réactions à la news Une réflexion sur l'intelligence artificielle dans la culture
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Banshee in Avalon
27934
Administrateur·trice du site
Membre depuis 17 ans
Sujet de la discussion Posté le 29/05/2020 à 12:51:42Une réflexion sur l'intelligence artificielle dans la culture
Un guide sur l’intelligence artificielle dans l’art et les industries culturelles et créatives ciblant le monde francophone vient d’être publié.
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Darkmoon
4068
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
11 Posté le 30/05/2020 à 04:59:34
De toute façon, il ne faut pas oublier qu’il y a un truc fondamentalement différent entre « l’Art » et tout le reste...
Concernant le jeu d’échecs ou le jeu de go, P. Ex., il y a un objectif très précis — et surtout, simple et connu à l’avance — à atteindre. Autrement dit, autant l’IA que ses adversaires humains savent exactement ce qu’il faut faire. L'objectif est simple et unique : gagner!
Pour simplifier, c’est comme si les joueurs (humain/IA) connaissent la sortie d’un labyrinthe avec portes coulissantes et qu’il ne leur reste qu’à calculer le meilleur trajet, en anticipant les portes que leur adversaire fera coulisser ou non à chaque coup, en remontant jusqu’au départ. Et, dans ces cas très particuliers, les IA sont nécessairement avantagées puisqu’elles peuvent calculer en une fraction de seconde des milliards de possibilités afin de choisir ce qui est le plus probable et efficients. Et c’est pourquoi, depuis quelques années déjà (2016 pour AlphaGo si je me souviens bien) que les IA battent maintenant sans problèmes les meilleurs joueurs humains.
Mais concernant l’art, en l’occurrence ici la musique, ce n'est pas aussi simple...
Car l’IA doit avoir un but, un objectif et ce dernier ne pourra jamais correspondre à celui de certains musiciens humains parce que ce dernier n'est pas tjrs simple et encore moins unique.
Il y a 2 objectifs, 2 buts « non subjectifs » ou, plutôt, intersubjectifs à la perception humaine (donc arbitraire dans l’absolu) avec lesquels une IA peut bosser :
1- respecter des règles musicales « intersubjectives humaines » (harmonie, accord, rythme, cohérence des timbres choisis, etc., etc.).
2- en exploitant le premier point, créer des structures, des progressions, bref des « constructions » (des morceaux, donc) susceptibles de plaire soit au plus grand nombre (pop, EDM, etc.), soit à des niches (jazz, death metal, etc.) par analyse de tout ce qui a été fait avant au cours de l’histoire et selon ce qui a plus et/ou cartonné selon les chart.
Le problème, c’est que les règles du premier point, étant intersubjectives et propres à l'humain, elles doivent impérativement lui être « enseignées », donc programmées. Une IA n’ayant pas de conscience, ni d’émotion et de sentiment, elle ne peut, d’elle-même — sans observer l’humain et ses réactions —, ressentir et conclure, P. Ex., que telle ou telle suite de notes (disons la gamme/mode mineure naturelle) produit un sentiment de tristesse~mélancolie, VS le mode majeur qui est plus « joyeux », etc. Faut impérativement qu'on l'informe à ce sujet!
Donc, déjà, elle part « handicapée » par rapport à un humain qui même sans n'avoir jamais étudié la musique, ressentira relativement la même chose que la plupart de ses congénères (c’est d’ailleurs pourquoi plusieurs cultures en sont arrivées à exploiter des gammes ou modes similaires au cours des âges, par exemple la gamme Spanish Gyspy, la Mohammedan ou la Jewish qui correspondent tous à l’harmonique mineure).
Et concernant le 2e point, c’est tout à fait possible quand l’objectif est surtout d’imiter ce qui se fait dans tel ou tel genre et/ou ce qui plait le plus (selon les chart). Donc ces deux objectifs pourront possiblement être atteints avec un « encadrement de départ » fourni par l’humain. Sauf que dès que l’on sort des structures plutôt simples et communes, ça va poser problème.
Premièrement, parce que certains artistes ne respectent pas toutes ces règles à la lettre et que c’est à ce niveau qu’une IA aura bcp de mal à être « humaine » ou « sensible », c’est à dire à « sortir de la boite » sans pour autant que ça ne soit pas désagréable et/ou complètement inapproprié. De plus, il y a aussi le facteur du « phénomène émergent » (ce que certains nomment « la magie du moment ») qui se produit lorsqu’on joue et que ce ne sont plus les règles, la théorie ou nos connaissances qui orientent nos choix, mais l’émotions, le sentiment, l’inspiration, par phénomène (de boucle) de rétroaction envers ce qu’on est en train de composer, de jouer.
Ça, une IA, ne pourra jamais être « victime » de ce « phénomène émergent », l'exploiter et l’inclure dans ses compositions puisqu’elle ne partage pas certaines capacités/sens propres aux êtres vivants (émotions et sentiments) nécessaires à ce type de phénomène. Sans compter plusieurs autres phénomènes et subtilités, comme celui où l’on trouve quelque chose en se trompant et/ou lorsqu’on effectue un « bend » pas tout à fait juste, mais qui fait partie à part entière de l’intention, etc.
Bref, pour tout ce qui est technique/stratégique, l’IA va nous surpasser assurément tôt ou tard, mais pour ce qui est des formes d'art, dont la musique, à moins que nous arrivions un jour à pouvoir faire ressentir des émotions et des sentiments à une IA, il lui manquera toujours une « sensibilité » qui transparaîtra, forcément, VS certains artistes.
Concernant le jeu d’échecs ou le jeu de go, P. Ex., il y a un objectif très précis — et surtout, simple et connu à l’avance — à atteindre. Autrement dit, autant l’IA que ses adversaires humains savent exactement ce qu’il faut faire. L'objectif est simple et unique : gagner!
Pour simplifier, c’est comme si les joueurs (humain/IA) connaissent la sortie d’un labyrinthe avec portes coulissantes et qu’il ne leur reste qu’à calculer le meilleur trajet, en anticipant les portes que leur adversaire fera coulisser ou non à chaque coup, en remontant jusqu’au départ. Et, dans ces cas très particuliers, les IA sont nécessairement avantagées puisqu’elles peuvent calculer en une fraction de seconde des milliards de possibilités afin de choisir ce qui est le plus probable et efficients. Et c’est pourquoi, depuis quelques années déjà (2016 pour AlphaGo si je me souviens bien) que les IA battent maintenant sans problèmes les meilleurs joueurs humains.
Mais concernant l’art, en l’occurrence ici la musique, ce n'est pas aussi simple...
Car l’IA doit avoir un but, un objectif et ce dernier ne pourra jamais correspondre à celui de certains musiciens humains parce que ce dernier n'est pas tjrs simple et encore moins unique.
Il y a 2 objectifs, 2 buts « non subjectifs » ou, plutôt, intersubjectifs à la perception humaine (donc arbitraire dans l’absolu) avec lesquels une IA peut bosser :
1- respecter des règles musicales « intersubjectives humaines » (harmonie, accord, rythme, cohérence des timbres choisis, etc., etc.).
2- en exploitant le premier point, créer des structures, des progressions, bref des « constructions » (des morceaux, donc) susceptibles de plaire soit au plus grand nombre (pop, EDM, etc.), soit à des niches (jazz, death metal, etc.) par analyse de tout ce qui a été fait avant au cours de l’histoire et selon ce qui a plus et/ou cartonné selon les chart.
Le problème, c’est que les règles du premier point, étant intersubjectives et propres à l'humain, elles doivent impérativement lui être « enseignées », donc programmées. Une IA n’ayant pas de conscience, ni d’émotion et de sentiment, elle ne peut, d’elle-même — sans observer l’humain et ses réactions —, ressentir et conclure, P. Ex., que telle ou telle suite de notes (disons la gamme/mode mineure naturelle) produit un sentiment de tristesse~mélancolie, VS le mode majeur qui est plus « joyeux », etc. Faut impérativement qu'on l'informe à ce sujet!
Donc, déjà, elle part « handicapée » par rapport à un humain qui même sans n'avoir jamais étudié la musique, ressentira relativement la même chose que la plupart de ses congénères (c’est d’ailleurs pourquoi plusieurs cultures en sont arrivées à exploiter des gammes ou modes similaires au cours des âges, par exemple la gamme Spanish Gyspy, la Mohammedan ou la Jewish qui correspondent tous à l’harmonique mineure).
Et concernant le 2e point, c’est tout à fait possible quand l’objectif est surtout d’imiter ce qui se fait dans tel ou tel genre et/ou ce qui plait le plus (selon les chart). Donc ces deux objectifs pourront possiblement être atteints avec un « encadrement de départ » fourni par l’humain. Sauf que dès que l’on sort des structures plutôt simples et communes, ça va poser problème.
Premièrement, parce que certains artistes ne respectent pas toutes ces règles à la lettre et que c’est à ce niveau qu’une IA aura bcp de mal à être « humaine » ou « sensible », c’est à dire à « sortir de la boite » sans pour autant que ça ne soit pas désagréable et/ou complètement inapproprié. De plus, il y a aussi le facteur du « phénomène émergent » (ce que certains nomment « la magie du moment ») qui se produit lorsqu’on joue et que ce ne sont plus les règles, la théorie ou nos connaissances qui orientent nos choix, mais l’émotions, le sentiment, l’inspiration, par phénomène (de boucle) de rétroaction envers ce qu’on est en train de composer, de jouer.
Ça, une IA, ne pourra jamais être « victime » de ce « phénomène émergent », l'exploiter et l’inclure dans ses compositions puisqu’elle ne partage pas certaines capacités/sens propres aux êtres vivants (émotions et sentiments) nécessaires à ce type de phénomène. Sans compter plusieurs autres phénomènes et subtilités, comme celui où l’on trouve quelque chose en se trompant et/ou lorsqu’on effectue un « bend » pas tout à fait juste, mais qui fait partie à part entière de l’intention, etc.
Bref, pour tout ce qui est technique/stratégique, l’IA va nous surpasser assurément tôt ou tard, mais pour ce qui est des formes d'art, dont la musique, à moins que nous arrivions un jour à pouvoir faire ressentir des émotions et des sentiments à une IA, il lui manquera toujours une « sensibilité » qui transparaîtra, forcément, VS certains artistes.
"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou
impératricesissi
666
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 14 ans
12 Posté le 30/05/2020 à 09:30:34
C'est parfaitement exact.
Cela dit l'aspect économique risque de prendre le dessus et les producteurs ferons appels à l'IA si ils la juge satisfaisante. Mais, en effet, il y aura toujours un humain décisionnaire en bout de chaîne. Ne serais-ce que l'auditeur.
Les VST remplacent les instruments. Les plugins apportent des arpèges, des gammes pré-construites, des suites d'accords, des accompagnements tout fait, des générateur de mélodies. etc.
L'IA va être de plus en plus capable de sortir des résultats pertinent et satisfaisant dans tous les styles. La concurrence humaine ne pourra plus suivre. Entre utiliser un VST de batterie (par exemple) qui donne un résultat rapide et jugé suffisant et engager un vrais batteur plus un studio avec son ingénieur du son le choix sera de moins en moins en faveur du second. Beaucoup de compositeur serons "ceux qui ont choisis" parmi les matériaux proposés par la machine.
C'est déjà un peu le cas mais l'IA risque d'accentuer grandement la donne.
Cela dit l'aspect économique risque de prendre le dessus et les producteurs ferons appels à l'IA si ils la juge satisfaisante. Mais, en effet, il y aura toujours un humain décisionnaire en bout de chaîne. Ne serais-ce que l'auditeur.
Les VST remplacent les instruments. Les plugins apportent des arpèges, des gammes pré-construites, des suites d'accords, des accompagnements tout fait, des générateur de mélodies. etc.
L'IA va être de plus en plus capable de sortir des résultats pertinent et satisfaisant dans tous les styles. La concurrence humaine ne pourra plus suivre. Entre utiliser un VST de batterie (par exemple) qui donne un résultat rapide et jugé suffisant et engager un vrais batteur plus un studio avec son ingénieur du son le choix sera de moins en moins en faveur du second. Beaucoup de compositeur serons "ceux qui ont choisis" parmi les matériaux proposés par la machine.
C'est déjà un peu le cas mais l'IA risque d'accentuer grandement la donne.
Musikmesser 2013. PS je ne suis pas Romy je suis juste un Fan (du genre masculin).
[ Dernière édition du message le 30/05/2020 à 09:31:08 ]
Darkmoon
4068
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
13 Posté le 31/05/2020 à 10:04:32
Citation de impératricesissi :
L'IA va être de plus en plus capable de sortir des résultats pertinent et satisfaisant dans tous les styles[...]
En effet, je plussoie totalement!
Mon propos concernait les limites de l'IA dans le domaine des arts, mais il est vrai qu'avant d'atteindre ces dernières et sans pour autant qu'une IA fasse tout de A à Z, les « assistances à la composition » (nommons ça comme ça) seront de plus en plus efficientes et donc exploitées. Ça, ça ne fait aucun doute!
Ce que je voulais souligner, c'est qu'avant qu'on dépasse cette notion « d'assistance à la composition » et qu'une IA fasse tout sans, à son tour, bénéficier d'une assistance humaine (oreille qui valide), il se passera probablement encore pas mal de temps.
"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou
Le petit prince
860
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 11 ans
14 Posté le 02/06/2020 à 11:05:35
Il suffit d'écouter ce qui se faisait dans les années 70 et écouter ce qu'on a maintenant pour conclure que l'intelligence dans la culture est de plus en plus artificielle.
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