réactions au dossier Sondage : les Af-ien·ne·s et le spectacle vivant
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Je ne pense pas que cela soit lié a la reprise plutot qu’a la compo…on a autant de groupes de compos qui ne bossent pas mieux que des groupes de reprises;
J’ai une expérience inverse pour ma part, j’ai passé 10 ans a jouer pour un compositeur, a l’encourager pour tout, a le défendre pour tout, a lui dire de se remettre en cause un peu, et finalement je n’ai été qu’a son service et qu’au service de sa musique…
Il était totalement autocentré sur son projet et nous n’etions pas un groupe mais son groupe.
Quand après 10 ans de bons et loyaux services j’ai décidé de me détacher de lui et de sa musique, au lieu de me remercier il m’a chié dessus en me disant que je jouais comme une merde alors que je l’ai aidé pour tout, quand il etait tout seul, quand il n’avait plus de fric bref…..
Aujourd’hui (et c'est ce que je faisais en parallèle déjà en jouant avec lui et qu’il ne supportait pas) quand il fait 1 concert j’en fait 50 et je joue avec des mecs qui ont 20/30/40 ans de metier en pro et qui ont tout connu, je m’enrichis avec eux et joue a un bon niveau.
On fait de l’evenementiel sur un concept de reprises et on amuse les gens…on fait le show.
Il n’y a pas d’ego car on est pas au service de la musique d’une tête leader du groupe mais au service de notre projet commun.
Alors on s’éclate et on vit plein d’aventures.
Ce ne sont pas des reprises que tout le monde fait et dont tout e monde a marre non plus, c’est d’ailleurs a ca que tu reconnais plein de groupes:
Ils reprennent tous les memes morceaux.
Moi en tout cas j’adore l’evenementiel, et la partie compo je la reserve a mes projets persos multimédia ou a des collaborations choisies avec des artistes.
Mais pour le live c’est l’eclate sur un concept de reprises et pas de compos, et je fais des grosses ou petites scenes, festivals, evenementiel privés..etc
Maintenant pour trouver des dates il faut assumer aussi partir au dernier moment sur la route pour un plan a 400 bornes avec le matos, et que tout le monde soit OK et a l’heure.
C’est ca aussi qui fait tourner et donc les dates:
Etre autonome, avoir une structure sono/lumiere, etre sérieux sur tout les plans et sympa (ne pas se la raconter quoi).
Quand j’etais avec mon fameux compositeur, né dans le val de marne il parlait tout le temps en Anglais au public meme quand on faisait un concert dans le Berry….
Ca m’agacait car il créait une distance artificielle et pompeuse avec le public.
Il discutait beaucoup de l’importance de la chemise aussi.
Je lui ai expliqué en cessant de jouer avec lui que lorsque la chemise que tu portes devient plus importante que la musique que tu joues il faut se poser des questions…
Ses compos etaient de moins en moins intéressantes musicalement et il n’acceptait jamais de remettre tout ca en cause parce qu’il etait tellement centré sur son Zboub qu’il avait l’impression que des qu’il sortait un plan de guitare moisi il revolutionnait la musique contemporaine…
Bref, je caricature a peine, mais voila une part d’anecdotes qui sent un peu le vecu, et pourquoi je ne me mettrai plus jamais au service d’un compositeur.
- 1
- 2
totounet
6344
Je poste, donc je suis
Membre depuis 14 ans
Citation :
Autant dire que je m’emmerde! Toujours les mêmes reprises rock pop, funk. Certains musiciens ne bossent pas assez leur instrument et se contentent de bosser durant la repet. Les bars ne sont pas exigeants tant que tu ramènes des potes et que tu fais du bruit. Je regrette donc la période des compos, des vrais spectacles vivants loin des reprises où je ne prends aucun plaisir.
Je ne pense pas que cela soit lié a la reprise plutot qu’a la compo…on a autant de groupes de compos qui ne bossent pas mieux que des groupes de reprises;
J’ai une expérience inverse pour ma part, j’ai passé 10 ans a jouer pour un compositeur, a l’encourager pour tout, a le défendre pour tout, a lui dire de se remettre en cause un peu, et finalement je n’ai été qu’a son service et qu’au service de sa musique…
Il était totalement autocentré sur son projet et nous n’etions pas un groupe mais son groupe.
Quand après 10 ans de bons et loyaux services j’ai décidé de me détacher de lui et de sa musique, au lieu de me remercier il m’a chié dessus en me disant que je jouais comme une merde alors que je l’ai aidé pour tout, quand il etait tout seul, quand il n’avait plus de fric bref…..
Aujourd’hui (et c'est ce que je faisais en parallèle déjà en jouant avec lui et qu’il ne supportait pas) quand il fait 1 concert j’en fait 50 et je joue avec des mecs qui ont 20/30/40 ans de metier en pro et qui ont tout connu, je m’enrichis avec eux et joue a un bon niveau.
On fait de l’evenementiel sur un concept de reprises et on amuse les gens…on fait le show.
Il n’y a pas d’ego car on est pas au service de la musique d’une tête leader du groupe mais au service de notre projet commun.
Alors on s’éclate et on vit plein d’aventures.
Ce ne sont pas des reprises que tout le monde fait et dont tout e monde a marre non plus, c’est d’ailleurs a ca que tu reconnais plein de groupes:
Ils reprennent tous les memes morceaux.
Moi en tout cas j’adore l’evenementiel, et la partie compo je la reserve a mes projets persos multimédia ou a des collaborations choisies avec des artistes.
Mais pour le live c’est l’eclate sur un concept de reprises et pas de compos, et je fais des grosses ou petites scenes, festivals, evenementiel privés..etc
Maintenant pour trouver des dates il faut assumer aussi partir au dernier moment sur la route pour un plan a 400 bornes avec le matos, et que tout le monde soit OK et a l’heure.
C’est ca aussi qui fait tourner et donc les dates:
Etre autonome, avoir une structure sono/lumiere, etre sérieux sur tout les plans et sympa (ne pas se la raconter quoi).
Quand j’etais avec mon fameux compositeur, né dans le val de marne il parlait tout le temps en Anglais au public meme quand on faisait un concert dans le Berry….
Ca m’agacait car il créait une distance artificielle et pompeuse avec le public.
Il discutait beaucoup de l’importance de la chemise aussi.
Je lui ai expliqué en cessant de jouer avec lui que lorsque la chemise que tu portes devient plus importante que la musique que tu joues il faut se poser des questions…
Ses compos etaient de moins en moins intéressantes musicalement et il n’acceptait jamais de remettre tout ca en cause parce qu’il etait tellement centré sur son Zboub qu’il avait l’impression que des qu’il sortait un plan de guitare moisi il revolutionnait la musique contemporaine…
Bref, je caricature a peine, mais voila une part d’anecdotes qui sent un peu le vecu, et pourquoi je ne me mettrai plus jamais au service d’un compositeur.
Comiso
514
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 9 ans
totounet
6344
Je poste, donc je suis
Membre depuis 14 ans
Non mais c’est bien aussi ces echanges et experiences de chacun ca sent le vecu.
bastho
1290
AFicionado·a
Membre depuis 22 ans
Maxxou32
5653
Je poste, donc je suis
Membre depuis 12 ans
C'est vraiment intéressant ce sujet et je retiens ce que Procman a dit plus haut en citant Jacques Chancel : "Plutôt que de faire écouter aux gens ce qu'ils aiment, on devrait leur proposer ce qu'ils pourraient aimer". Une magnifique citation à notre époque ubérisée. Nantho disait qu'il fallait persévérer et il a raison à 200%. les partages d'expériences qui suivent montrent que c'est l'école de la Bohême, Incha'Allah !
Mais c'est vrai que l'époque est très différente, que l'attention musicale a beaucoup changé, les habitudes d'écoutes aussi. J'étais à un festival encore hier soir sur Caen qui marche fort (Shaka Ponk était énorme, quelle claque !
) et je me disais justement ce matin qu'il manquait une scène "tremplin". Je pense que le public suivrait sans problème, on devrait faire ça et demander à chaque festival d'offrir cette opportunité.
Il manque aussi les grands médias qui ne savent plus faire que de la "star ac" (qui se rappelle que Renaud fut découvert lors de son passage, un midi, dans l'émission de Danielle Gilbert !).
Les galères, la course au cachet et au statut d'intermittent on a été nombreux à connaitre ça (et à le connaitre encore).
Moi j'ai eu la chance de connaitre les premières "raves" et la grande liberté dans la musique électro du milieu des années 90. J'ai pu tourner avec un pote sur cette vague qui était à la mode. Tu faisais du son, tu avais des machines et tu étais capable de jouer en live avec de bons trucs sur du pied de plomb, ben tu arrivais à jouer et à tourner dans une région, certains bars branchouilles faisaient appelle à toi avec d'autres sound system, c'était cool mais bien galère aussi. Une radio locale parlait de notre musique, des patrons de bars à qui je laissais un cd passaient nos titres. Puis est arrivé le moment où on a envoyé des démos à des labels en se disant qu'il n'y avait pas de raison que cela ne marche pas. Le seul qui avait répondu c'était Laurent Garnier (merci à lui). Pas facile dans la petite province techno, à l'époque si t'étais pas à Paris, Rennes ou Lille.
Rétrospectivement, on avait un peu chargé la mule, 10 titres et deux seulement de diffusable (le reste c'était du concept allant de la Goa au trip hop en passant par l'ambient et la tech d'inspiration manga).
Au bout de deux ans j'ai arrêté, mon pote a arrêté 1 an après (pourtant il connaissait un groupe de Strasbourg qui est devenu, très, très connu au même moment). Bref, on fait des choix à un moment de sa vie qu'il vaut mieux ne pas ressasser, faut assumer. tu as beau avoir de bons retours, des gens qui aiment ta musique, à un moment faut que ça décolle, faut le sentir. Il faut surtout être patient (pas ma qualité).
Au final à 52 balais, je peux dire que la musique est toujours là, la passion aussi et je continue à faire la musique que j'aime, à me faire plaisir et enfin à transmettre aussi à certains jeunes qui ont du potentiel.
Le spectacle vivant reste la meilleure école mais aujourd'hui les pisses-froids ont foutu en l'air les derniers espaces de liberté de l'esprit punk. Aujourd'hui, j'irais bien encore sur une ZAD avec quelques machines histoire d'offrir du gros son contre la bouffe et les bières à quelques centaines de ces zadistes qui au moins se battent pour quelque chose.
Avec mon expérience et de mon point de vue, il y a aussi du spectacle vivant, chaleureux et riche en rencontres dans ces nouveaux espaces de liberté où il y a une énergie folle, propice à la création et à la composition. C'était d'ailleurs l'esprit des premières raves "techno".
Bon, j'arrête le mode vieux con punk à chien (j'adore les punks).
Mais c'est vrai que l'époque est très différente, que l'attention musicale a beaucoup changé, les habitudes d'écoutes aussi. J'étais à un festival encore hier soir sur Caen qui marche fort (Shaka Ponk était énorme, quelle claque !
) et je me disais justement ce matin qu'il manquait une scène "tremplin". Je pense que le public suivrait sans problème, on devrait faire ça et demander à chaque festival d'offrir cette opportunité.Il manque aussi les grands médias qui ne savent plus faire que de la "star ac" (qui se rappelle que Renaud fut découvert lors de son passage, un midi, dans l'émission de Danielle Gilbert !).
Les galères, la course au cachet et au statut d'intermittent on a été nombreux à connaitre ça (et à le connaitre encore).
Moi j'ai eu la chance de connaitre les premières "raves" et la grande liberté dans la musique électro du milieu des années 90. J'ai pu tourner avec un pote sur cette vague qui était à la mode. Tu faisais du son, tu avais des machines et tu étais capable de jouer en live avec de bons trucs sur du pied de plomb, ben tu arrivais à jouer et à tourner dans une région, certains bars branchouilles faisaient appelle à toi avec d'autres sound system, c'était cool mais bien galère aussi. Une radio locale parlait de notre musique, des patrons de bars à qui je laissais un cd passaient nos titres. Puis est arrivé le moment où on a envoyé des démos à des labels en se disant qu'il n'y avait pas de raison que cela ne marche pas. Le seul qui avait répondu c'était Laurent Garnier (merci à lui). Pas facile dans la petite province techno, à l'époque si t'étais pas à Paris, Rennes ou Lille.
Rétrospectivement, on avait un peu chargé la mule, 10 titres et deux seulement de diffusable (le reste c'était du concept allant de la Goa au trip hop en passant par l'ambient et la tech d'inspiration manga).
Au bout de deux ans j'ai arrêté, mon pote a arrêté 1 an après (pourtant il connaissait un groupe de Strasbourg qui est devenu, très, très connu au même moment). Bref, on fait des choix à un moment de sa vie qu'il vaut mieux ne pas ressasser, faut assumer. tu as beau avoir de bons retours, des gens qui aiment ta musique, à un moment faut que ça décolle, faut le sentir. Il faut surtout être patient (pas ma qualité).
Au final à 52 balais, je peux dire que la musique est toujours là, la passion aussi et je continue à faire la musique que j'aime, à me faire plaisir et enfin à transmettre aussi à certains jeunes qui ont du potentiel.
Le spectacle vivant reste la meilleure école mais aujourd'hui les pisses-froids ont foutu en l'air les derniers espaces de liberté de l'esprit punk. Aujourd'hui, j'irais bien encore sur une ZAD avec quelques machines histoire d'offrir du gros son contre la bouffe et les bières à quelques centaines de ces zadistes qui au moins se battent pour quelque chose.
Avec mon expérience et de mon point de vue, il y a aussi du spectacle vivant, chaleureux et riche en rencontres dans ces nouveaux espaces de liberté où il y a une énergie folle, propice à la création et à la composition. C'était d'ailleurs l'esprit des premières raves "techno".
Bon, j'arrête le mode vieux con punk à chien (j'adore les punks).
Old School et Electronica
[ Dernière édition du message le 11/07/2023 à 01:47:34 ]
Procman
1039
AFicionado·a
Membre depuis 22 ans
J'adhère Maxxou 
. Concernant les "tremplins", tu as vu ce qu'a fait l'émission de Naguy "Artist" ? Ce n'était que des auteurs compositeurs ou groupes de compos originales, un flop parce-que pas de public. C'est désespérant. Allez, courage, créer c'est dans les veines, dans les tripes, et même si personne n'écoute, je continuerai
. Concernant les "tremplins", tu as vu ce qu'a fait l'émission de Naguy "Artist" ? Ce n'était que des auteurs compositeurs ou groupes de compos originales, un flop parce-que pas de public. C'est désespérant. Allez, courage, créer c'est dans les veines, dans les tripes, et même si personne n'écoute, je continuerai Procman. A voir et ecouter ici: https://www.youtube.com/@PascalProcman
totounet
6344
Je poste, donc je suis
Membre depuis 14 ans
Comiso
514
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 9 ans
Will Zégal
77825
Will Zégal
Membre depuis 23 ans
totounet
6344
Je poste, donc je suis
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