babouche369
« Un synthé attachant et de belle facture »
Publié le 14/12/18 à 16:19
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Le Korg Trident MkII est l'évolution du Trident, lui même issu du Polysix.
Polyphonique sur 8 voies, il comporte 3 sections: strings, brass et synthesizer, avec chacune un commutateur (on/off) et un volume. Seule la section synthesizer est programmable (32 programmes).
La section brass est paraphonique: un seul filtre, un SSM2044 plutôt agressif et pouvant entrer en auto-oscillation. Deux hauteurs sélectionnables simultatnément ou non (16' et 8') et un ADSR qui peut-être déclenché à chaque note, ou toutes les 2, 4, 6 ou 8 notes. Euh... à quoi ça sert ?
La section strings contient 3 hauteurs (16', 8' et 4') là encore sélectionnable simultanément ou non, une enveloppe AR, un égaliseur 2 bandes, un filtre et un vibrato avec délai. Les effets - ensemble (assurée par un BBD), bowing (attaque plus prononcée) et vibrato - sont ajustable séparément.
La section synthétiseur possède 2 VCO (16', 8' et 4'), dent-de-scie, PW et PWM pour le VCO1. Le VCO 2 n'offre pas le choix de forme d'onde: juste la hauteur (avec position OFF) et le detune. Les filtres sont merveilleux, les célèbres SSM2044 conçus par Dave Rossum de E-MU, avec leur propre ADSR (ajustable en +/-) et suivi du clavier. En auto-oscillation, avec le suivi du clavier en position FULL, ils ajoutent un troisième oscillateur; noter que le tuning doit être impeccable. Enfin, une autre ADSR pour le VCA.
Le Trident comporte en outre un flanger très efficace. Trop peut-être, car en poussant le feedback à fond, votre table va saturer et vos moniteurs vont trembler (de peur). Curieusement, seule une section à la fois peut y être dirigée, mais rien ne vous empêche d'ajouter un autre flanger à la sortie car chacune possède une sortie séparée.
Le clavier de 5 octaves est splittable (fixe: 2-3), chaque section pouvant couvrir la haut, bas ou l'ensemble du clavier. Très bon clavier au demeurant.
Malheureusement, il n'y a pas de mode unisson, ce qui aurait été sympa; j'imagine que le Mono/Poly, qui était alors au catalogue, devait palier au manque de gros son.
Il y a enfin un second vibrato avec délai, et un joystick (pitch-bend, vibrato et trill).
La section arrière est très bien fournie: sorties mix ou séparée pour chaque section, entrées VCF des sections brass et synthesizer (que je module avec mon Korg MS20), pédale d'expression pour chaque partie ou pour l'ensemble (pilotable avec une pédale MS01), entrée pédale de release pour synth et de trig pour brass, en enfin entrée et sortie tape pour la sauvegarde. L'absence de LFO était donc compensée en utilisant une pédale MS04, ou un SQ10 pour des effets plus sophistiqués.
Malheureusement, il n'y a pas de MIDI ni (à ma connaissance) de retrofit proposé par Korg, contrairement par exemple au Poly61. Ce synthé étant sorti en 1982 à près de $6000, soit 3 fois le prix du DX7, j'imagine que les perspectives de ventes étaient trop faibles pour que Korg décide d'investir dessus.
Il existe cependant des solutions alternatives.
Au niveau maintenance, l'appareil est assez complexe. Nombreuses cartes électroniques bien remplies. Il faudra surveiller la batterie NiCd interne qui a tendance a couler et détruire les pistes et rendre la machine bonne pour la casse, c'est une maladie connue chez Korg. Le tuning n'est pas chose simple non plus car il y plus de 80 trimmers! Notez que les circuits critiques (les 9 SSM2044 - filtres -, les 16 SSM2056 - enveloppes - et les LM13700) sont montés sur supports. Après, maintenance normale pour un appareil de cet âge: désoxyder les contacts du clavier, des 31 commutateurs et les 50 potentiomètres.
A déplacer, prévoir 2 personnes: ça pèse son poids! L'appareil est tout vêtu de bois, avec un panneau frontal métallique monté sur charnières. Korg, dans toute son attention, à prévu deux crochets pour enrouler le cordon d'alimentation. Faire attention à l'imposant radiateur en arrière.
En conclusion, le Trident est un instrument attachant et d'une facture élégante. Orienté plus vers la scène que la recherche sonore (la série MS était là pour ça), longtemps boudé (il n'atteint pas la côte d'un Oberheim ou d'un Jupiter 8, quoique beaucoup plus rare: environ 300 exemplaires construits), il se montrera très à l'aise sur les nappes chaudes et onctueuses avec des filtres et un flanger capable de donner la nausée... et bousiller les moniteurs. On regrettera surtout l'absence d'un arpéggiateur, d'un générateur de bruit ou d'une entrée externe, ce qui aurait été "compatible" avec la vocation de l'appareil.
Polyphonique sur 8 voies, il comporte 3 sections: strings, brass et synthesizer, avec chacune un commutateur (on/off) et un volume. Seule la section synthesizer est programmable (32 programmes).
La section brass est paraphonique: un seul filtre, un SSM2044 plutôt agressif et pouvant entrer en auto-oscillation. Deux hauteurs sélectionnables simultatnément ou non (16' et 8') et un ADSR qui peut-être déclenché à chaque note, ou toutes les 2, 4, 6 ou 8 notes. Euh... à quoi ça sert ?
La section strings contient 3 hauteurs (16', 8' et 4') là encore sélectionnable simultanément ou non, une enveloppe AR, un égaliseur 2 bandes, un filtre et un vibrato avec délai. Les effets - ensemble (assurée par un BBD), bowing (attaque plus prononcée) et vibrato - sont ajustable séparément.
La section synthétiseur possède 2 VCO (16', 8' et 4'), dent-de-scie, PW et PWM pour le VCO1. Le VCO 2 n'offre pas le choix de forme d'onde: juste la hauteur (avec position OFF) et le detune. Les filtres sont merveilleux, les célèbres SSM2044 conçus par Dave Rossum de E-MU, avec leur propre ADSR (ajustable en +/-) et suivi du clavier. En auto-oscillation, avec le suivi du clavier en position FULL, ils ajoutent un troisième oscillateur; noter que le tuning doit être impeccable. Enfin, une autre ADSR pour le VCA.
Le Trident comporte en outre un flanger très efficace. Trop peut-être, car en poussant le feedback à fond, votre table va saturer et vos moniteurs vont trembler (de peur). Curieusement, seule une section à la fois peut y être dirigée, mais rien ne vous empêche d'ajouter un autre flanger à la sortie car chacune possède une sortie séparée.
Le clavier de 5 octaves est splittable (fixe: 2-3), chaque section pouvant couvrir la haut, bas ou l'ensemble du clavier. Très bon clavier au demeurant.
Malheureusement, il n'y a pas de mode unisson, ce qui aurait été sympa; j'imagine que le Mono/Poly, qui était alors au catalogue, devait palier au manque de gros son.
Il y a enfin un second vibrato avec délai, et un joystick (pitch-bend, vibrato et trill).
La section arrière est très bien fournie: sorties mix ou séparée pour chaque section, entrées VCF des sections brass et synthesizer (que je module avec mon Korg MS20), pédale d'expression pour chaque partie ou pour l'ensemble (pilotable avec une pédale MS01), entrée pédale de release pour synth et de trig pour brass, en enfin entrée et sortie tape pour la sauvegarde. L'absence de LFO était donc compensée en utilisant une pédale MS04, ou un SQ10 pour des effets plus sophistiqués.
Malheureusement, il n'y a pas de MIDI ni (à ma connaissance) de retrofit proposé par Korg, contrairement par exemple au Poly61. Ce synthé étant sorti en 1982 à près de $6000, soit 3 fois le prix du DX7, j'imagine que les perspectives de ventes étaient trop faibles pour que Korg décide d'investir dessus.
Il existe cependant des solutions alternatives.
Au niveau maintenance, l'appareil est assez complexe. Nombreuses cartes électroniques bien remplies. Il faudra surveiller la batterie NiCd interne qui a tendance a couler et détruire les pistes et rendre la machine bonne pour la casse, c'est une maladie connue chez Korg. Le tuning n'est pas chose simple non plus car il y plus de 80 trimmers! Notez que les circuits critiques (les 9 SSM2044 - filtres -, les 16 SSM2056 - enveloppes - et les LM13700) sont montés sur supports. Après, maintenance normale pour un appareil de cet âge: désoxyder les contacts du clavier, des 31 commutateurs et les 50 potentiomètres.
A déplacer, prévoir 2 personnes: ça pèse son poids! L'appareil est tout vêtu de bois, avec un panneau frontal métallique monté sur charnières. Korg, dans toute son attention, à prévu deux crochets pour enrouler le cordon d'alimentation. Faire attention à l'imposant radiateur en arrière.
En conclusion, le Trident est un instrument attachant et d'une facture élégante. Orienté plus vers la scène que la recherche sonore (la série MS était là pour ça), longtemps boudé (il n'atteint pas la côte d'un Oberheim ou d'un Jupiter 8, quoique beaucoup plus rare: environ 300 exemplaires construits), il se montrera très à l'aise sur les nappes chaudes et onctueuses avec des filtres et un flanger capable de donner la nausée... et bousiller les moniteurs. On regrettera surtout l'absence d'un arpéggiateur, d'un générateur de bruit ou d'une entrée externe, ce qui aurait été "compatible" avec la vocation de l'appareil.