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thepyjaman
« La vie aquatique »
Publié le 17/08/18 à 19:46
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
Ce Fender Dimension IV Universal Sound Expander est basé sur le système oil can inventé par Ray Lubow et développé sous l'appellation Adineko par la firme Tel-Ray à la fin des années 60. Le son circule sur un disque de métal en rotation entraîné par un moteur. Un pinceau touche le disque à une extrémité et lui injecte le son dry tandis qu'un deuxième pinceau le récupère à l'autre bout. Problème : pour que le son ne s'évapore pas entre ces deux points il faut que le disque soit lubrifié par un étrange fluide, une huile qui va tout simplement conduire le son. Mystique, n'est-ce pas ? Ou comment une simple idée physique peut donner lieu à des effets sonores aussi freaky. Car le résultat, c'est un delay vibrionnant lo-fi et caverneux tout à fait réjouissant ! Il rappelle l'effet chorus/doppler de la Leslie avec en plus un écho rapide. Bref, c'est surf, psyché, distordu, bruyant, lointain, et nous plonge immédiatement dans un inquiétant monde aquatique avec Joe Meek dans le rôle du Commandant Cousteau.
Ces machines sont ultra-rares en Europe, j'ai trouvé la mienne un peu par hasard et pour pas cher sur un célèbre site marchand de proximité. Le pré-ampli à lampes fonctionnait bien mais le moteur était HS, l'ancien proprio avait du branché la machine en 220v au lieu de 110v. Or, aucun des réparateurs que j'ai contacté n'avait entendu parlé de la technologie oil can, et personne ne semblait capable de réparer la bête. Il fallu toute l'intuition du réparateur Pierre Caron pour lui redonner vie. Avant toute chose, il a été nécessaire de bien nettoyer à l'alcool isopropylique l'intérieur de la boîte de conserve fermée qui contient le disque. Avec le temps, l'huile sèche et s'évapore. Les pinceaux deviennent fragiles et peuvent se déchirer si on force la rotation du disque. Après un bon nettoyage, il a fallu trouver un nouveau moteur. Il a pour cela récupéré et monté le moteur d'une vieille platine vinyle Dual qui fait la même taille et possède peu ou prou les mêmes propriétés. Quand au mystérieux fluide, on en trouve facilement sur Ebay, il s'agit d'une huile produite par Union Carbide, l'UCON LB-65. Des rumeurs ont longtemps raconté que cette huile était cancérigène, aujourd'hui on sait qu'elle ne présente pas de danger particulier, donc pas de panique. Pour mettre l'huile il faut donc ouvrir la boîte de conserve (il faut parfois forcer un peu le couvercle), et en verser environ deux cuillères à soupe à l'intérieur du tambour, il ne faut juste pas que ça déborde du bord de la cannette. Pour éviter d'en foutre partout, Pierre Caron a utilisé la méthode de la paille bien connue des barmen: on remplit d'huile une paille, on bouche le haut avec son pouce et on place la paille dans le tambour et on relâche le pouce, l'huile se déverse. On réitère l'opération jusqu'à la quantité voulue, c'est plus précis qu'à la cuillère. Si l'effet est trop faible, c'est que vous n'avez pas mis assez d'huile. Ensuite, il faut bien refermer le couvercle (quitte à forcer un peu aussi, sans le voiler quand même). Voilà, l'engin est remis en route et rayonne de toute sa splendeur !
Question boutons, c'est très limité : un input niveau line, un input instrument, une sortie à connecter à l'ampli, une prise footswitch, et un potard qui permet de doser l'effet. On passe ainsi rapidement d'un léger vibrato "quart d'heure des slows" à la grosse artillerie psyché qui noie totalement le signal dry. C'est un peu brouillon mais c'est aussi ça qu'on aime. Un switch Bass/Trebble permet de choisir si on veut plus d'aigus ou de grave, la différence n'est pas non plus saisissante. Et puis voilà. Pas possible de faire varier la vitesse de l'effet, le Dimension IV Universal Sound Expander n'a donc qu'un seul son.
Notons qu'il existe aussi le Fender Dimension IV Sound Expander, la version cheap, sans pré-ampli à lampe, qui se connecte en RCA à l'entrée et la sortie de la reverb à ressort d'un ampli guitare. Je ne connais pas ce modèle mais j'imagine que le son doit être assez semblable à sa version Universal. Pour Fender, Tel-Ray a également fabriqué le Multi-echo, le Variable Delay, le Special Effects Center et l'Echo-Reverb. Pour Gibson, le GA-4RE. Pour Morley la pédale EVO-1. Tel-Ray a fabriqué aussi des amplis et effets sous son nom. Citons le Ad-n-Echo, le Super Organ Tone, l'Echo Ver-brato. Tous sont plus ou moins des déclinaisons de ce fameux système oil can. Un système génial mais assez artisanal, il faut le reconnaître. Et pas non plus très fiable, l'appareil supportant assez mal les transports, l'huile ayant tendance à couler partout si le tambour n'est pas totalement hermétique. Ceci a du expliquer sa rapide disparition et l'oubli profond dans lequel le système est tombé.
Ces machines sont ultra-rares en Europe, j'ai trouvé la mienne un peu par hasard et pour pas cher sur un célèbre site marchand de proximité. Le pré-ampli à lampes fonctionnait bien mais le moteur était HS, l'ancien proprio avait du branché la machine en 220v au lieu de 110v. Or, aucun des réparateurs que j'ai contacté n'avait entendu parlé de la technologie oil can, et personne ne semblait capable de réparer la bête. Il fallu toute l'intuition du réparateur Pierre Caron pour lui redonner vie. Avant toute chose, il a été nécessaire de bien nettoyer à l'alcool isopropylique l'intérieur de la boîte de conserve fermée qui contient le disque. Avec le temps, l'huile sèche et s'évapore. Les pinceaux deviennent fragiles et peuvent se déchirer si on force la rotation du disque. Après un bon nettoyage, il a fallu trouver un nouveau moteur. Il a pour cela récupéré et monté le moteur d'une vieille platine vinyle Dual qui fait la même taille et possède peu ou prou les mêmes propriétés. Quand au mystérieux fluide, on en trouve facilement sur Ebay, il s'agit d'une huile produite par Union Carbide, l'UCON LB-65. Des rumeurs ont longtemps raconté que cette huile était cancérigène, aujourd'hui on sait qu'elle ne présente pas de danger particulier, donc pas de panique. Pour mettre l'huile il faut donc ouvrir la boîte de conserve (il faut parfois forcer un peu le couvercle), et en verser environ deux cuillères à soupe à l'intérieur du tambour, il ne faut juste pas que ça déborde du bord de la cannette. Pour éviter d'en foutre partout, Pierre Caron a utilisé la méthode de la paille bien connue des barmen: on remplit d'huile une paille, on bouche le haut avec son pouce et on place la paille dans le tambour et on relâche le pouce, l'huile se déverse. On réitère l'opération jusqu'à la quantité voulue, c'est plus précis qu'à la cuillère. Si l'effet est trop faible, c'est que vous n'avez pas mis assez d'huile. Ensuite, il faut bien refermer le couvercle (quitte à forcer un peu aussi, sans le voiler quand même). Voilà, l'engin est remis en route et rayonne de toute sa splendeur !
Question boutons, c'est très limité : un input niveau line, un input instrument, une sortie à connecter à l'ampli, une prise footswitch, et un potard qui permet de doser l'effet. On passe ainsi rapidement d'un léger vibrato "quart d'heure des slows" à la grosse artillerie psyché qui noie totalement le signal dry. C'est un peu brouillon mais c'est aussi ça qu'on aime. Un switch Bass/Trebble permet de choisir si on veut plus d'aigus ou de grave, la différence n'est pas non plus saisissante. Et puis voilà. Pas possible de faire varier la vitesse de l'effet, le Dimension IV Universal Sound Expander n'a donc qu'un seul son.
Notons qu'il existe aussi le Fender Dimension IV Sound Expander, la version cheap, sans pré-ampli à lampe, qui se connecte en RCA à l'entrée et la sortie de la reverb à ressort d'un ampli guitare. Je ne connais pas ce modèle mais j'imagine que le son doit être assez semblable à sa version Universal. Pour Fender, Tel-Ray a également fabriqué le Multi-echo, le Variable Delay, le Special Effects Center et l'Echo-Reverb. Pour Gibson, le GA-4RE. Pour Morley la pédale EVO-1. Tel-Ray a fabriqué aussi des amplis et effets sous son nom. Citons le Ad-n-Echo, le Super Organ Tone, l'Echo Ver-brato. Tous sont plus ou moins des déclinaisons de ce fameux système oil can. Un système génial mais assez artisanal, il faut le reconnaître. Et pas non plus très fiable, l'appareil supportant assez mal les transports, l'huile ayant tendance à couler partout si le tambour n'est pas totalement hermétique. Ceci a du expliquer sa rapide disparition et l'oubli profond dans lequel le système est tombé.