Pré-ampli : equalizer soft ou hard ?
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pipus
22
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 18 ans
Sujet de la discussion Posté le 24/10/2018 à 13:21:22Pré-ampli : equalizer soft ou hard ?
Bonjour à tous,
Je gratouille de la guitare dans mon petit home studio. Je possède une carte son Focusrite Scarlett 2i2.
Celle-ci possède une bouton "gain", mais pas d'équalizer. Focusrite propose bien des plugins VST "Red 2 / Red 3" mais, sauf erreur de ma part, ceux-ci sont agissent via le CPU de l'ordinateur (mode "software") et non via un DSP dans la carte son (mode "hardware") car ma 2i2 n'en possède pas, me semble-t-il.
Vous semble-t-il tout à fait raisonnable que l'EQ de pré-amplification soit en mode software ? Sous entendu n'y a-t-il pas de perte de qualité de son, le traitement de l'EQ étant moins "proche" de la guitare source (je sais que c'est du numérique entre la carte et le PC, mais fonctionne-t-on par exemple avec le même échantillonage entre la carte son elle-même et mon Reaper) ?
Ou vous semble-t-il préférable d'investir dans un pré-ampli externe type pédale à lampe, une carte type Universal Audio Twin, etc., et pour quelles raisons ?
Merci.
Pipus
Je gratouille de la guitare dans mon petit home studio. Je possède une carte son Focusrite Scarlett 2i2.
Celle-ci possède une bouton "gain", mais pas d'équalizer. Focusrite propose bien des plugins VST "Red 2 / Red 3" mais, sauf erreur de ma part, ceux-ci sont agissent via le CPU de l'ordinateur (mode "software") et non via un DSP dans la carte son (mode "hardware") car ma 2i2 n'en possède pas, me semble-t-il.
Vous semble-t-il tout à fait raisonnable que l'EQ de pré-amplification soit en mode software ? Sous entendu n'y a-t-il pas de perte de qualité de son, le traitement de l'EQ étant moins "proche" de la guitare source (je sais que c'est du numérique entre la carte et le PC, mais fonctionne-t-on par exemple avec le même échantillonage entre la carte son elle-même et mon Reaper) ?
Ou vous semble-t-il préférable d'investir dans un pré-ampli externe type pédale à lampe, une carte type Universal Audio Twin, etc., et pour quelles raisons ?
Merci.
Pipus
Sarakyel
2800
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 12 ans
2 Posté le 24/10/2018 à 16:25:41
Nous sommes de plus en plus nombreux, pros comme amateurs, à utiliser des effets logiciels à l'enregistrement et au mixage. Ces traitements étant effectués avec le même taux d'échantillonage et la même résolution que ceux utilisés par l'interface, ça ne pose aucun problème, que ce soit côté qualité ou performance (en tout cas pour des algorithmes simples comme des EQ).
La principale différence avec une chaîne analogique en amont de l'interface, c'est la gestion du gain : plus on augmente le gain en entrée du matos analogique, et plus ça va créer de la saturation, mais de façon assez progressive et parfois même agréable (ce qui peut produire un effet recherché). Attaquer le convertisseur A/N d'une interface audio avec un gain trop élevé, ça provoque juste un écrêtage du signal, ce qui est désagréable et pas rattrapable ensuite. Il faut donc s'assurer d'enregistrer à un niveau raisonnable, c'est à dire qu'idéalement les pics du signal source ne doivent jamais dépasser les -6 dBFS.
Tant qu'on s'en tient à cette règle, alors on peut faire ce qu'on veut en logiciel ensuite, que ce soit directement via les drivers de l'interface ou en utilisant des plugins dans la DAW (ici Reaper) : égalisation, compression, saturation, reverb, etc. Avouons que ça apporte quand même plus de flexibilité que d'utiliser un pré-ampli externe !
Le principal interêt des cartes avec DSP dédié (type Universal Audio), c'est quand on utilise tellement d'effets à la prise que la latence de traitement devient gênante pour jouer. Autant dire que sur un PC récent y'a de la marge avant que ça n'arrive...
La principale différence avec une chaîne analogique en amont de l'interface, c'est la gestion du gain : plus on augmente le gain en entrée du matos analogique, et plus ça va créer de la saturation, mais de façon assez progressive et parfois même agréable (ce qui peut produire un effet recherché). Attaquer le convertisseur A/N d'une interface audio avec un gain trop élevé, ça provoque juste un écrêtage du signal, ce qui est désagréable et pas rattrapable ensuite. Il faut donc s'assurer d'enregistrer à un niveau raisonnable, c'est à dire qu'idéalement les pics du signal source ne doivent jamais dépasser les -6 dBFS.
Tant qu'on s'en tient à cette règle, alors on peut faire ce qu'on veut en logiciel ensuite, que ce soit directement via les drivers de l'interface ou en utilisant des plugins dans la DAW (ici Reaper) : égalisation, compression, saturation, reverb, etc. Avouons que ça apporte quand même plus de flexibilité que d'utiliser un pré-ampli externe !
Le principal interêt des cartes avec DSP dédié (type Universal Audio), c'est quand on utilise tellement d'effets à la prise que la latence de traitement devient gênante pour jouer. Autant dire que sur un PC récent y'a de la marge avant que ça n'arrive...
[ Dernière édition du message le 24/10/2018 à 22:18:00 ]
pipus
22
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 18 ans
3 Posté le 24/10/2018 à 18:05:40
Merci Sarakiel pour cette réponse très claire, qui rassure beaucoup mon banquier
L'important est donc de bien gérer le gain en entrée, suffisamment haut pour que les effets traitent le son le plus "riche" possible, mais pas trop pour éviter tout écrêtage ?
Du coup, cela fait-il sens d'ajouter un compresseur entre l'instrument et l'entrée audio, dans l'idée qu'en limitant (un peu, en évitant de compresser de façon trop lourde) la hauteur des pics, on puisse augmenter le gain général en entrée ?
Merci encore.
L'important est donc de bien gérer le gain en entrée, suffisamment haut pour que les effets traitent le son le plus "riche" possible, mais pas trop pour éviter tout écrêtage ?
Du coup, cela fait-il sens d'ajouter un compresseur entre l'instrument et l'entrée audio, dans l'idée qu'en limitant (un peu, en évitant de compresser de façon trop lourde) la hauteur des pics, on puisse augmenter le gain général en entrée ?
Merci encore.
Sarakyel
2800
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 12 ans
4 Posté le 24/10/2018 à 19:33:46
Citation de pipus :
L'important est donc de bien gérer le gain en entrée, suffisamment haut pour que les effets traitent le son le plus "riche" possible, mais pas trop pour éviter tout écrêtage ?
Oui mais... Non.
Un gain plus élevé ne signifie pas que le son est plus riche ; un signal à 0 dBu ne couvrira pas plus de fréquences qu'un signal à -12 dBu. Si tu entends plus de détails quand le gain est plus élevé, c'est parce que plus c'est "fort" et plus ces détails passent le seuil de perception de ton oreille, c'est tout. Le seul véritable intérêt à enregistrer plus fort, c'est d'obtenir un meilleur rapport entre le niveau du signal et le bruit de fond. Donc je me permets de corriger ta question en la transformant en affirmation :
"L'important est donc de bien gérer le gain en entrée, suffisamment haut pour que le bruit de fond ne soit pas trop audible, mais pas trop pour éviter tout écrêtage."
Citation de pipus :
Du coup, cela fait-il sens d'ajouter un compresseur entre l'instrument et l'entrée audio, dans l'idée qu'en limitant (un peu, en évitant de compresser de façon trop lourde) la hauteur des pics, on puisse augmenter le gain général en entrée ?
Là on rentre sur un terrain plus délicat, vu qu'il y'a les adeptes et les détracteurs de la compression à la prise. Dans l'absolu, s'il y'a un véritable intérêt pratique à compresser le signal avant de le numériser, c'est effectivement d'éviter que des pics très brusques ne soient écrêtés. C'est le même principe que quand on compressait/limitait légèrement un instrument pour "protéger la bande" à l'époque où on enregistrait exclusivement en multipiste analogique.
Bref, en numérique quand on fait une prise à un niveau "normal" (généralement une moyenne dans les 0 dBu, soit -18 dBFS), ça peut être utile sur des instruments très dynamiques genre percussions ou basse jouée en slap. Mais de façon générale faut faire gaffe aux réglages du compresseur vu qu'il sera très difficile de rattraper après-coup un signal trop compressé avant numérisation, alors qu'il sera toujours possible de compresser après-coup un signal enregistré à un niveau "correct" avec toute sa dynamique.
J'espère avoir été suffisamment clair...
[ Dernière édition du message le 24/10/2018 à 19:45:31 ]
pipus
22
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 18 ans
5 Posté le 25/10/2018 à 08:48:22
Bonjour. Merci, c'est très clair.
Je me suis mal exprimé quand je parlais d'un signal plus riche. J'avais surtout en tête l'idée d'éviter des signaux trop faibles. Un peu comme lorsque l'on prend une photo en très basse lumière, puis que l'on rehausse les niveaux : le peu de lumière captée ne permet pas d'obtenir un résultat très satisfaisant.
Mais pour avoir essayé hier de jouer très doucement avec un niveau de gain adapté, le niveau obtenu reste très confortable, d'autant que les 24bits laissent de la marge. J'adhère donc totalement à ton discours
Encore merci !
Je me suis mal exprimé quand je parlais d'un signal plus riche. J'avais surtout en tête l'idée d'éviter des signaux trop faibles. Un peu comme lorsque l'on prend une photo en très basse lumière, puis que l'on rehausse les niveaux : le peu de lumière captée ne permet pas d'obtenir un résultat très satisfaisant.
Mais pour avoir essayé hier de jouer très doucement avec un niveau de gain adapté, le niveau obtenu reste très confortable, d'autant que les 24bits laissent de la marge. J'adhère donc totalement à ton discours
Encore merci !
[ Dernière édition du message le 25/10/2018 à 08:48:44 ]
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