aide demandée Quel bac choisir pour devenir technicien son ?
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Loïc Dos Santos
Merci de vos réponses.
Cordialement.
Snooze
ayant moi-même fait une école de son après un bac pro je pense pouvoir un peu t'orienter.
A mon avis l'idéal serait un bac "electro-technique", ça te donnera de bonnes bases pour le fonctionnement et l'entretien des machines.
Sinon un bac ou il y a une grosse utilisation de l'informatique (moi j'ai fais "industries graphiques", spécialité mise-en-page), tu y prendras de bonnes habitudes et l'ordinateur deviendra vite un 6ème sens.
En tout cas je t'encourage dans cette voie. Les bacs pro ont souvent une image négative, mais ce n'est absolument pas justifié.
Tu y apprendras un vrai métier par des professsionels, et tu n'auras pas de problèmes à trouver un emploi (bien moins qu'un doctorant en langue ou en socio par ex. ...)
En tout cas je pense personellement qu'un bac est INDISPENSABLE ! La plupart des écoles ou des employeurs demandent de l'avoir (mais pour 90% d'entre eux que ce soit un bac S mention TB ou un bac pro coiffure, c'est la même chose.).
En revanche, si tu ne l'as pas, sans vouloir te mettre la pression, tu vas juste galérer jusqu'à la fin de ta vie pour le moindre boulot ; et puis oublis la moindre école derrière...
amicalement.
EraTom
La plupart des écoles ou des employeurs demandent de l'avoir (mais pour 90% d'entre eux que ce soit un bac S mention TB ou un bac pro coiffure, c'est la même chose.).
Pour faire un BTS (ou niveau équivalent) il vaut mieux viser a minima un bac technique. Avec un bac pro ce n'est pas impossible mais il faudra redoubler d'effort pour rattraper les lacunes théoriques en plus de suivre l'enseignement du BTS à proprement parler.
Je ne cherche pas à dénigrer un enseignement, je dis juste que la complexité va croissante et que la marche sera d'autant plus grande : Si tu as peur que la marche soit trop grande à la sortie du collège elle le sera d'autant plus à la sortie du lycée.
Et puis, discours de vieux con, avec les années on regrette rarement d'avoir appris des choses qui ne nous servent pas tout le temps, alors qu'avoir des manques...
joulss781
Bonjour ! Je vais passer en 3ème et j'aimerai éviter les bacs généraux ( c'est assez soulant à la longue ). Et j'aimerai faire un bac pro ou un bac technologique. Quel bac me conseiller vous pour pouvoir faire ce métier sainement et sans problème ?
Merci de vos réponses.
Cordialement.
Tout dépend de ce que tu veux faire post bac, si tu vises une école genre Louis Lumière, ou bien une école privée comme la SAE... dans le cas de Louis Lumière, Bac S obligatoire + BTS/DUT dans le domaine de la physique, les écoles privées tant que tu craches au bassinet, tu rentreras... quel que soit le bac.
Je ne saurai pas trop te conseiller ayant fait mes études aux US (à l'époque il n'y avait pas d'école type SAE ici, que des BTS audiovisuels), là bas c'est très différent, peu de théorie, tu passes tes journées à utiliser les consoles et Pro Tools... ce que je peux te dire en revanche, c'est que dans le quotidien d'un ingé son (enfin plutôt technicien son pour être précis), le client ne te demandera pas de calculer des logarithmes népériens ou autres joyeusetés migraineuses, on te demandera juste que ça sonne.
C'est un job où on a surtout besoin de feeling et d'une paire d'oreilles en pas trop mauvais état, bien sûr il faut comprendre un minimum comment toutes ces machines fonctionnent, mais il faut surtout savoir s'en servir. Je connais des mecs qui ont fait bac S + école audiovisuelle pendant 5 ans et qui mixent comme des brêles, d'autres qui n'ont fait quasiment aucune étude et qui sont très doués... Je trouve qu'en France on a un système scolaire trop pompeux et trop théorique où on veut inculquer énormément de connaissances abstraites mais peu de pratique - mais bon c'est un autre sujet et je ne vais pas dévier.
Ceci dit si tu ne veux pas de bac général et que tu ne veux pas te fermer trop de portes (le bac pro va t'en fermer beaucoup), mieux vaut partir sur un bac technologique genre STI par exemple.
Bon courage à toi.
globule_655
à l'époque il n'y avait pas d'école type SAE ici, que des BTS audiovisuels
Sans vouloir détourner le sujet... la SAE est en France depuis 1994. Tu avais donc autour de 9 ans si on en croit ton profil...
Sinon pour répondre à la question de base, une filière d'étude la plus large possible est à préférer. Pourquoi ? Parce que le secteur audiovisuel est dans une grande période de bouleversement (en crise pour faire court) et rien ne dit qu'il sera toujours pourvoyeur d'emplois stables dans ne serait-ce que les 10 ans à venir (c'est déjà très dur aujourd'hui). De ce fait, viser un bac et des études permettant par la suite de pouvoir se réorienter facilement au cas où est à préférer.
Si la seule alternative après s'être investi X années dans un cul de sac est de faire la caisse au Simply du coin ou vendre des télés à carrefour (ou peu importe le job, je ne cherche pas à dénigrer quoi que ce soit), ça peut être difficile à vivre quand on avait d'autres ambitions.
D'ailleurs comme l'a si bien dit EraTom, on ne regrette jamais d'en avoir trop appris, on ne regrette que son ignorance.
Peace
Glob
L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....
Anonyme
à l'époque il n'y avait pas d'école type SAE ici, que des BTS audiovisuels
Bien sur que si!
Même si cela n'existe plus je suis CERIS16, seizième promo "Marc Chevalier", 1988/1990, du Centre D’Étude et de Recherche de l'Image et du Son , Château de Montvillargenne, Gouvieux, la première promo date de 72.
Le BTS d'audiovisuel n’existait pas.
Pour le BAC, le plus général possible.
joulss781
Citation de joulsscali :à l'époque il n'y avait pas d'école type SAE ici, que des BTS audiovisuels
Sans vouloir détourner le sujet... la SAE est en France depuis 1994. Tu avais donc autour de 9 ans si on en croit ton profil...
Mais à 9 ans je voulais déjà être ingé son
Plus sérieusement, en étant au lycée je n'avais aucune connaissance de toutes les écoles existantes. On nous parlait que du sacro-saint BTS audiovisuel ou de l'inaccessible Louis Lumière. Et puis de toutes façons je voulais me casser donc bon... mon choix était un peu biaisé on va dire
Mais pour en revenir au sujet initial, mieux vaut en effet un bac le plus général possible en cas d'échappatoire pour refaire autre chose, ceci dit notre ami nous a dit qu'il voulait justement éviter un bac général. Je pense que dans ce cas un bac techno serait préférable à un bac pro qui, pour le coup, lui fermera beaucoup de portes.
Quant à la crise dans le milieu audiovisuel, beaucoup s'en plaignent en effet, en ce qui me concerne je n'ai jamais eu autant de boulot que depuis 4 ans, et ça ne fait qu'augmenter de façon exponentielle... alors qu'on m'avait quand même promis une vie précaire si je décidais de faire ce job... après je bosse à mon compte et dans un secteur spécifique, donc surement que chaque expérience est différente, mais il ne faut pas trop être pessimiste non plus.
EraTom
ceci dit notre ami nous a dit qu'il voulait justement éviter un bac général.
De toute manière, quelque soit le chemin qu'il choisit il devra fournir un effort pour arriver au niveau qu'il vise. On n'a rien s'en rien.
Louis Lumière n'est pas inaccessible mais il faut s'enlever le doigt pour y rentrer. Idem pour l'IRCAM.
Il existe bien d'autres alternatives, dont des formations universitaires PUBLIQUES, si l'on souhaite être ingénieur avec un véritable bac+5 (et pas une formation emtubulatoire sauce SAE).
Des BTS audiovisuels proposent la formation en alternance, c'est à dire la plupart du temps immergé dans le milieu de son futur boulot et rémunéré, donc avec une grosse part pour la pratique.
globule_655
Quant à la crise dans le milieu audiovisuel, beaucoup s'en plaignent en effet, en ce qui me concerne je n'ai jamais eu autant de boulot que depuis 4 ans, et ça ne fait qu'augmenter de façon exponentielle... alors qu'on m'avait quand même promis une vie précaire si je décidais de faire ce job... après je bosse à mon compte et dans un secteur spécifique, donc surement que chaque expérience est différente, mais il ne faut pas trop être pessimiste non plus.
Il ne s'agit pas d'être pessimiste mais de constater une réalité du secteur dans lequel on évolue.
Le regain d'activité que l'on connaît depuis quelques temps n'est pas signe de meilleure santé du secteur dans le sens où les projets d'aujourd'hui nous font travailler deux fois plus dur, prennent deux fois plus de temps, le tout pour deux fois moins d'argent. C'est une tendance qui s'est installée confortablement sur la dernière décénie, voire les deux dernières et ne fait que s'accentuer sans donner de signe pouvant faire espérer un retour en arrière.
Il est donc totalement légitime (et preuve de bon sens) de se préparer à ce que ce secteur d'activité finisse par ne plus être viable à long terme. D'un point de vue personnel, cela fait déjà 3 fois que j'adapte mon business model pour continuer à être rentable (transition au freelancing pour élargir la clientèle, aménagement d'une mix room à la maison pour diminuer les frais de fonctionnement puis diversification de l'activité et des services proposés), comme la plupart des professionnels du secteur d'ailleurs. Déjà ça en soit est signe que la météo n'est pas au beau fixe.
Le truc c'est que quand on a 20 ans, travailler comme un chinois autiste pour des cacahuètes en mangeant des pâtes au beurre tous les jours ça peut passer si on a la passion. Passé un certain âge et qu'on commence à avoir des projets comme acheter un logement, fonder une famille ou même simplement s'assurer un niveau de vie confortable pour l'avenir c'est une toute autre histoire.
Il y a des questions toutes simples à se poser. Par exemple, tu as 31 ans. Comment te vois-tu dans 20 ans professionnellement en se basant sur la situation actuelle ? Comment cela joue(ra)-t-il sur ta vie personnelle (ta famille, ta santé, ta vie sociale...etc) ? Le jour où ta santé ne te permettra plus de continuer, ta situation de permettra-t-elle de t'arrêter sans soucis ou d'assurer une transition en douceur ? etc
Tout ça pour dire que notre ami se demandant quel bac choisir a tout intérêt à ne pas choisir la solution de facilité car non seulement une telle solution n'existe pas mais en plus, il n'y a pas vraiment de place pour la feignantise dans ce secteur.
Peace
Glob
L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....
joulss781
Citation de joulsscali :
Quant à la crise dans le milieu audiovisuel, beaucoup s'en plaignent en effet, en ce qui me concerne je n'ai jamais eu autant de boulot que depuis 4 ans, et ça ne fait qu'augmenter de façon exponentielle... alors qu'on m'avait quand même promis une vie précaire si je décidais de faire ce job... après je bosse à mon compte et dans un secteur spécifique, donc surement que chaque expérience est différente, mais il ne faut pas trop être pessimiste non plus.
Il ne s'agit pas d'être pessimiste mais de constater une réalité du secteur dans lequel on évolue.
Le regain d'activité que l'on connaît depuis quelques temps n'est pas signe de meilleure santé du secteur dans le sens où les projets d'aujourd'hui nous font travailler deux fois plus dur, prennent deux fois plus de temps, le tout pour deux fois moins d'argent. C'est une tendance qui s'est installée confortablement sur la dernière décénie, voire les deux dernières et ne fait que s'accentuer sans donner de signe pouvant faire espérer un retour en arrière.
Il est donc totalement légitime (et preuve de bon sens) de se préparer à ce que ce secteur d'activité finisse par ne plus être viable à long terme. D'un point de vue personnel, cela fait déjà 3 fois que j'adapte mon business model pour continuer à être rentable (transition au freelancing pour élargir la clientèle, aménagement d'une mix room à la maison pour diminuer les frais de fonctionnement puis diversification de l'activité et des services proposés), comme la plupart des professionnels du secteur d'ailleurs. Déjà ça en soit est signe que la météo n'est pas au beau fixe.
Le truc c'est que quand on a 20 ans, travailler comme un chinois autiste pour des cacahuètes en mangeant des pâtes au beurre tous les jours ça peut passer si on a la passion. Passé un certain âge et qu'on commence à avoir des projets comme acheter un logement, fonder une famille ou même simplement s'assurer un niveau de vie confortable pour l'avenir c'est une toute autre histoire.
Il y a des questions toutes simples à se poser. Par exemple, tu as 31 ans. Comment te vois-tu dans 20 ans professionnellement en se basant sur la situation actuelle ? Comment cela joue(ra)-t-il sur ta vie personnelle (ta famille, ta santé, ta vie sociale...etc) ? Le jour où ta santé ne te permettra plus de continuer, ta situation de permettra-t-elle de t'arrêter sans soucis ou d'assurer une transition en douceur ? etc
Tout ça pour dire que notre ami se demandant quel bac choisir a tout intérêt à ne pas choisir la solution de facilité car non seulement une telle solution n'existe pas mais en plus, il n'y a pas vraiment de place pour la feignantise dans ce secteur.
Peace
Glob
A l'heure actuelle c'est un peu ça dans tous les domaines, pas seulement le son. Dans beaucoup d'activités il faut s'adapter sans cesse aux demandes qui évoluent. On nous parle par exemple beaucoup de "l'uberisation". Je pense qu'on est dans une époque de transition où le marché est en train de changer profondément (et encore une fois, pas que dans le son). Quand t'écoutes les différents acteurs de bon nombre d'activités, il y a un peu les gagnants et les perdants, les nouveau venus opportunistes qui profitent de la nouvelle tendance et les vieux de la vieille qui ne veulent / peuvent pas s'adapter et bossent à perte.
Comme toi j'ai adapté mon business model plusieurs fois. Au début j'avais un studio où je faisais de l'enregistrement, je recevais des clients, etc... maintenant je bosse exclusivement en ligne. C'est aussi un choix, une tranquillité, pour éviter d'avoir n'importe qui au studio et éviter les problèmes. C'est beaucoup plus rentable de cette manière, car moins de charges. Je gagne beaucoup mieux ma vie maintenant qu'il y a 10 ans, pas seulement grâce à ce nouveau business model, mais grâce aussi à l'augmentation du nombre de clients de jours en jours depuis quelques années. Ca ne veut pas dire que la qualité en pâtit, loin de là, je pense faire un meilleur travail qu'il y a 10 ans. Mais je me suis adapté car les demandes des clients évoluent. Beaucoup d'artistes maintenant n'ont plus besoin d'aller en studio pour enregistrer, et n'ont plus les mêmes besoins. Pour nous ingés, on peut voir ça comme une précarisation, perso je ne vois pas ça comme un signe de mauvaise santé du secteur, ni d'une régression, mais plutôt comme une évolution, même si forcément là encore il y a des gagnants et des perdants. Un peu comme Uber par rapport aux taxis. En plus avec le développement d'internet et des réseaux sociaux, beaucoup plus d'artistes se lancent et du coup la demande augmente (même si à l'heure actuelle le succès est très éphémère mais c'est un autre sujet).
Pour répondre à ta question, dans 20 ans si je suis toujours là et que j'ai toujours mes oreilles, et que notre métier existe toujours, je compte continuer ce que je fais, même si d'ici là j'aurais surement eu besoin de m'adapter. Maintenant si c'est pas possible, je me reconvertirai dans autre chose. Aujourd'hui il faut savoir rebondir, on ne peut plus se dire qu'on fait telles études pour faire le même job toute sa vie. Et toi à 111 ans, as-tu pensé à la retraite ?
[ Dernière édition du message le 11/08/2016 à 13:02:01 ]
globule_655
A l'heure actuelle c'est un peu ça dans tous les domaines, pas seulement le son. Dans beaucoup d'activités il faut s'adapter sans cesse aux demandes qui évoluent. On nous parle par exemple beaucoup de "l'uberisation". Je pense qu'on est dans une époque de transition où le marché est en train de changer profondément (et encore une fois, pas que dans le son). Quand t'écoutes les différents acteurs de bon nombre d'activités, il y a un peu les gagnants et les perdants, les nouveau venus opportunistes qui profitent de la nouvelle tendance et les vieux de la vieille qui ne veulent / peuvent pas s'adapter et bossent à perte.
Ce n'est pas si simple, autrement il n'y aurait pas de problème*. Je parle du secteur audiovisuel car c'est le sujet ici mais l'uberisation et plus généralement les nouveaux modèles économiques imposés par les compagnies du net ont également attaqué le secteur tertiaire après avoir vampirisé les secteurs de l'art (la musique, le cinéma, la photo, le journalisme, le livre...etc). C'est ce que nous vivons aujourd'hui avec les taxis par exemple ou encore l’hôtellerie. Ce sont des secteurs tout entier qui sont mis à mal par l'opportunisme de sociétés profitant de la non régulation d'un marché globalisé sur lequel ils opèrent (comprendre internet).
Ils arrivent sur un marché, proposent un service existant mais amélioré à des prix battant toute concurrence, le tout structuré autour d'un vide juridique ==> pas ou peu d'impôts et autres charges d'activité, pas d’URSSAF à payer car pas d'employés, pas de licence, pas d'assurance particulière etc etc. Du point de vue du consommateur, c'est génial et le service est donc populaire. Pour le professionnel du secteur évoluant dans le modèle existant, par contre, c'est une toute autre histoire. S'adapter veut dire généralement augmenter ses coûts de fonctionnement (et donc le prix du service) pour proposer une qualité équivalente, ce qui, dans en période de crise économique signifie souvent baisse d'activité. Surtout qu'en face, c'est moins cher !
De l'autre côté, on s'est vite aperçu que le business model à la uber n'était pas viable financièrement pour qui ne voulait faire que ça à partir du moment où les prestataires se sont multipliés. Le coût du service étant bas, il faut charbonner pour être rentable. Le problème, c'est que ça ne fonctionne que lorsque le nombre de prestataire est faible sur le marché en question. A partir du moment où aux premiers opportunistes s'ajoutent la masse de ceux qui croient au père noel + les anciens ayant décidé d'adapter le nouveau modèle pour survivre, on se retrouve dans un marché saturé dans lequel tout le monde se partage des miettes, mis à part uber qui se contente de prendre sa commission sur la mise en relation du client et du prestataire.
Dans la musique, c'est un peu différent car on a d'abord dévalué le produit. La dévaluation du service n'a fait que s'adapter à la chute de la valeur/rentabilité du produit. Il n'empêche que le problème est similaire. Pour s'adapter, il faut baisser ses prix tout en continuant de proposer une qualité de service optimum, voire en donner plus que ce que le client paye. Pour compenser et maintenir une rentabilité, il faut plus de client. Par chance, maintenant que les outils se sont très largement démocratisés, tout le monde fait de la musique. Par contre, tout le monde enregistre aussi. Ensuite, tout le monde s'est mis à mixer et maintenant, tout le monde fait du mastering. La concurrence augmente et les prix baissent simultanément, ce qui nous conduit à la situation actuelle que je décrivais plus tôt : on bosse plus dur, deux fois plus longtemps et pour deux fois moins d'argent.
Si le secteur continue à suivre cette voie (et il n'y a aucune raison que la tendance s'inverse pour le moment), l'augmentation du nombre de client ne pourra mathématiquement plus compenser la baisse des prix à un moment donné. Ne serait-ce qu'à cause du fait qu'il n'y a que 24h dans une journée et que la quantité de boulot que l'on peut abattre au cours de cette même journée a également ses limites.
Ce n'est pas du pessimisme mais une réalité factuelle dont l'analyse est primordiale quand on gère un business.
Sinon, les questions que je posais étaient purement rhétoriques. Je n'attendais pas de réponse dans le sens où c'est une démarche purement personnelle
*Un exemple réel pour illustrer les difficultés à s'adapter à un modèle économique vampirisateur :
J'ai un ami qui a sensiblement le même parcours que le mien. Issu d'une école de commerce, il s'est lancé dans le son et a réussi à se créer une bonne petite notoriété et une discographie avec quelques noms significatifs dessus. Il bosse dur et bien Il y a 2 ans, il a eu une petite fille et bosser entre 12 et 18h par jour du lundi au dimanche n'était plus une option. Réduire son activité voulant également dire réduire ses revenus n'était pas non plus viable étant donné la gueule que font les budgets d'aujourd'hui.
S'est donc posée la question de la reconversion professionnelle. A son compte depuis une quinzaine d'année et ayant donc de l'expérience en gestion de centre de profit (gestion de studio), comptabilité/facturation, marketing, démarchage, management d'équipes et tout ce qui va avec la gestion d'une entreprise, il s'est naturellement tourné vers des postes de manager et autre. Le soucis, c'est qu'en ayant passé toutes ces années dans une secteur d'activité spécifique, ses compétences (pourtant réelles) n'étaient pas reconnues en tant que telles ni à leur juste valeur, ce qui a rendu la transition extrêmement difficile.
Ce que je veux dire en racontant ça, c'est que pour éviter de se retrouver bloqué, il faut partir préparé. Maximiser ses savoirs/compétences est indispensable mais surtout, une transition ça s'anticipe. D'autant plus que cela devient plus difficile au fur et à mesure que l'âge augmente à cause du soucis de perception que je viens d'évoquer. Mieux vaut toujours provoquer le changement que de le subir.
Peace
Glob
L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....
joulss781
Je suis globalement d'accord avec toi, maintenant on ne peut pas vraiment comparer Uber et notre activité, dans le sens où les clients qui prennent Uber payent pour être déplacés d'un point A à un point B, ce que tout le monde peut faire, d'où l'afflux de chauffeurs et la saturation du marché, car au final tout le monde fait le même job. Le son c'est différent, c'est un travail beaucoup plus personnel et artistique. Les clients choisissent un studio par rapport à son savoir faire, ils ne prennent pas le premier sur lequel ils tombent. Donc même si le marché est saturé, les sérieux peuvent s'en sortir, puisqu'ils auront du travail.
C'est un peu ce qu'il se passe depuis un moment avec l'explosion du marché en ligne. Il y a beaucoup de charlots (tu dois le savoir), tous les jours un nouveau "concurrent" me pompe mon site ou me pique un morceau sur lequel j'ai bossé, cependant quand tu fouilles un peu dans leurs Facebook ou autres sites du genre, tu te rends compte que les mecs avouent qu'ils n'ont pas de clients, qu'ils font ça en plus de leur job principal, et qu'ils se sont en fait lancés là dedans parce qu'ils y ont vu de la lumière et ont pensé que c'était un créneau pour faire de l'argent facile même sans formation. Malheureusement il y aura toujours des gens comme ça mais en général ils ne font pas long feu, seuls les sérieux restent.
Bref ce que j'ai envie de dire depuis le début de ce post, c'est que si quelqu'un a un rêve même si on lui dit que c'est difficile voire impossible, qu'il le tente. Il faut se dire qu'il y a des ingés qui s'en sont sortis et qui s'en sortent toujours malgré la situation, donc si certains y arrivent, on peut y arriver. Le problème c'est qu'on baigne dans un milieu assez défaitiste je trouve, où les ingés sont globalement "blasés" et se plaignent beaucoup, je ne trouve pas ça stimulant et c'est pour ça que je suis bien content de bosser tout seul. Le son n'est pas un métier facile, mais il faut savoir ce qu'on veut, à savoir vivre en faisant un métier qu'on aime quitte à passer par des périodes difficiles parfois, ou bien choisir la facilité en faisant des études pour finir dans un bureau avec un salaire fixe mais avec le risque de vite tourner en rond.
Après c'est clair qu'il faut pouvoir assurer ses arrières, mais à l'inverse faire des études dans un domaine qui n'a rien à voir (exemple : compta), faire du son quelques années puis abandonner plus tard pour trouver un job de salarié dans le domaine qu'on a étudié est aussi risqué car l'employeur partira du principe qu'on a "oublié" tout ce qu'on a appris pendant ces années (ce qui a dû arriver à ton ami), dans ce cas mieux vaut trouver une formation pour adulte pour se reconvertir, même si là encore il y a des inconvénients (difficulté de se remettre aux études passé un certain âge, absence de rémunération pendant ce temps là, etc...). Aucune solution n'est idéale !
[ Dernière édition du message le 11/08/2016 à 16:32:26 ]
jambesexy
Discussion intéressante même si on s'éloigne un peu du sujet de l'OP
Je suis globalement d'accord avec toi, maintenant on ne peut pas vraiment comparer Uber et notre activité, dans le sens où les clients qui prennent Uber payent pour être déplacés d'un point A à un point B, ce que tout le monde peut faire, d'où l'afflux de chauffeurs et la saturation du marché, car au final tout le monde fait le même job. Le son c'est différent, c'est un travail beaucoup plus personnel et artistique. Les clients choisissent un studio par rapport à son savoir faire, ils ne prennent pas le premier sur lequel ils tombent. Donc même si le marché est saturé, les sérieux peuvent s'en sortir, puisqu'ils auront du travail.
Moi je trouve au contraire qu'on peut tout à fait comparer uber à notre secteur, en tout cas économiquement: on offre un service, service qui prend du temps, et même dans notre cas c'est par définition du temps réel. Parfois je rêve notamment de pouvoir faire une version tv d'un film que j'ai mixé en 2x speed, mais c'est impossible (pour cet exemple, même si je voulais bacler le travail je ne pourrais pas le faire).
Et en musique, où l'artistique prime sur la technique, et où la diversité des genres et sonorités est exponentielle depuis l'avénement des laptop studio, je trouve qu'il est de moins en moins nécessaire de faire appel à un pro.
D'ailleurs c'est paradoxalement ce qui me fais kiffer, à mon grand désespoir finalement: quand quelqu'un m'amène un track simple mais parfait, efficace, et où je me dis " je pourrai faire ça et ça mais... en fait je pourrais aussi rien faire ça sonne nickel"
Y'a aussi tellement de musiques qui ne sonnent pas bien mais qui sont jouissives ainsi.
c'est de la création, au fond c'est normal et tant mieux peut-être...
Bref je rejoins assez globule sur son constat, je pense aussi qu'il est important de réfléchir à ses portes de sorties, proches ou éloignées.
Pour prendre mon exemple personnel, j'ai bien assez de travail parce que j'ai un réseau en tant que freelance. Mais si ne n'avais que mon studio, je serai nulle part. C'est un business raté, faut pas se leurrer. Mon tarif est le même que le studio d'à côté qui existe depuis 50 ans, qui est 3 fois plus grand, et qui possède un arsenal de machine vintage super sympa. Et si je baisse mon tarif, autant toucher le chomage, ou alors je dois bosser dur (expression à la mode comme le méritantisme), mais si dur et si longtemps que ma note de baby sitter va juste finir par me faire mettre la clef sous la porte.
Anonyme
Pour prendre mon exemple personnel, j'ai bien assez de travail parce que j'ai un réseau en tant que freelance. Mais si ne n'avais que mon studio, je serai nulle part. C'est un business raté, faut pas se leurrer. Mon tarif est le même que le studio d'à côté qui existe depuis 50 ans, qui est 3 fois plus grand, et qui possède un arsenal de machine vintage super sympa. Et si je baisse mon tarif, autant toucher le chomage, ou alors je dois bosser dur (expression à la mode comme le méritantisme), mais si dur et si longtemps que ma note de baby sitter va juste finir par me faire mettre la clef sous la porte.
nan mais c'est pas fini de pleurnicher ?
Gnagnagna c'est plus ce que c'était gnagnagna on a pas d'argent gnagnagna c'est pas rentable. 'Tain mais allez bosser à l'usine, faire un boulot de merde répétitif sans aucune valeur personnelle ajoutée, en se levant à 5h du mat' 5jours/semaine, le tout pour 1200€ nets mensuels, ou pire commer commercial de terrain, pour le même salaire mais avec une pression gigantesque et 60h effectives/semaine...
Y a vraiment qu'en France où on dit tout le temps aux jeunes que tout est dur et qu'ils vont probablement échouer, et jamais qu'ils se lancent tête baissée en se faisant plaisir et en se donnant tous les moyens possibles.
globule_655
Foncer, oui. Se faire plaisir, oui. Tête baissée sans avoir un plan et sans faire d'effort ? Certainement pas !
Peace
Glob
L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....
[ Dernière édition du message le 20/08/2016 à 10:04:56 ]
Anonyme
Connaître son marché pour adapter son business plan est donc primordial.
D'ailleurs, en ce sens, amha il est préférable de se diriger vers des bac économiques et/ou de gestion, plutôt que des bac scientifiques ou techniques, où on apprendra des choses qui ne serviront absolument pas dans le cadre de la technique du son au sens large (studio+live, voire les 2 et y compris environnement broadcast).
Toujours amha, les compétences nécessaires même en milieu pro peuvent être obtenues sur le tard, via une formation spécifique : pas besoin d'apprendre à fabriquer une table de mixage ou un ordinateur pour s'en servir.
jambesexy
Je ne souhaitais pas m'en plaindre mais c'est la réalité des studios, et je disais "pourquoi pas?",c'est de l'artistique c'est peut être mieux ainsi.
Au delà de ça j'encourage tout le monde à faire ce qu'il souhaite, que ça soit rentable ou non. Sans forcément rentrer dans cette course au mérite, qui est vaine...
joulss781
Je répondais à joullscali, qui disait que la réalité c'était que les clients choisissaient les meilleurs, et donc que les meilleurs peuvent s'en sortir... Ce n'est pas vrai: les clients choisissent ceux qui bossent le plus dur pour le moins d'argent...
Tout dépend de la clientèle, il y a les "raclos" qui vont au moins cher, et ceux qui choisissent un studio en fonction du son qui en sort, peu importe le prix. C'est bien pour ça que les studios assis sur une réputation tiennent (même s'ils pleurnichent beaucoup), alors que tous les pseudos studios qui fleurissent un peu partout avec les tarifs les moins chers du marché ne tiennent pas 6 mois.
jambesexy
Le business model rentable d'aujourd'hui pour les grands mixeurs, c'est la formation privée...
Pardon c'est vrai que j'ai l'air pessimiste par écrit.
joulss781
les gros studios cassent leur prix aussi...et les bons aussi: pour 90% d'entre eux, ils n'ont pas 2 vedettes par mois...leur gagne pain ce sont les petits clients.
Le business model rentable d'aujourd'hui pour les grands mixeurs, c'est la formation privée...
Pardon c'est vrai que j'ai l'air pessimiste par écrit.
Bof tu sais des gens pessimistes ça fait plus de 10 ans que j'en lis ou croise, tu n'es pas le pire
Ca fait partie du milieu, je crois que les ingés sont célèbres pour ça, en tout cas faut avoir la foi, sinon quelqu'un d'un peu perturbé a vite fait de se jeter par la fenêtre
jambesexy
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