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Masteriser à -16 LUFS ?

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Sujet de la discussion Masteriser à -16 LUFS ?
Bonjour,

Je vois par ci et là que Spotify, Deezer, iTunes et d'autres passent leur fichiers à -14, -16 voir -17 LUFS. Connaissant bien la norme pour les mix ciné et également renseigné sur la loudness war, je me demandais donc si mes masters devaient sortir de ma session "à l'ancienne" ou plutot en tenant compte de ces nouvelles normes et en les faisants moduler vers -15/-16 LUFS.


Comment procédez vous ?

Ingénieur du son, Sound Designer

Avid ProTools, Logic Pro, Cubase

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26
Citation :
Donc faire le mastering à 96kHZ pour à la toute fin sous-échantilloner à 48kHz ou 44,1kHz ne permet pas d'avoir une marge.


Ok, et il pourrait y avoir une différence entre un convertisseur hard et un soft ?
27
Citation :
Limiter à -0.1, -0.2 ou -0.3dBTP (j'ai vu plusieurs valeurs) évite ce souci, sans qu'on perde quoi que ce soit de significatif en dynamique (0.3dB sur les crêtes, franchement, c'est rien).

+ 1

Citation :
Ok, et il pourrait y avoir une différence entre un convertisseur hard et un soft

Aucune idée. Au mastering, le limiteur que j’utilise le plus est le Weiss DS1-mk3, qui upscale à 96 kHz, même les fichiers en 44,1. L’audio est donc amené à 96, traité, puis ramené en 44.1 et quand on fixe le seuil maximum (par exemple - 0,2 dBTP), il n’est jamais dépassé, même si l’on envoie un niveau de cochon.
28
Citation de dsikolg :
Citation :
Donc faire le mastering à 96kHZ pour à la toute fin sous-échantilloner à 48kHz ou 44,1kHz ne permet pas d'avoir une marge.


Ok, et il pourrait y avoir une différence entre un convertisseur hard et un soft ?
A priori je dirais qu'il n'y a pas plus de différence entre un convertisseur hard et un soft qu'entre deux soft
29
Pour redescendre sur terre.
techniques-du-son-3971755.png
https://youtu.be/FNdC_3LR2AI
Ici 6.7 LUFS
30
Hmmm ?
Il dit qu'il voit pas le rapport...

[ Dernière édition du message le 09/11/2021 à 22:04:42 ]

31
Le rapport est que la valeur LUFS importe peu pourvu que ça sonne. La normalisation répond à une logique industrielle du côté des plateformes de lecture. Si les créateurs doivent être conscients des contraintes de diffusions, appliquer une norme n'a aucun intérêt artistique.
32
La loudness war, évoquée dans le premier post, est l’exemple même d'un état d'esprit faussement libre, en réalité concurrentiel et moutonesque, qui pousse les créateurs de contenu dans un concours de pénis pas spécialement favorable au plan artistique. S'aligner sur -14LUFS revient à se poser une contrainte. C'est très gamin, on s'invente un parent rabat-joie qui fait les gros yeux quand on touche au peak limiter. Ce n'est pas plus gamin que de vouloir sonner plus fort que tout le monde.

"Doit-on masteriser à -14 / -16 LUFS", avec un "doit-on" pris au sens d'une obligation, la réponse est:
- oui si on diffuse vers des plateformes normées (télé, Netflix...)
- non dans le cas contraire (quasiment tout le reste en fait)

"Doit-on masteriser à -14 / -16 LUFS", avec un "doit-on" pris au sens d'une pertinence, la réponse est:
- oui si tu penses que ça t'aide
- non si tu n'en a rien à f***.
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Une valeur LUFS ne dit rien de la qualité d'un son. Quantité et qualité ne sont pas interchangeables comme le prouve la "loudness war". Il n'y a pas d'obligation à se conformer aux diverses normes des diverses plateformes. Elle se chargent de les imposer. Gojira arrive à produire un gros son dont la qualité restera inchangée quelle que soit la quantité reproduite. Je ne suis pas certain qu'une dynamique plus en conformité avec les normes soit artistiquement profitable à ce titre. Évidemment, un son aussi dense ne convient pas toujours, mais pourquoi s'en priver quand il sert la musique ?
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L'état des lieux d'où on part, installé depuis 30 ans maintenant, c'est qu'une grosse majorité des productions sont compressées sans aucun lien avec le besoin artistique. On n'est pas dans une situation où il faudrait se libérer du carcan des -14LUFS et s'autoriser à compresser plus fort pour satisfaire à un besoin artistique. On est dans une situation où on compresse à mort, indépendamment de la pertinence artistique.

Si viser -14LUFS t'aide à masteriser de façon plus cohérentes avec ton projet, je ne vois pas de raisons de s'en priver. Ca me parait d'autant plus valable pour quelqu'un de peu expérimenté: avant de t'enquiquiner à chercher comment te débarrasser des artefacts de compression - que si ça se trouve tu n'es pas capable d'identifier vu que tu as peu d'expérience - vises un niveau plus faible, ça te fera moins de travail et tu t'attacheras plus à l'esthétique qu'à "sonner fort".

Citation :
Je ne suis pas certain qu'une dynamique plus en conformité avec les normes soit artistiquement profitable à ce titre.


Ou peut-être que si ? Ca serait très intéressant, justement, d'écouter un autre mixage du même titre, qui chercherait à avoir un gros son, mais qui éviterait de réduire autant les crêtes. Mon ressenti, sur ce titre, c'est que la grosse caisse défonce le thorax comme il faut, ça c'est bien fait. Mais le reste est une peu bouillie sonore. Le gros son n'est un pas une histoire de peak-limiter. Une histoire de compression, certainement (pas que, mais ça joue). Mais ce n'est pas du tout le même type de compression. On ne parle pas de la même "dynamique". Et c'est bien plus une histoire de mixage que de mastering.

[ Dernière édition du message le 11/11/2021 à 14:34:34 ]

35
C'est toujours le client qui décide. Lorsque qu'un nouveau client demande un mastering destiné au streaming, je lui en fournis deux (voire trois si je suis en forme) : une version où je compresse et limite pour que cela sonne au mieux, et une version à la norme-cible. Si l'on est plus haut que la norme-cible, j'invite le client à charger les deux versions en mode privé sur sa plateforme favorite, et de comparer le rendu, sachant qu'à l'écoute, le niveau de sonie sera identique.
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J'ai compris, peut-être à tort, que la situation de départ est celle de quelqu'un qui masterise ses propres morceaux.
37
Dans ce cas, il est son propre client et peut réaliser autant de versions qu'il le souhaite et les écouter une fois mises en ligne, pour juger de ce qui sonne le mieux.
38
Citation :
Masteriser à -16 LUFS ?


On fait ce qu'on veut pourvu que ça sonne.
39
Citation de laurend :
Citation :
Masteriser à -16 LUFS ?


On fait ce qu'on veut pourvu que ça sonne.


je suis pas tout à fait d'accord, comme pour le Red Book, y'a aussi des contraintes techniques à respecter

Ingénieur du son, Sound Designer

Avid ProTools, Logic Pro, Cubase

40
Citation de Nick :
J'ai compris, peut-être à tort, que la situation de départ est celle de quelqu'un qui masterise ses propres morceaux.


A tord effectivement. Je fais prises de son et mixages, mais refuse les projets de mastering faute de connaissances avancées

Ingénieur du son, Sound Designer

Avid ProTools, Logic Pro, Cubase

[ Dernière édition du message le 26/11/2021 à 02:57:53 ]

41
Citation de Funckytimes :
L'autre question que je me pose est : mettons que je masterise à -17 LUFS pour Spotify (qui diffuse à -17) ; mon master sera t"il retouché et aura t'il un meilleur comportement vis à vis de la concurrence qui masterise à -1/-4 comme ce que l'on a put voir ces derniers années.

Ca mériterais pas mal de test mais certains d'entres vous ont peut être ces réponses.


Salut,

Même si bien des choses ont changé en 4 ans (entre autres : Spotify utilise maintenant une valeur cible en integrated loudness et non plus l'algorithme ReplayGain, et actuellement cible -14 LUFS), voici ma réponse en tant qu'ingé mastering.

Si tu t'alignes avec les recommandations de Spotify (qui ne sont pas uniquement sur la sonie moyenne mais également sur la marge : -1dBTP en-dessous de -14 LUFSi et -2dBTP au-delà), ton morceau ne sera pas (ou très peu) ajusté. Cela ne veut pas forcément dire qu'il passera mieux que les autres car cela dépend de tellement d'autres paramètres (à commencer par la qualité de la production), mais l'avantage est que tu n'auras pas de surprise puisqu'il sera lu exactement avec la même sonie que celle que tu lui as donné à l'origine.

Il n'existe pas de norme ou de standard à l'heure actuelle. Les recommandations techniques (dont la dernière mise à jour peut être consultée ici) s'adressent essentiellement aux plateformes de streaming, pas aux ingés son ou artistes. Cela dit, il est utile de connaître les valeurs cibles couramment pratiquées pour éviter les surprises, car à l'heure actuelle l'immense majorité de la musique est écoutée avec la normalisation activée. Apple Music, qui était le dernier "gros diffuseur commercial" a ne pas avoir la normalisation enclenchée par défaut, a récemment pris la décision de changer son fusil d'épaule en activant SoundCheck par défaut sur tous les nouveaux appareils.

En effet, certains musiciens indépendants visent des valeurs de sonie élevées en espérant pouvoir rivaliser avec certaines grosses productions mais sont déçus de constater qu'une fois sur Spotify, leur morceau semble être moins fort que ce qu'ils auraient voulu. Cela est parfois (pour ne pas dire souvent) dû à une mauvaise gestion de la dynamique : pour atteindre une sonie élevée il est inévitable de devoir sacrifier la dynamique, or une fois ramené à -14 LUFS le manque (relatif) de dynamique peut conduire à réduire l'impact du morceau par rapport à ceux qui en ont conservé plus.

Toutefois comme cela a été souligné par d'autres, l'important au final est que le morceau sonne bien. Cela est évident très subjectif, donc on ne peut quantifier cela précisément. La sonie (integrated loudness) étant un calcul moyen sur toute la durée du morceau, l'arrangement et le genre musical peuvent faire grandement varier cette valeur sans pour autant que l'impact perçu ne soit amoindri.

Un ingé mastering expérimenté peut être d'une grande aide dans cette décision finale car il écoute toute la journée des tas de morceaux dans de nombreux genres différents et son oreille est "calibrée" pour percevoir plus rapidement et facilement ce qui peut servir la chanson de façon optimale. Toutefois c'est évidemment au client que la décision finale appartient, et certains aiment le son "compressé" de certaines productions alors que d'autres privilégient la dynamique et veulent éviter la fatigue auditive que la compression élevée peut engendrer.
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Citation :
Un ingé mastering expérimenté peut être d'une grande aide dans cette décision finale car il écoute toute la journée des tas de morceaux dans de nombreux genres différents et son oreille est "calibrée" pour percevoir plus rapidement et facilement ce qui peut servir la chanson de façon optimale.

C’est exactement cela : les normes-cibles sont des repères, rien d’autre. Certains titres demandent plus ou moins de compression, et un titre métal ou hip hop sonnera souvent mieux en étant plus haut que les normes-cibles, alors que de la musique acoustique sera souvent assez proche de celles-ci.
Les studios de mastering utilisent habituellement des simulateurs qui feront sonner le titre tel qu’il sonnera sur les plateformes de streaming, et pourront ajuster le volume en fonction du rendu. C’est tout l’intérêt de faire appel au professionnel.
Pour les productions « maison », je recommande d’effectuer plusieurs versions, de les charger sur YouTube en mode privé, puis d’écouter le rendu pour choisir la version optimale.