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Chase Bliss Audio Bliss Factory
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Chase Bliss Audio Bliss Factory
CyaPa CyaPa

« Le format idéal pour la Fuzz Factory »

Publié le 21/01/24 à 20:14
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Tout public
Je joue cette Fuzz depuis bientôt deux ans à travers des styles rock/indie/ambient/surf, sur guitare Jazzmaster TVL ou Duesenberg Caribou, branchée sur un Laney L5-studio Lionheart, via enceinte 12’ ou au casque K7XX.

Inutile de vous présenter en détail la Fuzz Factory, adaptation psychédélique de la Fuzz Face par Zachary Vex, démocratisée dans les années 1990-2000, notamment via Matthew Bellamy qui a tellement apprécié ce circuit qu’il l’a fait incorporer dans ses guitares électriques. C’est aussi la pédale préférée de Joel Korte, fondateur de Chase Bliss Audio, qui a eu l’occasion de faire ses armes chez ZVex au cours du développement de la LoFi Junky, d’ailleurs précurseur à la Warped Vinyl.
Bref, tout ça pour dire que cette Bliss Factory est une collab, il s’agit d’une Fat Fuzz Factory dans le format des pédales Chase Bliss offrant des possibilités infinies, notamment d’adressage individuel ou simultanée de chacun des six potards via LFO, CV ou pédale expression.
Ayant par le passé fabriqué une Fuzz Face via un kit Musikding, j’aimais déjà beaucoup cet effet. Je cherchais une Fat Fuzz Factry d’occasion pour essayer lorsque j’ai trouvé une annonce de Bliss Factory. Etant fan du format des pédales CBA, j’ai eu envie d’essayer…

On a ici un circuit Fat Fuzz Factory avec deux transistors au Ge et c’est un régal pour les oreilles ! La fuzz est vintage mais aussi très agressive, pouvant être réglée de sorte à émuler les sonorités de Hendrix, et jusqu’à singer la Big Muff avec le switch Fat engagé. D’ailleurs les deux modes Fat/Fatter permettent de redonner pas mal d’épaisseur à la Fuzz et de rendre gérables les auto-oscillations inhérentes à ce circuit. D’ailleurs je vais passer outre les fonctionnalités classiques des FF, l’inter-indépendance de chaque réglage lui valant sa réputation de fuzz aux multiples visages. Ce qui me permet d’en venir aux preset enregistrables sur la pédale : c’est tellement utile sur une fuzz fatory ! Cela libère du risque de perdre une fuzz unique parce qu’on ne retrouve plus les réglages, et on a plus peur de tourner les boutons pour expérimenter.

Pour continuer sur les ajouts, on remarque la présence d’un nouveau réglage, il s’agit d’un filtre passe-bas résonnant, celui de la pédale de préamp Condor de CBA d’ailleurs. Avec peu de résonance, il est utile pour dompter le caractère criard de la fuzz en mode stock, et ça se transforme en véritable wah si la résonance est poussée et qu’on contrôle le filtre avec une pédale d’expression. A titre d’exemple, je peux mentionner qu’en branchant un 8-step de EHX j’arrive à créer un filtre sample & hold aléatoire d’une fuzz en auto-oscillation. Ça ne s’entend pas tous les jours !

Autre ajout notable de cette version : le footswitch Aux permet d’enclencher de manière continue ou momentanée un réglage prédéfini ou une modulation (one shot ou aller-retour) de LPF, Gate ou Stab. C’est un contrôle direct au pied pour actionner ou moduler des auto-oscillations ou des effets de filtres résonants. Sans mauvais jeu de mot, c’est le pied d’introduire momentanément plein d’oscillations inattendues ou des bruits de filtres, je comprends mieux pourquoi le guitariste de Muse a introduit la FF dans sa guitare. Enfin, je mentionne brièvement la présence des DIP switchs si chères aux pédales CBA qui autorisent un contrôle sans précédent sur tous les réglages de la pédale.

Un bon point à mentionner est que cette fuzz se marie aussi bien avec les micros simples que doubles, que ce soit en position chevalet ou manche. A noter que la pédale est à placer au tout début de la chaîne d’effet, elle supporte mal de ne pas être la première mais j’ai tout de même pu caser un ringmod juste avant, ce qui permet d’accéder à une monstruosité d’Octave-Fuzz Factory typée green ringer. Le gain de la Fuzz peut être encore décuplé avec un overdrive en aval, par contre attention à bien la choisir : avec Tumnus, BoxOfRock ou Diva Drive ça ne le fait pas, par contre avec quelque chose de plus transparent dans les mediums type Blues Driver, Broadcast ou DOD 250 le rendu est excellent à mes oreilles.

Si vous êtes arrivés jusque-là, je vais en venir à ce qui est le plus hallucinant avec cette FFF : c’est le cleanup au potard de volume de la guitare. Je n’en ai jamais entendu d’aussi beau, permettant de retrouver une telle cristallinité du son tout en conservant de la dynamique. Ayant essayé deux FuzzFact différentes (fait maison et de la série Vexter), je ne me souviens pas de ce détail qui doit venir des transistors choisis, voire juste de la version Fat, ou bien alors je n’étais pas tombé sur le bon réglage. A l’époque où je possédais plusieurs Fuzz Face, la Bliss Factory a pris le dessus au fil des jours face à la Fulltone 69, la Pollinator de JHS et la classic 108 de MXR. Elle les surpassait d’abord en termes de volume de sortie et de quantité de gain disponible, mais surtout au regard du cleanup au bouton de volume de l’instrument. C’est un atout significatif qui permet de passer d’une fuzz massive à un clean limpide en passant par un magnifique overdrive ! Et si le clean obtenu est jugé trop maigrelet, suffit d’enclencher le mode fat pour lui redonner des basses.

Crossover inattendu mais qui fait tellement sens, cette Bliss Factory est sans conteste une de mes Fuzz préférées. Si vous avez la chance de tomber sur une occasion, c’est une chouette expérience à tenter. Si je ne devais utiliser qu’une seule pédale, ce serait celle-ci qui se trouverait entre la guitare et l’ampli (et la réverb, et le delay, et… vous m’avez compris).