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Larenion
« T’es un pro ou tu l’es pas ! »
Publié le 08/10/21 à 14:39
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Je suis entré dans le magasin dans l’idée d’acheter une Dread Yamaha en acajou sous les 1000 euros , « à trimbaler partout ».
Mais le vendeur m’a mis ce modèle entre les mains...
Finition et lutherie
J’essaye régulièrement des guitares qui vont jusqu’à 5000 euros.
La beauté des bois et la qualité des ajustements au niveau de la caisse m’ont juste impressionnés. Ça a pesé lourd dans le fait que je sois passé à la caisse après mon essai.
Le look de la guitare : tout en élégance . La table blanchâtre a des fibres bien droites et hyper serrées. Dans le genre, la plus belle que j’ai croisé jusqu’à ajd.
Le palissandre (Indien ?) est très beau également. Un coup d’œil à l’intérieur de la caisse par la rosace : il fait vraiment massif !
L’abalone est utilisé à bon escient, sur la touche et la rosace uniquement.
Le vernis est très fin, et le binding de la caisse en érable est vraiment classe.
Là où j’ai un peu à redire, c’est sur les choix esthétiques sur le manche :
* Surtout les mécaniques gold à gros boutons qui font too much. Un peu bling bling « à la D. Trump ». Mais elles sont très souples et tiennent convenablement l’accord. Ratio 1:14 , j'ai vérifié.
* Le binding en plastique autour de la touche, je ne suis pas fan.
* Du talon à la tête, le manche est en 3 morceaux bien visibles mais judicieusement positionnés, au lieu d’un seul sur les guitares haut de gamme (à 3 fois le prix ! , bien sûr).
J'ai remplacé les tuners gold d'origine par des Gotoh SGV510Z chrome au ratio 1:21. Cà va en lieu et place, la distance « appui sous la tête / trou pour la corde » est plus courte de 2 mm -> occasionne un peu plus d'angle ´de cassure´ sur les cordes , et moins de tours d'enroulement de la corde possible (voir photo).
Ça fonctionne nickel . Pas d'écart notable en souplesse d'utilisation ou tenu d'accord qui étaient déjà parfaits avec les pièces d'origine. Un peu plus de précision pour accorder finement ; appréciable donc.
Sinon, le manche est très agréable et d’excellente qualité :
* Qualité du frettage et rectitude du manche au top. Ils m’ont permis d’en tirer une action très basse. Le truss rod est à peine sous tension, tourne comme dans du beurre, et le manche en 5 plis est droit comme un i.
* Le touché satin au dos couplé au gros profil en « C » est un délice pour la main.
* Douceur de jeu une fois la guitare réglée : presqu’au niveau de ma Gibson J45.
Une déception qui obligera quelques musiciens pas bricoleurs ou équipés à passer chez le luthier :
les sillets et chevilles en plastique.
Quel gâchis sur une si belle guitare toute massive. J’imagine que c’est plus pour valoriser le modèle qui est juste au-dessus (la LL26 Made In Japan), que pour ce que ça coûte pour Yamaha.
J’ai passé le sillet de chevalet en Os + chevilles en ébène. J’en ai profité pour virer le capteur piezzo sous le sillet ; je suis un puriste, je ne veux rien voir sous ce sillet
Ça met un peu plus en avant la clarté des hauts médiums & des aigus qui étaient cependant déjà suffisamment brillants avec le sillet d’origine (et les Elixir).
Côté sillet de tête : comme il ne gène pas l’accordage et que le manche vibre bien, j’ai gardé la pièce d’origine.
A noter tout de même : le matériau pour les sillets n’est pas un plastique classique et « bas de gamme ». Yamaha l’appelle : Urea. Il est paraît-il étudié pour ce type d’application.
LE SON
Un son plein et énormément
d’articulation , de netteté dans le note à note.
On entend bien le caractère un peu sombre (dark) du palissandre : un grave omniprésent avec une très belle profondeur, mais tendu !
C’est tout de même moins enveloppant que sur une Martin qui aurait des barrages allégés.
Je pense que c’est un choix du design de Yamaha : « compenser » les barrages non scalopés par une caisse plus large et bien profonde. On a donc le grave ET l’articulation.
Il y a aussi de la matière et du niveau dans les moyennes fréquences.
La balance grave / aigu est sensible à la position du médiator : près du chevalet ou de la rosace.
Ce que j’aime dans le son de la LL16 c’est que ce grave bien présent ne masque pas du tout les aigus très brillants (bright) et carillonnants indispensables pour moi pour faire une bonne guitare.
Il a aussi le bon goût de ne pas « fermer » à outrance le son pour du palissandre. L’ensemble reste « ouvert » et lumineux.
Le niveau vibratoire est re-mar-quable. On sent la table qui vibre spontanément et transmet son énergie à toute la guitare. Les palm mute ressortent parfaitement aussi.
Ce n’est pas du pipo quand Yamaha nous vend du Acoustic Resonance Enhancement !
Ça me rappelle une Blueridge BR40 que j’ai bêtement vendu , ou ma Atkin The Forty Three.
Un truc inhabituel pour moi : ce niveau vibratoire et la projection de premier ordre qui va avec sont proportionnels à l’énergie qu’on met dans les cordes. Ce n’est pas ON/ OFF.
Ce n’est pas là que vous aurez la meilleure projection, mais la guitare adore le jeu avec une pression soft sur les cordes. Le caractère boisé et résonnant du son ressortent particulièrement bien.
Ce combiné Épicéa Engelmann / palissandre a une signature sonore bien différente du classique sitka/acajou (qui garde ma préférence de manière générale), mais le rendu est magistral
IS NOT :
* Malgré le procédé de « vieillissement » artificiel de la table, cette guitare est dans l’opulence, du grave aux aigus. Ça sonne plutôt moderne.
* A fortiori, quelque chose qu’elle n’offre pas et que j’ai croisé uniquement sur certaines vielles guitares : le côté sec (dry) du son. Ne sonne pas vintage qui veut...
* J’ai toujours été attiré par les chats sauvages : des guitares légères qui rugissent dès qu’on touche les cordes. Là, la guitare fait son poids et il faut commencer à solliciter un peu pour la faire rugir. Mais pas de malentendu, elle n’est pas avare en termes de projection et de vibrations
BILAN
Je suis scié par le rapport qualité / prix de cette guitare. Jusqu’à maintenant, Blueridge était ma référence dans ce domaine.
À tous les points de vue, on sent que ce sont des pro qui ont conçu cet instrument :
le design est original, la finition au top, ça sonne, et rien n’est laissé au hasard.
Avant la LL16, je ne comptais plus le nombre de fois où je suis rentré dans un magasin pour partir avec une dread en palissandre, et je suis toujours reparti avec de l’acajou.
Elle ringardise quelques guitares Américaines que j’ai joué (et j’en ai vu 7 passer à la maison), mais ma HD28 garde ma préférence.
Mais le vendeur m’a mis ce modèle entre les mains...
Finition et lutherie
J’essaye régulièrement des guitares qui vont jusqu’à 5000 euros.
La beauté des bois et la qualité des ajustements au niveau de la caisse m’ont juste impressionnés. Ça a pesé lourd dans le fait que je sois passé à la caisse après mon essai.
Le look de la guitare : tout en élégance . La table blanchâtre a des fibres bien droites et hyper serrées. Dans le genre, la plus belle que j’ai croisé jusqu’à ajd.
Le palissandre (Indien ?) est très beau également. Un coup d’œil à l’intérieur de la caisse par la rosace : il fait vraiment massif !
L’abalone est utilisé à bon escient, sur la touche et la rosace uniquement.
Le vernis est très fin, et le binding de la caisse en érable est vraiment classe.
Là où j’ai un peu à redire, c’est sur les choix esthétiques sur le manche :
* Surtout les mécaniques gold à gros boutons qui font too much. Un peu bling bling « à la D. Trump ». Mais elles sont très souples et tiennent convenablement l’accord. Ratio 1:14 , j'ai vérifié.
* Le binding en plastique autour de la touche, je ne suis pas fan.
* Du talon à la tête, le manche est en 3 morceaux bien visibles mais judicieusement positionnés, au lieu d’un seul sur les guitares haut de gamme (à 3 fois le prix ! , bien sûr).
J'ai remplacé les tuners gold d'origine par des Gotoh SGV510Z chrome au ratio 1:21. Cà va en lieu et place, la distance « appui sous la tête / trou pour la corde » est plus courte de 2 mm -> occasionne un peu plus d'angle ´de cassure´ sur les cordes , et moins de tours d'enroulement de la corde possible (voir photo).
Ça fonctionne nickel . Pas d'écart notable en souplesse d'utilisation ou tenu d'accord qui étaient déjà parfaits avec les pièces d'origine. Un peu plus de précision pour accorder finement ; appréciable donc.
Sinon, le manche est très agréable et d’excellente qualité :
* Qualité du frettage et rectitude du manche au top. Ils m’ont permis d’en tirer une action très basse. Le truss rod est à peine sous tension, tourne comme dans du beurre, et le manche en 5 plis est droit comme un i.
* Le touché satin au dos couplé au gros profil en « C » est un délice pour la main.
* Douceur de jeu une fois la guitare réglée : presqu’au niveau de ma Gibson J45.
Une déception qui obligera quelques musiciens pas bricoleurs ou équipés à passer chez le luthier :
les sillets et chevilles en plastique.
Quel gâchis sur une si belle guitare toute massive. J’imagine que c’est plus pour valoriser le modèle qui est juste au-dessus (la LL26 Made In Japan), que pour ce que ça coûte pour Yamaha.
J’ai passé le sillet de chevalet en Os + chevilles en ébène. J’en ai profité pour virer le capteur piezzo sous le sillet ; je suis un puriste, je ne veux rien voir sous ce sillet
Ça met un peu plus en avant la clarté des hauts médiums & des aigus qui étaient cependant déjà suffisamment brillants avec le sillet d’origine (et les Elixir).
Côté sillet de tête : comme il ne gène pas l’accordage et que le manche vibre bien, j’ai gardé la pièce d’origine.
A noter tout de même : le matériau pour les sillets n’est pas un plastique classique et « bas de gamme ». Yamaha l’appelle : Urea. Il est paraît-il étudié pour ce type d’application.
LE SON
Un son plein et énormément
d’articulation , de netteté dans le note à note.
On entend bien le caractère un peu sombre (dark) du palissandre : un grave omniprésent avec une très belle profondeur, mais tendu !
C’est tout de même moins enveloppant que sur une Martin qui aurait des barrages allégés.
Je pense que c’est un choix du design de Yamaha : « compenser » les barrages non scalopés par une caisse plus large et bien profonde. On a donc le grave ET l’articulation.
Il y a aussi de la matière et du niveau dans les moyennes fréquences.
La balance grave / aigu est sensible à la position du médiator : près du chevalet ou de la rosace.
Ce que j’aime dans le son de la LL16 c’est que ce grave bien présent ne masque pas du tout les aigus très brillants (bright) et carillonnants indispensables pour moi pour faire une bonne guitare.
Il a aussi le bon goût de ne pas « fermer » à outrance le son pour du palissandre. L’ensemble reste « ouvert » et lumineux.
Le niveau vibratoire est re-mar-quable. On sent la table qui vibre spontanément et transmet son énergie à toute la guitare. Les palm mute ressortent parfaitement aussi.
Ce n’est pas du pipo quand Yamaha nous vend du Acoustic Resonance Enhancement !
Ça me rappelle une Blueridge BR40 que j’ai bêtement vendu , ou ma Atkin The Forty Three.
Un truc inhabituel pour moi : ce niveau vibratoire et la projection de premier ordre qui va avec sont proportionnels à l’énergie qu’on met dans les cordes. Ce n’est pas ON/ OFF.
Ce n’est pas là que vous aurez la meilleure projection, mais la guitare adore le jeu avec une pression soft sur les cordes. Le caractère boisé et résonnant du son ressortent particulièrement bien.
Ce combiné Épicéa Engelmann / palissandre a une signature sonore bien différente du classique sitka/acajou (qui garde ma préférence de manière générale), mais le rendu est magistral
IS NOT :
* Malgré le procédé de « vieillissement » artificiel de la table, cette guitare est dans l’opulence, du grave aux aigus. Ça sonne plutôt moderne.
* A fortiori, quelque chose qu’elle n’offre pas et que j’ai croisé uniquement sur certaines vielles guitares : le côté sec (dry) du son. Ne sonne pas vintage qui veut...
* J’ai toujours été attiré par les chats sauvages : des guitares légères qui rugissent dès qu’on touche les cordes. Là, la guitare fait son poids et il faut commencer à solliciter un peu pour la faire rugir. Mais pas de malentendu, elle n’est pas avare en termes de projection et de vibrations
BILAN
Je suis scié par le rapport qualité / prix de cette guitare. Jusqu’à maintenant, Blueridge était ma référence dans ce domaine.
À tous les points de vue, on sent que ce sont des pro qui ont conçu cet instrument :
le design est original, la finition au top, ça sonne, et rien n’est laissé au hasard.
Avant la LL16, je ne comptais plus le nombre de fois où je suis rentré dans un magasin pour partir avec une dread en palissandre, et je suis toujours reparti avec de l’acajou.
Elle ringardise quelques guitares Américaines que j’ai joué (et j’en ai vu 7 passer à la maison), mais ma HD28 garde ma préférence.