Doepfer Dark Energy

Franchement, ce petit Dark Energy MkI ne paye pas de mine quand on le sort de la boîte. Il est compact, discret, pas clinquant du tout… mais une fois allumé, on se rend vite compte qu’il a une vraie âme. C’est un synthétiseur modulaire autonome, simple comme bonjour, mais diablement efficace.

Je ne vais pas vous vendre du rêve : il n’est pas “exceptionnel” dans le sens marketing du terme, pas de fonctions futuristes, pas d’écran, pas de presets, rien qui clignote dans tous les sens. Mais il est pratique, portable, costaud, et surtout il sonne bien. Et pour moi, c’est tout ce qui compte.

Le son : brut, chaud, vivant

Un seul oscillateur, oui. Mais un oscillateur qui fait le boulot mieux que la plupart des synthés “mono-budget” actuels.

Les formes d’onde (triangle, saw, carré) sont propres, pleines, et la modulation de la largeur d’impulsion donne un côté vivant super agréable. La FM avec l’ADSR ou le LFO1 peut donner des textures inattendues, et ça surprend pour un synthé aussi minimaliste.

Le filtre 24 dB équipé de la fameuse puce CEM339 est clairement la star du boîtier : rond, chaud, musical, et capable de monter en auto-oscillation quand on le pousse. Quand on cherche un son vintage, un pep’s analogique, ou des basses organiques… il répond présent.

La construction : du sérieux à l’allemande

C’est du Doepfer pur jus :
métal noir, flancs en bois, boutons solides, rien qui bouge. On sent que ça va durer 20 ans sans broncher. Les knobs ont ce petit côté “instrument sérieux”, et pas gadget électronique.

Le placement des contrôles est bien pensé, on ne se marche jamais sur les doigts.

Interface USB/MIDI : simple et efficace

Toute la partie sonore est 100 % analogique. L’interface ne sert qu’à transmettre le MIDI et fournir trois CV + un gate, ce qui permet de piloter le Dark Energy depuis un clavier ou un DAW sans prise de tête.

On sélectionne le canal MIDI avec un bouton Learn, et basta.

C’est tout ce qu’il faut, ni plus ni moins.

En pratique : on finit par l’aimer plus qu’on ne le croit

La force du Dark Energy MkI, c’est qu’il pousse à jouer à l’oreille, à toucher les boutons, à explorer. Pas de menus, pas de distractions. On tourne, on écoute, et souvent… on tombe sur quelque chose d’intéressant.

Il peut faire :

des basses analogiques très solides

des leads pointus façon années 80

des drones organiques

des plucks simples mais beaux

des textures un peu métalliques via la FM

Et honnêtement : il se tient très bien dans un mix.

Démonstration : un morceau entièrement fait au Dark Energy Pour donner une idée du potentiel, je partage cette vidéo :
👉 https://www.youtube.com/watch?v=fw_dTfV-SB0

Toute la musique a été faite uniquement avec le Doepfer Dark Energy, tous les sons proviennent de lui (percus et drums inclus!) — seules les réverbes et delays sont ajoutés en post-prod. Ça montre vraiment de quoi il est capable quand on le pousse un peu.

Conclusion : un petit synthé qui devient vite indispensable

Le Dark Energy MkI, c’est un synthé sans fioritures, mais avec du caractère. Il n’est pas là pour impressionner, il est là pour sonner, et il le fait très bien.

Si vous aimez les machines simples, directes, sans menus et avec un vrai grain analogique, ça vaut vraiment le coup de s’y intéresser. Je pensais m’en lasser rapidement… et finalement, c’est devenu l’un des plus inspirants de mon setup.

voici la fiche technique complète chez Doepfer : https://www.doepfer.de/Dark_Energy_e.htm

Ce petit synthé est vraiment polyvalent.Capable de produire des sons aussi bien classique de synthé que plus expérimentaux.il me rappel avidement le Korg MS-10 dans l’esprit mais avec un peut moins de personnalité.Je l'utilise essentiellement couplé au Dark-time qui lui est dédié pour de la musique électronique oldschool et c'est vraiment sympas.il me permet de réaliser la plupart des sons que j'obtiens avec mon A-100 (Doepfer aussi pour ceux qui ne sauraient pas).
il n'est plus produit aujourd'hui car il était équipé d'un filtre CEM dont les circuits sont devenu introuvable (collector ?).il peut compléter avantageusement un modulaire plus complexe si on a la chance d'en posséder un mais se suffit malgré tout à lui-même.
Une fonction d'arpégiateur intégrée est présente à l'intérieur, mais je ne l'ai jamais utilisée et ne sais d'ailleurs pas comment elle fonctionne mais comme je l'utilise avec un séquenceur elle ne m'est pas utile.Je possède l'option glide mais je ne l'ai toujours pas installé depuis 8 ans que j'ai ce synthé car je n'aime pas l'emplacement prévu par Doepfer pour l'installer.En plus je crois qu'il ne fonctionne qu'en MIDI, ce qui est vraiment dommage, je n'utilise que très peu le MIDI.
J'aurais apprécié la présence d'un générateur de bruit qui fait défaut sur ce synthé.Les synthés ne possédants pas cette forme d'onde sont extrêmement rares.Je pense que Doepfer a créé ce synthé pour amener les utilisateurs vers les modulaires A-100.
En tout cas j'aime beaucoup ce synthé plein d'énergie comme son nom l'indique et je ne le revendrais pas de sitôt.

Connectique midi et gate suffisante, une sortie jack n'aurait pas été du luxe

UTILISATION

Config claire avantage aux petits doigts

SONORITÉS

Le son sonne vrai, le grain n'est pas aussi bon qu'ailleurs mais on est loin du numérique
Parfois cheap en réglage extrême mais pourquoi aller si loin
Avec un autre module gate (seq, lfo, adsr...) externe il s'améliore

AVIS GLOBAL

L'utiliser comme seul analo mono doit être érintant, surtout pour les débutants, mais en troisième ligne il se débrouille bien

Un petit synthétiseur monophonique 100% analogique très simple : un oscillateur à forme d'onde fixe (éventuellement un sous oscillateur en triangle ou en dent de scie) avec réglage de PWM, un filtre passe-bas 24dB à résonance, un VCA, un ADSR, deux LFO.

Possibilités de patch interne : le LFO1 sur le pitch, le LFO2 sur le PWM et sur le Cutoff du filtre, l'ADSR sur le PWM, le Cutoff et le VCA.
Possibilités (bien que très limitées) de patch externe avec des control voltage (CV de -5V à +5V): sortie LFO1 en opposition de phase, sortie enveloppe, sortie gate, 4 sortie CV (pitch, pitch bend, vélocité et une dernière assignable qui sont liées à l'entrée MIDI), et quelques entrées CV : VCO pitch, VCO PWM, VCF cutoff, VCA amplitude et Gate.

Le range du VCO est assez grand, il "comprend" les signaux MIDI sur 4 octaves et on peut changer le domaine de fréquence en +1/0/-1 octave. Il y a un peu plus d'une octave entre la position centrale et les extremas du potard.

Pour le cutoff, on peut aller des profondeurs recluses des très basse fréquence (au point de ne plus avoir de signal du tout) jusqu'à bypass le filtre complètement.
La résonance va assez loin (auto-résonance et même un peu plus loin avec cet espèce d'effet "modulateur en anneau" un peu trash mais pas désagréable). Le filtre est pourvu d'un loudness (amplification des graves) mais il est assez inutile.

Les LFOs et l'ADSR ont trois plages de temps : court, moyen et long. Pour le long, il est possible de pousser l'ADSR jusqu'à un truc comme 1'30'' d'attaque/déclin/relâchement, pour les LFO on peut descendre aux alentours de quelques dixièmes de hertz, voire en-dessous. Pour le court, on peut avoir un LFO dans le domaine de l'audible (pratique pour des ring mods qui vont très haut) et pour l'ADSR on peut obtenir un son très percussif (les potards au minimum font un click, cependant).

Enfin niveau connectique : MIDI in (pas de thru), USB, les CV et l'alimentation (un peu atypique soit dit en passant : 12V alternatif...). Il y a aussi pas mal de connectique à l'intérieur du boîtier : un midi thru (sous forme d'un couple de broches, le câble est fournit avec l'appareil), divers jumpers pour changer les options ou pour faciliter l'assemblage de plusieurs unités, et un réceptacle pour un potentiomètre de glide (portamento) ma fois fort utile.


UTILISATION

Il est possible de trouver quelques sons intéressant en "bidouillant" un peu, mais il prend de l'ampleur lorsque l'on sait ce que l'on fait.

J'ai personnellement reçu le manuel en allemand... hum...

Le gros avantage de l'analogique c'est que tout est 100% live, et parfaitement continu (pas d'effet "palier" pour le filtre par exemple).
Le désavantage c'est qu'on ne peut pas enregistrer de presets. Il faut tout faire à la main, de l'édition jusqu'à la consignation sur papier (je l'ai fait au début, mais je ne pense pas que ce soit franchement utile).

Un petit désavantage de l'unité, c'est qu'il faut oublier les contrôles "fin". Par exemple le bouton qui contrôle la modulation en fréquence est très sensible (obtenir un léger vibrato est très difficile, on tombe rapidement dans la grosse modulation). C'est pareil pour utiliser les CV : le pitch bend vous fait descendre d'une dixième au lieux de un ou deux demi-tons...
La vélocité est quasi inutilisable telle quel...
MAIS tout ceci peut être corrigé avec des modules externes de chez Doepfer (atténuateurs par exemple).

SONORITÉS

Comme je l'ai dis plus haut, il s'adapte à tous les styles et à toutes les fonction (basse/lead/fx/pad). On peut aller du son moelleux jusqu'au son trash toujours en gardant la chaleur de l'analogique.
Avec quelques unités d'effet (un delay, une disto, par exemple), on peut pousser le truc trèèèèèèèès loin.
Et pour les amateurs de musique un peu free, même pas besoin de clavier. On pousse le module en mode auto et on trifouille les boutons en live pour obtenir des atmosphères très variées et intéressantes.

AVIS GLOBAL

Je l'utilise depuis un an, il ne me quitte jamais. J'ai essayé pas mal de synthés, analogiques ou pas, et pour sa taille, ce petit en a dans le ventre. Tout seul, il se débrouille pas mal mais avec un peu de compagnie (effets, modules supplémentaires, autres unités !) il devient une machine de guerre.

Ce que j'aime le plus c'est ce panel de sons aussi varié et cette aisance avec laquelle on passe d'un son à un autre.

Un petit inconvénient néanmoins, il est assez difficile à incorporer dans le mix (il faut chercher un peu pour réussir à le mettre en valeur, l'usage d'un compresseur est fortement recommandé).

Le rapport qualité prix est.... difficile à juger. Il n'existe pas vraiment d'autres synthés mono analogiques de cette taille.

Je regrette simplement de ne pas avoir acheté le mark II qui est pourvu d'un filtre multimode 12dB qui m'a l'air fort alléchant (il n'était pas sortit à l'époque). Je referai(s) ce choix les yeux bandés sans aucune hésitation.