Recapage: Mythe ou réalité?
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chopin5fr
127
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 14 ans
Sujet de la discussion Posté le 18/07/2022 à 22:00:08Recapage: Mythe ou réalité?
Depuis quelques années, une mode est apparue dans la maintenance des appareils électroniques audio. Il s’agit du « recapage » – néologisme probablement issu des termes décapage et capacité qui dans le jargon des électroniciens est synonyme de condensateur – qui consiste à changer les condensateurs qui auraient perdu leurs caractéristiques avec l’âge et qui donc, par cette opération, permettrait aux appareils anciens de retrouver une nouvelle jeunesse. Si tout n’est pas faux dans les discours tenus, la réalité est pourtant bien loin de ce que l’on voudrait faire croire.
Du temps des appareils à lampes (qui reviennent aujourd’hui), les pannes étaient fréquentes. Les tensions utilisées, les puissances engagées étaient telles que les composants étaient fortement sollicités et grillaient donc facilement. Les lampes elles-mêmes « s’usaient » et il fallait donc les changer régulièrement. Tout cela assurait une maintenance des appareils mais aussi des ventes de matériels neufs qui étaient censés apporter des améliorations issues des « dernières technologies ». Avec l’apparition du transistor, puis des circuits intégrés, les tensions et les puissances ont été considérablement réduites. Les marges des caractéristiques des composants en étaient donc parfois décuplées. C’est ainsi que les résistances 1/8W ont été substituées aux résistances de 1/2W voire 1W sans le moindre risque, les alimentations ont été réduites, les transformateurs de sorties indispensables dans les appareils à lampes ont disparu dans les appareils à transistors. Dans ces derniers appareils, les pannes devinrent très rares. Quasiment, seuls subsistaient les claquages des transistors de sortie quand les utilisateurs exagéraient sur la puissance demandée. Les seuls composants posant problème étaient les condensateurs électrolytiques (ou encore appelés électrochimiques). Aujourd’hui encore, ce sont les seuls composants qui provoquent des pannes souvent difficiles à résoudre. En effet, ces composants ont tendance à perdre de leur capacité avec le temps, supportent mal de ne pas être mis sous tension pendant une longue période (un condensateur stocké 2 mois devrait faire l’objet d’une remise sous tension progressive pour sa réutilisation, ce qui est quasiment impossible dans la pratique) et ont un courant de fuite qui a tendance à augmenter au fil des années. Bref, avec le temps, ces condensateurs (qui sont polarisés) ont tendance à être défaillants. D’où l’idée du « recapage » qui consiste à les changer de manière systématique sur les appareils anciens. C’est une opération longue mais simple, qui permet d’assurer une belle facture sans avoir de connaissance particulière en électronique. Il faut simplement savoir manipuler un fer à souder.
Dans la pratique, il est amusant de noter que les condensateurs d’alimentation ne sont que très rarement changés pour des raisons tout à fait pratiques. En effet, on trouve rarement des formats strictement identiques (dimensions, fixations, brochages) et le remplacement devient alors compliqué sans compter que les gros condensateurs sont onéreux et qu’ils augmentent donc significativement la facture. Les condensateurs qui sont changés sont la plupart du temps de faibles valeurs et correspondent aux condensateurs de liaisons, aux condensateurs de filtrage des alimentations secondaires et ceux utilisés dans les filtres, autrement dit, uniquement des éléments qui ne sont que très partiellement sollicités par rapport à leurs caractéristiques maximales. Sauf dans les cas de dessèchement total ou de court-circuit, ils remplissent alors bien souvent, très correctement leur rôle.
Pour avoir pratiqué quelquefois cette opération de recapage, je dois dire que mon oreille de musicien classique n’a pas décelé de différence notable sauf en cas de défaillance prononcée d’un des condensateurs. Je peux même ajouter que déçu par les résultats auditifs, j’ai effectué des mesures précises des valeurs de capacité, de résistance interne et de courant de fuite desdits condensateurs, et ce à différentes fréquences. En fin de compte, j’ai la plupart du temps observé que les « vieux » condensateurs avaient de meilleures caractéristiques que les neufs. Bref, pas de quoi convaincre de l’utilité réelle d’un recapage systématique.
Du temps des appareils à lampes (qui reviennent aujourd’hui), les pannes étaient fréquentes. Les tensions utilisées, les puissances engagées étaient telles que les composants étaient fortement sollicités et grillaient donc facilement. Les lampes elles-mêmes « s’usaient » et il fallait donc les changer régulièrement. Tout cela assurait une maintenance des appareils mais aussi des ventes de matériels neufs qui étaient censés apporter des améliorations issues des « dernières technologies ». Avec l’apparition du transistor, puis des circuits intégrés, les tensions et les puissances ont été considérablement réduites. Les marges des caractéristiques des composants en étaient donc parfois décuplées. C’est ainsi que les résistances 1/8W ont été substituées aux résistances de 1/2W voire 1W sans le moindre risque, les alimentations ont été réduites, les transformateurs de sorties indispensables dans les appareils à lampes ont disparu dans les appareils à transistors. Dans ces derniers appareils, les pannes devinrent très rares. Quasiment, seuls subsistaient les claquages des transistors de sortie quand les utilisateurs exagéraient sur la puissance demandée. Les seuls composants posant problème étaient les condensateurs électrolytiques (ou encore appelés électrochimiques). Aujourd’hui encore, ce sont les seuls composants qui provoquent des pannes souvent difficiles à résoudre. En effet, ces composants ont tendance à perdre de leur capacité avec le temps, supportent mal de ne pas être mis sous tension pendant une longue période (un condensateur stocké 2 mois devrait faire l’objet d’une remise sous tension progressive pour sa réutilisation, ce qui est quasiment impossible dans la pratique) et ont un courant de fuite qui a tendance à augmenter au fil des années. Bref, avec le temps, ces condensateurs (qui sont polarisés) ont tendance à être défaillants. D’où l’idée du « recapage » qui consiste à les changer de manière systématique sur les appareils anciens. C’est une opération longue mais simple, qui permet d’assurer une belle facture sans avoir de connaissance particulière en électronique. Il faut simplement savoir manipuler un fer à souder.
Dans la pratique, il est amusant de noter que les condensateurs d’alimentation ne sont que très rarement changés pour des raisons tout à fait pratiques. En effet, on trouve rarement des formats strictement identiques (dimensions, fixations, brochages) et le remplacement devient alors compliqué sans compter que les gros condensateurs sont onéreux et qu’ils augmentent donc significativement la facture. Les condensateurs qui sont changés sont la plupart du temps de faibles valeurs et correspondent aux condensateurs de liaisons, aux condensateurs de filtrage des alimentations secondaires et ceux utilisés dans les filtres, autrement dit, uniquement des éléments qui ne sont que très partiellement sollicités par rapport à leurs caractéristiques maximales. Sauf dans les cas de dessèchement total ou de court-circuit, ils remplissent alors bien souvent, très correctement leur rôle.
Pour avoir pratiqué quelquefois cette opération de recapage, je dois dire que mon oreille de musicien classique n’a pas décelé de différence notable sauf en cas de défaillance prononcée d’un des condensateurs. Je peux même ajouter que déçu par les résultats auditifs, j’ai effectué des mesures précises des valeurs de capacité, de résistance interne et de courant de fuite desdits condensateurs, et ce à différentes fréquences. En fin de compte, j’ai la plupart du temps observé que les « vieux » condensateurs avaient de meilleures caractéristiques que les neufs. Bref, pas de quoi convaincre de l’utilité réelle d’un recapage systématique.
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chopin5fr
127
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 14 ans
11 Posté le 20/07/2022 à 18:11:49
Petite info supplémentaire: je n'ai jamais vu un condensateur autre qu'électrochimique changer de valeur. Ou ils sont en état ou ils sont en court-circuit ou encore claqués mais leur valeur ne change pas. Il est donc assez aisé de les tester avec un simple ohmètre.
TAMPCO Pedals
3553
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 9 ans
12 Posté le 20/07/2022 à 19:44:38
Citation de chopin5fr :
Petite info supplémentaire: je n'ai jamais vu un condensateur autre qu'électrochimique changer de valeur. Ou ils sont en état ou ils sont en court-circuit ou encore claqués mais leur valeur ne change pas. Il est donc assez aisé de les tester avec un simple ohmètre.
Pour ça tu as par exemple les condensateurs au papier huilé, qui sont tout bonnement nazes de nos jours. On retrouve dans les vieilles TSF par exemple. Les condensateurs céramiques et films ne changent pas de valeur significativement avec le temps si je ne dis pas de bêtise. Par contre, les condensateurs céramiques changent de valeur avec la tension qu'on leur applique, et ça peut descendre pas mal finalement ! Pour plus d'infos, regarder le site d'AVX qui explique ce genre de phénomènes.
Ancienement appelé The Koala
Beatless
13654
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
13 Posté le 20/07/2022 à 20:24:27
Sur les alims, les condos chimiques finissent par claquer. Pour voir lesquels sont morts, il suffit de regarder ceux qui sont bombés, comme les deux du milieu sur cette photo:
Les changer pas les même caractéristiques, et respecter la température de fonctionnement (généralement 105°C). Je l'ai fait pas mal de fois et ça a redonné vie à des appareils.
Ce n'est pas un mythe.
Les changer pas les même caractéristiques, et respecter la température de fonctionnement (généralement 105°C). Je l'ai fait pas mal de fois et ça a redonné vie à des appareils.
Ce n'est pas un mythe.
S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème.
chopin5fr
127
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 14 ans
14 Posté le 20/07/2022 à 21:30:51
Merci pour cette photo qui illustre parfaitement ce que je disais plus haut. Le marquage noir au feutre sur le condo de gauche montre que le constructeur avait catalogué de mauvais ce composant. Il est donc logique qu'il soit tombé en panne. Attention, si les condos bombés sont assurément morts, les condos morts ne sont pas tous bombés. Et évidemment, un condo mort changé redonne vie à l'appareil mais c'est vrai pour tout. Une pièce morte empêche le bon fonctionnement et son changement redonne une nouvelle vie à l'appareil. Mais de là à changer tous les condos "parce qu'ils ont 20 ans", c'est absurde.
Beatless
13654
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
15 Posté le 20/07/2022 à 22:29:52
Citation de chopin5fr :
Le marquage noir au feutre sur le condo de gauche montre que le constructeur avait catalogué de mauvais ce composant.
Non, ce n'est pas un marquage. Et le condo est bombé. C'est l'électrolyte qui s'épanche parce que le condo s'est fendu après avoir gonflé. Ceux aux extrémités gauche et droite ne sont pas bombés.
S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème.
Anonyme
16 Posté le 22/07/2022 à 09:43:57
Citation de latole :
J'ai lu en diagonale mais ce qui m'a accroché ; Une mode... et les condensateurs d'alimentation;
Très facile a remplacer pour qui s'y connait et contrairement a ce qui est écrit plus haut, ce sont ceux qui sont remplacés le plus souvent et souvent par nécessité.
Je ne lirai pas la suite, ça m'a sufit
Ben t'aurais du lire un peu mieux.
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