lol politique

Citation :

[…]la RATP réitère en mode nuisible pour le prochain match France Danemark, je ne sais pas comment ils espèrent un jour s'assurer le soutien populaire avec des coups pareils. Y'a 1000 façons moins con de faire passer son message […]

Le but d'une grève n'est pas de faire passer un message : pour que ça serve à quelque chose il faut un rapport de force, ça sert à rien de faire grève au moment où personne ne prend les transports. C'est sûr que ça emmerde du monde mais ça arrive parce que les autres formes de dialogue ont échoué. Le problème, c'est qu'en face ils ne comprennent que ça, c'est pas le soutien populaire qui permet d'obtenir gain de cause auprès des décideurs. On peut comparer avec les soignants hospitaliers : ils ont le soutien populaire, et de l'autre côté ils ne font pas de grève de ce type car si ils le font, les patients meurent. Et l'hôpital public est en miettes.

Les transports c'est un peu l'intersection de plusieurs rapports de forces qui ne concernent pas que les agents de la RATP, mais aussi l'état, la région, plusieurs sortes d'usagers... On l'a vu récemment quand le gouvernement a fait annuler des travaux prévus depuis 5 ans sur le RER B pour permettre la tenue d'un concert d'Indochine, et donc a privilégié un évènement ponctuel au détriment de la qualité de service pour les usagers quotidiens. On le voit aussi avec tout l'argent investi dans le CDG Express (le train des riches, en gros) au détriment du RER.

Franchement, j'ai été usager du RER B pendant plusieurs années et c'est sans hésitation le pire transport en commun que j'ai connu, à cause d'un manque de moyens évident. À côté de ça, la grève de la RATP un soir de match ça m'en touche une sans faire bouger l'autre, je vais pas tomber dans le piège de blâmer des travailleurs et leur lutte pour des conditions de travail décentes alors que les responsables de l'état désastreux de ce service public, qui font vivre l'enfer à des millions de personnes, ne sont non seulement pas inquiétés mais en plus se permettent de s'en servir comme moyen de communication politique comme si c'était un jouet.