Louis Chrétiennot lors d'une assemblée de la défunte et contrepétante Fédurok : "Je préfère les musiciens sauvages aux musiciens d'élevage".
Allez, le RnR n'est pas mort. Même si beaucoup y travaillent...
Cyril.
J'avais proposé ce sujet en 2010, car j'ai créé une classe MA dans un conservatoire en 2004 et je commençais déjà à avoir de sérieux doutes sur le bien fondé de cette démarche. En 2012 j'ai abandonné ce poste, car je n'en avais malheureusement plus, de doutes.
Il est intéressant de constater que seules des personnes impliquées dans des conservatoires ou écoles ont posté des messages, à peu près tous très positifs. J'avais pensé que certains allaient donner des avis contradictoires, en attaquant la pratique de ces musiques dans une institution alors qu'elles sont par essence en opposition aux institutions. On pourrait donc en conclure que ça n'intéresse que les intéressés, et que les autres ben... ils s'en foutent.
Pour amener un peu de contradiction justement, mon constat désolé (et naïf je l'avoue) a été que le conservatoire lisse et affadit ces pratiques, qu'on le veuille ou non. Alors certes, les situations sont un peu différentes d'un établissement à l'autre, selon la direction donnée par les enseignants. Mais globalement et avec le temps, malgré les volontés de garder un esprit fidèle aux sens des musiques, la grosse machinerie de l'enseignement des conservatoires (et des SMACs qui les assistent, "évaluations", "malettes pédagogiques", et toute la novlangue qui les accompagne), en vient à tuer leur vitalité.
Il y a bien longtemps, j'ai "fait le conservatoire" comme on dit, jusqu'au prix en guitare classique. C'est après m'être émancipé de cet enseignement, et en devenant prof en musiques amplifiées, qu'il m'est sauté à la figure que ce sont bien les pratiques régulées d'enseignement du classique qui ont tué ces musiques (cf. le XIXe et la création des conservatoires, Cherubini, et l'établissement de la morale bourgeoise en musique). Ne nous voilons pas la face, le classique est moribond en France, musique sous perfusion de lourdes subventions. Sans cela, elle est morte.
En faisant rentrer les MA dans les conservatoires, on leur promet le même avenir. Et l'Etat récupère par là même le contrôle sur des pratiques populaires et libres. C'est très malin d'un point de vue politique. On ferme les lieux de vraie culture populaire (bars, caf'conc', etc) sous prétexte de nuisances sonores, on construit des SMACs vers lesquelles on oriente ces pratiques, puis des classes dans les conservatoires. Ce sont les musiques populaires mises sous coupe réglée. Dormez braves gens, on pense pour vous.
Alors bien sûr, les gens personnes impliquées dans ces structures sont le plus souvent sincères dans leur démarche. Je lis que beaucoup d'entre vous l'êtes. Mais la sincérité n'empêche pas d'avoir quelquefois tellement le "nez dans le guidon" que l'on ne voit pas les effets à long terme. Et puis il faut bien reconnaitre qu'être prof ou élève en conservatoire est une situation bien confortable pour faire de la musique. Et c'est embêtant de remettre en cause son propre confort, on en est tous de là. Sauf que le confort et la vitalité de la création... c'est un sujet largement discuté.
Alors oui, je parle du "sens" des musiques. C'est malheureusement un mot qui semble faire peur à beaucoup, mais de mon côté, sans le sens et l'implication humaine des musiciens, la musique me parait fade.
Pour terminer, je vais reprendre les paroles de Louis Chrétiennot lors d'une assemblée de la défunte et contrepétante Fédurok : "Je préfère les musiciens sauvages aux musiciens d'élevage".
Allez, le RnR n'est pas mort. Même si beaucoup y travaillent...
Cyril.
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wellsa
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Posteur·euse AFfranchi·e
Membre depuis 19 ans
29 Posté le 04/05/2018 à 12:25:12
Bonjour
Donc vous avez fermé la classe de MAO. Les élèves, que vont ils devenir ? Pensez vous que votre décision soit bonne et justifiée ? Vous êtes donc Directeur d'un établissement officiel dans le cadre d'un conservatoire ou d'une école privée.?
Cordialement
Donc vous avez fermé la classe de MAO. Les élèves, que vont ils devenir ? Pensez vous que votre décision soit bonne et justifiée ? Vous êtes donc Directeur d'un établissement officiel dans le cadre d'un conservatoire ou d'une école privée.?
Cordialement
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Wells 9
wellsa
53
Posteur·euse AFfranchi·e
Membre depuis 19 ans
30 Posté le 05/12/2018 à 23:35:21
Bonjour
Je suis à la retraite....Prof de MAO dans un conservatoire les 15 dernières années.
Donc s'il y a des questions concernant cette spécialisation, je pourrais répondre sur mon parcours et expérience. En parler comme ça n'apporte rien....
Je suis à la retraite....Prof de MAO dans un conservatoire les 15 dernières années.
Donc s'il y a des questions concernant cette spécialisation, je pourrais répondre sur mon parcours et expérience. En parler comme ça n'apporte rien....
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Wells 9
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