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Sujet Défragmentation de disque audio : utile ou contre-productif ?

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Sujet de la discussion Défragmentation de disque audio : utile ou contre-productif ?
Salut,

dans un autre sujet, on évoquait la défragmentation. Ça m'a rappelé quelque chose.

J'avais lu quelque part (je ne retrouve pas où) qu'il était non seulement inutile, mais contre-productif de défragmenter son disque audio dans le cadre d'enregistrements en multi-pistes.

Pourquoi ?

Rappelons d'abord ce qu'est la fragmentation :
En usage normal de l'ordinateur, des informations sont écrites sur le disque dur extrêmement souvent (quasiment en continu en usage intensif). L'écriture se fait par petits blocs.
Pour accélérer la vitesse d'écriture afin d'éviter trop de déplacement des têtes d'écriture, le disque écrit les informations au fur et à mesure, comme elles viennent, à l'endroit où sont les têtes pour peu que l'emplacement soit libre. Moralité, des bouts de fichiers se retrouvent mélangés et les fichiers sont fragmentés à différents endroits physiques du disque.

Conséquence : lorsqu'on veut relire un de ces fichiers (par exemple, ouvrir un document dans son traitement de texte), les têtes de lecture doivent aller chercher les bouts de fichiers à différents endroits du disque, d'où un temps de chargement plus important.

En défragmentant, on remet les fichiers physiquement d'un bloc sur le disque. Quand les têtes doivent lire le fichier pour le charger en mémoire, elles n'ont plus à parcourir différents endroits du disque : les données qui sont écrites à la suite les unes des autres sont lues d'un coup.

La spécificité en audio multipistes ?

Quand on enregistre en multipistes, on a bien une fragmentation. Si vous enregistrez par exemple batterie (5 pistes), basse (1 piste) et guitare (1 piste), chaque piste est un fichier audio sur le disque dur. Mais pour travailler vite, les fichiers sont écrits (presque) en même temps, par blocks successifs au fur et à mesure de l'enregistrement. Ils se trouvent donc donc formés de petits bouts mélangés les uns aux autres. C'est la fragmentation classique.

Pourquoi il serait inutile de défragmenter ?

Contrairement à notre fichier texte qu'on va ouvrir (> mettre en mémoire vive) d'un bloc, nos fichiers audio seront relus ensemble et en continu. Lors de la lecture, le disque va, comme pour l'écriture, lire les petits blocks de façon séquentielle. Les différentes bouts de fichiers qui correspondent aux différentes pistes à un instant T du morceaux sont enregistrées au même endroit du disque. Les têtes ont donc peu de déplacement à faire.

Si on défragmente, on aura un fichier complet et monobloc de basse, un fichier complet de monobloc de guitare et cinq fichiers complets et monoblocs pour chaque piste de batterie.
De fait, quand le séquenceur devra lire un instant T, il faudra qu'il aille le chercher pour chaque piste dans chacun de ces fichiers, lesquels ne seront plus physiquement proches sur le disque dur : les têtes devront donc voyager beaucoup plus sur le disque, donc vitesse ralentie.

Je n'ai pas fait d'expérience pour vérifier ceci. Ce ne serait pourtant pas bien compliqué, mais je n'ai jamais pensé à le faire. J'ai tout simplement pris le parti de ne pas défragmenter mes disques audio et je n'ai jamais eu de problème de temps d'accès disque.

Qu'en pensent les pro des structures de disques ?

[ Dernière édition du message le 18/04/2011 à 09:00:55 ]

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Citation :
d'ailleurs je suis étonné que les softs de studio ne chargent pas les pistes dans la RAM pour bosser dessus (du moins sur les pc récents avec 4Go ou +)

Les systèmes d'exploitation font cela depuis longtemps ; c'est la fonctionnalité de "cache disque". on commence à écrire en RAM, puis à certains moments opportuns et en fonction d'algos + ou - sophistiqués, on copie sur le disque ce qu'il y a en RAM.

Le système d'exploitation (=OS) s'assure que ce soit invisible pour les logiciels. Si un logiciel lit des données à un instant, l'OS va aller cherche la bonne donnée au bon endroit (RAM ou disque). A la fin l'OS remet tout en cohérence ; c'est le flush ou le sync de la RAM vers le disque. C'est l'une des opérations faites lorsque l'on éjecte une périphérique comme une clé ou un disque USB.
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C'est pas ça qu'on appelle le swap?
Mais alors si les pistes de Will sont swappées, la fragmentation on s'en fous?

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Le cache disque ce n'est pas le swap. Le swap est fait sur des données en RAM qui ne sont plus consultées ou mise à jour depuis un certain temps, et que l'OS mets alors (en veilleuse) sur disque pour libérer de la place en RAM. Sur Mac OS X ce fichier est appelé VM (Virtual Memory). Sur windows il est appelé fichier de Pagination.

S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème.

14
Citation :
C'est pas ça qu'on appelle le swap?

Non le swap (en français : mémoire virtuelle ou paginée) c'est encore autre chose. Ça consiste à utiliser le disque dur lorsque la RAM vient à manquer, sans quoi le système d'exploitation et/ou les logiciels se bloqueraient tous. Grâce à la mémoire virtuelle ça continue à fonctionner, mais beaucoup plus lentement puisqu'un disque dur est beaucoup plus lent que de la RAM.


Citation :
- il ne faut "jamais" remplir un disque au-delà de 90% (sauf un disque d'archivage, à la rigueur, mais pas un disque de travail)
- les performances s'effondrent au-delà d'un certain seuil de remplissage (il me semble que ça commence à devenir craignos autour de 80%, mais de toutes façons, mes disques de travail ne sont jamais remplis au-delà de 60-70% grand max).

Oui c'est une bonne chose d'éviter de dépasser 80% d'utilisation.


Tant qu'on reste en-dessous de 80%, c'est assez simple :
- avec Windows, il faut défragmenter de temps à autres puisque même NTFS n'évite pas la fragmentation
- avec Linux ou Mac OS X, il vaut mieux ne rien faire.


Si on doit passer un peu de temps à faire de l'administration système, il vaut mieux se concentrer d'abord sur les backups et sur des changements de disque ou transferts de données pour rester en-dessous de 80% d'utilisation.
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Je pense sincèrement que toutes les problématiques de disque dur, vitesse, débit pour des supports de stockage destinés à de l'audio pur ... c'est en très grande partie se poser des questions pour rien.

Qui a déjà vraiment eu des problèmes de décrochage dus au stockage ? Si je fais un test d'écriture sur le disque interne de ma machine (un disque tout ce qu'il y a de plus lambda en sata II et qui est également le disque système) ça me donne à peu prés 110 Mo/s. En admettant qu'à cause de soucis divers on n'a que 1/3 de ce débit dispo pour la lecture / écriture audio ça fait toujours dans les 130 pistes en 24/96. A ce niveau là c'est le processeur qui ne pourra plus suivre la cadence bien avant le support de stockage. Je le constate tous les jours à des débits bien plus élevée en vidéo : théoriquement je pourrais lire 3 ou 4 flux HD en temps réel, en benchmark sur mes supports de stockage ça passe carrément. Sauf que le processeur ne suit pas, à deux c'est limite et à trois ça drope. Pourtant c'est un Core i7 quad 2.8 GHz, un truc assez récent et puissant.

Donc je ne vois pas très bien comment la fragmentation ou la non fragmentation pourrait avoir le moindre impact sur les perfs en audio tant qu'on reste sur un nombre de piste réaliste et qu'on n'a pas des disques surchargés. C'est une non question.

[ Dernière édition du message le 18/04/2011 à 16:12:25 ]

16
Citation :
ça me donne à peu prés 110 Mo/s. En admettant qu'à cause de soucis divers on n'a que 1/3 de ce débit dispo pour la lecture / écriture audio ça fait toujours dans les 130 pistes en 24/96

C'est effectivement un raisonnement qui tient la route et qui se vérifie. Même avec un ordinateur portable au disque anémique, on empile les pistes sans aucun soucis.

Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. [Igor Stravinsky]

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« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien

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Il y a un petit utilitaire gratuit de chez O&O qui fait une évaluation du temps de lecture d'un fichier fragmenté avec ce même fichier virtuellement défragmenté, un truc comme cela...cela permet après le test de voir le gain de temps. Sur un Quadrav2 en firewire le logiciel me dit que je peux gagner 143% de vitesse.
Là il commence à se faire défragmenter pour parler simplement, il bloque sur des pistes de plus d'une heure: c'est du live multipiste. il galère depuis une demi heure sur le même live.
Le disque est selon lui fragmenté à 49%. Je le fais sur ce live puis j'essaierai de le relire pour voir si je vois une occupation du disque suspecte.
Toujours est-il que je me suis posé la même question de savoir si c'est non seulement inutile mais surtout dangereux pour les disques, et pire gênant pour les projets.
Je me suis aperçu que lorsque je fais un solo dans mon DAW, parfois le disk rame...il décroche. Bon faut dire que je suis en USB2 avec des lacie avec un bench autour de 20M/s, mais quand même! Sur 24 pistes j'ai jamais eu de souci de décrochage.
Alors le mythe serait que l'écriture multipiste est forcément harmonieuse et donc en "saccade", ce qui expliquerait la "grande fragmentation" de mes disques qui ne servent qu'à, à y regarder de près, qu'à enregistrer de l'audio en multipiste sur de longues durées? Cela semble tourner de source.
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