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Sujet Incompréhension sur l'utilisation du compresseur

  • 4 réponses
  • 4 participants
  • 307 vues
  • 4 followers
Sujet de la discussion Incompréhension sur l'utilisation du compresseur
Bonjour

Prenons par exemple cette basse sans mouvement :

5862037.png

Comment je peux savoir sans écouter le son que je dois ajouter un comprésseur ?

J'essaye de comprendre depuis peu comment marche le sound design de façon à ne pas ajouter des effets aléatoirement à mes basses style EDM (Dubstep, Riddim, Brostep je ne sais pas).
Je regarde des vidéos de réalisation de ce genre de basse synthétisé avec le vst Serum sur youtube, et ils ajoutent tous un compresseur sans explication. J'entends bien que le compresseur donne plus d'aggresivité à la basse, mais j'ai l'impression que tout le monde ajoutent systématiquement un compresseur sans savoir vraiment pourquoi, avec des paramêtre un peu aléatoire. Je cherche donc des explications "mathématiques" sur l'utilisation du compresseur et non auditives.

Merci




2
Bonjour,
Sans écouter, tu regarde le graphique du spectroscope ( et il y en a un là, c'est très pratique ).

On voit 2 pics entre 40 et 50 Hz & entre 400 et 600 Hz, 2 fréquences "utiles" à cette basse.
Le compresseur va raboter ces 2 pics ( mais les conserver ) et remonter un peu le reste suivant le dosage...
Mais tu n'a pas besoin pour une basse de remonter le haut du spectre, au delà de 5000 Hz ( 5k ) par exemple.
il faudra un eq en amont pour éliminer ces fréquences ( hi-cut ou low-pass ).
Par contre, entre 60 et 350 Hz, on voit que ça descend très bas, et que ces fréquences peuvent être très utiles pour une basse, suivant ses goûts....
Oui un compresseur remonte tout sans discrimination, donc un eq peut bien l'épauler ( en amont ou en aval suivant les cas ).
il existe des compresseurs qui ont des disto ( ou autres ) qui remonte automatiquement certaines fréquences.

mais il faut, avec l’expérience, connaitre ce que "telle" fréquence change au niveau de la perception du son...
...
Et se renseigner sur AF ou ailleurs sur l'utilisation d'un compresseur, ex;
https://www.projethomestudio.fr/reglages-compresseur-audio/
https://fr.audiofanzine.com/pedago/?q=Compresseur

(-;  Be Funky  ;-)

[ Dernière édition du message le 31/10/2023 à 18:40:59 ]

3
Citation de Conception sonore :
Prenons par exemple cette basse sans mouvement : Comment je peux savoir sans écouter le son que je dois ajouter un comprésseur ?


Sans écouter, tu ne peux pas savoir. Tu ne précises pas à quoi correspond ton graphe exactement, mais je suppose qu'il s'agit d'une "photo" à l'instant T. Avec une fondamentale autour de 40Hz il s'agit du Mi grave (E1), et on voit nettement la série harmonique de cette note avec les pics à 82Hz, 124Hz, 165Hz etc. Ce n'est valable que pour la note que ta basse est en train de jouer à ce moment. Bien évidemment, lorsqu'elle joue une autre note le spectrogramme change.

A la base, le compresseur a été inventé pour pouvoir contrôler la plage dynamique, notamment pour harmoniser les niveaux en broadcast. Cela reste l'utilisation principale qui en est faite, mais dans la musique électronique on en fait aussi un usage plus créatif. Je pense bien sûr à l'effet de pompage bien connu, qu'on crée avec une sidechain pour que le kick entraîne le pompage d'un autre instrument (ou de tout le mix dans des cas extrêmes). Mais il y a aussi l'effet "glue" lorsqu'on l'utilise sur un bus ou sur le master, la possibilité de sculpter l'enveloppe des sons (accentuer les transitoires sur une batterie par exemple), etc.

Donc comme bien souvent en production musicale, on ne "doit" pas nécessairement utiliser un compresseur. En particulier, lorsqu'un producteur crée une ligne de basse à la souris plutôt qu'avec un contrôleur midi (clavier ou autre), il contrôle directement la vélocité de chaque note (voire il se contente d'une vélocité unique pour toutes les notes), et dans ce cas l'utilisation d'un compresseur pour contrôler la plage dynamique devient totalement inutile. De la même façon, si on enregistre un bassiste talentueux qui a un excellent contrôle de sa propre dynamique, il n'est pas forcément nécessaire de compresser le signal.

Attention aux vidéos YouTube, on trouve de tout mais les gens qui font de la musique professionnellement au quotidien n'ont pas le temps de faire des vidéos YouTube. Donc la majorité d'entre elles sont faites par des gens qui n'ont pas forcément beaucoup d'expérience professionnelle et malheureusement beaucoup d'idées reçues voire d'erreurs manifestes circulent.

Citation :
Je cherche donc des explications "mathématiques" sur l'utilisation du compresseur et non auditives.


A mon avis c'est dangereux de se baser uniquement sur la théorie, mais si tu veux des exemples chiffrés en voici quelques-uns :

Contrôle des transitoires : Si la basse a des attaques très fortes que tu veux atténuer, tu peux définir un seuil d'environ -6 dB, un ratio de 4:1, une attaque de 10 ms pour laisser passer l'attaque initiale, et un release de 50 ms pour adoucir les transitoires.

Égalisation des niveaux : Si certaines notes sont significativement plus fortes que d'autres dans la ligne de basse, tu peux utiliser un compresseur avec un seuil de -3 dB, un ratio de 2:1 pour un contrôle plus subtil, une attaque rapide de 5 ms pour saisir les transitoires, et un release modéré de 30 ms.

Ajout de sustain : Pour augmenter le sustain de la basse, tu peux utiliser un compresseur avec un seuil de -10 dB, un ratio de 5:1, une attaque lente de 50 ms pour laisser passer l'attaque initiale, et un release long de 200 ms pour prolonger le sustain.

Consistance du groove : Pour maintenir un groove constant, tu peux utiliser un compresseur avec un seuil de -4 dB, un ratio de 3:1, une attaque de 20 ms pour laisser passer une partie de l'attaque, et un release de 40 ms pour un contrôle global de la dynamique.

Encore une fois, ces exemples ne sont que des illustrations, les valeurs, notamment celle du seuil, doivent être ajustées en fonction de chaque signal car ils ne sont pas tous identiques !

Un dernier point : en home studio la reproduction des fréquences graves manque souvent de fiabilité, à cause de l'absence d'un système de monitoring calibré et d'un traitement acoustique optimal. On entend donc certaines notes nettement plus fort (ou moins fort) qu'elles ne le sont réellement. Il est très délicat de prendre de bonnes décisions dans cette situation, que ce soit sur le contrôle dynamique ou l'EQ d'une basse.

Jean-Marc

SoundWise Mastering

[ Dernière édition du message le 31/10/2023 à 10:56:13 ]

4
Merci pour les réponses !

Certains phénomènes m'interpellent encore :

Voici ma basse (E0) compressée avec un threshold downward de -12.1dB, de ratio inf:1, un makeup gain de 0db (le threshold upward à un ratio de 1:1 afin que ce dernier ne fasse pas d'effet)

5862680.png

Pourquoi il y a encore des fréquences au dessus du threshold ? (peu importe l'attaque ou le release, il ya toujours des fréquence au dessus)

Si l'attaque est le temps qu'il faut pour que le compresseur atteint le ratio initialement paramétré une fois le seuil dépassé, alors pourquoi, en jouant une note de ma basse sans mouvement (sans aucune modulation) très longtemps, varier l'attaque en cours de route modifie la sonorité même après le délai de l'attaque passée ?
Pareil pour le release : si le release est le temps qu'il faut pour que le compresseur atteigne le ratio 1:1 une fois le volume repasser en dessous du seuil, alors pourquoi faire varier le release pendant le son joué (qui je rappelle n'a aucun mouvement, aucun effet ajouté, les fréquences ont toujours la même amplitude donc aucune variation du volume) modifie la sonorité ?

Est ce qu'il faut prendre les variation d'amplitude de l'onde de l'oscillateur ? (voici l'onde en question) :

5862684.png

Merci
5
Un compresseur agit à partir du niveau du signal complet plutôt qu'à partir du niveau de chaque bande de fréquence. Dans ce cas certaines bandes de fréquences peuvent tout à fait avoir un niveau supérieur au signal, tant que l'amplitude du signal complet est en dessous du seuil.
Il y a a bien les compresseurs, qu'on appelle multibande, qui découpent le signal d'entré en plusieurs bandes de fréquences et compressent chaque bande indépendamment. Ca n'a pas l'air d'être le cas pour le compresseur que tu utilises.

Contrairement à ce qui a été dit dit plus haut, un compresseur, qui n'est pas multibande, ne va pas "raboter" les pics du spectre et "remonter" le creux du spectre. Ceci parce que c'est le signal complet sur lequel le compresseur agit.
Il faut tempérer cette dernière affirmation parce qu'un compresseur, peut générer de la distorsion (harmonique ou non), et dans ce cas le spectre du signal est modifié. Cela dit, dans ce cas on a pas non plus de "rabotage" de pic ou de "remplissage" de creux du spectre systématique.

A propos des temps d'attaque et de relâchement, même si le son perçu est constant il y a quand même des variations d'amplitudes (l'oscillateur le montre d'ailleurs). Je pense que la difficulté vient des ordres de grandeurs des temps :
- Pour un son aigu perçus comme constant, les variations d'amplitude (qui sont la nature même du son) sont très rapide, souvent plus rapide que les temps d'attaque et de relâche. Dans ce cas on entend pas de changement de timbre en changeant ces paramètres.
- Pour un son grave, même perçu comme constant, les variations d'amplitude sont plus proche de l'ordre de grandeur des temps d'attaque et de relâche. La manipulation de ces derniers vont changer le timbre.

[ Dernière édition du message le 02/11/2023 à 12:11:24 ]