Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
FR
EN

réactions au dossier [Bien débuter] Réverbe : largeur vs. profondeur

  • 24 réponses
  • 16 participants
  • 5 532 vues
  • 26 followers
Sujet de la discussion [Bien débuter] Réverbe : largeur vs. profondeur
Réverbe : largeur vs. profondeur
La fin de l'article précédent me pousse à ouvrir une petite parenthèse. Comme vous pourrez le constater, cette digression en deux parties traitera de quelques notions dont le champ d'application ne se limite pas au seul travail de l'espace mais bel et bien au mixage dans son ensemble.

Lire l'article
 


Ce thread a été créé automatiquement suite à la publication d'un article. N'hésitez pas à poster vos commentaires ici !
2
Je comprends parfaitement l'opposition largeur/profondeur dans le sens où une source lointaine (profonde) est moins forte que ses réverbérations, ce qui la rend difficile à localiser dans l'espace et donc la place "au milieu".

Mais l'ajout d'une reverb profonde à une source très "lateralisée" (large) ne lui donnerait-elle pas justement un côté *imposant* ? Massif ?

J'essaierai, mais d'ici là, peut être que d'autres l'ont déjà tenté ?

C'est la mode des Revival, 7 titres (ré) enregistrés avec mon ancien groupe d'il y a 15 ans Cosmic Trip Avengers

3
Citation Nantho :
Citation :
Comment traduire ce principe de façon concrète en situation de mixage ? Eh bien cela influe en premier lieu sur les réglages de panoramique. Plus un élément devra être large et/ou proche et plus vous devrez le placer vers les côtés. À l'inverse, plus une piste devra être éloignée et plus elle sera rapprochée du centre.


Si l'on se réfère à ces propos, il serait donc difficile de réussir à placer une voix lead parfaitement centrée dans le mix, si l'on souhaite lui donner le premier plan et un effet "in your face", avec l'aide d'un compresseur.
C'est pourtant ce qu'on retrouve dans les deux tiers de la production rock des 40 dernières années en matière de mixage, non ? :???:
4
Citation :
C'est pourtant ce qu'on retrouve dans les deux tiers de la production rock des 40 dernières années en matière de mixage, non ?


Oui, mais c'est pas pour autant que la voix est seche et en plein devant. Dans les productions mainstream ou rock, je ne dirait pas que la voix est "devant", elle est "au dessus". C'est là d'ailleurs tout l'art du mixage de voix, savoir placer le chanteur au dessus du mix en lui donnant une belle ampleur, une belle magie tout en le laissant être premier raccord à l'oreille de l'auditeur.

Une voix sèche et devant le mix est assez désagréable à l'écoute (de mon point de vue), c'est beaucoup plus "ear candy" quand celle-ci prend un tout petit peu de recul et de hauteur.
5
Ca a déjà été dit par-ci par-là mais ce qui est loin est également plus sourd que ce qui est près, question de longueurs d'ondes. En s'éloignant, un source perd ses hautes fréquences avant ses basses fréquence. Il n'y a qu'à se remémorer de l'instant où l'on se rapproche d'une grande scène, un festival par exemple, pour visualiser le phénomène. L'Eq peut donc aider à éloigner une source dans le mix.

 

 

 

6
Citation de TC :
Citation Nantho :
Citation :
Comment traduire ce principe de façon concrète en situation de mixage ? Eh bien cela influe en premier lieu sur les réglages de panoramique. Plus un élément devra être large et/ou proche et plus vous devrez le placer vers les côtés. À l'inverse, plus une piste devra être éloignée et plus elle sera rapprochée du centre.


Si l'on se réfère à ces propos, il serait donc difficile de réussir à placer une voix lead parfaitement centrée dans le mix, si l'on souhaite lui donner le premier plan et un effet "in your face", avec l'aide d'un compresseur.
C'est pourtant ce qu'on retrouve dans les deux tiers de la production rock des 40 dernières années en matière de mixage, non ? :???:

+1
Idem pour les sons éloignés. Le nombre de prods ou on entend le petit son lointain à gauche ou à droite...

...non, rien....

7
Yellow les amis !

Faut pas me faire dire ce que je n'ai pas dit ! Il est possible d'avoir un objet sonore proche et centré, ou un autre éloigné et latéralisé. Mais le plus proche possible sera toujours latéralisé, et le plus éloigné sera toujours central. Imaginez par exemple quelqu'un qui vous parle en face, et quelqu'un qui murmure à votre oreille, lequel est le plus proche ? Au niveau sonore, on ne peut tout simplement pas faire plus proche que directement dans une seule oreille ;)
8
Bonjour,
Je ne suis pas sur de comprendre la metaphore Largeur/profondeur vis a vis d'un son.... Je vois ce qu'est un son plus ou moins proche, je vois ce qu'est un son plus ou moins centré pour le reste.... Y aurait-il une bonne ame pour preciser "concretement" le sens de ces termes de largeur/profondeur.
9
Lorsque je parle de profondeur, j'entends par là la sensation d'éloignement. Pour la largeur, il y a deux choses, d'une part la latéralisation, c'est à dire plus à droite ou à gauche, d'autre part la largeur au sens propre du terme, c'est à dire "l'espace" entre la perception gauche et la perception droite d'un même son... Je sais, ce n'est pas très clair, c'est difficile à exprimer avec des mots... Un bon exemple de son extrêmement large, c'est le fameux effet de la bande-annonce du THX au cinéma. J'espère que ça t'aidera ;)
10
Citation de ReNo :

Une voix sèche et devant le mix est assez désagréable à l'écoute (de mon point de vue), c'est beaucoup plus "ear candy" quand celle-ci prend un tout petit peu de recul et de hauteur.


Tout dépend du morceau, de l'arrangement, de l'interprétation et de l'effet souhaité sur l'auditeur.
Si on parle d'un morceau folk acoustique ou on cherche une impression "d'intimité" un peu comme si le chanteur était juste à côté de nous lors d'une soirée au coin du feu, une voix sèche et bien devant passera sûrement mieux qu'un déluge de réverbs et délais (je caricature bien sûr).
De même, si on parle de rock symphonique avec toute la batterie de cuisine, guitares saturées, cordes et compagnie en cherchant un effet "bigger than life", peut-être qu'il vaut mieux créer une sensation d'espace autour de lui. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas amplifier l'effet en ayant la voix plutôt "dry" sur les couplets pour la laisser "exploser" sur les refrains.
La profondeur, ou plutôt l'impression de profondeur dans un mix est avant tout une histoire de contraste. Un mix ne peut donner l'impression de profondeur que si il y a des éléments au premier plan contrastant avec au moins un élément à l'arrière plan. Cette impression de profondeur est amplifiée en la faisant vivre d'une section à l'autre du morceau en question, un peu comme au cinéma quand on varie entre plans serrés et plans larges. Sans le plan serré, le plan large paraîtrait moins large. L'inverse fonctionne aussi.

Peace
Glob

L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....

Bla bla bla

11
Exactement ! Mais là, on déborde un poil sur le sujet du prochain article ;)
12
Citation de ReNo :


Oui, mais c'est pas pour autant que la voix est seche et en plein devant. Dans les productions mainstream ou rock, je ne dirait pas que la voix est "devant", elle est "au dessus". C'est là d'ailleurs tout l'art du mixage de voix, savoir placer le chanteur au dessus du mix en lui donnant une belle ampleur, une belle magie tout en le laissant être premier raccord à l'oreille de l'auditeur.

Une voix sèche et devant le mix est assez désagréable à l'écoute (de mon point de vue), c'est beaucoup plus "ear candy" quand celle-ci prend un tout petit peu de recul et de hauteur.


tout est là... Mais qu'est-ce que c'est dur !!:furieux:
Je continue de lire avec plaisir cette série sur le mixage, mais j'avoue recommencer tout depuis le début..à la prise !
Traitement acoustique et Cie, car pour faire ce que dit Reno Mellow, il faut une bonne prise.
Merci à tout le monde.:bravo:

que le rock soit avec toi jeune skywalker

13
Un peu de théorie est bonne aussi. :bravo:

[ Dernière édition du message le 16/03/2016 à 14:15:24 ]

14
Citation de ReNo :
elle est "au dessus". C'est là d'ailleurs tout l'art du mixage de voix, savoir
placer le chanteur au dessus du mix en lui donnant une belle ampleur,


Qu'est ce que tu entends par "au-dessus du mix" ?

[ Dernière édition du message le 16/03/2016 à 15:10:00 ]

15
Je kiff les articles j'adore passer du temps sur des mix, mais une question me taquine les copains: combien de temps passez vous sur un mix? Sur un ep, sur un album. Je sais que l'on ne pas vendre le truc à l'heure mais plutôt au forfait titre/album etc . En gros vous vous fixez quelle limite
16
Perso, si ça peut aider à te donner une idée, on va dire que ça dépend ^^

En fait, s'il s'agit de mixage pur, c'est à dire pas d'édition, pas de comping, etc. un titre me prend grosso-modo 3h avec en sus une ré-écoute et d'éventuels ajustements (1h max) dans les jours qui suivent. Mais en fait, ça dépend tellement du titre, de l'orchestration, de la liberté que j'ai sur l'arrangement ou non, de ma forme, de mon envie, du budget aussi... que c'est difficile de te donner des chiffres précis.
17
Citation de wse85 :
Je kiff les articles j'adore passer du temps sur des mix, mais une question me taquine les copains: combien de temps passez vous sur un mix? Sur un ep, sur un album. Je sais que l'on ne pas vendre le truc à l'heure mais plutôt au forfait titre/album etc . En gros vous vous fixez quelle limite


En fait la bonne réponse c'est : le temps qu'il faut. Chacun a un rythme différent et va donc travailler plus ou moins vite. Le tout est qu'une fois qu'on estime le mix terminé il fasse tout ce qu'il est sensé faire. Certains ont besoin de s'imprégner du morceau pour pouvoir en tirer tout le potentiel alors que d'autres préfèrent travailler sous pression, chacun son truc. À toi de trouver ce qui fonctionne pour toi et de faire en sorte que ça colle avec tes contraintes.
En ce qui me concerne, je serai bien incapable de mettre un chiffre sur la durée car cela dépend essentiellement de la qualité de la production en question (à la fois la composition, l'arrangement, l'interprétation et de l'enregistrement), de la complexité de la structure et de la longueur du morceau en question.
De manière générale j'en fait entre 1 et 3 par jour donc je dirais entre 4 et 12h pour un titre d'une durée "classique" (entre 3 et 5mn). Le plus souvent ça tourne autour de 5 ou 6h. Évidemment c'est dans les cas où le client n'attend pas de moi que je m'engage dans de l'édition "corrective" ou de la correction de pitch intensive. Dans ces cas là, ça peut prendre beaucoup plus de temps...

Peace
Glob

L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....

Bla bla bla

18
pour la reponse par rapport au temps, perso en amateur, c'est environ 2 demi-journées sur un titre ... avec des pauses, histoires de faire respirer les oreilles !:-D

Citation :
plus une piste devra être éloignée et plus elle sera rapprochée du centre.

cette phrase aussi m'a interloqué. Au vue de la reponse de nantho, je me dis que peut etre cette affirmation n'est pas "bijective", c'est a dire fonctionnerait dans le sens "eloignée DONC au centre", mais par forcément l'inverse ??:noidea:

x
Hors sujet :
mention spécial à globule, pour sa zenitude et gentillesse :bravo2:, quand dans certain thread , il explique calmement en donnant des conseils avisés à ceux même qui le denigre et sont à la limite de la politesse !

[ Dernière édition du message le 16/03/2016 à 23:43:05 ]

19
Bien vu ! Effectivement, pas de réelle bijectivité : centre ne veut pas forcément dire loin et droite ou gauche n'implique pas la proximité. Il faut prendre tout cela de façon relative et absolue à la fois (!?)
20
N'étant qu'un minuscule bricoleur dans le domaine du mixage, je me garde bien d'intervenir sur les questions purement techniques. Mais je trouve ici l'occasion de passer dire un mot pour féliciter Nantho !
Oui, j'ai particulièrement apprécié son analogie, très éclairante, entre la "spatialisation" sonore et les procédés de la "perspective" graphique (ou picturale).
C'est toujours efficacement pédagogique - de "sortir du cadre", et d'opérer des "transferts de compétence"...
Voilà.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

21
Une histoire - hors cadre - à propos de la question "ça vous prend combien de temps ?" :
Un jour le peintre Corot exécute un 'paysage', en présence d'un de ses amis venu lui rendre visite. Ça lui prend en tout à peu près deux heures. (Ce que l'on appelle une 'pochade').
Le visiteur trouve ça à son goût et veut acheter le tableau séance tenante.
Corot donne son prix.
Cher ! Ou, plus exactement : coûteux...
L'amateur fait remarquer au peintre que le prix lui paraît un peu excessif, au regard du temps passé... à peine une après-midi...
Corot lui répond :
"Mais, cher ami, il y a cinquante ans que j'y travaille !"

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 19/03/2016 à 19:30:51 ]

22
Il est possible que, dans ces échanges sur le mixage en général (et sur la spatialisation en particulier), des confusions s’installent parce que c’est sans bien s’en rendre compte, et donc sans crier gare, que l’on y passe de ‘subjectif’ à ‘objectif’ – et vice versa…

Je m’explique – si ça intéresse quelqu’un.

Restons-en au cas de la « spatialisation », comprise comme perception de la localisation de l’origine d’un son enregistré.
Ce qui doit importer, c’est que nous ne considérons qu’une perception de ce son, rien d’autre, et non pas la réalité physique de son origine. Et que cette localisation doit être et en « largeur » et en « profondeur », pour reprendre les termes, tout à fait appropriés, choisis par Nantho. C’est-à-dire qu’elle doit se rapporter à la localisation telle que nous l’opérons dans l’espace à trois dimensions de la réalité, physique, de notre vie.
Cela, c’est l’aspect ‘subjectif’ du truc.

Mais, avec les artifices du mixage, de quoi disposons-nous pour créer cette perception chez l’auditeur ? Nous ne disposons que de nos bécanes, telles qu’elles sont.
Et ça, c’est l’aspect ‘objectif’ du truc.

Pour un peintre, ou un dessinateur, les procédés de la perspective rationnelle (ligne d’horizon, point de fuite et point de distance, etc.) ne consistent, ‘objectivement’, qu’en repères tracés sur une surface plane (à deux dimensions), mais qui peuvent contribuer efficacement à créer, chez le spectateur, les effets de la perception, ‘subjective’, d’un espace « sphérique », à trois dimensions.
Mais, bien sûr, aucun peintre ne confond ces deux aspects (‘objectif’ et ‘subjectif’) de son travail. On se doute que, pour poser une touche censée accentuer la perception d’une profondeur, un peintre ne passe jamais derrière la toile…

Par contre, ici, j’ai parfois l’impression que l’on demande à la technique (objectivement déterminée) plus qu’elle ne peut donner par elle-même - en particulier quand il s’agit d’agir sur la perception (subjective) de la « spatialisation »
Je ne vais l’apprendre à personne ici : vous aurez beau avoir empilé à loisir tous les traitements possibles, au bout de la chaîne, vous ne disposerez toujours que de signaux résultant d’une action combinée sur un nombre très limité de paramètres (trois, pour faire court : dynamique, fréquence, durée). Et aucun de ces paramètres n’est, par lui-même, de l’ordre des choses « spatialement » déterminables. Ils ne sont, chacun, qu’acoustique.
Tout ce qui peut l’être, spatialement déterminable, ce sont les deux canaux (deux, et pas un de plus : gauche et droite) par lesquels nous parviennent deux signaux (acoustiquement) différenciés. Et nous le savons : l’espace dont nous rêvons ici, il ne comprend pas seulement deux directions ! Il est tissé de toutes les orientations spatiales possibles.

Tout ça pour dire qu’il ne faut pas trop compter sur la machine acoustique pour bien élaborer la perception d’un espace déterminé musicalement.
En conséquence, ce ne sont pas avant tout des signaux acoustiques qu’il faut « penser » ici. Mais, ce sont des perceptions auditives, et comprises pour ce qu’elles nous informent sur notre situation dans l’espace, relativement à ce qui nous entoure… Bref, ce n’est pas de l’acoustique, mais de la psychologie !

;)

Mais peut-être n’ai-je fait qu’enfoncer des portes déjà ouvertes ?
Si tel est le cas, veuillez m’en excuser.  

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 21/03/2016 à 19:56:14 ]

23
n'est-ce pas ce que l'on appelle la psychoacoustique?
24
Oui bien sûr : on dit "psycho acoustique", qui est de la psychologie, et pas de l'acoustique.
L'objet de l'étude, ce sont les perceptions et représentations que l'on a, et que l'on se fait, des phénomènes audibles. Etc.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

25
Moi j'ai une petite question pour Nantho sur le sujet du placement dans l'espace :
Quid d'un espace extérieur ? On se préoccupe quasiment uniquement de reverb d'intérieur dans 99.9% des cas dans un mix d'une musique, mais si, à l'instar du son à l'image par exemple, on veut faire entendre une voix venant de la gauche qui crie à environ 500 de notre oreille gauche, c'est physiquement possible (le son sera clairement situé sur la gauche, et arrivera à l'oreille droite bien plus faible, par manque de réflexion murale et plafonnale, et filtré par le crane). Et pour peu que l'espace soit quelque peu vallonné, avec du relief, on pourra avoir un son réverbéré tout de même !

Existe-t-il des plugs de réverb pour arriver à un tel résultat ? Sinon, y a-t-il des possibilités pour y mettre en pratique avec les moyens du bord ?