Musique électronique, production... la musique c'est cool... mais la planète?
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Anonyme
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Sujet de la discussion Posté le 12/07/2020 à 22:28:41Musique électronique, production... la musique c'est cool... mais la planète?
Je lance le sujet, parce que le thème écologique devient de plus en plus important dans la survie de nos sociétés.
La musique est un art populaire qui lie les hommes depuis les millénaires, elle est source de richesses culturelles et parfois financières. Aujourd'hui nos "chefs-cuisiniers" ont accès à des technologies qui tiennent parfois de la science-fiction avec l'apparition d'outils qu'on osait à peine imaginer il y a 30 ans... nous avons fait du chemin depuis le dépôt de brevet d'un enregistreur magnétique sur fil en 1898.
Franchement, comme beaucoup d'entre vous, j'adore ça. Je ne vais pas bouder mon plaisir de disposer d'un studio à la maison qui dépasse tout ce que j'aurai pu imaginer quand j'étais gamin. Au quotidien nous ne nous rendons même plus compte du déluge de technologie et de datas... la semaine dernière je transférais encore une session de plusieurs centaines de giga via Wetransfert.
Comme je ne vous sens pas encore prêt à lâcher votre clone de 808 ou votre séquenceur pour une guitare classique ( moi non plus ), je vous invite à discuter de ce sujet ici et peut-être ouvrir les esprits sur ce qui pourrait évoluer en mieux dans notre passion.
Quelques questions que je me pose:
- C'est pas débile d'écouter de la musique en HQ sur youtube? La part de streaming pèse de plus en plus sur les réseaux.
- C'est pas débile d'avoir des appareils en rack avec un seulement des bouton de stand-by en façade? C'est pas parce que j'allume mon rack que j'utilise tout les appareils...
- Peut-on produire des instruments électroniques et se passer de composants produits de l'autre côté de la planète? Je pense qu'à l'heure actuelle ce n'est pas possible.
- Peut-on aujourd'hui sereinement acheter des produits fabriqués en Chine? Là je sors du sujet, mais ça me pose de plus en plus problème d'acheter des produits provenant d'un pays où on pratique la torture sur les minorités. Ce qui se passe avec les ouïghours est grave même si je ne tiens pas à débattre de l'aspect politique puisque nous sommes sur un forum de musique.
- Un laptop gavé de VST, finalement n'est-ce pas mieux qu'un Moog Matriarch + une MPC + 5 pédales d'effets + une Behringer X32 + un laptop?
- Le recyclage, la réparation jusqu'à quel point? Aujourd'hui ça devient difficile de trouver un réparateur pour sa chaîne Hi-fi... les technologies évoluent: maturité du numérique, réduction des composants à l'extrême, obsolescence parfois programmée... Si ce synthé est mort, à qui puis-je le donner pour lui donner la chance d'une seconde vie?
- Quelle longévité attendre de mon clone Behringer? Les boutons seront-ils morts dans 3 ans? Finalement, n'est-ce pas pareil pour toutes les marques?
- Les grandes marques travaillent sur des volumes qui permettent la rationalisation de la production à l'extrême, ce qui est moins simple pour des sociétés plus artisanales. Alors mieux vaut jouer la rationalisation? ou la diversification?
Le marché musicale représente des cacahuètes par rapport à nos besoins journaliers qui pèsent bien plus dans la balance. Mais nous savons que pour limiter les dégâts les réponses doivent être multiples. Alors on continu comme ça?
La musique est un art populaire qui lie les hommes depuis les millénaires, elle est source de richesses culturelles et parfois financières. Aujourd'hui nos "chefs-cuisiniers" ont accès à des technologies qui tiennent parfois de la science-fiction avec l'apparition d'outils qu'on osait à peine imaginer il y a 30 ans... nous avons fait du chemin depuis le dépôt de brevet d'un enregistreur magnétique sur fil en 1898.
Franchement, comme beaucoup d'entre vous, j'adore ça. Je ne vais pas bouder mon plaisir de disposer d'un studio à la maison qui dépasse tout ce que j'aurai pu imaginer quand j'étais gamin. Au quotidien nous ne nous rendons même plus compte du déluge de technologie et de datas... la semaine dernière je transférais encore une session de plusieurs centaines de giga via Wetransfert.
Comme je ne vous sens pas encore prêt à lâcher votre clone de 808 ou votre séquenceur pour une guitare classique ( moi non plus ), je vous invite à discuter de ce sujet ici et peut-être ouvrir les esprits sur ce qui pourrait évoluer en mieux dans notre passion.
Quelques questions que je me pose:
- C'est pas débile d'écouter de la musique en HQ sur youtube? La part de streaming pèse de plus en plus sur les réseaux.
- C'est pas débile d'avoir des appareils en rack avec un seulement des bouton de stand-by en façade? C'est pas parce que j'allume mon rack que j'utilise tout les appareils...
- Peut-on produire des instruments électroniques et se passer de composants produits de l'autre côté de la planète? Je pense qu'à l'heure actuelle ce n'est pas possible.
- Peut-on aujourd'hui sereinement acheter des produits fabriqués en Chine? Là je sors du sujet, mais ça me pose de plus en plus problème d'acheter des produits provenant d'un pays où on pratique la torture sur les minorités. Ce qui se passe avec les ouïghours est grave même si je ne tiens pas à débattre de l'aspect politique puisque nous sommes sur un forum de musique.
- Un laptop gavé de VST, finalement n'est-ce pas mieux qu'un Moog Matriarch + une MPC + 5 pédales d'effets + une Behringer X32 + un laptop?
- Le recyclage, la réparation jusqu'à quel point? Aujourd'hui ça devient difficile de trouver un réparateur pour sa chaîne Hi-fi... les technologies évoluent: maturité du numérique, réduction des composants à l'extrême, obsolescence parfois programmée... Si ce synthé est mort, à qui puis-je le donner pour lui donner la chance d'une seconde vie?
- Quelle longévité attendre de mon clone Behringer? Les boutons seront-ils morts dans 3 ans? Finalement, n'est-ce pas pareil pour toutes les marques?
- Les grandes marques travaillent sur des volumes qui permettent la rationalisation de la production à l'extrême, ce qui est moins simple pour des sociétés plus artisanales. Alors mieux vaut jouer la rationalisation? ou la diversification?
Le marché musicale représente des cacahuètes par rapport à nos besoins journaliers qui pèsent bien plus dans la balance. Mais nous savons que pour limiter les dégâts les réponses doivent être multiples. Alors on continu comme ça?
linn134
14923
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 21 ans
2 Posté le 13/07/2020 à 06:18:33
Les questions sont pertinentes.
Toutefois il y a des moyens de réduire l'impact négatif de la production musicale individuelle, chacun pourra trouver les siens à son échelle.
Pour autant c'est une activité de niche.
Combien de musiciens sont réellement de gros consommateurs de matériel ? À quelle vitesse consomment-ils ou renouvellent-ils leur matériel? Comment séparer la part des professionnel de de celle des amateurs? Il y a beaucoup de questions pour définir les limites du questionnement, c'est à chacun de se maîtriser.
Si on imagine que la pratique musicale n'est pas essentielle (ce que je n'affirme pas, c'est une hypothèse de travail) que représente t-elle face à d'autres loisirs?
Je te suis sur l'idée que l'informatique est une piste à explorer pour minimiser l'impact, le nombre de foyers équipés est conséquent, les ordinateurs accessibles sont suffisamment performants pour un petit home studio, la surconsommation logicielle n'est pas une obligation. Pour ma part je donne systématiquement une seconde vie à mes outils informatiques, parfois une troisième en les donnant quand ils sont encore fonctionnels.
On peut évidemment se calmer sur la course au matériel ou privilégier le marché de l'occasion, réparer autant que possible, entretenir aussi.
Par contre on peut difficilement (hors marché de l'occasion) continuer de voir la musique comme une activité accessible au plus grand nombre en tirant un trait sur les instruments importés d'Asie. Dans n'importe quelle boutique physique la totalité des instruments d'entrée de gamme est made in loin. À moins d'envoyer les ados chez un luthier avec la CB des parents, il me semble compliqué de faire autrement que de débuter avec des instruments à prix mini. Quelques exceptions existent quand il y a un musicien dans les proches qui prête ou donne le matériel.
C'est un questionnement sans fin. Et finalement à part se demander à chaque envie de craquer si c'est utile et raisonnable il y a guère de solution.
Pour tout ce qui est électronique c'est vite vu, les composants accessibles sont majoritairement construits en Asie, on doit pouvoir trouver d'autres provenances en acceptant d'y mettre le prix et en admettant qu'on puisse se les procurer.
Même un prestigieux synthé américain est gavé de composants venus de loin.
Le questionnement moral est l'ennemi du business. Un des principes de base de la mondialisation c'est que l'on peut avoir tout à un tarif honteusement bas mais il ne faut pas trop chercher à savoir pourquoi.
Dans un monde idéal, chacun serait capable de se fabriquer lui-même son instrument de musique. Mais aujourd'hui se fabriquer un instrument de percussion même archaïque demande un minimum de savoir faire et d'équipement, sauf à taper sur des bidons et des casseroles. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose si on aime le son qui en résulte.
La pratique musicale est quand-même une chose que l'on peut partager facilement même avec des non-musiciens. On ne peut pas dire la même chose de tous les loisirs, c'est ce qui participe de l'art : il se fabrique seul ou à plusieurs mais se partage pour créer l'émotion et marquer son époque.
Mon point de vue personnel, en admettant qu'il soit possible de hiérarchiser les loisirs (ou que cela soit même souhaitable), c'est que les arts doivent être préservés à tout prix. Je préfère être privé de voyage plutôt que de pratique musicale. D'ailleurs je me prive régulièrement de voyager pour garder quelques euros supplémentaires pour la musique. C'est personnel, je ne demande pas à tout le monde de me suivre.
Toutefois il y a des moyens de réduire l'impact négatif de la production musicale individuelle, chacun pourra trouver les siens à son échelle.
Pour autant c'est une activité de niche.
Combien de musiciens sont réellement de gros consommateurs de matériel ? À quelle vitesse consomment-ils ou renouvellent-ils leur matériel? Comment séparer la part des professionnel de de celle des amateurs? Il y a beaucoup de questions pour définir les limites du questionnement, c'est à chacun de se maîtriser.
Si on imagine que la pratique musicale n'est pas essentielle (ce que je n'affirme pas, c'est une hypothèse de travail) que représente t-elle face à d'autres loisirs?
Je te suis sur l'idée que l'informatique est une piste à explorer pour minimiser l'impact, le nombre de foyers équipés est conséquent, les ordinateurs accessibles sont suffisamment performants pour un petit home studio, la surconsommation logicielle n'est pas une obligation. Pour ma part je donne systématiquement une seconde vie à mes outils informatiques, parfois une troisième en les donnant quand ils sont encore fonctionnels.
On peut évidemment se calmer sur la course au matériel ou privilégier le marché de l'occasion, réparer autant que possible, entretenir aussi.
Par contre on peut difficilement (hors marché de l'occasion) continuer de voir la musique comme une activité accessible au plus grand nombre en tirant un trait sur les instruments importés d'Asie. Dans n'importe quelle boutique physique la totalité des instruments d'entrée de gamme est made in loin. À moins d'envoyer les ados chez un luthier avec la CB des parents, il me semble compliqué de faire autrement que de débuter avec des instruments à prix mini. Quelques exceptions existent quand il y a un musicien dans les proches qui prête ou donne le matériel.
C'est un questionnement sans fin. Et finalement à part se demander à chaque envie de craquer si c'est utile et raisonnable il y a guère de solution.
Pour tout ce qui est électronique c'est vite vu, les composants accessibles sont majoritairement construits en Asie, on doit pouvoir trouver d'autres provenances en acceptant d'y mettre le prix et en admettant qu'on puisse se les procurer.
Même un prestigieux synthé américain est gavé de composants venus de loin.
Le questionnement moral est l'ennemi du business. Un des principes de base de la mondialisation c'est que l'on peut avoir tout à un tarif honteusement bas mais il ne faut pas trop chercher à savoir pourquoi.
Dans un monde idéal, chacun serait capable de se fabriquer lui-même son instrument de musique. Mais aujourd'hui se fabriquer un instrument de percussion même archaïque demande un minimum de savoir faire et d'équipement, sauf à taper sur des bidons et des casseroles. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose si on aime le son qui en résulte.
La pratique musicale est quand-même une chose que l'on peut partager facilement même avec des non-musiciens. On ne peut pas dire la même chose de tous les loisirs, c'est ce qui participe de l'art : il se fabrique seul ou à plusieurs mais se partage pour créer l'émotion et marquer son époque.
Mon point de vue personnel, en admettant qu'il soit possible de hiérarchiser les loisirs (ou que cela soit même souhaitable), c'est que les arts doivent être préservés à tout prix. Je préfère être privé de voyage plutôt que de pratique musicale. D'ailleurs je me prive régulièrement de voyager pour garder quelques euros supplémentaires pour la musique. C'est personnel, je ne demande pas à tout le monde de me suivre.
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Démos Audio / Soundcloud BTS & La chaîne YouTube
"001001001111010010010010100010 !" Mireille DAC.
Anonyme
101
3 Posté le 13/07/2020 à 08:45:09
Tu dis des choses très juste Linn.
C'est vrai que la plupart des gens commencent sur du matériel "made in loin"... c'est une porte d'entrée pour beaucoup de jeunes dans le monde de la musique.
Tu as raison aussi de différencier monde pro et amateur, les problématiques sont différentes: je connais des grands studios où on n'éteint pas forcément les consoles ou les rack le WE...
Pour ma part j'ai refourgué du matériel vieillissant qui ne valait rien à l'occasion à un gars dans une ressourcerie : il a refait tout ça à neuf et ça lui a fait très plaisir.
C'est vrai que la plupart des gens commencent sur du matériel "made in loin"... c'est une porte d'entrée pour beaucoup de jeunes dans le monde de la musique.
Tu as raison aussi de différencier monde pro et amateur, les problématiques sont différentes: je connais des grands studios où on n'éteint pas forcément les consoles ou les rack le WE...
Pour ma part j'ai refourgué du matériel vieillissant qui ne valait rien à l'occasion à un gars dans une ressourcerie : il a refait tout ça à neuf et ça lui a fait très plaisir.
[ Dernière édition du message le 13/07/2020 à 08:51:51 ]
linn134
14923
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 21 ans
4 Posté le 13/07/2020 à 09:26:51
Oui, il y a probablement des choses à imaginer autour du don.
Il y a quelques temps un musicien pro m'a légué son "vieux" synthé Kurzweil un peu abimé. J'en ai profité pour donner à mon tour un clavier qui ne me servait plus à un ado qui se lance. On voit régulièrement des annonces ici et ailleurs pour des dons de matériel, c'est une bonne direction.
Pour les pros je vois plutôt un rapport au matériel différent des amateurs, au moins dans la notion d'outil. Et il y a une vraie question derrière cet aspect: pour un professionnel, une console c'est un outil de travail alors que pour un amateur c'est un gros jouet. Je ne parle pas du sérieux de son utilisation, c'est hors sujet. Par contre je n'imagine pas qu'on puisse priver un professionnel de son outil de travail en considérant que pour lui c'est un luxe. Ça me semblerait aberrant.
C'est tellement au cas par cas qu'il est préférable que chacun fasse en son âme et conscience.
On peut probablement trouver des moyens d'encourager les fabricants de l'UE sans se fâcher avec le reste du monde. Par contre je crois assez peu à une fabrication low cost en France, il faudrait des salaires horriblement bas par rapport au minimum actuel, soit des robots extrêmement chers donc un investissement hors de portée même des plus grosses boîtes ici. Il y a bien quelques luthiers qui proposent des instruments basiques Made in France mais ça reste des tarifs proches de l'entrée de gamme Gibson USA.
Pour le matériel électronique c'est encore plus compliqué : la R&D coûte cher, la garantie obligatoire impose du SAV et des pièces détachées, et il faut les infrastructures pour tout cela. Si on ajoute le marketing et tout ce qui va avec on atteint des sommes rapidement dissuasives. J'ai trois machines professionnelles en développement qui ne verront probablement jamais le jour pour cause de prix final trop élevé. Il me faudrait appeler à l'aide notre cher voisin germain si décrié. Et je n'ai pas forcément envie de le faire.
La piste de la frugalité me semble la plus cohérente. Et pourtant je ne suis pas le dernier à avoir envie de m'équiper avec de belles machines.
Il y a quelques temps un musicien pro m'a légué son "vieux" synthé Kurzweil un peu abimé. J'en ai profité pour donner à mon tour un clavier qui ne me servait plus à un ado qui se lance. On voit régulièrement des annonces ici et ailleurs pour des dons de matériel, c'est une bonne direction.
Pour les pros je vois plutôt un rapport au matériel différent des amateurs, au moins dans la notion d'outil. Et il y a une vraie question derrière cet aspect: pour un professionnel, une console c'est un outil de travail alors que pour un amateur c'est un gros jouet. Je ne parle pas du sérieux de son utilisation, c'est hors sujet. Par contre je n'imagine pas qu'on puisse priver un professionnel de son outil de travail en considérant que pour lui c'est un luxe. Ça me semblerait aberrant.
C'est tellement au cas par cas qu'il est préférable que chacun fasse en son âme et conscience.
On peut probablement trouver des moyens d'encourager les fabricants de l'UE sans se fâcher avec le reste du monde. Par contre je crois assez peu à une fabrication low cost en France, il faudrait des salaires horriblement bas par rapport au minimum actuel, soit des robots extrêmement chers donc un investissement hors de portée même des plus grosses boîtes ici. Il y a bien quelques luthiers qui proposent des instruments basiques Made in France mais ça reste des tarifs proches de l'entrée de gamme Gibson USA.
Pour le matériel électronique c'est encore plus compliqué : la R&D coûte cher, la garantie obligatoire impose du SAV et des pièces détachées, et il faut les infrastructures pour tout cela. Si on ajoute le marketing et tout ce qui va avec on atteint des sommes rapidement dissuasives. J'ai trois machines professionnelles en développement qui ne verront probablement jamais le jour pour cause de prix final trop élevé. Il me faudrait appeler à l'aide notre cher voisin germain si décrié. Et je n'ai pas forcément envie de le faire.
La piste de la frugalité me semble la plus cohérente. Et pourtant je ne suis pas le dernier à avoir envie de m'équiper avec de belles machines.
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449
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 17 ans
5 Posté le 15/07/2020 à 14:22:33
Réflexions intéressantes qui font écho à mon propre questionnement sur ma façon de consommer et mon rapport à la musique.
Je me permets donc d'apporter une pierre (personnelle) à l'édifice !
Sans traiter quiconque de débile, il me semble que Youtube n'est pas le meilleur endroit pour écouter de la musique dans une démarche de développement durable ! Indépendamment de la question environnementale, j'aurais tendance à privilégier les sites de streaming qui rétribuent (certes au lance pierre) leurs auteurs plutôt qu'à cette filiale d'Alphabet !
Si tu as une bibliothèque municipale à proximité de chez toi, tu as aussi la solution d'aller écouter les CD audios dont ils disposent avec la possibilité de te faire conseiller aussi par le bibliothécaire et de faire de belles découvertes. Tu as aussi (normalement) la possibilité d'effectuer une copie pour ton usage strictement personnel. Comme ça, pas besoin de solliciter des serveurs ou de la bande passante pour accéder à de la musique qui sera stockée en local. Après c’est sur que la solution bibliothèque reste un complément à une autre solution, notamment si tu t'intéresse aux dernières nouveautés sorties.
Acheter des produits durables fabriqués localement sont le meilleur moyen à mon sens (économie circulaire mise à part) de réduire l'impact de sa consommation. Malheureusement, il paraît difficile de boycotter l'ensemble des produits d'un pays comme la Chine. Comme le disait Linn134, même en achetant des modules fabriqués à la main en Allemagne ou aux Etats Unis, tu ne peux pas savoir d'où proviennent les composants électroniques qui le composent. Je n'ai pas encore de solution pour consommer local sur ce point (même Arturia faisant produire hors de France), ce qui ne règlera de toute manière pas entièrement la question de l'impact et de la pollution générée par la machine.
Heureusement que l'on trouve encore quelques amateurs disposant des connaissances suffisantes pour réparer des synthés défectueux (ce n'est pas mon cas). Il est possible de trouver des vieux synthés d'occasion de 30 ans d'âge qui fonctionnent encore parfaitement aujourd'hui.
Tu cites la marque Beringer mais il est également possible selon moi de parler de Korg, et de sa tendance à créer des mini-instruments aux finitions un peu cheap (Monotron, Volca, etc.) mais créant un nouveau besoin chez un bon nombre de musiciens et donc de créer de la consommation. Je suis bien placé pour en parler car je possède la première version du Monotron, qui ne fonctionne plus très bien aujourd'hui.
En effet, commençons par manger moins de viande, à arrêter de prendre l'avion, à se passer de climatisation et à acheter nos appareils électroniques courants (appareil photo, smartphone, ordinateurs) en reconditionné et un premier pas aura déjà été fait !
C'est très vrai, j'ai souvent l'impression qu'en achetant un nouvel instrument ma productivité et ma créativité sera augmentée mais au fond, je pense que j'étais plus créatif à mes débuts avec un seul clavier maître et le logiciel VST Host sans carte son qu'aujourd'hui.
Dans la même idée, plutôt que d'acheter un instrument bas de gamme neuf pour débuter la pratique d'un instrument, beaucoup de magasins ou de luthiers proposent une location au trimestre ou à l'année, qui permet de jouer sur des instruments de meilleure qualité sans consommation inutile. Alors certes ça peut revenir plus cher si la location se poursuit mais ce ne sera pas de l'argent de perdu car le plaisir de jouer sur un instrument de meilleure qualité a pu contribuer à la poursuite de la pratique. C'est quand même plus sympa (sauf pour les voisins) d'apprendre le piano sur un vrai piano que sur un clavier arrangeur !
Une piste de réflexion pourrait également être de se prêter entre musiciens des instruments, ou de venir faire des enregistrements avec les instruments des autres. En développant des réseaux de passionnés (de confiance), il serait possible d'utiliser d'autres machines que celles que l'on possède, ce qui contribuerait peut être à diminuer les envies d'achats compulsifs et créerait du lien social que l'on a pas forcément seul derrière son écran.
J'ai par exemple entendu parler d'une initiative en Suisse d'une association qui a reçu en don de la part d'un collectionneur un nombre important de synthés et qui voulait créer un musée et un studio en permettant aux musiciens de venir enregistrer des morceaux avec ces synthés de légende. Il me semble que cette association s'appelle le Swiss Museum & Center for Electronic Music Instruments, c'est en Suisse à Fribourg (mais je ne sais pas si le studio a vu le jour).
Tu ne crois pas si bien dire, c'est finalement (pour d'autres raisons que l'environnement mais en partie pour ça car je voulais me détacher de l'électronique et revenir à des sensations plus acoustiques) la solution que j'ai choisi même si je n'arrête pas la musique électronique pour autant ! J'ai récupéré la guitare que mes parents avaient acheté à ma soeur il y a 20 ans. La table d'harmonie est à moitié enfoncée mais elle fait toujours du son !
En conclusion, je suis agréablement surpris de voir qu'une prise de conscience émerge même s'il apparaît aujourd'hui difficile de concilier neutralité carbone et musique électronique !
Je me permets donc d'apporter une pierre (personnelle) à l'édifice !
Citation de Dina_Turner :
Quelques questions que je me pose:
- C'est pas débile d'écouter de la musique en HQ sur youtube? La part de streaming pèse de plus en plus sur les réseaux
Sans traiter quiconque de débile, il me semble que Youtube n'est pas le meilleur endroit pour écouter de la musique dans une démarche de développement durable ! Indépendamment de la question environnementale, j'aurais tendance à privilégier les sites de streaming qui rétribuent (certes au lance pierre) leurs auteurs plutôt qu'à cette filiale d'Alphabet !
Si tu as une bibliothèque municipale à proximité de chez toi, tu as aussi la solution d'aller écouter les CD audios dont ils disposent avec la possibilité de te faire conseiller aussi par le bibliothécaire et de faire de belles découvertes. Tu as aussi (normalement) la possibilité d'effectuer une copie pour ton usage strictement personnel. Comme ça, pas besoin de solliciter des serveurs ou de la bande passante pour accéder à de la musique qui sera stockée en local. Après c’est sur que la solution bibliothèque reste un complément à une autre solution, notamment si tu t'intéresse aux dernières nouveautés sorties.
Citation de Dina_Turner :
- Peut-on aujourd'hui sereinement acheter des produits fabriqués en Chine? Là je sors du sujet, mais ça me pose de plus en plus problème d'acheter des produits provenant d'un pays où on pratique la torture sur les minorités
Acheter des produits durables fabriqués localement sont le meilleur moyen à mon sens (économie circulaire mise à part) de réduire l'impact de sa consommation. Malheureusement, il paraît difficile de boycotter l'ensemble des produits d'un pays comme la Chine. Comme le disait Linn134, même en achetant des modules fabriqués à la main en Allemagne ou aux Etats Unis, tu ne peux pas savoir d'où proviennent les composants électroniques qui le composent. Je n'ai pas encore de solution pour consommer local sur ce point (même Arturia faisant produire hors de France), ce qui ne règlera de toute manière pas entièrement la question de l'impact et de la pollution générée par la machine.
Citation de Dina_Turner :
- Le recyclage, la réparation jusqu'à quel point? Aujourd'hui ça devient difficile de trouver un réparateur pour sa chaîne Hi-fi... les technologies évoluent: maturité du numérique, réduction des composants à l'extrême, obsolescence parfois programmée... Si ce synthé est mort, à qui puis-je le donner pour lui donner la chance d'une seconde vie?
Heureusement que l'on trouve encore quelques amateurs disposant des connaissances suffisantes pour réparer des synthés défectueux (ce n'est pas mon cas). Il est possible de trouver des vieux synthés d'occasion de 30 ans d'âge qui fonctionnent encore parfaitement aujourd'hui.
Tu cites la marque Beringer mais il est également possible selon moi de parler de Korg, et de sa tendance à créer des mini-instruments aux finitions un peu cheap (Monotron, Volca, etc.) mais créant un nouveau besoin chez un bon nombre de musiciens et donc de créer de la consommation. Je suis bien placé pour en parler car je possède la première version du Monotron, qui ne fonctionne plus très bien aujourd'hui.
Citation de Dina_Turner :
Le marché musicale représente des cacahuètes par rapport à nos besoins journaliers qui pèsent bien plus dans la balance.
En effet, commençons par manger moins de viande, à arrêter de prendre l'avion, à se passer de climatisation et à acheter nos appareils électroniques courants (appareil photo, smartphone, ordinateurs) en reconditionné et un premier pas aura déjà été fait !
Citation de Linn134 :
C'est un questionnement sans fin. Et finalement à part se demander à chaque envie de craquer si c'est utile et raisonnable il y a guère de solution.
C'est très vrai, j'ai souvent l'impression qu'en achetant un nouvel instrument ma productivité et ma créativité sera augmentée mais au fond, je pense que j'étais plus créatif à mes débuts avec un seul clavier maître et le logiciel VST Host sans carte son qu'aujourd'hui.
Citation de Linn134 :
On peut évidemment se calmer sur la course au matériel ou privilégier le marché de l'occasion, réparer autant que possible, entretenir aussi.
Dans la même idée, plutôt que d'acheter un instrument bas de gamme neuf pour débuter la pratique d'un instrument, beaucoup de magasins ou de luthiers proposent une location au trimestre ou à l'année, qui permet de jouer sur des instruments de meilleure qualité sans consommation inutile. Alors certes ça peut revenir plus cher si la location se poursuit mais ce ne sera pas de l'argent de perdu car le plaisir de jouer sur un instrument de meilleure qualité a pu contribuer à la poursuite de la pratique. C'est quand même plus sympa (sauf pour les voisins) d'apprendre le piano sur un vrai piano que sur un clavier arrangeur !
Une piste de réflexion pourrait également être de se prêter entre musiciens des instruments, ou de venir faire des enregistrements avec les instruments des autres. En développant des réseaux de passionnés (de confiance), il serait possible d'utiliser d'autres machines que celles que l'on possède, ce qui contribuerait peut être à diminuer les envies d'achats compulsifs et créerait du lien social que l'on a pas forcément seul derrière son écran.
J'ai par exemple entendu parler d'une initiative en Suisse d'une association qui a reçu en don de la part d'un collectionneur un nombre important de synthés et qui voulait créer un musée et un studio en permettant aux musiciens de venir enregistrer des morceaux avec ces synthés de légende. Il me semble que cette association s'appelle le Swiss Museum & Center for Electronic Music Instruments, c'est en Suisse à Fribourg (mais je ne sais pas si le studio a vu le jour).
Citation de Dina_Turner :
Comme je ne vous sens pas encore prêt à lâcher votre clone de 808 ou votre séquenceur pour une guitare classique ( moi non plus ), je vous invite à discuter de ce sujet ici et peut-être ouvrir les esprits sur ce qui pourrait évoluer en mieux dans notre passion.
Tu ne crois pas si bien dire, c'est finalement (pour d'autres raisons que l'environnement mais en partie pour ça car je voulais me détacher de l'électronique et revenir à des sensations plus acoustiques) la solution que j'ai choisi même si je n'arrête pas la musique électronique pour autant ! J'ai récupéré la guitare que mes parents avaient acheté à ma soeur il y a 20 ans. La table d'harmonie est à moitié enfoncée mais elle fait toujours du son !
En conclusion, je suis agréablement surpris de voir qu'une prise de conscience émerge même s'il apparaît aujourd'hui difficile de concilier neutralité carbone et musique électronique !
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