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Sujet Quel doit être le rapport de puissance entre l'ampli et les enceintes ?

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Sujet de la discussion Quel doit être le rapport de puissance entre l'ampli et les enceintes ?
Bonjour à tous

Etant musicien,ça fait plusieurs années que je m'occuppe de la sonorisation de mon groupe (3 chants, 2 guitares et une boite à rythme) pour faire des petites ou moyennes prestations d'animation; je dispose d'une petite table amplifiée (samson; 2x100 watts, modeste mais efficace) et de 2 paires d'enceintes (warfedhale EVPS 250 watts rms et HK premiums PR 115, 300watts rms);

Il me semble logique que les enceintes doivent avoir une puissance plus grande que l'ampli, or un sonorisateur, d'aprés ce que j'ai compris, m'a dit le contraire (il est vrai que je ne comprends pas grand chose en matière d'impédance).

1- Pourriez-vous me dire si mon système n'est pas trop déséquilibré (je n'ai pas rencontré de problèmes majeurs avec ma config, sauf peut-être quand je dois envoyer la patate, par exemple, à l'extérieur pour arroser des places relativement grandes : je frôle la saturation malgré les enceintes plus puissantes.

2-Mes enceintes étant dotées de sorties parallèles, si je branche aux HK qui seraient en facade, les wharfedale pour m'en servir comme retours, n'aurais-je pas une perte en puissance et en qualité trop importante ?

3- Et enfin, envisageant d'investir dans un système plus puissant, que me conseilleriez-vous, sachant qu'il me faudrait une sono compacte pour facilité de transport : enceintes amplifiées (et surtout quel modèle) ou table amplifiée qui me séduit assez (mais là aussi quel choix, peut-être chez dynaccord ?) ou alors la config traditionnelle table + ampli, peut-être + fiable ?

Merci infiniment pour vos réponses
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Il me semble avoir lu des erreurs dans certains posts.

Tout d'abord une enceinte n'a pas une impédance fixe.
Celle-ci varie énormément suivant la fréquence. Pour certaines fréquences, l'impédance est presque infinie et l'ampli ne débite pratiquement rien. Voir les courbes données par les constructeurs ou dans SONO Mag.
Les enceintes ont aussi une impédance minimum à une certaine fréquence, généralement dans le grave. C'est là que l'ampli travaille et qu'il doit être capable d'assurer.
Les constructeurs mesurent cette impédance minimale, et décident de déclarer l'impédance "commerciale" de l'enceinte suivant les habitudes, c'est à dire 8 Ohms, que l'enceinte ait son minimum à 6,5 ou à 10 Ohms. En général, ça passe inapperçu.

Maintenant, quelle doit être la puissance de l'ampli?
On entend dire tout et n'importe quoi.
Les haut parleurs sont capables d'une certaine puissance moyenne avant de griller. Mais la musique n'a rien d'une moyenne et le volume instantané varie dans un rapport de 1 à 1000 ou plus.
Donc un haut parleur est capable de supporter des pointes instantanées très fortes, à condition qu'elles soient brêves et suivies de temps de repos (sons moins forts).
Les fabricants d'enceintes sérieux affichent des valeurs correctes, d'autres exagérent beaucoup (enceintes pour ordinateurs ou automobiles)

L'ennui, c'est quand on envoit au HP une puissance moyenne supérieure à ce qu'il peut supporter, et curieusement cela arrive plus souvent avec un ampli trop faible qu'avec un ampli trop fort: un ampli trop faible qui sature fabrique des sons aigus que le HP aigu doit encaisser. Si la saturation est trop forte ou prologée, le HP aigu émet une forte odeur de cramé, éventuellement une fumée rousse tout en prenant un son bizarre... J'en ai un certain nombre sur la conscience.
L'ennui, c'est qu'avant de sentir l'odeur, le son a déjà baissé et la tendance naturelle tend à pousser le volume pour compenser. Effet olfactif garanti.

Avec un ampli surdimensionné, mettons 2 à 4 fois fois, cette distortion n'existe plus (du moins si on ne pousse pas plus fort), donc moins de danger si on reste sage. Mais si on pousse l'ampli, il n'y a pas de sécurité pour le HP qui grille sans avertir.
Il ne faut pas grand chose, l'oreille se rendant peu compte des différences de niveau.

Avec un ampli sous-dimensionné, et si on ne le fait pas saturer, l'enceinte ne risque rien du tout. L'ennui, c'est qu'on demandera plus de son, et alors odeur, fumée et remplacement.

En fait, tout dépend du programme de musique utilisé:
-Sur de la musique enregistrée, de la dance en particulier, la dynamique est très compressée et l'on a en permanence le niveau maxi. Les enceintes souffrent. Mettre un ampli de même puissance ou inférieur aux enceintes et éviter sa saturation.
-Sur un concert live avec chanteur, les niveaux instantannés sont extrêmement variables. C'est aussi vrai avec la basse et batterie. Il faut un gros ampli pour passer les pointes instantannées sans trop déformer. Un ampli x2 à x4 fois est OK. Personnellement, je préfère utiliser un ampli avec limiteur intégré, qui permet d'effacer les pointes en donnant un gros son sans déformer. Avec prudence cependant.

Mettre 2 enceintes sur le même canal d'ampli:
C'est la configuration normale, et en général toutes les enceintes et les amplis corrects le permettent. Ne pas le faire serait un gaspillage.
La grande majorité des amplis donnent 2 valeurs de puissance, sous 8 et 4 Ohms suivant que l'on branche 1 ou 2 enceintes en parallèle (parfois 2 Ohms pour 4 enceintes en parallèle). En général la puissance sous 4 Ohms est légèrement inférieure au double de celle à 8 Ohms. Idem pour 2 Ohms quand l'ampli le permet.

Il y a cependant des enceintes et des amplis qui font exception: j'ai 2 types d'enceintes Yorkville. Avec les YS112 je peux en mettre 4 en parallèle sans problème, tandis qu'avec Les Pulse160 l'ampli limite en hachant le courant si j'en branche 2 avec un peu de puissance.

Donc à essayer, y compris avec son nez..
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Merci à A CHAUD pour ces précisions supplémentaires; finalement, la solution : système ou enceintes amplifiées serait une bonne alternative à ce casse tête de rapport de puissance entre ampli et HP puique l'ampli fait partie intégrante de l'enceinte (bon, peut-être que je dis encore des bêtises).

A CHAUD, pour que tu mettes 4 YS112 en parallèle, quelle est la puissance de ces hp et celle de l'ampli ?
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Oui c'est la solution qui en principe devrait éviter de griller des bobines de HP. C'est ausi une solution de meilleure qualité sonore car les filtres electroniques sont facilement meilleurs que les filtres passifs. Mais c'est plus cher...


En ce qui concerne les enceines YS112 de Yorkville:
J'ai mesuré la résistance en courant continu des miennes et j'ai trouvé un peu plus de 12 Ohms.
En tenant compte que l'impédance en courant alternatif est toujours supérieure à la résistance en courant continu, j'ai considéré qu'elles avaient une impédance de 16 Ohms, même si Yorkville les déclare à 8 Ohms (pour pouvoir les vendre sans explications).

Depuis, je les utilise comme des 16 Ohms en en mettant 4 en parallèle sur un ampli très bien protégé et vendu pour 4 Ohms, et je n'ai aucun problème même à puissance maxi.

En fait à forte puissance ces enceintes présentent une non linéarité (intermodulation entre les différents sons reproduits en même temps). Cela provient de la légèreté des mambranes qui se déforment à grand débattement, et n'est pas du à leur branchement par 2, 3 ou 4 en parallèle.

Pour information, le même ampli poussant en parallèle 2 Yorkville P160 déclarées 8 Ohms, produit des grésillements à puissance maxi.
Il s'agit de très brêves micro-coupures engendrées par le circuit de protection quand l'ampli débite un courant instantanné supérieur à sa capacité.
J'en déduis que leur impédance réelle passe au-dessous des 8 Ohms à certaines fréquences.

Quand sur la revue Sono on lit les courbes impédénces/fréquence des enceintes, on se rend bien compte que les constructeurs "déclarent" leurs enceintes à 8 Ohms parce que c'est la mode et c'est ce que les cients attendent. Mais elle font rarement 8 Ohms à leur minimum d'impédance, parfois plus, parfois moins.

Quand c'est plus, pas de problème pour en mettre 2 en parallèle sur un ampli 4 Ohms.

Quand c'est moins, c'est théoriquement risqué. Mais les constructeurs jouent sur le fait qu'il y a peu de chances que l'on demande en même temps la puissance maxi à l'ampli exactement à la fréquence où l'impédance est trop faible.

De plus, les sons musicaux sont généralement composés de plusieurs fréquences et la vraie impédance que l'ampli voit est la résultante pour l'ensemble de chacune de ces fréquences. Donc on travaille quasiment jamais en même temps à la fréquence exacte où l'impédanse est trop faible et à la puissance maxi de l'ampli.
Si par hasard cela arriverait, il y aurait soit une brêve distorsion peu audible (si cela arrive peu souvent) soit une entrée en fonction de la protection, dont l'effet est variable suivant le conception des amplis: coupure très brêve, réduction du niveau général, écrétage, coupure franche, etc.
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Je reviens sur la question posée au départ:
"Quel doit être le rapport de puissance entre l'ampli et les enceintes ?"

-Si l'ampli est trop faible on risque de griller le HP d'aigu car les distorsion engendrées par son écrétage ont des composantes de haute fréquences.

-Si l'ampli est trop fort, on grillera aussi très bien avant même de s'en rendre compte.
Ce qui se passe, c'est que juste avant de se détruire, le HP commence à se dégrader et le son faiblit. Le réflexe naturel est alors de compenser en poussant le volume. C'est humain, mais fatal pour le HP.

Dans tous les cas, c'est une affaire de sagesse : il faut éviter de pouser le matériel à ses limites.

Mais où sont les vraies limites ? chaque constructeur a une marge de sécurité différente qu'il se garde bien de proclamer.

La seule manière de connaître les limites est d'y aller.
Pour cela Il faut acheter le matos en double, un que l'on grille, et l'autre sur lequel on sait où s'arrêteR à temps (si on s'en rappelle, ce qui est très subjectif).

Merci, j'ai déjà donné, avec un certain nombre de HP sur la conscience.

Avant d'acheter une enceinte, je vérifie maintenant que l'on peut facilement faire remembraner les HP. Yamaha s'abstenir.
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Je reviens sur le point qui m'a fait bondir à la lecture: le coup de l'ampli qui doit être plus puissant que ce que les enceintes peuvent encaisser.

La justification serait qu'un ampli plus puissant, on le pousse moins, et que donc il sonne mieux. Ca, c'est imparable, et c'est pas nouveau: mieux vaut avoir un 2x300 qui tourne au tiers de sa puissance qu'un 2x100 lancé à fond.

Je veux bien admettre aussi qu'une enceinte sous-dimensionnée, elle est plus facile à trainer pour l'ampli qui fatigue d'autant moins: au niveau son, ça doit effectivement être plus propre.

Donc, toujours avec l'exemple précédent, si je branche un 2x300 au tiers de sa puissance sur des enceintes prévues pour encaisser 150W chacune, tout est nickel.

Maintenant, est-ce que quelqu'un peut me dire ce qui se passe si le 2x300 envoie vraiment la sauce dans la paire d'enceintes conçues pour encaisser 2x150 ? Mieux: si j'envoie 300W sur une bande de fréquence suffisamment étroite pour que tout passe dans les tweeters, par exemple ?

En impédance adaptée, la physique est imparable: les HP et les filtres commencent à chauffer, puis à cramer purement et simplement... P = RxI^2, etc, etc...

Et je parle bien de signal non saturé: la distortion, ça peut ajouter des harmoniques et donc gonfler un peu la puissance un chouilla, mais pas dans un rapport de un à deux? Pour qu'une distortion amène une telle différence de puissance, il faut carrément passer du signal sinusoïdal au signal carré, mais là, c'est plus de la distortion au sens de la sono, ça revient à se servir de l'ampli comme d'une fuzz!

Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer par quel miracle ça peut ne pas cramer ?

Edit: j'avais pas lu les posts de A chaud qui me confirment ce que je pensais. Mon post perd donc presque tout son intérêt, si ce n'est qu'il ne faut pas généraliser la règle "l'ampli doit être plus puissant que les enceintes". C'est effectivement assez complexe et ça dépend beaucoup du contexte.
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J'ai déplacé dans la section sono, et j'aimerais assez avoir des avis de nos "experts" et autres sondiers expérimentés (B.Corde, Ilo, Karlux, etc...)
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Je pense que certains partent d'une mauvaise image de ce que c'est un ampli et de ce qu'il fait réellement (ou plutôt le comment il le fait), ainsi d'une idée un peu faussée des specs techniques.

je pars de la base qu'il s'agit de matériel de qualité avec des specs honnêtes (on laisse de côté tous les trucs avec des chiffres fantaisistes)

les enceintes (et les HP)
les specs (puissances admissibles) s'obtiennent généralement par des tests durant 2 heures (AES etc) et certains 8 heures (EIA) et d'autres allant jusqu'à 100 heures (normes IEC ou tests chez JBL et autres)
on peut sans aucun problème prétendre qu'un HP tient sa puissance AES sans problème pendant des heures et environ le double de cette puissance pendant un laps de temps (disons une minute) pendant ce laps de temps, la bobine va chauffer plus que l'ordinaire mais pas forcément cramer toute de suite

les amplis (attention les mêmes lettres EIA, FCT etc définissent d'autres conditions de test que pour les enceintes !!): les tests de puissance (ou plutôt les mesures de tension => différence!!) ne durent jamais très longtemps et on sait que l'ampli en chauffant délivre moins de puissance
selon la norme sous laquelle l'ampli est mesuré (IHC, FCT, EIA, RMS etc), la puissance donne des valeurs différents, mais généralement, ces valeurs s'obtiennent en calculant une moyenne de la tension, en utilisant un facteur crête de 6 dB pour le signal test en entrée et très souvent même en utilisant une sinusoïdale de 1 Khz
d'ailleurs: la puissance n'est pas mesurée mais calculé en fonction de la tension mesuré (en ne pas prenant en compte les contre courant revenant d'un HP en fonctionnement, ce qui diminue une fois de pls une réelle puissance par rapport celle calculé !

l'utilisation au quotidien est donc différent: en concert live on a un facteur crête de 9 à 15 dB, pour la musique violente (et pas optimisé par processeur allant jusqu'à 20 dB

ceci n'est pas de la théorie mais une réalité vraie !!

une fois mise en pratique, ceci veut dire:
on part donc d'une enceinte avec une puissance de 250 Watt AES qui encaisse 500 Watt sans problème et qui peut digérer des crêtes (très courtes) de disons 700 Watt

on part d'un ampli disons de 500 Watt (même charge que l'impédance de l'enceinte)
primo: si ces 500 Watt sortent de la publicité du revendeur, il s'agit à 99% de la puissance EIA quelque peu flatteur (un seul canal au maxi avec une sinisoïdale 1 kHz avec une alim secteur lissé et stabilisé, tension mesuré pendant quelques instants pour obtenir une moyenne RMS) - c'est très loins d'une réalité concert- etc
la puissance FCT, déjà plus réaliste (avec bruit rose etc) donnera 450 ou 470 Watt pour le même ampli, calculé avec un facteur crête de 6 dB
en live, on a affaire à au moins 9 dB de facteur crête (dans le meilleurs des cas !! processé etc) donc déjà 3 dB de plus ce qui fait tomber notre puissance moyenne hors clip à 235 (ou 225) Watt
je vous épargne d'autres calculs car vous serez étonné de devoir admettre qu'un ampli de 500 Watt (publicitaire) ne délivre finalement pas plus de 70 à 100 Watt en moyenne (toujours hors clip) avec des transitoires (crêtes) qui ne durent guère plus que quelques millisecondes

seulement quelques très rares fabricants livrent en fait des chiffres et valeurs immédiatement compréhensible et adapptables
L-Acoustics par exemple livre avec toutes les enceintes des valeurs crêtes et moyennes de tension à ne pas dépasser, Crown est Lab-Gruppen livre des tableau de tension et courant de ces amplis sous de différentes conditions
seulement de tels paramètres permettent de réellement constituer et étalonner un système et si on retraduit cela dans des termes de puissance on retrouve cette règle de base
l'ampli doit être environ deux plus puissant que l'enceinte

autre chose : les puissances d'ampli sont mésuré sur des charges résistives exemple 8 Ohms. or, l'impédance d'une enceinte correspond généralement à sa valeur résitive la plus basse sur le spectre ! comme ça a été relaté plus haut : la valeur résistive d'une bobine de HP change avec la fréquenc, mais aussi avec la témérature et le déplacement
en gros la résistan-ce est bien plus grande que l'impédance global annoncé => ce qui fait que l'ampli délivre moins de puissance car l'enceinte tire moins de courant (ampères) par rapport à une résistance fixe à la même valeur

j'espère que c'est compréhensible comme explication...
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C'est assez clair: ce que j'en retiens (sans rire), c'est que comme les fabricants d'amplis mentent deux fois plus que les fabricants d'enceintes, on arrive à la règle ampli 2 fois plus puissant que l'enceinte, et que ça ne crame pas tout de suite à moins de faire le branque avec son matos.

Juste une question: quel type de signal d'entrée utilise-t-on pour avoir des facteur crête de 6 dB ?
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Citation : Juste une question: quel type de signal d'entrée utilise-t-on pour avoir des facteur crête de 6 dB ?



Les fabricants ou testeurs soucieux et repectueux utilisent du bruit rose
on y applique un roll-off (en dessous de 50Hz et en dessus de 12 ou 15 kHz)
et on y applique un facteur crête de 6 dB, c'est à dire un circuit se charge de faire varier l'amplitudes des bandes de fréquences choisi au hasard de +6dB (d'autres le font avec +/- 3dB)
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Citation : un circuit se charge de faire varier l'amplitudes des bandes de fréquences choisi au hasard de +6dB



OK, là ça me parle. En fait, toutes les confusions sur ces mesures viennent souvent du fait que l'on raisonne comme en électricité de base, avec des signaux périodiques bien gentils. Il faut effectivement raisonner "en spectral" pour capter ce qui se passe dans le matos. D'où la fameuse contrepèterie "Fourier c'est pair".