Larenion
« La guitare à finir soi même »
Publié le 10/10/21 à 13:05
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
Touche érable, humbucker (ald. single coils), reliquée ...
sur le papier, cet instrument est presque l’antithèse de ma guitare de rêve.
Et pourtant, une envie de sortir de mes sentiers battus sur les produits Fender, une bouffée de GAS, et voilà.
Guitare achetée neuve en ligne ; impossible d’en trouver en magasin dans un rayon de 3h.
INACCEPTABLE :
J’ai tiré le gros lot sur les défauts de qualité :
1- Carton rouge - La corde de mi aigüe s’échappe de la touche quand j’appuie dessus. Elle est trop proche du bord de la touche.
La faute à l’espacement des encoches sur le sillet de tête, et un peu à la trop forte largeur du chevalet « à la mode Strat » : voir photo jointe.
J’ai déserré les vis du manche pour le faire pivoter par rapport au corps, et ça a partiellement rattrapé le coup. Je vis avec depuis que j’ai acheté, mais j’irai chez un luthier pour faire retailler un sillet de tête.
Ça doit se jouer à quelques dixièmes, mais voilà...
2 - Premier essai : la masse du micro manche était dessoudée -> ronflette et pop électrostatiques.
J’ai donc ouvert pour ressouder, et là nouvelle mauvaise surprise. En touchant la masse du micro chevalet pour contrôler, elle a aussi cassé « toute seule » : ça tenait sur 2 brins d’acier.
La qualité des câbles et des soudures est la pire que j’ai vu depuis que j’achète des guitares électriques.
J’ai eu l’impression d’être un chirurgien qui ouvre, et en voyant le panorama dit : « merde, pas la peine, on referme ».
Économies mal placées et travail fait par un stagiaire Mexicain débutant j’imagine.
J’ai commandé du câble de qualité pour tout refaire.
3- Dos du manche mal poncé :
Le dos du manche n’avait pas « la glisse » aussi facile que sur le dos finition satinée de ma Tele Vintera 60’s modified.
La faute :
* au liseré de bois sombre qui cache le truss rod que ma main perçoit au touché. Pas normal, car ça veut dire que c’était mal usiné ou poncé avant application du vernis. Il faut le faire… !
* le ponçage que Fender a fait à la va vite sur le dos du manche de ma guitare laisse de petites plaques de vernis qui freinent très légèrement la main quand je descends vite sur le manche.
-> J’ai fini le ponçage jusqu’au bois pour bien aplanir/égaliser tout ça. Le dos de mon manche est donc à poil, sans protection.
4- Mauvaise connexion à l’interface entre le talon du manche et le corps :
interface avec des paillettes de bois et micro tilt pas serré -> Mauvaise transmission des vibrations du manche vers le corps.
De fait, avant correction (démonter et poncer légèrement pour enlever les cochonneries), la guitare vibrait nettement moins que mes autres Telecaster.
5- Tous les plots du micro chevalet ne sont pas en vis à vis des cordes. Pickguard mal troué ? , Pickguard vissé de travers sur le corps de la guitare ?, chevalet « mal positionné » sur le corps ...
J’avais une haute opinion des Fender MiM. J’achetais les yeux fermés sur les specs annoncées. Maintenant je sais qu’il faut être méfiant et essayer avant.
Apparemment sur ce modèle, Fender confond finition Road Worn aux specs 70’s , et travail de cochon.
Mon FEELING :
Je passe sur tous les défauts que j’évoque juste au-dessus. Je donne mon avis une fois tout ça corrigé et guitare réglée.
D’abord, indéniablement :
- le look 70’s : Daphne Blue, bullet head truss rod , tête large CBS...
- le reliquage léger et plutôt réussi,
- l’aspect mat du vernis nitro, son faïençage,
lui donnent un charme fou. Cet aspect vintage donne envie de la regarder et de la toucher !
2 réserves tout de même sur l’aspect :
- Le vernis sur le corps me parait relativement épais. Voir photo jointe, à l’endroit où il a été poncé jusqu’au bois pour le reliquage.
- Le reliquage justement. Quand on regarde de près, certains ponçages jusqu’au bois font un peu fake.
La douceur du toucher du manche brut, alliée à l’action très basse que j’ai su en tirer, sont un délice pour la main gauche ...
... mais le corps en particulier vibre tjs moins fort que sur mes autres Telecaster (Vintera 60’s modified, et Select US).
Le sustain (qui est souvent en lien étroit avec le niveau vibratoire perçu) est « très correct ». Le son est bien résonnant et bright à vide.
Je passe sur le scandale du sillet de tête mal taillé. Le frettage est bien réalisé, et je suis une fois de plus convaincu par l’efficacité du « micro tilt » pour régler efficacement l’action.
Le chevalet 6 pontets ainsi que des mécaniques stables, permettent à l’instrument de jouer juste.
On a au final une grande souplesse de jeu et une action au top.
En résumé, un bon mojo et du plaisir de jeu. Ça fait « Vrai » , authentique !
Dommage que le niveau vibratoire ne soit pas au niveau de mes meilleures guitares. Comme quoi, malgré ce qu’on dit sur le vernis nitrocellulosique, et les têtes massives...
Je pense que le coup de bol sur les bois, le mode de fixation du manche (4 vis ald. 3 vis avec micro tilt), le corps plus ou moins évidé pour micros et électronique, et le chevalet (3 pontets ou 6) sont plus influents sur la transmission des vibrations.
LE SON DES MICROS
Les micros simples de ma Tele Vintera 60’s modified ont été une révélation pour moi ; j’en suis raide dingue.
Là encore, Tim Shaw a réussi son coup :
- beaucoup de caractère et une très bonne définition en son saturé,
- lié à la lutherie, une signature Telecaster indéniable malgré les doubles : un côté snappy addictif, et du Twang quand on met l’effet au médiator !
Je pense (enfin) entendre le son d’une touche érable. Le son est sec et percussif, en particulier quand on plaque vite sur la frette où qu’on fait volontairement claquer les cordes du genre Palm Mute.
- plus de clarté et d’ouverture qu’avec des PAF sur une Les Paul.
- j’apprécie particulièrement le son du micro chevalet. Le son est bien médium, et remonte moins d’aigus que des PAF sur une Les Paul. C’est superbe en crunch.
Avant mon achat, j’ai vu la vidéo ci-dessous : la possibilité de spliter les humbucker sur la Deluxe American Pro 2 a retenu mon attention.
Mais le câblage 2 brins original des micros de la Road Worn ne le permettait pas. Comme je devais refaire tout le câblage (de merde) d’origine, j’en ai profité pour acheter du Mogami 4 brins, ainsi que deux potards Allparts push-push de 500K audio A pour re câbler les micros et installer les coil-split.
En mode single coil donc, le son est vraiment limpide, claquant et pure.
On retrouve quelque chose de très approchant d’une Tele classique...
si ce n’est que le niveau de sortie des micros qui est quand même très faible (3,4 et 4,2 KOhms). Eh oui, la résistance des micros est divisée par deux par rapport à la position humbucker. Mais avec une pédale de Boost derrière, no problemo.
Ça augmente la versatilité de la guitare, je les utilise souvent en position single coil tellement c’est bon. Je recommande cette transformation pour ceux qui seraient tentés !
BILAN
Quand on lâche 1150 euros pour une Fender MiM, en plus sur un modèle censé être le top d’une série, on attend à minima la perfection dans tout ce qui est fonctionnel. Et un réglage décent sur le reste.
Comme le disent les anglophones : « You got what you paid for. »
Les Custom Shop US, à 3,5 fois plus cher c’est vrai, n’ont pas encore de soucis à se faire.
Je vais la garder, mais pour être honnête, si je pouvais revenir en arrière, j’irais plutôt vers une Deluxe American Pro 2 Sunburst/palissandre. C’est 600 euros de plus, mais la qualité est la précision sont à coup sûr moins approximatives... même si ça doit perdre beaucoup en authenticité.
Vu toutes les malfaçons qu’il a fallu rattraper, je mets un généreux 3 étoiles.
sur le papier, cet instrument est presque l’antithèse de ma guitare de rêve.
Et pourtant, une envie de sortir de mes sentiers battus sur les produits Fender, une bouffée de GAS, et voilà.
Guitare achetée neuve en ligne ; impossible d’en trouver en magasin dans un rayon de 3h.
INACCEPTABLE :
J’ai tiré le gros lot sur les défauts de qualité :
1- Carton rouge - La corde de mi aigüe s’échappe de la touche quand j’appuie dessus. Elle est trop proche du bord de la touche.
La faute à l’espacement des encoches sur le sillet de tête, et un peu à la trop forte largeur du chevalet « à la mode Strat » : voir photo jointe.
J’ai déserré les vis du manche pour le faire pivoter par rapport au corps, et ça a partiellement rattrapé le coup. Je vis avec depuis que j’ai acheté, mais j’irai chez un luthier pour faire retailler un sillet de tête.
Ça doit se jouer à quelques dixièmes, mais voilà...
2 - Premier essai : la masse du micro manche était dessoudée -> ronflette et pop électrostatiques.
J’ai donc ouvert pour ressouder, et là nouvelle mauvaise surprise. En touchant la masse du micro chevalet pour contrôler, elle a aussi cassé « toute seule » : ça tenait sur 2 brins d’acier.
La qualité des câbles et des soudures est la pire que j’ai vu depuis que j’achète des guitares électriques.
J’ai eu l’impression d’être un chirurgien qui ouvre, et en voyant le panorama dit : « merde, pas la peine, on referme ».
Économies mal placées et travail fait par un stagiaire Mexicain débutant j’imagine.
J’ai commandé du câble de qualité pour tout refaire.
3- Dos du manche mal poncé :
Le dos du manche n’avait pas « la glisse » aussi facile que sur le dos finition satinée de ma Tele Vintera 60’s modified.
La faute :
* au liseré de bois sombre qui cache le truss rod que ma main perçoit au touché. Pas normal, car ça veut dire que c’était mal usiné ou poncé avant application du vernis. Il faut le faire… !
* le ponçage que Fender a fait à la va vite sur le dos du manche de ma guitare laisse de petites plaques de vernis qui freinent très légèrement la main quand je descends vite sur le manche.
-> J’ai fini le ponçage jusqu’au bois pour bien aplanir/égaliser tout ça. Le dos de mon manche est donc à poil, sans protection.
4- Mauvaise connexion à l’interface entre le talon du manche et le corps :
interface avec des paillettes de bois et micro tilt pas serré -> Mauvaise transmission des vibrations du manche vers le corps.
De fait, avant correction (démonter et poncer légèrement pour enlever les cochonneries), la guitare vibrait nettement moins que mes autres Telecaster.
5- Tous les plots du micro chevalet ne sont pas en vis à vis des cordes. Pickguard mal troué ? , Pickguard vissé de travers sur le corps de la guitare ?, chevalet « mal positionné » sur le corps ...
J’avais une haute opinion des Fender MiM. J’achetais les yeux fermés sur les specs annoncées. Maintenant je sais qu’il faut être méfiant et essayer avant.
Apparemment sur ce modèle, Fender confond finition Road Worn aux specs 70’s , et travail de cochon.
Mon FEELING :
Je passe sur tous les défauts que j’évoque juste au-dessus. Je donne mon avis une fois tout ça corrigé et guitare réglée.
D’abord, indéniablement :
- le look 70’s : Daphne Blue, bullet head truss rod , tête large CBS...
- le reliquage léger et plutôt réussi,
- l’aspect mat du vernis nitro, son faïençage,
lui donnent un charme fou. Cet aspect vintage donne envie de la regarder et de la toucher !
2 réserves tout de même sur l’aspect :
- Le vernis sur le corps me parait relativement épais. Voir photo jointe, à l’endroit où il a été poncé jusqu’au bois pour le reliquage.
- Le reliquage justement. Quand on regarde de près, certains ponçages jusqu’au bois font un peu fake.
La douceur du toucher du manche brut, alliée à l’action très basse que j’ai su en tirer, sont un délice pour la main gauche ...
... mais le corps en particulier vibre tjs moins fort que sur mes autres Telecaster (Vintera 60’s modified, et Select US).
Le sustain (qui est souvent en lien étroit avec le niveau vibratoire perçu) est « très correct ». Le son est bien résonnant et bright à vide.
Je passe sur le scandale du sillet de tête mal taillé. Le frettage est bien réalisé, et je suis une fois de plus convaincu par l’efficacité du « micro tilt » pour régler efficacement l’action.
Le chevalet 6 pontets ainsi que des mécaniques stables, permettent à l’instrument de jouer juste.
On a au final une grande souplesse de jeu et une action au top.
En résumé, un bon mojo et du plaisir de jeu. Ça fait « Vrai » , authentique !
Dommage que le niveau vibratoire ne soit pas au niveau de mes meilleures guitares. Comme quoi, malgré ce qu’on dit sur le vernis nitrocellulosique, et les têtes massives...
Je pense que le coup de bol sur les bois, le mode de fixation du manche (4 vis ald. 3 vis avec micro tilt), le corps plus ou moins évidé pour micros et électronique, et le chevalet (3 pontets ou 6) sont plus influents sur la transmission des vibrations.
LE SON DES MICROS
Les micros simples de ma Tele Vintera 60’s modified ont été une révélation pour moi ; j’en suis raide dingue.
Là encore, Tim Shaw a réussi son coup :
- beaucoup de caractère et une très bonne définition en son saturé,
- lié à la lutherie, une signature Telecaster indéniable malgré les doubles : un côté snappy addictif, et du Twang quand on met l’effet au médiator !
Je pense (enfin) entendre le son d’une touche érable. Le son est sec et percussif, en particulier quand on plaque vite sur la frette où qu’on fait volontairement claquer les cordes du genre Palm Mute.
- plus de clarté et d’ouverture qu’avec des PAF sur une Les Paul.
- j’apprécie particulièrement le son du micro chevalet. Le son est bien médium, et remonte moins d’aigus que des PAF sur une Les Paul. C’est superbe en crunch.
Avant mon achat, j’ai vu la vidéo ci-dessous : la possibilité de spliter les humbucker sur la Deluxe American Pro 2 a retenu mon attention.
Mais le câblage 2 brins original des micros de la Road Worn ne le permettait pas. Comme je devais refaire tout le câblage (de merde) d’origine, j’en ai profité pour acheter du Mogami 4 brins, ainsi que deux potards Allparts push-push de 500K audio A pour re câbler les micros et installer les coil-split.
En mode single coil donc, le son est vraiment limpide, claquant et pure.
On retrouve quelque chose de très approchant d’une Tele classique...
si ce n’est que le niveau de sortie des micros qui est quand même très faible (3,4 et 4,2 KOhms). Eh oui, la résistance des micros est divisée par deux par rapport à la position humbucker. Mais avec une pédale de Boost derrière, no problemo.
Ça augmente la versatilité de la guitare, je les utilise souvent en position single coil tellement c’est bon. Je recommande cette transformation pour ceux qui seraient tentés !
BILAN
Quand on lâche 1150 euros pour une Fender MiM, en plus sur un modèle censé être le top d’une série, on attend à minima la perfection dans tout ce qui est fonctionnel. Et un réglage décent sur le reste.
Comme le disent les anglophones : « You got what you paid for. »
Les Custom Shop US, à 3,5 fois plus cher c’est vrai, n’ont pas encore de soucis à se faire.
Je vais la garder, mais pour être honnête, si je pouvais revenir en arrière, j’irais plutôt vers une Deluxe American Pro 2 Sunburst/palissandre. C’est 600 euros de plus, mais la qualité est la précision sont à coup sûr moins approximatives... même si ça doit perdre beaucoup en authenticité.
Vu toutes les malfaçons qu’il a fallu rattraper, je mets un généreux 3 étoiles.