CyaPa
« Une Fuzzrite moderne qui vaut le détour »
Publié le 21/01/24 à 16:48
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Je joue cette Fuzzrite Germanium depuis quelques semaines à travers des styles rock/indie/ambient/surf, sur guitare Jazzmaster TVL ou Duesenberg Caribou, branchée sur un Laney L5-studio Lionheart, via enceinte 12’ ou au casque K7XX.
Cette pédale recrée fidèlement l'atmosphère vintage des années 1960, avec des réglages d'une simplicité exemplaire : un potard de volume qui se passe d’explication et un potard de Depth qui gère le mix entre le premier étage de gain à transistor et le second. Au réglage minimum, on entend le premier transistor seul : c’est propre et légèrement gras. Lorsqu’on commence à mélanger le second transistor, ça se charge en harmoniques, jusqu’à atteindre un son saturé plus agressif avec une attaque déchirante et des notes explosives. On en reparle plus bas…
J’avais eu l’occasion de mettre la main sur une version Silicium reprise par Catalinbread il y a quelques temps. Je ne l’avais pas gardée longtemps car je lui reprochais un manque de volume flagrant, ce qui empêchait son utilisation en jeu au casque. De plus je n’avais vraiment pas été conquis par le son criard typique de la Fuzzrite. Lorsque l’occasion s’est présentée de tester cette nouvelle version au Ge avec un switch vintage/moderne, j’ai été curieux de renouveler l’essai…
Cette nouvelle version me plait beaucoup plus et je ne pense pas que le Germanium en soit la raison principale. Je m’explique : déjà cette Fuzzrite a un boost de volume plus important, ce qui est parfait pour entrer dans un ampli clean et règle le problème de la version précédente. D’autre part, le mode vintage a toujours ce côté un peu rêche qui ne me convient pas, donc le Ge n’a pas métamorphosé l’effet. Peut-être qu’en groupe le mode vintage ressort bien, mais tout seul cela sonne un peu maigre et strident.
Par contre le mode moderne change la donne : il réintroduit énormément de fréquences basses ! Dès lors, la fuzz est un régal ! L’attaque sur les cordes se retranscrit par une sonorité brusque, chargée en basses et en gain, qui s’évapore immédiatement pour laisser la place aux notes suivantes. Pas de sustain interminable avec cette fuzz, mais une grosse éclaboussure sonore jubilatoire à chaque attaque. Je ne retrouve pas cette sensation avec les autres fuzz vintages que je joue régulièrement (Fuzz Face, Tone Bender, Octavia…). Il y a tout de même une richesse harmonique et une présence dans le spectre sonore qui me rappellent vaguement la Companion et la Superfuzz, mais bien sûr sans l’octave supérieure typée ringmod.
La pédale se comporte convenablement si elle est placée en début de chaîne d’effet sans pédale avec buffer la précédent. J’ai tenté de la booster avec quelques overdrives en aval (Blues Driver, Tumnus, Broadcast…), cela fonctionne mais je préfère l’attaque et le spectre sonore de la pédale seule ou avec juste un boost classique, plutôt qu’une OD. D’autant plus qu’il est facilement envisageable de se servir de cette fuzz comme seul pédale de gain du pedalboard. En effet, comme elle réagit très bien au potard de volume de la guitare, cela permet de passer à la main d’une fuzz agressive à un overdrive taillé pour le Shoegaze, puis à un clean cristallin. Cela fonctionne bien car la fuzz est très dynamique et particulièrement silencieuse Enfin elle se marie à merveille avec une reverb à ressort, et il est inutile de préciser qu’elle est taillée pour le Western Spaghetti et la Surf Music !
La pédale interagit tout aussi bien avec les micros chevalet et manche de la Jazzmaster, le passage de l’un à l’autre ne rend par le son particulièrement boueux. Sur le micro double de la Duesenberg, un caractère un peu plus fuzzy apparait du fait du niveau de sortie plus élevé de celui-ci. Sur le P90 c’est pareil en un peu plus sombre. La fuzz ne s’adapte pas trop mal aux micros double et c’est intéressant pour être un peu plus agressif, tandis que le cleanup au volume de la guitare donne plutôt un overdrive franc. Pour ces raisons j’ai une légère préférence pour la combinaison Fuzzrite-Jazzmaster.
Petit détail qui a son importance avec les transistors au Ge : j’écris cet avis en Hiver et n’ai donc pas encore été témoin de variations sonores dues à la température ambiante, ce qui arrivera probablement cet été, par analogie avec mes Fuzz Face au Ge.
En conclusion, cette nouvelle mouture de la Fuzzrite s'est révélée être une agréable surprise. Je suis véritablement ravi d'avoir donné une seconde chance à cette variation moderne. En règle générale, j'ai du mal avec les fuzz qui ne permettent pas de régler le bias ou la tone, les trouvant souvent moins divertissantes et polyvalentes. Cependant, celle-ci présente un équilibre parfait entre des basses profondes et un caractère unique. Elle me satisfait pleinement telle qu'elle est, réglée à fond, envoyée direct dans la reverb, confirmant qu'il ne faut parfois qu'une pédale (oh allez, deux !) pour capturer l'essence d'un style.
Cette pédale recrée fidèlement l'atmosphère vintage des années 1960, avec des réglages d'une simplicité exemplaire : un potard de volume qui se passe d’explication et un potard de Depth qui gère le mix entre le premier étage de gain à transistor et le second. Au réglage minimum, on entend le premier transistor seul : c’est propre et légèrement gras. Lorsqu’on commence à mélanger le second transistor, ça se charge en harmoniques, jusqu’à atteindre un son saturé plus agressif avec une attaque déchirante et des notes explosives. On en reparle plus bas…
J’avais eu l’occasion de mettre la main sur une version Silicium reprise par Catalinbread il y a quelques temps. Je ne l’avais pas gardée longtemps car je lui reprochais un manque de volume flagrant, ce qui empêchait son utilisation en jeu au casque. De plus je n’avais vraiment pas été conquis par le son criard typique de la Fuzzrite. Lorsque l’occasion s’est présentée de tester cette nouvelle version au Ge avec un switch vintage/moderne, j’ai été curieux de renouveler l’essai…
Cette nouvelle version me plait beaucoup plus et je ne pense pas que le Germanium en soit la raison principale. Je m’explique : déjà cette Fuzzrite a un boost de volume plus important, ce qui est parfait pour entrer dans un ampli clean et règle le problème de la version précédente. D’autre part, le mode vintage a toujours ce côté un peu rêche qui ne me convient pas, donc le Ge n’a pas métamorphosé l’effet. Peut-être qu’en groupe le mode vintage ressort bien, mais tout seul cela sonne un peu maigre et strident.
Par contre le mode moderne change la donne : il réintroduit énormément de fréquences basses ! Dès lors, la fuzz est un régal ! L’attaque sur les cordes se retranscrit par une sonorité brusque, chargée en basses et en gain, qui s’évapore immédiatement pour laisser la place aux notes suivantes. Pas de sustain interminable avec cette fuzz, mais une grosse éclaboussure sonore jubilatoire à chaque attaque. Je ne retrouve pas cette sensation avec les autres fuzz vintages que je joue régulièrement (Fuzz Face, Tone Bender, Octavia…). Il y a tout de même une richesse harmonique et une présence dans le spectre sonore qui me rappellent vaguement la Companion et la Superfuzz, mais bien sûr sans l’octave supérieure typée ringmod.
La pédale se comporte convenablement si elle est placée en début de chaîne d’effet sans pédale avec buffer la précédent. J’ai tenté de la booster avec quelques overdrives en aval (Blues Driver, Tumnus, Broadcast…), cela fonctionne mais je préfère l’attaque et le spectre sonore de la pédale seule ou avec juste un boost classique, plutôt qu’une OD. D’autant plus qu’il est facilement envisageable de se servir de cette fuzz comme seul pédale de gain du pedalboard. En effet, comme elle réagit très bien au potard de volume de la guitare, cela permet de passer à la main d’une fuzz agressive à un overdrive taillé pour le Shoegaze, puis à un clean cristallin. Cela fonctionne bien car la fuzz est très dynamique et particulièrement silencieuse Enfin elle se marie à merveille avec une reverb à ressort, et il est inutile de préciser qu’elle est taillée pour le Western Spaghetti et la Surf Music !
La pédale interagit tout aussi bien avec les micros chevalet et manche de la Jazzmaster, le passage de l’un à l’autre ne rend par le son particulièrement boueux. Sur le micro double de la Duesenberg, un caractère un peu plus fuzzy apparait du fait du niveau de sortie plus élevé de celui-ci. Sur le P90 c’est pareil en un peu plus sombre. La fuzz ne s’adapte pas trop mal aux micros double et c’est intéressant pour être un peu plus agressif, tandis que le cleanup au volume de la guitare donne plutôt un overdrive franc. Pour ces raisons j’ai une légère préférence pour la combinaison Fuzzrite-Jazzmaster.
Petit détail qui a son importance avec les transistors au Ge : j’écris cet avis en Hiver et n’ai donc pas encore été témoin de variations sonores dues à la température ambiante, ce qui arrivera probablement cet été, par analogie avec mes Fuzz Face au Ge.
En conclusion, cette nouvelle mouture de la Fuzzrite s'est révélée être une agréable surprise. Je suis véritablement ravi d'avoir donné une seconde chance à cette variation moderne. En règle générale, j'ai du mal avec les fuzz qui ne permettent pas de régler le bias ou la tone, les trouvant souvent moins divertissantes et polyvalentes. Cependant, celle-ci présente un équilibre parfait entre des basses profondes et un caractère unique. Elle me satisfait pleinement telle qu'elle est, réglée à fond, envoyée direct dans la reverb, confirmant qu'il ne faut parfois qu'une pédale (oh allez, deux !) pour capturer l'essence d'un style.