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stiiiiiiive
« Simple, efficace et pêchu. »
Publié le 22/01/22 à 01:12
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Le Slim Phatty n'offre pas autant que certains concurrents, mais il a le mérite d'être bien pensé, d'être plein de charme et d'aller à l'essentiel.
Cet avis reprend en grande partie le contenu de mon avis sur le Little Phatty. Les principales différences entre les deux sont les suivantes :
- Bien évidemment, le form-factor, sur lequel je reviens en détail dans la suite.
- Le SlimPhatty a des boutons poussoirs et boutons de potards un peu plus petits que le Little Phatty, mais tout reste parfaitement ergonomique.
- Chez Moog, la modulation s'active en général via la roue de modulation. Comme le Slim n'en a pas, il est pourvu d'une astuce : en maintenant enfoncé le bouton "AMOUNT" de la section Modulation, ce dernier se met à clignoter, signalant que le potard associé joue alors le rôle de modwheel. La même manip permet de revenir au contrôle de l'AMOUNT. Pratique comme tout. Il y a aussi un moyen de jouer une note sans clavier de contrôle, me semble-t-il.
- Les couleurs des LEDs sont inversées par rapport au LP, stadire que ce qui est rouge sur le clavier est jaune ici, et vice-versa.
- Les LEDs sont plus éblouissantes sur le rack : pour un myope comme moi, c'est 'achement moins confortable, mais les myopes sont plus sujets à l'éblouissement.
- Le Slim est plus long à se stabiliser : mon LP mets 10-20 minutes max, les différents Slim que j'ai eus mettaient entre 20 et 50 minutes. MAIS attention : le cas le plus galère, c'est quand on les "poly-chaine", cas dans lequel ils doivent être parfaitement accordés les uns aux autres. Autrement, un petit accordeur et un contrôle de temps à autre suffit, même sur scène. J'explique plus bas comment je procède.
J'utilise le Phatty depuis 8 ans maintenant dans deux contextes en particulier :
- Dans un duo rock-électro, il est mon bassiste à la main gauche. J'aime bien le faire entrer dans un Tech 21 VT Bass pour lui donner un peu de grain en plus. Ca permet de mieux matcher avec la guitare de mon alter-ego.
- Dans deux autres groupes de rock, il me sert le plus souvent à jouer des leads ou à doubler des basses, mais aussi des pads (monophoniques, hein ?...) ou même à se prendre pour un petit orgue à transistors. Je l'associe là encore à une simu d'ampli (Tech 21 Blonde cette fois) pour jouer les pseudo-seconds guitaristes de temps en temps, ainsi qu'à un delay-reverb plutôt cracra.
Point de vue technique...
- 2 oscillateurs à forme d'onde continument variable (la forme peut donc être modulée), avec 4 réglages d'octave, glide, synchro, et detune de l'osc 2 à +/- une quinte de la note envoyée par le clavier (assortie du réglage d'octave, évidemment). Pas de noise, mais une astuce avec le noise source de modulation...
- Filtre Moog avec possibilité de passer en 1, 2 ou 3 pôles en plus du 4 pôles habituel. Une des enveloppes lui est dédiée et peut donc moduler sa fréquence de coupure positivement ou négativement. Overload pour le faire saturer joliment...
- Deux enveloppes ADSR à l'attaque plutôt rapide et dont le temps de relâchement surpasse de loin celui des enveloppes d'un Sub Phatty.
- Un bus de modulation simple, avec comme sources l'enveloppe du filtre, le signal audio en sortie de l'oscillateur 2 et un LFO (ondes carrée, triangle, dent de scie et rampe, noise, S&H) synchronisable via MIDI ou tap-tempo (appui long sur le bouton rate, bien pensé et pratique... même si on aurait préféré qu'il soit aussi intelligent que celui du MF104M, qui moyenne les temps entre les taps). Les destinations possibles sont le pitch, le pitch de l'osc 2 seulement (pour la synchro d'oscillateurs...), la fréquence du filtre et la forme d'onde. Deux destinations simultanées possibles, mais avec un seul dosage.
- Point de vue numérique : 99 patches, un arpéggiateur, le MIDI.
Le son...
Moog. Gras du bide, que parfois on aimerait plus sibyllin, mais non. C'est assez compact et rond. L'overload ajoute un côté rock'n'roll qui n'a rien pour me déplaire, et je pense que certains autres lui trouveront la couleur qu'ils cherchent pour des lignes de basses arpéggiées.
Un reproche, qui tient tant à l'ergonomie qu'au son : le volume global n'est pas mémorisé dans le patch. Du coup, pas toujours évident d'avoir des sons homogènes en volume car le volume se fait au niveau des oscillateurs. L'overload change carrément la donne, plus encore que la fréquence de coupure du filtre. Si on baisse le mix des oscillateurs, le filtre réagit un peu différemment... bref, pas le nec plus ultra... mais pas horrible non plus, on vit bien avec. Une pédale de volume dans l'entrée CV idoine me permet de me sortir des situations les plus inconfortables.
Par rapport à ses semblables...
Par rapport à un Sub Phatty / 37, le Slim sonne plus... organique, plus vivant. Il bave, il titube. Ses successeurs sont beaucoup plus droits, et finalement, c'est ce qui fait que je ne l'ai pas remplacé. L'autre raison : l'overload du LP/Slim est plus charmant que le Multidrive du Sub Phatty. Tiens, parlant d'accordage : oui, le LP/Slim est un peu plus capricieux, mais franchement, aucune crainte pour la scène ; je n'ai pas eu un seul accident grave, il suffit de l'allumer aussitôt que possible et de lui brancher un accordeur dans la sortie casque (un petit PitchJack à 4 euros, pour ma part : pas chromatique, mais mini-mini et pratique) .
Par rapport à un Voyager, il est plus brut de décoffrage et même sans lui adjoindre une FreqBox comme troisième oscillateur, il ne fait pas pâle figure face à son grand frère au niveau du son. Niveau caractéristiques, c'est un autre débat.
Par rapport à un Rogue ou à un MG-1, il sonne propret. Ces derniers ont dans le haut une brillance particulière aux vieux coucous de la marque...
La petite histoire et l'expérience...
Lorsque Moog Music a annoncé le Little Phatty en 2006, je ne m'intéressais pas encore aux analogiques, mais j'avais déjà un pied dans la synthèse. Le Voyager avait 5 ans déjà, je me souviens m'être dit : "4 potentiomètres ?! Sérieux les gars ? Naaaan." Un compliment au passage : le pot mapping permet un peu plus de liberté qu'il n'y parait : on peut contrôler le cutoff et la résonance sur deux boutons différents, par exemple ; voir le manuel ou le tuto que j'ai ajouté.
Cinq ans plus tard, au détour d'une balade à Pigalle, je trouve en magasin un LP avec un casque, prêt à être chatouillé. Et tout s'est passé là, dans mon expérience : l'instrument est ludique. C'est tout. On sait directement où mettre les doigts pour obtenir le son qu'on a en tête. Simple : un coup d'index sur un bouton, un coup de potard et hop. Quelques mois et une bonne occase plus tard, j'avais le mien.
Les boutons, revenons-y, sont de taille confortable, les potards bien espacés et super fluides ; bien qu'étant un petit pupitre, on est loin des Boutique et autres miniatures. Le pupitre est incliné, comme sur son frère à clavier, et c'est confortable. Les connexions, à l'arrière, sont obliques, permettant l'utilisation en rack comme sur bureau, tant que les prises jack ne sont pas trop rigides et longues. Ah, un reproche : les LEDs, dont les couleurs sont inversées par rapport à celles du Little Phatty, sont bien brillantes ; pour un myope comme moi, dans la pénombre, c'est péniblement éblouissant. Bon.
D'aucuns diront que le Slim Phatty ne laisse pas la place aux heureux accidents et on ne pourra pas les contredire : avec des fonctionnalités qui ne sont pas pléthore et seulement 4 boutons, les surprises sont limitées, bien que...
C'est un peu la philosophie de l'ingénierie Moog : les réglages sont calibrés pour que ce soit musical de suite, il faut creuser un peu pour avoir des sonorités vraiment hors du commun - lire : dignes d'un modulaire.
Sachant tout ça, son principal défaut est sans doute de ne pas réagir à l'aftertouch.
Sa principale qualité est d'offrir le son Moog avec une programmation immédiate : comment être déçu ?
C'est une valeur sûre qui a le mérite d'offrir une alternative un peu plus flexible au Minitaur. Si aux fiches de specs longues comme le bras tu préfères une interface facile laissant l'esprit à la musique, c'est un candidat au son indémodable.
Cet avis reprend en grande partie le contenu de mon avis sur le Little Phatty. Les principales différences entre les deux sont les suivantes :
- Bien évidemment, le form-factor, sur lequel je reviens en détail dans la suite.
- Le SlimPhatty a des boutons poussoirs et boutons de potards un peu plus petits que le Little Phatty, mais tout reste parfaitement ergonomique.
- Chez Moog, la modulation s'active en général via la roue de modulation. Comme le Slim n'en a pas, il est pourvu d'une astuce : en maintenant enfoncé le bouton "AMOUNT" de la section Modulation, ce dernier se met à clignoter, signalant que le potard associé joue alors le rôle de modwheel. La même manip permet de revenir au contrôle de l'AMOUNT. Pratique comme tout. Il y a aussi un moyen de jouer une note sans clavier de contrôle, me semble-t-il.
- Les couleurs des LEDs sont inversées par rapport au LP, stadire que ce qui est rouge sur le clavier est jaune ici, et vice-versa.
- Les LEDs sont plus éblouissantes sur le rack : pour un myope comme moi, c'est 'achement moins confortable, mais les myopes sont plus sujets à l'éblouissement.
- Le Slim est plus long à se stabiliser : mon LP mets 10-20 minutes max, les différents Slim que j'ai eus mettaient entre 20 et 50 minutes. MAIS attention : le cas le plus galère, c'est quand on les "poly-chaine", cas dans lequel ils doivent être parfaitement accordés les uns aux autres. Autrement, un petit accordeur et un contrôle de temps à autre suffit, même sur scène. J'explique plus bas comment je procède.
J'utilise le Phatty depuis 8 ans maintenant dans deux contextes en particulier :
- Dans un duo rock-électro, il est mon bassiste à la main gauche. J'aime bien le faire entrer dans un Tech 21 VT Bass pour lui donner un peu de grain en plus. Ca permet de mieux matcher avec la guitare de mon alter-ego.
- Dans deux autres groupes de rock, il me sert le plus souvent à jouer des leads ou à doubler des basses, mais aussi des pads (monophoniques, hein ?...) ou même à se prendre pour un petit orgue à transistors. Je l'associe là encore à une simu d'ampli (Tech 21 Blonde cette fois) pour jouer les pseudo-seconds guitaristes de temps en temps, ainsi qu'à un delay-reverb plutôt cracra.
Point de vue technique...
- 2 oscillateurs à forme d'onde continument variable (la forme peut donc être modulée), avec 4 réglages d'octave, glide, synchro, et detune de l'osc 2 à +/- une quinte de la note envoyée par le clavier (assortie du réglage d'octave, évidemment). Pas de noise, mais une astuce avec le noise source de modulation...
- Filtre Moog avec possibilité de passer en 1, 2 ou 3 pôles en plus du 4 pôles habituel. Une des enveloppes lui est dédiée et peut donc moduler sa fréquence de coupure positivement ou négativement. Overload pour le faire saturer joliment...
- Deux enveloppes ADSR à l'attaque plutôt rapide et dont le temps de relâchement surpasse de loin celui des enveloppes d'un Sub Phatty.
- Un bus de modulation simple, avec comme sources l'enveloppe du filtre, le signal audio en sortie de l'oscillateur 2 et un LFO (ondes carrée, triangle, dent de scie et rampe, noise, S&H) synchronisable via MIDI ou tap-tempo (appui long sur le bouton rate, bien pensé et pratique... même si on aurait préféré qu'il soit aussi intelligent que celui du MF104M, qui moyenne les temps entre les taps). Les destinations possibles sont le pitch, le pitch de l'osc 2 seulement (pour la synchro d'oscillateurs...), la fréquence du filtre et la forme d'onde. Deux destinations simultanées possibles, mais avec un seul dosage.
- Point de vue numérique : 99 patches, un arpéggiateur, le MIDI.
Le son...
Moog. Gras du bide, que parfois on aimerait plus sibyllin, mais non. C'est assez compact et rond. L'overload ajoute un côté rock'n'roll qui n'a rien pour me déplaire, et je pense que certains autres lui trouveront la couleur qu'ils cherchent pour des lignes de basses arpéggiées.
Un reproche, qui tient tant à l'ergonomie qu'au son : le volume global n'est pas mémorisé dans le patch. Du coup, pas toujours évident d'avoir des sons homogènes en volume car le volume se fait au niveau des oscillateurs. L'overload change carrément la donne, plus encore que la fréquence de coupure du filtre. Si on baisse le mix des oscillateurs, le filtre réagit un peu différemment... bref, pas le nec plus ultra... mais pas horrible non plus, on vit bien avec. Une pédale de volume dans l'entrée CV idoine me permet de me sortir des situations les plus inconfortables.
Par rapport à ses semblables...
Par rapport à un Sub Phatty / 37, le Slim sonne plus... organique, plus vivant. Il bave, il titube. Ses successeurs sont beaucoup plus droits, et finalement, c'est ce qui fait que je ne l'ai pas remplacé. L'autre raison : l'overload du LP/Slim est plus charmant que le Multidrive du Sub Phatty. Tiens, parlant d'accordage : oui, le LP/Slim est un peu plus capricieux, mais franchement, aucune crainte pour la scène ; je n'ai pas eu un seul accident grave, il suffit de l'allumer aussitôt que possible et de lui brancher un accordeur dans la sortie casque (un petit PitchJack à 4 euros, pour ma part : pas chromatique, mais mini-mini et pratique) .
Par rapport à un Voyager, il est plus brut de décoffrage et même sans lui adjoindre une FreqBox comme troisième oscillateur, il ne fait pas pâle figure face à son grand frère au niveau du son. Niveau caractéristiques, c'est un autre débat.
Par rapport à un Rogue ou à un MG-1, il sonne propret. Ces derniers ont dans le haut une brillance particulière aux vieux coucous de la marque...
La petite histoire et l'expérience...
Lorsque Moog Music a annoncé le Little Phatty en 2006, je ne m'intéressais pas encore aux analogiques, mais j'avais déjà un pied dans la synthèse. Le Voyager avait 5 ans déjà, je me souviens m'être dit : "4 potentiomètres ?! Sérieux les gars ? Naaaan." Un compliment au passage : le pot mapping permet un peu plus de liberté qu'il n'y parait : on peut contrôler le cutoff et la résonance sur deux boutons différents, par exemple ; voir le manuel ou le tuto que j'ai ajouté.
Cinq ans plus tard, au détour d'une balade à Pigalle, je trouve en magasin un LP avec un casque, prêt à être chatouillé. Et tout s'est passé là, dans mon expérience : l'instrument est ludique. C'est tout. On sait directement où mettre les doigts pour obtenir le son qu'on a en tête. Simple : un coup d'index sur un bouton, un coup de potard et hop. Quelques mois et une bonne occase plus tard, j'avais le mien.
Les boutons, revenons-y, sont de taille confortable, les potards bien espacés et super fluides ; bien qu'étant un petit pupitre, on est loin des Boutique et autres miniatures. Le pupitre est incliné, comme sur son frère à clavier, et c'est confortable. Les connexions, à l'arrière, sont obliques, permettant l'utilisation en rack comme sur bureau, tant que les prises jack ne sont pas trop rigides et longues. Ah, un reproche : les LEDs, dont les couleurs sont inversées par rapport à celles du Little Phatty, sont bien brillantes ; pour un myope comme moi, dans la pénombre, c'est péniblement éblouissant. Bon.
D'aucuns diront que le Slim Phatty ne laisse pas la place aux heureux accidents et on ne pourra pas les contredire : avec des fonctionnalités qui ne sont pas pléthore et seulement 4 boutons, les surprises sont limitées, bien que...
C'est un peu la philosophie de l'ingénierie Moog : les réglages sont calibrés pour que ce soit musical de suite, il faut creuser un peu pour avoir des sonorités vraiment hors du commun - lire : dignes d'un modulaire.
Sachant tout ça, son principal défaut est sans doute de ne pas réagir à l'aftertouch.
Sa principale qualité est d'offrir le son Moog avec une programmation immédiate : comment être déçu ?
C'est une valeur sûre qui a le mérite d'offrir une alternative un peu plus flexible au Minitaur. Si aux fiches de specs longues comme le bras tu préfères une interface facile laissant l'esprit à la musique, c'est un candidat au son indémodable.