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Avis des utilisateurs
- Le Taz
Le JCM 800 Ultime ?
Publié le 21/01/15 à 23:522 photosPRESENTATION
4 12ax7, 2 6L6. 50w. Circuit câblé à la main en point par point au Royaume Uni.
Ampli monocanal avec un boost réglable intégré. Il existe deux couleurs de châssis, les 200 tous premiers modèles étaient noirs, les suivants étant blancs. Attention : ne pas confondre le MK50H avec le MK50HII (celui de la photo d'AF...) qui est un deux canaux basé sur le MK50H, mais avec un rendu différent.
UTILISATION
Il s'agit d'un ampli monocanal doté d'un système de boost intégré, un peu comme sur les Roadhouse de la même marque ou les Laney GH50 et 100 par exemple. Il est possible d'avoir une base relativement clean, puis de changer de son en envoyant l'overdrive. C'est…Lire la suitePRESENTATION
4 12ax7, 2 6L6. 50w. Circuit câblé à la main en point par point au Royaume Uni.
Ampli monocanal avec un boost réglable intégré. Il existe deux couleurs de châssis, les 200 tous premiers modèles étaient noirs, les suivants étant blancs. Attention : ne pas confondre le MK50H avec le MK50HII (celui de la photo d'AF...) qui est un deux canaux basé sur le MK50H, mais avec un rendu différent.
UTILISATION
Il s'agit d'un ampli monocanal doté d'un système de boost intégré, un peu comme sur les Roadhouse de la même marque ou les Laney GH50 et 100 par exemple. Il est possible d'avoir une base relativement clean, puis de changer de son en envoyant l'overdrive. C'est faisable, mais avec une forte disparité de volume, d'autant qu'il est compliqué de vraiment obtenir un véritable clean qui ne soit pas un peu crunchy. Pour ça, mieux vaut se tourner vers le Roadhouse, qui cleane beaucoup mieux, mais toujours avec une différence prononcée de volume si on pousse le boost trop fort. Bref, ce n'est pour ça que que cet ampli a été conçu. C'est un JCM800 2203 des temps modernes.
Le canal 1 est le drive de base, qui peut produire un son clean limite crunchy très vintage à un overdrive soutenu, allant jusqu'au hard-rock sans problème. Le canal 2 agit sur le drive initial, en additionnant du gain au son de base. On peut, selon les dosages de l'un et l'autre, aller dans une parfaite continuité en rajoutant un peu de gras ou de compression pour le confort du soliste, ou méchamment durcir le son pour atteindre des sonorités franchement métalliques, plutôt old-school mais néanmoins méchantes, genre Slayer ou Pantera. Je détaillerai tout ça ci-dessous. Alors pour les solistes, Martin Kidd (le concepteur) à ajouter un... deuxième master volume, pour passer en solo malgré les objections de son batteur (par exemple ). On dispose aussi d'un réglage de résonance qui apporte non seulement à la configuration (2x12 ou 4x12) mais à la structuration d'un son moderne ou vintage. N'oublions pas la boucle qui fait le taf. Dans un esprit 800, c'est absolument parfait et complet, même si d'autres regretteront de ne pas avoir deux canaux, une réverb, un tube néon bleu qui éclaire de l'intérieur, un porte-gobelet, etc.
SONORITÉS
Quand j'ai annoncé à quelques copains gaseurs patentés que je venais de me laisser tenté par un Cornford MK50H, j'ai été surpris de leur réaction. Apparemment, tout le monde perçoit ce vaisseau amiral de la compagnie anglaise, aujourd'hui disparue, comme une machine à shred ou à metal. J'ai tenté le coup. L'ampli est arrivé, plein de poussière, des lampes rincées dont une cassée en puissance, un fusible hs (vendeur indélicat...). Direction Tonesilk pour une remise en état, et coup de foudre total en récupérant la bête.
Canal Normal - Franchement, première réaction : stupeur ! Je reconnais immédiatement le caractère du Marshall 2203, pour avoir possédé et joué des JMP de 79, 80 ou JCM800 de 83. Mêmes sensations de jeu, avec un voicing plus équilibré une plage de gain plus vaste, allant du clean au drive est beaucoup plus vaste, et juste ce qu'il faut de compression naturelle pour le rendre un peu plus confortable que son ancêtre présumé, tout en préservant une dynamique dingue, propre aux très bons monocanaux. C'est le grain 800 tel qu'on le connaît, mais mâtiné de Vox légèrement. Poussé à fond, ça ferait déjà un beau canal lead. Rien que ce mode normal est génial. On est dans le pur son british, parfait pour aller du son d'Eric Clapton avec les Blues Breakers jusqu'au hard "chromé" du début des années 80. Sonorité réellement vintage avec tout le confort moderne quoi. Avec la boucle d'effets, le potard de résonance et un un caractère beaucoup plus pedal-friendly que le 2203 de base, on aurait déjà de quoi en combler quelques uns. Mais c'est sans compter sur le canal overdrive.
Canal Overdrive - L'overdrive intervient en fonction du son de base que vous avez créé, on ne switche pas de canal, on ajoute du drive au gain déjà généré en preamp. Autrement dit, pour avoir un son extrêmement saturé, il faudra pousser le "volume" et "l'overdrive" à la fois. Ce qui signifie que vous n'aurez (en live) que deux canaux saturés à disposition, pas de son clair. Cet overdrive est un prolongement naturel du gain de base de l'ampli, l'apport serait comme celui d'un boost très naturel, gonflant le gain et lissant très légèrement le grain, compressant le signal, toujours dans un même voicing, ce côté 800 vaguement voxien. Les démos Youtube sont très fidèles au son et aux possibilités de l'ampli. Avec tous ces shredders qui s'échinent sur cet ampli, on pourrait s'attendre à un ampli un peu plat, linéaire, lissant le tout pour le confort de jeu. Mais Martin Kidd a réussi à boucler la quadrature du cercle, avec un vrai 800, donc tout le mordant, la dynamique, la présence qu'on peut en attendre, tout en y ajoutant ce qu'il faut de compression pour permettre toutes les folies guitaristiques. Pour ce qui est du boost, j'alterne donc entre une bonne vieille TS9 sur le canal normal ou ce boost, selon le morceau, selon l'envie. Un boost externe permet de travailler le grain différemment, le grain reste riche et réceptif à ce qu'on lui balance. Le canal Overdrive est redoutable, mais si on veut garder la patine du canal Normal, un boost externe (même une TS9) fait l'affaire.
J'ai joué sur pas mal d'amplis boutique, qui ont tendance, de plus en plus, à vous mâcher le travail en terme de son, quitte à diluer la patte du guitariste et n'offrir (malgré parfois de nombreux canaux) que quelques sons très beaux, mais formatés, sans marge de manoeuvre. Là, on est vraiment dans la filiation des 800 et des Soldano : un caractère affirmé, mais une grande souplesse dans la manière de le sculpter, permettant à chacun de vraiment faire son propre son, pas celui d'un disque, un ampli intelligent, pas un fourre-tout pour guitariste dépensier. On peut accompagner Deborah Bonham dans un registre blues/country/rock (comme son guitariste Peter Bullick), ou tirer la bourre à un JCM800 2203KK dans le plus pur style Slayer. Pour de la musette par contre, ça va être un peu tendu...
AVIS GLOBAL
J'ai eu pas mal d'amplis, Marshall (JCM800 2210, 2205, JMP2203, 2550, 2554 - Silver Jubilee - YJM, AFD, JVM), Fender, Engl, Peavey, Blackstar, Brunetti, Bogner XTC 101B, The Valve 2-50, Splawn Quick Rod, Soldano, Naylor Duel 60, sans compter tous ceux que j'ai pu jouer régulièrement. J'ai toujours eu un faible pour les 800 monocanaux, les 2203 (dont un JMP que je n'aurais jamais dû lâcher), avec beaucoup de mal à m'en satisfaire pour autant. Absence de boucle, pas toujours convaincu par les associations de boosts extérieurs, son quand-même un poil trop agressif ou âpre, dans les aigus, du souffle en veux-tu en voilà... Je m'étais tourné vers les Soldano Hot Rod, excellents, mais trop typé US à mon goût. Ce Cornford est au même niveau de qualité que le Soldano en question, et que je place au dessus de tous ceux cités ci-dessus en terme de fiabilité, de pureté du grain et du signal. Comme un Soldano, oui, mais, avec le son british, la possibilité d'opter et d'alterner entre un vrai 800 (moins de compression, beaucoup de dynamique et de grain) et un 800 hotrodded (gain plus soutenu, signal plus compressé mais grain préservé). Et comme ce "boost" est interne, partie intégrante du circuit et de sa conception même, il est plus naturel, musical, chantant, nuancé. On peut donc avoir le meilleur des deux mondes, des 800 stocks et de ses adaptations les plus musclées (Soldano, donc Pevaey 5150, etc.)
Pour la polyvalence, ben... faudra repasser pour les standards de jazz ! Il couvrira tous les champs d'action d'un 800, tout ce qui tourne dans l'univers et l'histoire du rock. Du blues au metal (trash ou heavy), c'est un ampli impressionnant. Il pourra exceller dans le classic-rock, le blues, car les sonorités vintages qu'on en tire sont authentiques. On pourra l'amener très loin, dans un metal agressif, du heavy mélodique, du shred (Guthrie Govan ?). Bref, dans la série resucée du JCM800, cet ampli est un pur chef-d'oeuvre. Dommage que Cornford ait mis la clef sous la porte et que Martin Kidd n'ait pas renouvelé ce design dans sa nouvelle société.
Sinon, je vous ai dit que c'était un super 800 ?
EDIT 2015 - après 8 mois de jeu, je pense pouvoir dire que j'ai trouvé chaussure à mon pied. Cet ampli offre une telle richesse sonore, une présence dans le mix inégalable, une palette de nuances et d'articulations dans la restitution de votre jeu... Bref, je suis amoureux de cet ampli, à tel point que j'en ai aujourd'hui deux à la maison (un blackface et le whiteface en photo). J'ai pu tester pas mal de configuration de HP. Tout lui va bien mais oriente également le son. Avec mes g12-65, c'est rock, dur, teigneux, parfait pour du AC/DC, un régal avec le canal "normal". Les V30 offre un peu plus de douceur, leur spectre valorise moins les sons crunchs mais rendent les leads très saturés plus doux, parfait pour des sonorités plus moderne, moins vintage rock. Je passe sur les 75 ou les G12M, c'est toujours très bien.
EDIT 2018 - quelques vidéos du Cornford en live ou à la maison :
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