Commentaires sur le test : La semaine du mastering en ligne : MasteringBOX

...J'avoue que je me faisais une joie, dès le premier article, de télécharger les lots de fichiers FLAC de chaque "prestataire online" pour pouvoir comparer effectivement les résultats directement dans mes meilleures conditions (enfin, celles de ma modeste config), sans subir les défauts provoqués par le streaming. J'avais même créé un dossier spécial et des playlists pour Audacious sur mon ordi pour ça... Hélas !!!

...Je suppose que ces gros zips à télécharger ont provoqué des problèmes techniques (ou de droits ?) sur le site d'AF, d'où leur disparition subite. (Poil à la... )

Bon, faute de mieux, je m'en tiendrai donc à l'avis éclairé de Nantho dans son récapitulatif, lui qui a pu faire ladite comparaison des résultats dans les meilleures conditions, et qui a certainement bien plus d'expérience sur le mastering que moi, simple petit home-studiste amateur très éloigné des dogmes commerciaux (et techniques) des réseaux de diffusion publique. (Ne serait-ce surtout parce que je n'en ai quasiment aucune ! )

Et puis, un zicos qui cite Depeche Mode et Bashung dans sa signature mérite à priori ma confiance...

En revanche si ça avait été Jul ou Tal...

...Mais justement, je ne peux empêcher mon vilain petit esprit critique d'amateur (étymologiquement issu du verbe aimer), de faire remarquer que même si cette étape, soi-disant incontournable, du mastering n'est qu'un formatage selon les caractéristiques techniques du matériel actuel de diffusion audio, il se fait quand même en appliquant des règles esthétiques qui ne relèvent que des modes commerciales en vigueur aujourd'hui. De ce fait, tout ce qui est arbitrairement considéré par les algorithmes de traitement (mais également par de nombreux ingés-sons) comme des erreurs, est corrigé en conséquence et disparaît donc définitivement du résultat, même si c'était initialement un choix volontaire.

On s'éloigne donc de plus en plus de la liberté dans la création artistique, avec son lot de sérentipité et ses accidents de génie, pour rentrer dans le produit de consommation très convenable, sensé plaire à tout le monde... Mais qui devient donc vite périssable. 

Or, l'oeuvre artistique n'a rien de "convenable" : elle est là pour exprimer le plaisir et la souffrance, exciter la perception sensorielle et la réflexion philosophique, mais aussi transgresser les dogmes et les conventions de la société, comme un contre-pouvoir politique. Les bouffons du Roi se foutaient ouvertement de sa gueule en chantant et en jouant la comédie devant toute la Cour. Le nu artistique exprime la beauté des corps humains, mais aussi l'hypocrisie des sociétés exagérément puritaines et de leurs maisons closes au XIXe siècle. Les punks hurlaient "No future" sous le régime de Thatcher et ironisaient en chantant "God save the Queen". Jimmy Hendrix, à Woodstock un an après le meutre de Martin Luther King, reprenait à sa façon l'hymne américain pendant que des milliers de jeunes américains, blancs et noirs confondus, trouvaient la mort au Vietnam... Sans Art, que deviendrait l'Humanité ?

...Je doute que les algorithmes de traitement de ces plateformes intègrent un "détecteur d'intention artistique" qui soit capable de faire la différence entre une exagération volontaire et une grosse erreur de débutant. Surtout quand il n'y a même pas le moindre paramètre accessible pour doser ou orienter le niveau du traitement audio.

Donc, en tant que musicien en quête de finalisation de ma création, si c'est pour faire autre chose que du produit musical à but commercial (c'est pas une honte, et un cachet, c'est toujours un cachet), il me faudra sans doute investir dans les services de l'ingé-son mastering capable de se mettre à ma portée (musicale, bien sûr) pour essayer de ne pas dénaturer mon travail, et non pas du "grand pro" très cher et sûr de lui qui va me dire :

- Laisse-moi faire Coco, j'ai vingt ans de métier derrière moi... Je vais te faire ça vite fait bien fait !