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Moog Music Minimoog Voyager Old School
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Moog Music Minimoog Voyager Old School

Clavier synthétiseur analogique de la marque Moog Music appartenant à la série Minimoog Voyager série

stiiiiiiive stiiiiiiive

« Un instrument passion qui sonne du tonnerre, dans la pure tradition Moog. »

Publié le 28/09/21 à 18:38
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Les utilisateurs avertis
Le Voyager Old School est une itération du Moog Voyager complétement analogique, dans la plus pure tradition de la marque.

C'est un instrument de très, très belle qualité : bois et métal, les habituels boutons de potentiomètres en bakélite avec capots chromés, panneau inclinable inscrit en blanc sur fond noir, pas de rétro-éclairage. L'objet inspire confiance et est une régal pour les yeux autant que pour les mains, moins pour le dos : 16.5kg. Cela dit, je l'ai déjà vu sur scène, même si le mien n'aura vu que mon domicile...

Le clavier 44 touches, sensible à la vélocité et à la pression, est un Fatar ou un chinois selon les modèles. Le mien (numéro de série dans les 500) était un Fatar : un des meilleurs claviers que j'ai pu jouer, souple, expressif, peu bruyant. Un régal. Les deux molettes sont assez fermes et celle de modulation est munie d'un ressort.

Il est, comme tous ses semblables Voyagers, monodique et ne parle pas le MIDI mais uniquement le CV. Il n'a pas de mémoire et si d'aucuns y voient une limitation quant à leur besoin, d'autres y voient une stimulation pour créer leurs sonorités à l'envi et tourner du bouton à gogo.



Côté plumage...

La voix du Voyager est composée de 3 oscillateurs à formes d'ondes continument variables et donc modulables, allant du triangle à la dent de scie au carré au rectangle. Ils sont réglables par octaves de 32 à 1 pied et le troisième peut être réglé très bas et déconnecté du suivi de clavier, façon Model D, pour devenir une source de modulation. La synchronisation fait partie de la fête, la FM aussi.
Aux oscillateurs, on peut ajouter un bruit blanc ainsi qu'un signal externe via une entrée audio. Tout ce beau monde est mélangé dans le module idoine avant d'être envoyé au module de filtre. outre le réglage du volume de chaque source, le mélangeur permet de couper chaque signal : pratique.

Ce module est constitué d'un couple de deux classiques passe-bas filtres Moog en échelle ; chacun a une pente de quatre pôles (24dB/octaves) et n'est pas commutable à une autre pente. La sortie stéréo permet donc d'avoir le signal de chaque filtre sur une sortie et, s'il n'y a qu'un bouton pour les fréquences de coupure et un seul aussi pour les résonnance, il est possible de décaler les fréquence de coupure pour élargir un brin l'image stéréo. Les deux filtres peuvent aussi être configurés en un passe-bas + un passe-haut, pour varier les plaisirs et alléger un peu les basses. Ca peut être utile dans certains cas.
La fréquence est modulée par le suivi de clavier (continument) et l'enveloppe ADSR dédiée. A noter que c'est en ouvrant complétement cette dernière modulation que le filtre peut laisser passer tout jusqu'à 20 kHz. Autrement, le "glaçage" de brillance passe pas, mais franchement, rien de rédhibitoire, ça fait partie du caractère du Monsieur.

Tout comme la fréquence de coupure des filtres, le volume du VCA est contrôlé par une enveloppe ADSR : attaque très rapide, relâchement pouvant être trèèèès lent. On aime. Un bouton près des deux molettes permet de désenclencher la phase de relâchement.

Un LFO permet de moduler avec une forme d'onde carrée, triangulaire, S&H ou S&H lissé.
Un réglage de Glide est présent, ainsi qu'un bouton pour l'enclencher ou pas en un clin d'œil.

Le Voyager propose deux bus de modulation. Au menu des sources : sortie de chaque oscillateur, du générateur de bruit, et "ON" ou entrée CV. Au menu des destinations : fréquences des oscillateurs (le second ou le troisième ou les trois), leurs formes d'ondes (les trois en même temps), fréquence de coupure des filtres (les deux ensemble), et fréquence du LFO. Au menu des "contrôleurs" (stadire ce qui permet de gérer la profondeur de la modulation) : pression, vélocité, roue de modulation, "ON" ou entrée CV, ainsi que chaque enveloppe. Cette profondeur de modulation est bornée par le régale du potard idoine. Vraiment très fin en terme de modulation, donc.
A noter qu'en absence de MIDI, il n'est pas possible de contrôler le pitch d'un seul oscillateur à la fois.

La connectique sur le panneau arrière propose deux sorties audio et les deux sorties CV/Gate du clavier. Il est aussi possible de prélever le signal en sortie de mélanger et d'injecter une source audio externe ; un câble astucieusement soudé peut permettre de mettre en œuvre l'astuce du feedback du Model D d'antan, comme expliqué par Synthwalker quelque par sur AF. Tout le reste n'est qu'entrée et permet de moduler quelques uns des paramètres accessibles sur le panneau avant mais aussi le panoramique ou le temps global des enveloppes.

Un port DB25 permet d'y brancher le VX-351, un expandeur de sorties CV qui permettra de faire parler le Voyager à des effets ou instruments munis d'entrée CV/expression... ou bien à lui-même.

Enfin, notons la présence d'un interrupteur pour avoir le gate toujours enclanché en court-circuitant le clavier, ainsi que la présence d'une sortie casque sur le panneau avant, avec son propre réglage de volume. Confort et pratique pour y s'accordeur silencieusement en live.



Côté mimines...

Le panneau invite au jeu live : boutons de taille correct, bien espacés. Il n'y a guère que 2 bus de modulation, tant et s bien qu'on sait immédiatement qui fait quoi.
Les boutons aussi bien que les interrupteurs ont une résistance agréable et inspirent confiance.
Comme d'habitude chez Moog, les paramètres sont calibrés pour avoir un son toujours musical... pour autant, cet instrument permet quelques expérimentations.
Autour de chaque potard, ils ont pensé à ajouter une petite marque bleue pour indiquer le "son de base"... on aime ou pas :)
Les trois oscillateurs du Voyager sont accordés entre eux en quelques minutes, disons 10-20. Après ça, il peut éventuellement encore bouger un peu , mais avec un accordeur, rien à craindre : on ajuste un peu au fil des 30 premières minutes, si besoin, et hop.
Une seule diode rouge sur le panneau : moi, je trouve ça classe !



Côté ramage...

Pas de doute, c'est Moog : on reconnait d'emblée le filtre et le bas un peu gras du bide.
Pas de doute, c'est un Voyager : il sonne un peu... crémeux et pourra aussi être puissant s'il le faut. Un Little Phatty saura se montrer aussi puissant à nombre d'oscillateurs égal, mais pas forcément aussi crémeux. Un MG1 sera tout de suite plus brut, avec une certaine brillance un peu plus dure.
Allez l'écouter, c'est encore vos oreilles qui sauront le mieux vous dire si sa voix vous plait ou non.



Et par rapport à un autre Voyager ?

A part le "keybed" (le composant "clavier" lui-même), zéro numérique là-dedans : exit le MIDI, les mémoires, l'écran, le Pad XYZ. Exit donc le pot mapping. Exit le rétro-éclairage et pas de connexion pour une lampe non plus. Ca ne pose pas vraiment de problème.
Tout le reste est identique : ce sont les mêmes cartes de voix analogiques (impressionnantes, au passage :je crois qu'elles sont gravées sur 4 couches, composant discret à gogo....)



Et par rapport à un Model D ?

Le Voyager OS est plus vaste qu'un Model D. Ce dernier n'a pas de formes d'onde continument variables ni de synchro d'oscillateurs (argh...), pas de LFO pour le vintage et un LFO sans S&H pour la reissue de 2016, des enveloppes à réglage commun entre D et R; un signal monophonique uniquement et beaucoup moins de connexion. C'est un instrument (un peu) plus direct et qui permet beaucoup moins de bizarreries que le Voyager, au final.
Niveau son, sur les territoires qu'ils se partagent, ils peuvent sonner à l'identique



Vraiment tout analogique ?

Presque !
La clavier lui-même est numérique. Cela permet de paramétrer, à l'allumage, quelques petits choses comme le déclenchement des enveloppes (legato ou multi) et la priorité de note.
Au passage, on peut aussi choisir la portée de la roue de pitch : 2, 5 ou 7 demi-tons. Cela se fait via un cavalier situé à l'intérieur : un peu plus qu'en maintenant une touche enfoncée en l'allumant.
Un autre fait marquant est que certains des keybeds Fatar sont chargés avec un firmware buggué : dans certaines circonstances, le gate du clavier peut resté coincé (il faut y aller comme un funky Moog bassist, je peux détailler si besoin). Cela est réparable avec un peu de courage et d'équipement... magie du numérique.



Conclusion

Un superbe instrument auquel on a du mal à trouver des défauts si jamais on le prend pour ce qu'il est : un analo à l'ancienne. Il force le jeu live et réchauffe une pièce et fait boumboum dans ton cœur : j'ai retiré mes annonces au moins 6-7 fois avant de décider de m'en séparer pour de bon.
Si vraiment il me faut lui reprocher quelque chose, je dirais qu'un bouton de transposition globale serait pratique, ainsi que le volume en destination de modulation. Une pédale de trémolo fait l'affaire aussi :)