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Sujet de la discussion Niveau de basse / taille des enceintes / puissances sonores / taille de la pièce
Bonjour à tous,

Quelqu'un pourrait-il m'expliquer la théorie concernant la restitution des basses sur différents types de diffuseur, en relation avec la taille des diffuseurs, la puissance sonore et la taille de la pièce ?
Pour faire plus simple, pourquoi un casque de walkman avec des enceintes plus petites que mon petits doigt restitue bien les graves, alors qu'une sono mal dimensionnée (sans sub notamment), dans une salle trop grande ou en plein air, restituera mal les basses ?

Pourtant dans l'air ce sont les aigus en premier qui sont atténués, alors que les basses peuvent traverser les murs.

Qui saurait m'expliquer ce phénomène physique ?

Merci à vous.

[ Dernière édition du message le 10/08/2025 à 12:24:44 ]

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Salut !

Voilà une question intéressante. Je n'ai pas la réponse ultime, mais en tant qu'ingé mastering je me suis pas mal intéressé à ce sujet, qui mêle acoustique, psycho-acoustique et design d'enceinte/casques.

Les graves sont des ondes longues (par exemple 50 Hz → longueur d’onde de 6,8 m dans l’air). Pour qu’un haut-parleur produise efficacement une onde aussi longue, il faut un déplacement d’air relativement important. Un petit transducteur (celui d'un casque) peut produire des graves s’il bouge beaucoup, mais il n’a pas à remplir un grand volume d’air, juste le tout petit volume entre lui et l'oreille. Les casques de type earbuds (écouteurs intra-auriculaires tels que les Airpods Pro), en particuliers, forment un couplage acoustique direct avec l'oreille. Certains casques fermés jouent aussi sur la conductivité osseuse, et d'autres sont carrément conçus spécialement sur ce principe, comme le Shokz OpenRun Pro 2 que j'utilise pour faire du sport, par exemple.

A l'inverse des casques, dans une grande salle ou en plein air, les basses doivent déplacer beaucoup plus d’air, ce qui demande des membranes plus grandes et/ou en plus grand nombre, et plus d’amplitude. Exemple : les systèmes line array (les gros empilements verticaux de haut-parleurs suspendus de chaque côté de la scène pour les concerts en plein air).

Dans les grandes salles avec une sono mal dimensionnée, il est normal de percevoir surtout surtout les médiums/aigus puisque les petites membranes ne déplacent pas assez d’air pour atteindre une pression sonore perceptible à moins d'être à côté des haut-parleurs. Il y a aussi d'autres phénomènes qui se combinent : dans une pièce fermée, certaines fréquences graves sont amplifiées par résonance (ondes stationnaires) et d'autres sont au contraire diminuées. En plein air, il n’y a pas de murs donc pas de renforcement modal, et les basses se dispersent dans toutes les directions (perte d’énergie énorme).

Par ailleurs à faible volume l'oreille humaine est moins sensible aux graves. Ceci est bien documenté avec les courbes isosoniques (de Fletcher-Munson), phénomène moins flagrant lors de l'écoute au casque, où les graves sont “forcées” directement dans l’oreille.

Et aussi, lorsque tu dis que “les basses peuvent traverser les murs”, c'est vrai pour ce qui est de la transmission (les basses perdent moins d’énergie dans les matériaux), mais ça ne veut pas dire qu’il est facile de les générer dans l’air.
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Merci Jean-Marc Boulier pour ta réponse. Le phénomène est complexe en effet.