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Sujet Feriez vous de la musique même en sachant que personne ne l'écoutera jamais?

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Sujet de la discussion Feriez vous de la musique même en sachant que personne ne l'écoutera jamais?
Hello je reprends une idée d'un article paru en English et vous pose à mon tour la question.

Si j'en crois mes lectures, ici et là l'offre de musique serait de plus en plus large mais le public de moins en moins large et captif dans certaines niches. Je m'interroge donc sur mes propres motivations et les vôtres aussi

-Quelles sont vos motivations à faire de la zique?(financières, simple passion, espoir de devenir une star et de mener la grande vie, pour votre bien être ?...)

-En feriez vous même si vous savez que personne d'autre que vous ne l'entendra jamais?

-La quantité d'auditeurs compte t'elle pour vous?

Aller :argue: :up:

La musique est morte depuis bien longtemps, laisse tomber fils

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tiens! ca me rappelle la distinction entre audience et public, sujet de discussion avec orak: l'ane rouge. Si j'ai bien saisi, un public cela se rencontre (quelque chose de la magie d'une transmission émotionnelle) tandis qu'un audience cela se crée (genre musique consensuelle qui peut devenir un tube)!

Citation :
mais à quoi bon en faire si personne ne m'écoute.
Il y aura toujours un auditeur; soi-même!

Pour ma part, considérant la musique comme une tentative langagière de retranscription de nos faibles perceptions des ondes gravitationnelles, cela implique plusieurs choses
- un langage sans interlocuteur n'en est pas un donc j'ai besoin d'une écoute, ne fusse-t-elle que la mienne. Oui cela revient à se causer à soi même, mais il est parfois bien utile de s'ecouter. Cela va dans le sens de ce que désignait seth comme une expression emotionnelle.... il n'est pas toujours souhaitable d'exprimer une émotion à autrui... surtout sous une forme brute
- un langage sans destinataire, sans adresse clairement identifié pour un message est-ce toujours un langage ? je me pose encore la question...:?!: a priori je ressens la nécessité impérieuse d'avoir un destinataire.... et j'ai toujours beaucoup de mal à "comprendre" comment fonctionne un musicien qui montant sur scène, delivre sa musique à tous ceux qui sont en face de lui .... :?!:

pour etre plus pragmatique, par rapport aux questions posées dans ton premier post
- oui la quantité d'auditeur compte : 1 à minima, 2 en comptant locuteur et interlocuteur ... et au delà de deux... j'ai du mal à saisir le pourquoi du comment...:noidea:
- oui, meme si je suis le seul à l'ecouter, je continue à en faire.
:-D
12
Citation :
Il y aura toujours un auditeur; soi-même!
héhéhé la version optimiste de la chose j'aime. Je vois que la plupart d'entre nous opte pour la vision du plaisir personnel en priorité. Le journal intime de Seth Gr. est également une bonne piste en tant qu' approche cathartique de notre activité préférée. "L'expression emotionnelle" à travers la musique nous fait donc du bien à nous même et c'est déjà pas mal. Vos idées sont très intéressantes...

La musique est morte depuis bien longtemps, laisse tomber fils

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Ayant fait longtemps de la musique tout seul, dans ma chambre comme on l'a tous fait, cela m'apportais plus de partir en transe musicale, pour mon propre plaisir que de faire écouter cela à une oreille attentive. Ou plusieurs.
Puis l'évolution est venue au point de montrer, faire découvrir, et surtout transporter l'autre dans son univers.
Je crois que je vois le fait de faire de la musique en deux points:
- Transcendantal; vraiment, je la considère comme pure drogue d'évasion spirituelle. Il se passe "réellement" quelque chose de magique lorsque tu ressens toute la musicalité physiquement, psychiquement. Et là va se dérouler le plus beau à mes yeux; Les musiciens sont en pleine transe, une synergie de porc est présente, c'est à ce moment là, ou toi artisan, tu kiffe à mort les vibes (comme on dit dans le voisinages de saint Pompain), Le public va alors absorber toute cette énergie et va ressentir toute la transe, le flux, le flow, et tout devient flou, et j'fais un flop.
Cette échange de particules là. (je sais pas si ce sont les particules qui font ça mais, j'aime bien, ça fait savant (d'Marseille) ).

D'où ici le beau dans la musique partagée, dévoilée.
Mais il y a aussi, faire de la musique au service de la musique. Quand il y en a qui l'oublie, c'est audible. Et ça devient inaudible.
Bein oui, quand tu créé un putain de morceau, où tu passes des heures sur ta gratte, ta voix, ton pc (pour ma part, more or less), et que tu te démènes pour l'arranger comme il se doit, c'est bon aussi. En ce moment je suis sur un projet avec un pote, et c'est un arrangeur né. Très bonne écoute, équilibriste toussa toussa. Je l'aime ce type. Et bin parfois c'est limite si je m'en foutrais si personne n’écoutait ce morceau. C'est quelque chose qui est au service de la musique. Surtout dans l'arrangement, quand il y en a pas partout, que l'équilibre des pistes fait qu'elles se subliment entre elles.. Enfin.

La musique, c'est chouette. *kisslovecoeurprout

 

Non à la discrimination des chiens laids.

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Je me demande si la plupart des musiciens qui sont sur AF ne font pas partie d'une catégorie de gens qui kiffent tellement la zique qu'ils s'en foutent qu'elle soit écoutée (se vende) ou pas??? Ils en font pour leur plaisir avant tout. D'un autre côté il y a des gens dans un bureau à la tête de grandes entreprises qui pensent uniquement pognon et pour qui la musique est avant tout un simple produit comme un autre. Ceux-là ont une approche plus mercantile et leur intérêt est avant tout que cela se vende. En ce sens nous opposons deux visions la première purement artistique et celle purement mercantile. Ceux-là recherchent donc l'audience la plus large possible. L'idéal est quand les deux se rencontrent. Je n'affirme rien je suppose.:oops2:

La musique est morte depuis bien longtemps, laisse tomber fils

15
:)j'suis d'accord. Le plaisir est contagieux, c'est un échange limite pas contrôlable. Ceux dans leur bureau ne connaissent pas l'art. Pour eux l'art et le beau, c'est un billet tout neuf. ;)

 

Non à la discrimination des chiens laids.

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Bon petite révélation, je n'ai pas commencé la musique pour mon plaisir propre. Je l'ai fait car un jour alors que j'étais à un camps de reconstruction pour jeune à la déroute, j'ai croisé un mec qui jouait de la guitare et créait une énergie, une atmosphère autour de lui. C'était lui le magicien, tous les regards se portaient sur lui. J'ai vu là de nouvelles perspectives pour mon existence. Moi qui suis toujours resté tout seul durant toute ma scolarité, qui n'ai jamais eu, ou très très peu d'amis et de potes, j'ai vu en la musique un moyen d'attirer à moi les regards, d'enfin me sentir vivre par les autres.
J'y ai plus tard découvert un plaisir solitaire :Vince_:, mais ce n'est certainement pas ce qui a motivé mes premières années.

J'ai encore ce désir au fond de moi, mais ce n'est plus mon premier objectif. Ceci dit, il a toujours été facile pour moi de me faire écouter, j'avais juste à prendre mon instrument et aller dans un parc, et les gens venaient à moi. Ça marchait très bien. Et c'est aussi pour ça que j'ai toujours pris un infini plaisir à jouer mes pièces classiques sur scène, et que je n'y ai jamais éprouvé de stress. Car là seule chose que je voulais, était de jouer pour les autres.
En écrivant ces lignes finalement je reviens sur ce que je disais quelques lignes au dessus, c'est toujours mon premier objectif, jouer pour les autres. Mais les "autres" comme le dit didiervbed c'est soi, mais aussi la famille, un petit groupe de pote, quelques gens.

En gros je ne pense pas que jamais, personne ne m'écoutera !Et je m'en sur-branle que tout le monde m'écoute.

[ Dernière édition du message le 05/03/2016 à 01:42:59 ]

17
Citation :
Moi qui suis toujours resté tout seul durant toute ma scolarité, qui n'ai jamais eu, ou très très peu d'amis et de potes, j'ai vu en la musique un moyen d'attirer à moi les regards, d'enfin me sentir vivre par les autres.
idem pour moi, musique comme moyen de vaincre une timidité excessive, ou un caractère solitaire c'est là une autre motivation?
En gros s'exposer pour sortir de l'ombre un instant. Pour le moment on est tous à peu près d'accord que "les autres" écoutent ce n'est pas le plus important.:bravo:

La musique est morte depuis bien longtemps, laisse tomber fils

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J'ai arrêté de faire de la musique pour les autres, pour commandes.... maintenant je fais de la musique pour moi, je suis ma propre commande.
C'est usant de faire pour les autres...
Faire écouter au moment de la composition est une bride à notre créativité personnel, on garde une réserve par apport à ce qu'on aime pour pas décevoir, on se fait influencer par l'auditeur, par la critique.
Sauf si on cherche le fric ou faire passer un message, sincèrement il y a peu de raison du « vouloir être écouté », à par bien-sur le besoin de reconnaissance, l'encouragement qui pousse à continuer, ou simplement tirer un enseignement d'une personne de confiance qui permet de progresser.
Mais ça, pas quand on fait écouter à n'importe qui.
Je crois que quand on fait quelque chose de très intime, quelque que chose qui est fait sans se poser la question d'être écouté ou pas, si à un moment on fait écouter, le mieux est de rester en « famille » ou prendre l'option, l'alternative de ne rien prendre à cœur trop sérieusement, c'est là que ça fait mal, bien plus que de se poser la question d'être ou pas écouté.
19
Citation :
musique comme moyen de vaincre une timidité excessive, ou un caractère solitaire c'est là une autre motivation?


J'ai commencé en intégrant une chorale, justement pour que la musique serve d'alibi à la socialisation. Faire de la musique avec d'autres est beaucoup plus intéressant pour moi que tout seul. Deja parce que je suis ni instrumentiste, ni compositeur. Et ensuite parce que la musique m'a permis de vivre des choses qu'aucune autre activité ne m'aurait permis (des voyages et des beuveries notamment).
Donc pour moi, faire de la musique c'est avant tout faire quelque chose AVEC des gens. A tel point que pendant les moments ou je n'avais pas de groupes, j'avais totalement arrêté. Avant d'intégrer mon groupe actuel, j'avais fait une croix définitive sur la pratique musicale. Il a fallu un sacré putain de hasard pour que je m'y remette.
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Je suis parti d'un rêve de rock star dans ma chambre pour arriver à la découverte de la convivialité, l'échange et la camaraderie de jouer dans un groupe, et finalement de styles très différents. J'ai fait une vingtaine de concerts dans lesquels je me suis vraiment fendu la gueule. Ma dernière expérience de groupe m'a refroidi (éjecté comme une merde après avoir passé un an ou tout allait bien, plusieurs textes écrits, un apport significatif aux compos). Du coup pour le moment le matos prend la poussière, et si je dois rejouer en groupe, je serai prudent sur les ambitions d'icelui.