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- babouche369
Un diamant brut
Publié le 25/02/23 à 07:49Contexte
Lors de sa sortie, j'étais interessé par le Shruti. Mais le temps a passé, j'ai acquis d'autres machines, et entre temps Mutable Instruments s'est dirigé vers la gamme des produits modulaires, excellents et reconnus mais qui correspondent moins à ce que je cherche.
Puis, il y a une semaine, un Ambika s'est présenté à un prix très raisonable dans les annonces locales. Instrument rare, qui plus il est dans une très belle présentation (boitier métallique couleur crème, flancs en bois), je n'ai pas hésité.
Présentation
Polyphonique et polytimbral 6 voix, avec 6 sorties séparées et une sortie mix (mono). Connecter une des sorties séparée retranche automatiquement la…Lire la suiteContexte
Lors de sa sortie, j'étais interessé par le Shruti. Mais le temps a passé, j'ai acquis d'autres machines, et entre temps Mutable Instruments s'est dirigé vers la gamme des produits modulaires, excellents et reconnus mais qui correspondent moins à ce que je cherche.
Puis, il y a une semaine, un Ambika s'est présenté à un prix très raisonable dans les annonces locales. Instrument rare, qui plus il est dans une très belle présentation (boitier métallique couleur crème, flancs en bois), je n'ai pas hésité.
Présentation
Polyphonique et polytimbral 6 voix, avec 6 sorties séparées et une sortie mix (mono). Connecter une des sorties séparée retranche automatiquement la voix correspondante du mix: très pratique!
Chaque voix possède 2 oscillateurs avec 36 algorithmes et forme d'onde variable, un sub oscillateur, un générateur de bruit, un générateur de click, filtres analogique (le miens possède les SMR4, dans le style Roland), 3 ADSR, 3 LFO (+ un quatrième géneral), 14 slots d'effets, step séquenceur et arpégiateur.
L'affichage est assuré par un grand écran 2 X 40 caractères. Toute la gestion se fait par menus grâce à 8 boutons, chacun ayant plusieurs fonctions, 8 leds bicolores et 8 potentiomètres autour de l'écran pour régler les paramètres, un neuvième potentiomètre pour le volume, et enfin un encodeur avec poussoir pour sélectioner le programme (ou le paramètre à modifier) courant. On a donc 8 paramètres directement accessibles, et ça c'est bien. Le fait d'utiliser des potentiomètres au lieu d'encodeurs pour ces 8 paramètres fait qu'on doit repasser par la valeur avant que celle-ci ne soit effectivement modifiée (mode grab, appelé snap: ce mode est désactivable).
De prime abord, la gestion n'est pas évidente à saisir, même si les menus sont quand même bien organisés; question d'habitude, car il y a énorméments de paramètres.
Petit défaut ergonomique: l'interrupteur se trouve en dessous du connecteur de l'alimentation. Faire le contraire aurait été plus pratique lorsqu'on allume ou éteint l'instrument.
Terminologie
La terminologie utilisée pour décrire la structure générale n'est pas simple. Elle ressemble à celle utilisée par Roland sur les SoundCanvas, mais les termes n'ont pas exactement la même signification.
En premier lieu, on trouve la voix (voice): c'est la source sonore, dans les faits un synthé monophonique (2 oscillateurs, 1 filtre, 3 enveloppes, 1 LFO, 1 matrice de modulation), qui s'apparente à Instrument chez Roland.
Vient ensuite la part, qui comme chez Roland est un regroupement de 1 à 6 voix que l'on associera à un canal MIDI et un range au clavier.
Arrivent les patchs; c'est l'ensemble des réglages d'une part, donc communs à toutes les voix. On y trouve 3 LFO qui sont syncronisable sur le tempo (chez Roland s'ajoutent ici les réglages d'effets, mais il n'y a en a pas sur l'Ambika).
Ensuite, le program ajoute au patch des réglages de l'arpégiateur ou du séquenceur.
Enfin, un multi est un ensemble des programmes qui correspondent aux 6 voix de l'Ambika. Un multi peut donc avoir un seul programme, 2, 3, .. jusqu'à 6.
L'implémentation MIDI semble être assez complète, mais je n'en ai pas encore fait le tour ni modifié les réglages. En tout cas, il réagit déjà à mon Behringer BCR2000, ce qui sera pratique.
Sonorité
Question son, les programmes livrés sont assez incisifs et très distinctifs dans un mix. Les différentes basses sont excellentes, le filtre SMR4 fonctionne à merveille pour ça. Cependant, compte tenu du nombre impressionnant de paramètres, des algorithmes disponibles pour les oscillateurs et des différents filtres instalables lors de la construction, il est difficile de parler d'un type de son en particulier. Personnellement, je le trouve plus adapté aux leads qu'aux nappes, et je l'utilise dans cette optique.
Conclusion
L'Ambika n'est pas un synthé d'abord facile, il faut s'y plonger pour en tirer partie. Quelques petits glitchs mineurs ça et là (*), mais dans l'ensemble c'est un synthé très complet et on prend conscience de tout le travail qui a été fait par Émilie pour réaliser cette machine. Chapeau!
Fidèle à la philosophie de Mutable Intruments, le code est ouvert est accessible sur Github. Michigan Synth Works propose une nouvelle version appellée Xena: https://michigansynthworks.com/products/xena
(*) Comme les notes qui restent accrochées quand on change de programme avec des notes enfoncées. Il suffit juste de plaquer un accord de 6 notes pour que tout rentre dans l'ordre.Lire moins60 - HUROLURA
Un superbe analogique hybride
Publié le 06/09/12 à 08:41Un peu plus encombrant que son petit frère le Shruthi-1, l'Ambika conserve la philosophie DIY, évolutif et open source propre à cette petite marque française.
Le léger embonpoint, c'est pour la bonne cause:
- côté polyphonie on passe d'un monophonique à une solution qui peut proposer de 1 à 6 notes de polyphonie selon le nombre de Voicecard que l'on intègre
- côté ergonomie, on gagne en confort tout en gardant la même philosophie: l'écran 2 lignes de 40 caractères permet d'afficher 8 paramètres en simultané accessible à l'aide des 8 potentiomètre qui l'entoure; les pages de paramètres sont très vites accessibles au moyen des 8 touches présentes dans la partie basse de l'appareil (une p…Lire la suiteUn peu plus encombrant que son petit frère le Shruthi-1, l'Ambika conserve la philosophie DIY, évolutif et open source propre à cette petite marque française.
Le léger embonpoint, c'est pour la bonne cause:
- côté polyphonie on passe d'un monophonique à une solution qui peut proposer de 1 à 6 notes de polyphonie selon le nombre de Voicecard que l'on intègre
- côté ergonomie, on gagne en confort tout en gardant la même philosophie: l'écran 2 lignes de 40 caractères permet d'afficher 8 paramètres en simultané accessible à l'aide des 8 potentiomètre qui l'entoure; les pages de paramètres sont très vites accessibles au moyen des 8 touches présentes dans la partie basse de l'appareil (une pour les 2 oscillateurs et le mix, une pour le filtre, une pour les 4 LFO et les 3 enveloppes, une pour la matrice de modulation, une pour les réglages globaux et l'arpegiateur/stepséquenceur, une pour l'affectation des voies et le réglage d'horloge, une pour l'accès à 8 paramétres définissables par l'utilisateur en mode performance et la dernière pour l'accès à la SD-card où sont stockés les patches, séquences et multis)
En connectique, outre le connecteur pour alim externe et les MIDI in et out, on a une sortie audio monophonique globale et 6 sorties séparées pour chaque voicecard: quand on connecte une sortie séparée, elle sort du mix global ce qui permet d'ajouter un effet extérieur différent sur certaines parties si besoin.
Côté moteur sonore, on est face à celui d'un Shruthi un peu étoffé à la fois par l'ajout de 2 LFO et 1 enveloppe supplémentaires et plein d'autres petits ajouts à la fois au niveau de la matrice de modulation, d'une saturation et des bitcrushing au niveau du mix des oscillateurs. On retrouve par contre l'étendue de la palette sonore pouvant fournir des formes d'ondes classiques type analogique (sinus, triangle, dent de scie, carré et PWM), des oscillateurs utilisant de la distorsion de phase à la façon des CZ casio et des tables d'ondes à la façon des Transwaves Ensoniq ou Waldorf Microwave.
Le filtre est quant à lui analogique et 3 types en fonction des Voicecards choisies sont des a présent proposés inspirés de ceux des Shruthi:
- le SMR4, qui est le 4 pôles standard du Shruthi-1
- le SVF, qui est le 2 pôles multimode également disponible sur le Shruthi-1
- le 4P, qui est une alternative au 4 pôles standard issu du Shruthi 4PM mais sans le choix des modes multiples
On peut panacher les types de Voicecard à la construction.
UTILISATION
Assez simple à éditer par rapport à la plupart des autres synthés organisé autour d'un écran alphanumerique.
Le manuel de référence en Anglais est très bien fait, idem pour le manuel de montage qui accompagne chaque étape.
SONORITÉS
L'excellent son du Shruthi mais en polyphonique multitimbral 6 parties.
Côté expression, la matrice de modulation permet de rendre les sons très vivants.
AVIS GLOBAL
15 jours après en avoir fini l'assemblage (une dizaine d'heures de boulot pour moi), je ne suis encore qu'au début de mon exploration mais c'est un superbe synthé avec le son chaud des filtres analogiques, une très grande souplesse de configuration et une polyvalence qui lui permet d'empiéter à la fois sur les territoires sonores d'anciens analogiques type Juno 1, de jouer par moment les CZ casio avec filtre analogique ou de faire du balayage d'onde façon Ensoniq ou Waldorf.
L'accès de tous les paramètres en CC doit pouvoir permettre de lui adjoindre un contrôleur externe pour faciliter encore l'édition.
Côté tarif, le budget d'achat des différents composants tournent aux environs des 600€ auquel il convient d'ajouter le temps à passer pour le monter. Un must pour les passionnés du DIY.
D'autres types de Voicecard sont prévus avec entre autres des modules plus orientés boîte à rythme numérique ou analogique.
Un choix que je réfèrerais sans problème, d'ailleurs, il n'est pas impossible que j'en fasse un second assez rapidement...Lire moins360