ténor sans contre-ut
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latramor
4
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 8 ans
Sujet de la discussion Posté le 03/03/2016 à 12:49:57ténor sans contre-ut
Bonjour,
j'écris pour quelques conseils car je suis en plein doute vocal. Cela fait quelques années que je pratique le chant lyrique en cours particulier. On m'a toujours classé ténor et donné à chanter des airs de ténor. J'ai consolidé petit à petit mon médium et progressé toujours davantage dans l'aigu - si bien qu'aujourd'hui j'ai un ambitus compris entre sib1 (limite extrême du grave) et sib3 (dernière note correcte). Seulement voilà, cela fait plusieurs temps que j'ai l'impression de coincer dans l'aigu : mon si3 sort toujours assez mal (c'est trop crié encore) et je n'ai littéralement pas de contre-ut (je passe inévitablement en fausset entre si3 et do4). De ce fait, comme ça dure depuis un bon moment, je me suis mis à douter et à appréhender de plus en plus mon aigu. Je commence à me demander si j'ai vraiment une voix de ténor et si toutes ces années de travail dans cette voix n'ont pas été vaines. Je me demande si j'ai également la bonne technique, et si ma couverture est optimale. J'aimerais savoir s'il y a des cas comme moi de ténor qui ont mis du temps pour pouvoir sortir leur contre-ut, si c'est un problème tout à fait normal dans la construction de la voix de ténor. Je vous avoue que ça commence à me peser parce qu'il y a beaucoup d'airs que j'aimerais chanter qui exigent au moins le si aigu.
Bien cordialement
j'écris pour quelques conseils car je suis en plein doute vocal. Cela fait quelques années que je pratique le chant lyrique en cours particulier. On m'a toujours classé ténor et donné à chanter des airs de ténor. J'ai consolidé petit à petit mon médium et progressé toujours davantage dans l'aigu - si bien qu'aujourd'hui j'ai un ambitus compris entre sib1 (limite extrême du grave) et sib3 (dernière note correcte). Seulement voilà, cela fait plusieurs temps que j'ai l'impression de coincer dans l'aigu : mon si3 sort toujours assez mal (c'est trop crié encore) et je n'ai littéralement pas de contre-ut (je passe inévitablement en fausset entre si3 et do4). De ce fait, comme ça dure depuis un bon moment, je me suis mis à douter et à appréhender de plus en plus mon aigu. Je commence à me demander si j'ai vraiment une voix de ténor et si toutes ces années de travail dans cette voix n'ont pas été vaines. Je me demande si j'ai également la bonne technique, et si ma couverture est optimale. J'aimerais savoir s'il y a des cas comme moi de ténor qui ont mis du temps pour pouvoir sortir leur contre-ut, si c'est un problème tout à fait normal dans la construction de la voix de ténor. Je vous avoue que ça commence à me peser parce qu'il y a beaucoup d'airs que j'aimerais chanter qui exigent au moins le si aigu.
Bien cordialement
AlexSingitOut
38
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 12 ans
2 Posté le 04/03/2016 à 00:49:54
Salut !
Sans t'entendre, c'est impossible de t'aiguiller. Il faudrait un extrait audio pour que je puisse diagnostiquer un peu tout ça
Sans t'entendre, c'est impossible de t'aiguiller. Il faudrait un extrait audio pour que je puisse diagnostiquer un peu tout ça
Professeur de chant , en formation TCM.
Sur Skype partout dans le monde ou à Nantes en personne.
Lex.carra@gmail.com
bidule
55
Posteur·euse AFfranchi·e
Membre depuis 20 ans
3 Posté le 06/03/2016 à 01:15:56
Salut,
Tout d'abord, ce qui distingue le type de voix c'est le registre, la tessiture réelle et le timbre.
La classification pour les hommes, c'est simple. Du grave vers l'aigu: basse, baryton, ténor.
Comparaison facile: contrebasse, violoncelle, et violon. Certaines notes dans l'aigu du cello se retrouvent sur les graves du violon ce qui ne fait pas du cello un violon ! Le timbre est fondamentalement different et bien distinct. Il se fait que les tessitures se chevauchent à un endroit donné sur une séquence commune. Okay, il y a aussi les basses profondes, les barytons martin, les ténors lyriques ou légers... Ce sont des subdivisions un peu inutiles mais bon, si cela peut faire le bonheur des spécialistes...
Alors pour parler des ténors (j'en suis). Il se trouve des hommes dont la voix est naturellement aigue et claire. En travaillant les techniques vocales lyriques, ils ne devraient avoir aucune peine à trouver leur emploi dans le répertoire pour ténor léger OU lyrique en ce que ce qui distingue les deux dénominations ce sont les notes extrèmes, la puissance et l'agilité. Je m'explique: le ténor léger possède une tessiture qui va de do2 (au mieux !) à ré4 sans trop de difficulté. Le ténor lyrique peut descendre jusqu'au sol1 mais sera limité au la3 voire au sib3. Il n'ira pas au-delà sauf...à l'entrainement, donc avec une marge de sécurité disons d'une tierce mineure au maximum. A l'évidence, le ténor léger est à l'aise dans les opéras de Puccini (exemple, La bohème) ou de Verdi (Le Trouvère, Rigoletto). A contrario, le ténor lyrique évitera ce répertoire pour se "contenter" de Carmen, Eugène Onéguyne, Il Pagliaccio. De mémoire, ces opéras ne comportent pas de contre-ut et restent limité au sib.
Là, où la différence est évidente c'est au plan de la puissance harmonique. Il y a comme qui dirait quelques decibels de plus entre le ténor lyrique et le ténor léger ! Et, une plus grande amplitude aussi.
Donc, sans t'avoir entendu, il me semble que si tu es à l'aise dans le répertoire précité du ténor lyrique, c'est que tu n'es pas fait pour chanter les opéras destinés aux ténors légers. Maintenant, il est vrai que certains ténors lyriques peuvent chanter du Puccini et du Verdi à la condition de sortir l'inévitable contre-ut, même si cela représente l'extrême note émise. Cette note (et éventuellement le do#4) représentera toujours le toit du monde pour le ténor lyrique mais c'est faisable et accessible avec du travail d'entraînement. Le sauteur en hauteur gagne centimètre par centimètre à force de travail, de technique, de volonté, d'opiniâtreté. S'il peut sauter à 2m40 à l'entraînement, il pourra espérer passer 2m35 en compétition. Il faut toujours garder une petite marge. Et, sortir le contre-ut représente pour le ténor lyrique une véritable performance.
Alors, ton post est précis sur un point: je me suis mis à douter et à appréhender de plus en plus mon aigu
Ben oui, le sauteur qui, face à la barre se dit "non, je n'y arriverai pas" n'y parviendra certainement pas !!! Il faut être sûr, non pas de soi mais de ce que l'on fait. Aucune hésitation n'est permise. Mais, dis-toi bien que l'athlète ne se contente pas d'enlever ses habits civils, d'enfiler sa tenue et de sauter dans les trois minutes qui suivent. Il s'échauffe, assez longtemps du reste. Il prend ses marques, ses repères et se prépare psychologiquement. Et, il prend son élan. C'est pareil pour les notes aigues. Il faut prendre son élan. C'est-à-dire que, pour être pratique et là, je te donne une indication précieuse, ce n'est pas la note aigue qui est compliquée à sortir. Ce sont les notes qui précèdent ! Elle sont comme l'élan de l'athlète. Elles vont "propulser" la note aigue. Et, surtout il faut ne pas attaquer la note brutalement. Il faut l'appuyer après qu'elle soit sortie librement...
Personnellement, j'ai à mon répertoire: Lenski's aria de Eugène Onéguyne, tout le Don José de Carmen, La donna e mobile, Una furtiva lagrima, Vesti la Giubba de Il Pagliaccio, Les deux airs de La fanciulla del West, etc. Mais j'évite soigneusement Turandot, Aida, La bohème... C'est comme ça. Il fut une époque où je sortais ces airs sans difficulté mais avec un entrainement intensif et quelque peu insensé. Je te laisse méditer sur la question. Et, ne perd pas de vue la comparaison avvec le sportif: entrainement spécifique, hygiène de vie, objectifs ciblés. Là où il y a une volonté il y a un chemin mais à l'impossible, nul n'est tenu.
Courage et bon travail
Paul
Tout d'abord, ce qui distingue le type de voix c'est le registre, la tessiture réelle et le timbre.
La classification pour les hommes, c'est simple. Du grave vers l'aigu: basse, baryton, ténor.
Comparaison facile: contrebasse, violoncelle, et violon. Certaines notes dans l'aigu du cello se retrouvent sur les graves du violon ce qui ne fait pas du cello un violon ! Le timbre est fondamentalement different et bien distinct. Il se fait que les tessitures se chevauchent à un endroit donné sur une séquence commune. Okay, il y a aussi les basses profondes, les barytons martin, les ténors lyriques ou légers... Ce sont des subdivisions un peu inutiles mais bon, si cela peut faire le bonheur des spécialistes...
Alors pour parler des ténors (j'en suis). Il se trouve des hommes dont la voix est naturellement aigue et claire. En travaillant les techniques vocales lyriques, ils ne devraient avoir aucune peine à trouver leur emploi dans le répertoire pour ténor léger OU lyrique en ce que ce qui distingue les deux dénominations ce sont les notes extrèmes, la puissance et l'agilité. Je m'explique: le ténor léger possède une tessiture qui va de do2 (au mieux !) à ré4 sans trop de difficulté. Le ténor lyrique peut descendre jusqu'au sol1 mais sera limité au la3 voire au sib3. Il n'ira pas au-delà sauf...à l'entrainement, donc avec une marge de sécurité disons d'une tierce mineure au maximum. A l'évidence, le ténor léger est à l'aise dans les opéras de Puccini (exemple, La bohème) ou de Verdi (Le Trouvère, Rigoletto). A contrario, le ténor lyrique évitera ce répertoire pour se "contenter" de Carmen, Eugène Onéguyne, Il Pagliaccio. De mémoire, ces opéras ne comportent pas de contre-ut et restent limité au sib.
Là, où la différence est évidente c'est au plan de la puissance harmonique. Il y a comme qui dirait quelques decibels de plus entre le ténor lyrique et le ténor léger ! Et, une plus grande amplitude aussi.
Donc, sans t'avoir entendu, il me semble que si tu es à l'aise dans le répertoire précité du ténor lyrique, c'est que tu n'es pas fait pour chanter les opéras destinés aux ténors légers. Maintenant, il est vrai que certains ténors lyriques peuvent chanter du Puccini et du Verdi à la condition de sortir l'inévitable contre-ut, même si cela représente l'extrême note émise. Cette note (et éventuellement le do#4) représentera toujours le toit du monde pour le ténor lyrique mais c'est faisable et accessible avec du travail d'entraînement. Le sauteur en hauteur gagne centimètre par centimètre à force de travail, de technique, de volonté, d'opiniâtreté. S'il peut sauter à 2m40 à l'entraînement, il pourra espérer passer 2m35 en compétition. Il faut toujours garder une petite marge. Et, sortir le contre-ut représente pour le ténor lyrique une véritable performance.
Alors, ton post est précis sur un point: je me suis mis à douter et à appréhender de plus en plus mon aigu
Ben oui, le sauteur qui, face à la barre se dit "non, je n'y arriverai pas" n'y parviendra certainement pas !!! Il faut être sûr, non pas de soi mais de ce que l'on fait. Aucune hésitation n'est permise. Mais, dis-toi bien que l'athlète ne se contente pas d'enlever ses habits civils, d'enfiler sa tenue et de sauter dans les trois minutes qui suivent. Il s'échauffe, assez longtemps du reste. Il prend ses marques, ses repères et se prépare psychologiquement. Et, il prend son élan. C'est pareil pour les notes aigues. Il faut prendre son élan. C'est-à-dire que, pour être pratique et là, je te donne une indication précieuse, ce n'est pas la note aigue qui est compliquée à sortir. Ce sont les notes qui précèdent ! Elle sont comme l'élan de l'athlète. Elles vont "propulser" la note aigue. Et, surtout il faut ne pas attaquer la note brutalement. Il faut l'appuyer après qu'elle soit sortie librement...
Personnellement, j'ai à mon répertoire: Lenski's aria de Eugène Onéguyne, tout le Don José de Carmen, La donna e mobile, Una furtiva lagrima, Vesti la Giubba de Il Pagliaccio, Les deux airs de La fanciulla del West, etc. Mais j'évite soigneusement Turandot, Aida, La bohème... C'est comme ça. Il fut une époque où je sortais ces airs sans difficulté mais avec un entrainement intensif et quelque peu insensé. Je te laisse méditer sur la question. Et, ne perd pas de vue la comparaison avvec le sportif: entrainement spécifique, hygiène de vie, objectifs ciblés. Là où il y a une volonté il y a un chemin mais à l'impossible, nul n'est tenu.
Courage et bon travail
Paul
Un bon arrangement ? La bonne note, au bon endroit par le bon instrument.
[ Dernière édition du message le 06/03/2016 à 02:15:25 ]
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