Vos expériences live : analogique/numérique.
- 18 réponses
- 4 participants
- 1 315 vues
- 3 followers

Thomas Ramone

dans le cadre de mon mémoire de fin d'étude, je souhaite nourrir le constat que j'ai pu faire aux alentours de mes diverses sonorisations où les évènements étaient de plus en plus assurés par du matériel numérique.
À ce jour, les problèmes de dynamique (résolution en 32 bits), de qualité de traitement (plug-ins émulateurs ou non intégrés aux consoles et aux racks), d'ergonomie (Soundcraft VI6 voir TASCAM DM3200 en plus bas de gamme) et préamplification ne sont plus des soucis face aux meilleures consoles analogiques.
S'ajoute à cela les nouvelles possibilités d'intervention au cours d'un spectacle (snapshots, automations, mémoires de configurations, déclencheurs sur scène...) en relation avec les autres régies, du tout embarqué, sans parler des systèmes de calibrage (en partant des égaliseurs paramétriques jusqu'aux émulateurs de salle pouvant configurer la disposition et les caractéristiques des enceintes).
Face à cette avancée technologique et à la demande toujours plus originale des artistes et des metteurs en scène, je souhaiterais donc recueillir des témoignages et des expériences tant du personnel technique que des artistes sur les raisons qui vous ont poussé à choisir de l'analogique ou du numérique en sonorisation, les avantages et les inconvénients auxquels vous avez dû faire face, l'expérience que vous en tirez, et l'évolution que vous souhaitez apporter à votre démarche.
Que chacun se nourrisse de l'expérience des autres...
Thomas.
Thomas @ St. Joseph Studio

Thomas Ramone

aucune expérience à partager ?...
Je vais peut-être droit dans le mur avec ce sujet de mémoire non ?
Thomas @ St. Joseph Studio

Anonyme

Citation : À ce jour, les problèmes de dynamique (résolution en 32 bits), de qualité de traitement (plug-ins émulateurs ou non intégrés aux consoles et aux racks), d'ergonomie (Soundcraft VI6 voir TASCAM DM3200 en plus bas de gamme) et préamplification ne sont plus des soucis face aux meilleures consoles analogiques.
Ah bon?

Les convertisseurs ne travaillent, au mieux, que sur 24 bits! Il ne faut pas confondre avec le traitement post conversion.
Quant aux traitements, c'est assez curieux que toutes les fiches techniques réclament des traitements externes (réverb, compresseurs, gates,..) même avec une console numérique haut de gamme...étonnant, non?
Et pour l'ergonomie, tout va bien si le spectacle est parfaitement réglé, les balances sérieuses et ponctuelles. Dans la plupart des cas que traite un sonorisateur, les musiciens sont en retard, les fiches techniques ne sont pas à jour et la logistique est défaillante. Et dans ce cas le numérique n'est d'aucune aide, au contraire! L'analogique permet une adaptation immédiate à la situation avec un confort et une réactivité immédiate: une fonction = un bouton.
D'autre part n'importe qui peut en 5 minutes utiliser une console analogique quelque soit la marque, c'est impensable en numérique, chaque marque développant sa propre interface utilisateur.
Je connais un collègue qui a investi dans une M7CL. Et bien seuls les habitués de Yamaha s'y retrouvent, et systématiquement sont demandés des racks d'effets externes. Et en plus il faut se trimbaler un multipaire analogique lourd et encombrant. Ce qui réduit l'intérêt d'un tel investissement. A 18000 euros la console, c'est un peu fort tout de même!
Pour cette même somme on a une excellente analogique et des périphériques haut de gamme.
Pour ma part je suis de très près l'évolution de tous ces produits soit disant miraculeux parce que cela fera nécessairement partie de mes investissements futurs, mais pour le moment je reste sur ma faim.

Thomas Ramone

Mais ne pensez-vous pas que le problème des différentes interfaces utilisateur des consoles numériques ne soit qu'un problème de manque d'habitude de travail sur celles-ci ?
Il est certain que lorsqu'on vient de l'analogique, tout ça peut dérouter un peu. Mais dans la manière d'aborder le numérique, au fond, les commandes sont les mêmes et leur interprétation par les différentes marques ont des similitudes...
De même, je ne comprends pas vraiment le fait que le numérique ne soit pas du tout pratique aux aléas des balances et autres fiches techniques hasardeuses...?
Car pourtant, de même qu'avec l'analogique, une fois que tout est câblé, s'il y a des modifications ou des ajouts à faire, on intervient plutôt sur le patch. Or, grâce au numérique, on peut en plus avoir la possibilité de tout router différemment en interne sans avoir à dépatcher quoi que ce soit physiquement.
De plus, a-t'on souvent l'occasion d'emporter par exemple 32 périphériques de traitement de dynamique afin de corriger toutes nos tranches ?
Certes, je ne dis pas que l'analogique remplacera le numérique car il aura toujours des traitements qui ne seront jamais émulés virtuellement, mais n'y aurait t'il rien de bénéfique à cette évolution ?
Thomas @ St. Joseph Studio

Anonyme

Citation : ne soit qu'un problème de manque d'habitude de travail sur celles-ci ?
Tout à fait! Mais personne ne possède toutes les consoles de toutes les marques dans son parc de matériel et donc les techniciens sont habitués à une marque, voire un modèle de console.
Citation : je ne comprends pas vraiment le fait que le numérique ne soit pas du tout pratique aux aléas des balances et autres fiches techniques hasardeuses...?
Le numérique est pratique pour les mémoires et les pré-réglages. Si tu ne peux rien faire avant le début du spectacle, je ne vois pas l'intérêt.
Quand il faut aller dans 3 menus et 2 pages d'affichage sur un écran la plupart du temps illisible pour corriger le bas-médium d'une voix, pour augmenter un niveau de retour à la demande urgente d'un musicien en plein désarroi, pour réduire un début de larsen sur la piste 17 (par exemple), tout cela se fait en une seule action immédiatement efficace en analogique.
Citation : s'il y a des modifications ou des ajouts à faire, on intervient plutôt sur le patch
Et quand un groupe arrive avec 2 heures de retard et 2 musiciens non prévus?
L'analogique est alors imbattable et le numérique avec ses belles mémoires n'aura servi à rien...
Citation : De plus, a-t'on souvent l'occasion d'emporter par exemple 32 périphériques de traitement de dynamique afin de corriger toutes nos tranches ?
Non justement! On se demande bien pourquoi les consoles numériques proposent autant d'effets de piètre qualité, au lieu de quelques bons compresseurs/gates. Et ça rejoint ce que je disais: il y a toujours près des consoles numériques des racks d'effets externes. Paradoxale, non? pour du soit-disant "tout en un"?
Le modèle de console ILIVE de Allen & Heath’s me semble aller dans le bon sens d'une ergonomie enfin bien pensée "tout terrain".

Thomas Ramone

Citation : Salut mon expérience... numérique et analogique
Numérique pour tout sauf la compression et le gain
Analogique pour le reste (compresseurs et préamps).
Le pourquoi du numérique :
- Souvent je travail sur des concerts avec plusieurs groupes. Possibilité de mémorisée les presets.
- Les equas souvent paramétriques en 4 ou 5 bandes.
- Les racks disponibles. Possibilités de mettre une gate + un comp (+ un limit ) sur chaque tranche si nécessaire. Ca coute pas plus cher
- Les balances en dix minutes. J'ai pré-enregistrés tous les réglages pour le groupe que je suis.
- le routing et tous les bidouillages numériques. J'ai plus d'aux, bah c'est pas grave, je me sers d'un bus effets que j'envoie seul sur un bus de sortie et hop, ça fait un nouveau aux.
- mon dos est fan du numérique.
Le pourquoi de l'analogique :
- Bah un préamp total numérique, pas sur que ça existe. Et si oui jamais entendu. (ne pas confondre préamp numérique, et préamp ana avec automation)
- Le compresseur. Pièce maitresse des gros sons de batterie. J'aime travaillé le kick sur un rack 'channel strip'. Le préamp et le comp en analogique en line in sur la tranche de la console.
Par contre je travail TOUJOURS avec des délais et des réverbes externes pour les chants. Plus facile pour changer un simple tap delai d'aller à droite tapoter sur le rack, que de faire 3 menus et aller taper sur 'enter'.
Les désavantages du numériques :
- beaucoup de neuneu travaille dans le rouge comme sur de l'analogique. Le prêts d'une console n'est donc pas aisée.
- dans le s concerts, on est souvent obligé de se faire la soirée car peu de sondiers amateurs connaissent le numérique.
- Chaque table à sa philosophie. D'une 01V à une PM, en passant par une midas ou une InnovaSon, elles ont toutes une philosophie un peu différentes. De l'interface lourde d'une DM2000 au bonheur de configurer une InnovaSon. D'ailleurs, faut que je teste une RS400, le principe à l'air sympa. Surtout au vu du prix.
--------------------
Dead N Street Shop : Magasin de vente d'album Autoproduit
Olympus Mons, Nouvel album 'Numera Effa Ilïbï'
PM Bi-G5 2Ghz - 2 Go RAM - MacOsX Tiger - DP4.6 - MOTU PCI 424 + 1224
Thomas @ St. Joseph Studio

Thomas Ramone

Qu'avez-vous cependant rencontré comme problème propre au matériel numérique lors de vos différentes sonorisations ?
Et qu'est-ce qui vous a poussé à vous perfectionner dans l'environnement numérique ?
Enfin, y aurait-t'il un domaine ou une façon de travailler avec le numérique que vous souhaiteriez exploiter ou vers lesquels évoluer ?
Thomas @ St. Joseph Studio

Thomas Ramone

Citation :
Qu'avez-vous cependant rencontré comme problème propre au matériel numérique lors de vos différentes sonorisations ?
-Certaines interfaces pas très intuitives (Série DM de chez Yamaha)
-Manque de 'patate' sur certains préamps (01V, DM24)
-Equa souvent un poils gentils (01V) mais ça existe aussi en analogique
Et qu'est-ce qui vous a poussé à vous perfectionner dans l'environnement numérique ?
- Ma fainéantise. On peut sauvegarder puis rappeler les programmes, plus besoin de tout recopier depuis une feuille
- La flexibilité. Le routing quasi illimité des consoles. N'importe quel signal rentrant peut ressortir n'importe ou en passant partout.
- Et surtout le gain de place et d'argent. Je m'imagine mal investir dans une bonne table + x racks pour les concerts. Pointilleux comme je suis il me faudrait au moins 10 racks de dynamique.
Enfin, y aurait il un domaine ou une façon de travailler avec le numérique que vous souhaiteriez exploiter ou vers lesquels évoluer ?
- La mise en scène grâce à l'automation. Que le mixage suive en temps réel la musique
--------------------
Dead N Street Shop : Magasin de vente d'album Autoproduit
Olympus Mons, Nouvel album 'Numera Effa Ilïbï'
PM Bi-G5 2Ghz - 2 Go RAM - MacOsX Tiger - DP4.6 - MOTU PCI 424 + 1224
Thomas @ St. Joseph Studio

Thomas Ramone

Merci pour ce témoignage Pierhomme, ça donne plus de valeur à mon mémoire.
Bonne continuation !
Si d'autres ont des choses qu'ils veulent bien partager, ça me serai très utile d'étudier plus de comptes-rendu afin de vérifier réellement où se situe la majorité (comme pour les sondages en fait...).
Merci d'avance...
Thomas @ St. Joseph Studio

Thomas Ramone

Citation : Bonjour,
J'ai fait récemment un concert avec une song list d'un vingtaine de titres allant du classique au rock avec des interprètes différents d'un titre à l'autre.
Je vous assure qu'avec une console analogique, çà aurait été l'enfer!
Avec la console numérique (01V en l'occurence), j'ai pu tout gérer à l'aise grâce au recall des configs pour chaque titre.
Rien n'empêche, avec cette console-là en tous cas, d'insérer de l'analogique dans les tranches.
Le numérique, c'est vraiment très souple, et çà, c'est appréciable en live, ou c'est toujours un peu situation de crise...
Par contre, à mon goût, en studio, les consoles numériques, c'est bien, mais à partir d'un certain budget, si vous voyez ce que je veux dire (many $$$$$)
Les consoles numériques pas trop chères fonctionnent aussi bien qu'en live, mais il y a certaines fonctions qui sont "bizzarement" modélisées (le pan, par exemple).
Ensuite, les préamplis ont parfois un rendu un poil tranchant. (Cà, ce n'est que mon goût personnel)
Et enfin, la résolution de calcul interne aux consoles numériques (même 32 bits) n'aura jamais la finesse de l'analogique dont la résolution est, par définition, infinie.
Et donc, en cas de gros mixes, le résultat est un peu "mâchonné" par rapport au même mix issu d'un sommateur analogique.
Je dois dire aussi que, question analyse du sujet, je rejoins complètement la réponse de Pierhomme.
Cordialement,
Dewpill
--------------------
DEWPILL
www.max-doppler.com
www.myspace.com.mdplr
"NO FATE BUT WHAT WE MAKE"
Thomas @ St. Joseph Studio

Thomas Ramone

Et comme je vois que vous êtes avant tout musicien, est-ce que, selon vous, le fait d'être en numérique change quelque chose sur le plateau, du côté des artistes ?
Enfin, quels problèmes en rapport avec le numérique avez-vous pu rencontrer lors de ce live dont vous avez parlé (ou plus généralement) ?
Thomas @ St. Joseph Studio

Thomas Ramone

Citation : Bonjour,
En fait, les musiciens et interprètes se sont sentis rassurés de savoir que, d'un titre à l'autre, les réglages (mix ,effets, mutes, etc...) effectués lors de leurs sound-checks respectifs seraient rappelés grâce au stockage dans les emplacements mémoire de la console.
Je crois que leur plus grosse inquiétude était l'immunité au larsen, vue la petitesse de la salle, et dans ce cas, le "recall" des mutes a vraiment nettoyé le plancher de bruit sur le plateau.
Le numérique offre l'avantage du recall de la configuration de mix d'un titre à l'autre. C'est extrêmement souple et donc, appréciable.
Cà, c'est pour l'aspect, sécurité, propreté de la prestation.
Question son, pas de remarques particulières de leur part. personne ne s'est plaint de la qualité sonore, côté retours.
Côté façade, pas de plaintes non plus côté public.
Aucun souci avec l'aspect technique du numérique, vu que ce jour là, il n'y avait qu'une seule console numérique.
Pour ma part, lorsque c'est moi qui joue, j'utilise beaucoup le numérique pour l'aspect loops, bruitages, de la musique que je fais.
Pour les guitares, je mets le maximum d'éléments à tubes dans l'élaboration de mon son, mais les effets sont digitaux.
Question retours, les systèmes sont suffisamment souples pour obtenir le son qu'on veut. Analogique ou numérique, pour moi, pas de différence dans cette situation.
Côté problèmes liés au numérique, j'ai eu, une fois, un souci avec la jonction entre un carte son d'un système d'enregistrement portable et un préampli octuple qui lui était relié en optique (ADAT) pour augmenter le nombre d'entrées enregistrables.
C'était le choix de l'horloge système qui posait problème.
Le point le plus sensible avec les systèmes numériques, je pense que c'est justement l'horloge. Il faut vraiment bien savoir ce qu'on fait, qui est maître, qui est esclave, Word Clock ou pas, ADAT Sync ou non, et ainsi de suite.
Sinon, c'est la chasse aux craquements dans l'audio, aux bruits parasites etc...
Evidemment, il reste la situation de panne, mais l'analogique tombe aussi en rideau wink.gif
A part çà, j'ai toujours eu la chance d'avoir à disposition du matériel de qualité. Evidemment, avec des systèmes baroques... Mais en général, on trouve toujours un peu les mêmes produits dans ce genre d'évènements.
Les gens se repassent les infos sur le matériel à louer ou à acheter, d'où une sorte de standard qui s'établit à l'usage pourrait-on dire.
De toutes façons, on trouve de plus en plus de systèmes numériques pour le live. Il y a certainement de bonnes raisons.
A qualité sonore équivalente, rien que le fait d'avoir les effets intégrés dans la console, çà fait déjà du poids en moins. Idem pour les traitement dynamiques.
Moins de choses à transporter implique un camion plus petit, donc moins cher à louer, éventuellement pour une petite production, pas besoin d'un poids lourd, etc...
Et aussi, moins mal au dos, donc en meilleure forme pour officier wink.gif
Enfin, bon, à qualité sonore équivalente, je précise bien, je crois que le numérique est assez compétitif, en tous cas pour le live.
En studio, c'est le résultat sonore qui compte et là, le choix est artistique.
L'analogique a largement son mot à dire quand au rendu. Par contre question recall, c'est pas toujours çà du tout.
Tout dépend s'il s'agit d'un studio privé où on fait un production à la fois, ou bien d'un studio commercial où les production s'entrecroisent avec des ingés son différent et donc des réglages différents...
Bon, enfin, voilà, j'espère que vous voyez l'idée générale de mon propos.
Cordialement,
Dewpill
--------------------
DEWPILL
www.max-doppler.com
www.myspace.com.mdplr
"NO FATE BUT WHAT WE MAKE"
Thomas @ St. Joseph Studio

Thomas Ramone

La vision côté "artiste" est quelque chose que je souhaite développer aussi dans mon mémoire. Si certains se sentent de laisser, ne serait-ce qu'un sentiment à ce sujet, qu'ils n'hésitent pas...
Thomas @ St. Joseph Studio

bara

Je suis un technicien fan de l'analogique. Je vais essayer d'expliquer pourquoi en plusieurs points assez simples (simplistes ?):
D'abord, j'ai commencé très jeune, il y a plus de 10 ans, et à cette époque là le numérique rendait encore les techniciens méfiants. C'est un peu comme "Mac/PC": c'est une histoire de culture.
J'ai eu la chance d'accompagner assez tôt de gros artistes pour le live, et donc j'ai de suite demandé sur mes fiches techniques (et obtenu) de grosses analogiques: DDA, Midas et Ramsa, entre autres. Ca marque. Les points sur lesquels l'analogique est supréieur sont les suivants:
- La qualité et le "headroom" des préamps de la plupart des consoles numériques de live sont déplorables face à du vrai analogique.
- Impossibilité de mixer à deux sur une numérique. Car mixer à deux ingés n'est pas une hérésie, du moment qu'on connait bien l'autre.
- Les effets et inserts présents dans une numérique ont le défaut d'être tous semblables. J'aime typer une voix en utilisant tel ou tel compresseur analo, ou tel ou tel effet (Yamaha sur les drums, TC sur le reste, etc). C'est cette variété de couleur qui fait "chanter" un mix. C'est pourquoi je me déplace toujours avec mes périphs hardware.
- L'ergonomie de certaines consoles numériques est un cauchemar: je ne comprend pas qu'on puisse encore mettre de la DM2000 en retours. C'est le genre de consoles qui pousse les loueurs à dire "bon, on met pas d'EQ graphiques, ya tout ce qu'il faut dans la console". Sauf que les graphiques de la DM2000, pour les atteindre vite c'est pas gagné.
- Noter et recaller une grosse analo ne me dérange pas. Celà a son charme, c'est pour moi une sorte de petit rituel quasi superstitieux qui permet aussi de remarquer des petites choses genre: "tiens, aujourd'hui je n'ai pas eu besoin de couper le bas médium sur le kick, qu'est-ce qui a changé depuis hier ?", ou encore "houlala, j'ai un vilain hi-shelf à 12kHz sur la voix lead, donc si ça accroche tout à l'heure je saurai d'où ça vient".
Après, je reconnais que pour gérer 6 groupes dans un festival, il vaut mieux une numérique. Ou... 2 analos ?

Quoiqu'il en soit, aujourd'hui sur mes fiches techniques, je demande:
- si je fais la façade, du gros analo ou du numérique ergonomique: Sony DMX-R100, la meilleure numérique à mon gout, ou chez Yam de la PM5D, au pire de la M7CL, pas de DM2000 ou autres LS9.
- si je fais du retours, analogique obligatoire (si ya du Ramsa, c'est la joie).

El Castor (was DDNetweaver)

perso ces derniers temps j'ai travailler uniquement sur des spectacles préparées. et à ce niveau la, le numérique c'est


la dernière fois j'avais une trentaine de scène mémorisé, et ce joue 4 soirs de suites (sans compter les filages en repet). Je n'ai même pas réfléchi une seconde à prendre de l'analogique.
mais la ou il manque un gros morceau, c'est dans les interfaces. J'ai la chance de pouvoir dire que je connais les interfaces des consoles Yam par coeur, je ne sais pas comment je ferais autrement. La réactivité est primordiale, et la connaissance de la capacité de la console encore plus.
Concernant les retours, on en revient au même point, connaitre l'interface. Autant moi je m'en fou que ce soit du numérique ou de l'analo, autant des confrères serait incapable de bosser sur des yamaha. Ce serait un désastre de réactivité de et réglages.
Après, il y a le cote budget. Des que l'on fait des trucs un peu gros (48 entrées sur 12 lignes de retours y'a pas longtemps), bon bah, louer une M7CL ou une grosse analo et 6x 31bandes, y'a pas photo sur le prix, en plus, dans la M7CL, on a les 48 compresseurs en bonus.
Dans le même style, entre une PM5D ou une midas et un rack d'effet, y'a pas photo sur le prix de location (meme si j'admet que niveau qualite c'est pas la meme chose).
Enfin, l'ultime utilité des numériques arrive avec le Full Audio Numérique.
Cabler des consoles avec un seul cable reseau n'est plus un mythe, vive le numérique.
Voila pour mon utilise perso, c'est a dire principalement sur du spectacle construit, avec pas forcement bcp de budget, et des musiciens chanteurs non professionnels.
Après pour du concert, c'est toujours un bonheur inoui que de bosser sur la DDA d'un ami: quel son !!!
d'ailleurs j'y pense, je connais de plus en plus de gens en spectacle qui se monte un rack de preampli, en octopre ou XL42 avant d'entrée dans les console numérique, c'est peut être le futur...

bara

Citation : je connais de plus en plus de gens en spectacle qui se monte un rack de preampli, en octopre ou XL42 avant d'entrée dans les console numérique
Effectivement, mais c'est symptomatique d'un manque quand même. J'ai pas mal tourné, en France et à l'étranger, et sur des spectacles d'artistes d'envergure nationale je n'ai jamais vu une seule régie uniquement constituée d'une de ces consoles numériques pourtant censées remplacer toute une régie. Jamais. Ya toujours un EQ, un préamp ou un effet externe qui traine.
Après, ça c'est surement aussi du tic de technicien. Mais tous les techniciens auraient-ils les mêmes tics (genre se servir le moins possible des reverbs intégrées) ?
Sinon, même si tu connais par coeur (et je te crois), il y a des trucs impossibles avec une numérique: avoir la main en même temps sur deux fréquences d'EQ de deux tranches différentes, par exemple (pour faire un effet ponctuel de wha bizarre sur la stéréo d'un clavier). Alors, c'est sur que ça sert pas à tout le monde, ça: je suis plutôt considéré comme un "N+1ème musicien" que comme un ingé par la plupart des groupes avec qui je fais de la façade.
Ya aussi le problème de la légère latence sur certaines petites numériques: c'est pas fait pour être tourné et retourné...
Par contre, je suis fan du numérique pour faire du prémix, ou de l'auto-monitoring sur scène: une 01v96 sur scène ramasse tous les synthés et autres sampleurs, ainsi qu'une paire de lignes provenant de la régie retours, renvoie 4 voies vers moi et 2 vers un ampli casque, le tout piloté en midi pour le recall simultané des patches machines et des scènes correspondantes de la console (volumes + certains effets pour lesquels on peut accepter la qualité 01v96). Ca, ca fait vraiment gagner du temps sur les gros shows.

El Castor (was DDNetweaver)

Citation : avoir la main en même temps sur deux fréquences d'EQ de deux tranches différentes
Totalement d'accord avec toi, c'est bien pour ça que j'ai préciser que je bossais sur des spectacle principalement, car en cas de besoin precis, on peut toujours se programmer une remote avec les parametres a gérer simultanement a un moment.
si seulement je pouvais avec 4 mains sur les concerts, ca serait top, j'adore envoyé des effets en temps réel, t'as bien raison d'être le Neme musicien.

Thomas Ramone

une nouvelle question m'est venue à l'esprit :
selon vous, est-ce que le choix de l'équipement numérique est venu suite à la demande (pour satisfaire certains aspects et rendus du spectacle) ? Ou est-ce l'inverse ? C'est à dire, est-ce l'arrivée des équipements numériques qui a incité les metteurs en scène et autres directeurs artistiques à faire de nouvelles propositions en fonction des disponibilités techniques ?
Thomas @ St. Joseph Studio

El Castor (was DDNetweaver)

Il faut voir le matériel comme un outils du spectacle.
Une comparaison :
"On n'a pas attendu les grus pour construire les pyramides"
Les consoles numériques facilite (ou non) le travail des techniciens.
avant, on en chait beaucoup, on était 3 derrières les consoles, mais on faisait le boulot kan même
- < Liste des sujets
- Charte