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Berzin
« Chef d'oeuvre »
Publié le 12/08/23 à 14:33
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
Une petite histoire du SLO
Il n'est pas toujours aisé de retracer l'histoire du SLO, tant certaines informations sont contradictoires. Ainsi, l'amplificateur vedette de Mike Soldano est tantôt présenté comme dérivé d'un Bassman, tantôt d'un Plexi ! Si le second nommé dérive du premier, ça n'est tout de même pas la même musique !
Ce qui est sûr c'est que Mike Soldano, guitariste et bricoleur de génie a appris en autodidacte la conception des amplis à partir de livres jetés à la poubelle dans la bibliothèque où œuvrait sa mère. Les grandes lignes de l'histoire sont assez connues : Mike confronté à la médiocrité de son ampli, une mauvais copie de Fender, doit se ressourdre, faute d'argent, à le réparer. Petit à petit, il accumule des connaissances et se décide à créer son propre ampli, déçu qu'il était des modèles Mesa Boogie. Il développe à partir de son prototype « Mister Science » un modèle qui deviendra le SLO (Super Lead Overdrive) et qu'il se décidera à commercialiser, à la demande de ses amis. Après bien des vicissitudes, des Steve Lukather découvre le SLO, l'achète et l'aventure est lancée pour de bon. Eric Claplton, Mark Knopfler, Jimmy Page, Eddy Van Halen, Stevie Ray Vaughan, Steve Vai, Joe Satriani, Lou Reed, Vivian Campbell, Gary Moore, John Mayer, Izzy Stradlin, Georges Lynch, Matthias Jabs, Rudolf Schenker, Tony Joe White, entre autres, ont utilisé le chef d'œuvre de Soldano.
Il est sans doute pertinent de revenir aux principes qui ont conduit à la conception du SLO. Utilisateur de Marshall, Mike Soldano leur reprochait un manque de résonance à bas volume :
-« J'ai décidé de construire un ampli pour moi-même. Je voulais un ampli qui puisse fournir un son à gain plus élevé avec un maintien tout en gardant l'articulation à n'importe quel volume. »
Toute la philosophie du SLO tient dans ces quelques lignes. En effet, Soldano reprochait aux amplis Mesa Boogie de produire de la « bouillie » avec des basses évanescentes à fort gain, aux Marshall de manquer de résonnance. Ses expériences vont prouver qu'il est préférable de moins saturer les lampes de préampli, tout en multipliant les étages de gain pour obtenir le son recherché. Il a aussi conçu un ampli de puissance relativement neutre, utilisant des 6L6, pour éviter la compression des EL34 et en faisant fabriquer sur mesure des transformateurs.
Soldano trouvait les Mesa Boogie trop complexes à régler : « Ils étaient très difficiles à composer et je n'aimais pas l'endroit où les commandes de tonalité étaient placées dans le circuit avant les étages de préampli. Cela n'avait pas de sens pour le son que je recherchais et le grave était flou. Et puis vous aviez poussez-ci et tirez-ça et beaucoup de commutateurs. Je voulais juste un bon son et jouer. » De fait le SLO est conçu selon l'idée que "le moins c'est le mieux". Il est l'origine et le modèle de tous les amplis modernes, du Mesa Boogie Rectifier au Peavey 5150.
Les caractéristiques
Le SLO-30 dispose du même préampli que son aîné. Voyons les réglages. L'ampli dispose de deux canaux. Chacun dispose d'un réglage de préamp (gain) et de master (volume). Le canal normal dispose en plus d'un interrupteur de brillance et d'un second permettant de passer du mode clair ou mode saturé.
L'égalisation à 3 bandes est commune aux deux canaux : « J'utilisais les mêmes paramètres que j'étais sur les canaux Normal ou Overdrive, donc je n'ai tout simplement pas trouvé cela nécessaire. » souligne le concepteur. Une présence, un réglage de profondeur (absent sur le SLO original) complètent les réglages de tonalité. A l'arrière, on dispose d'une boucle d'effets, d'une sortie ligne avec un volume, des sorties haut parleur et de la prise pédalier. L'ampli est équipé de 5 lampes 12ax7 en préampli et d'une paire de 5881 (6L6) en puissance. Le poids n'excède pas 14 kg, ce qui en fait un ampli assez transportable. Bien plus qu'une tête 100 watts qui dépasse le plus souvent les 20 kg.
Le son
Le 30 sonne-t-il comme le 100 ? N'ayant pas testé ce dernier, je l'ignore, mais on peut penser que le son est très proche en dépit de quelques nuances dues à l'ampli de puissance plus gros du second.
On associe souvent le SLO aux musiques extrêmes, tant il est vrai qu'il était l'ampli ayant le plus de gain au monde à sa sortie. Mais ce poncif ignore la liste des nombreux musiciens qui l'on utilisé dans tant de genres musicaux différents. Clapton, Knopfler, Moore et Prince ne sont pas des métalleux ! Le SLO est d'une polyvalence rare !
Canal Normal. Ce canal est injustement sous-estimé. A lui seul, il pourrait constituer la base d'un ampli hors norme. Le son clair est remarquable, à condition toutefois de pousser un peu le volume, il supporte assez moyennement le jeu en chambre. Le SLO, même en 30 w, reste un ampli de scène. Le son ressemble un peu à du Fender Blackface, avec un peu plus de médium qui le rapproche d'un Hiwatt, il est nécessaire de placer le gain à 4 au moins pour obtenir un peu d'épaisseur et même à 11, avec une Strat, ça ne sature pas, avec le Les Paul, ça tord très légèrement. Le son est un peu claquant, l'interrupteur de brillance ajoute une dose d'aigus, mais ça reste subtil, très musical. Notons que l'ampli prend très bien les effets (boost, overdrive, distortion, écho, réverbération), la boucle d'effet, douteuse sur le SLO d'origine, est ici irréprochable. Si Mark Knopfler l'a utilisé plusieurs années, on peut être sûr que le son clair est excellent.
Le mode crunch me semblait très moyen en écoutant des vidéos, je le trouve au contraire fabuleux, c'est sans doute à mon sens le plus beau son de l'ampli. C'est le crunch le plus ressemblant à une saturation des lampes de puissance que je connais. C'est légèrement compressé, avec de la profondeur, un léger pétillement dans les aigus et des médiums riches. Le SLO est un ampli professionnel, un véritable instrument de musique, tant il est bien conçu. Il réagit très bien aux différentes attaques de main droite et demeure très transparent. Les différences lors de changements de micro, de guitare ou de haut parleurs sont flagrantes. En revanche, ça ne pardonne rien, il faut jouer proprement, car les erreurs s'entendent ! Par ailleurs les réglages sont bien conçus, on peut utiliser des combinaisons qui peuvent sembler aberrantes : aigus à 0 ou à 11, basses à 12 et présence à 0, etc. sans que le son ne soit dénaturé. Pour jouer du blues, ce crunch une merveille, ça prend très bien les pédales d'overdrive en amont. Le canal normal permet de jouer tout le rock classique. Avec le volume de la guitare, on peut partir d'un son clair à une grosse overdrive, c'est purement jouissif. Je ne retrouve pas du tout l'agressivité qui transparaît parfois dans les vidéos Youpub.
Du coup, il peut être frustrant de ne pas avoir un canal clair et un canal crunch, le passage de l'un à l'autre impliquant de manipuler l'interrupteur dédié et le master, car l'écart de volume entre les deux modes est abyssal. Toutes choses égales, si l'on est à 6 au volume en clair, il faut descendre à 2 en mode crunch. En conséquence, certains utilisateurs règlent le canal en crunch et baissent le volume de la guitare pour avoir du son clair. On touche là une limite de l'ampli, mais un canal supplémentaire, c'est un appareil plus gros, plus lourd, plus cher...
Le canal Overdrive a un niveau de gain incroyable. A 3/11, on peut déjà jouer 90% du rock : AC/DC, Led Zeppelin, Hendrix, Cream, Nirvana, Muse, etc. Le son est souvent présenté comme agressif, mais en baissant la présence et les aigus, on obtient un son rock extraordinaire : chaud, riche, coupant le mixage sans souci. Le réglage de profondeur permet de renforcer les basses lorsqu'on joue à la maison. Selon la guitare, le hp et les réglages, on peut jouer du blues (Clapton a enregistré From the Cradle, 24 Nights, avec un SLO), au métal, en passant par le rock, la pop, etc. Le timbre est fidèle à l'ambition de Mike Soldano : même avec un très fort gain, il demeure très articulé, chaque note s'entend clairement et on perçoit très bien les différences de micros, de guitare, etc. Attention du reste, à ne pas négliger l'enceinte, le son est incroyable sur une bonne enceinte et peut paraître franchement médiocre avec un cabinet indigne. La plage de gain est très large, on peut jouer avec le potentiomètre à 1 comme à 11, on peut, en baissant le volume de la guitare passer d'un son clair à une distorsion furieuse. Les basses grondent, les médiums sont d'un richesse incroyable. Je n'ai jamais entendu une overdrive aussi jouissive à écouter et à jouer, la richesse du son, l'articulation, la résonnance, la musicalité... Le SLO est aussi très silencieux, j'ai entendu une boucle de masse dans mon pédalier, que je n'avais jamais perçu jusque là.
Il convient de noter que mieux vaut aimer la couleur sonore, car elle est peu modifiable. Même en bougeant les réglages, on ne change que très peu le timbre de l'ampli. De plus le son est un peu le même sur tous les canaux. Ainsi, avec le gain faible en mode crunch, on a presque le même son que le mode clair avec pas mal de gain. De même en baissant le gain du canal Overdrive, on obtient un son proche de celui du canal Normal en crunch avec le gain poussé. Le son est toutefois un peu plus épais et sombre en Overdrive, plus médium. On n'a pas des familles de sons très différentes, comme certains amplis qui offrent un canal typé Fender et un autre Marshall. Ici, tout est Soldano. Paradoxalement, on a un grain particulier (voir la citation au dessus : un seul bon son), mais il permet de tout faire. On peut jouer du jazz, de la pop, du blues, du reggae, du funk, du hard rock, etc. C'est un ampli incroyablement polyvalent (mais pas versatile ! ), comme en témoigne la liste de ses utilisateurs célèbres.
Pour conclure
Au final le SLO, pour en prendre toute la mesure, doit être joué, l'écoute d'innombrables vidéos ne rend rien du plaisir de jeu, de la dynamique, de la subtilité du chef d'œuvre de Mike Soldano. C'est un ampli qu'il faut tester soi-même pour évaluer ses qualités. Il réagit plus au jeu, a plus de transparence et d'articulation qu'aucun des autres amplis que j'ai joué dans ma vie. Il y a quelques amplis qui surnagent (Bogner 101B), mais la plupart sont enterrés par le SLO. Le prix s'oublie, la qualité reste pour reprendre Audiard.
Il n'est pas toujours aisé de retracer l'histoire du SLO, tant certaines informations sont contradictoires. Ainsi, l'amplificateur vedette de Mike Soldano est tantôt présenté comme dérivé d'un Bassman, tantôt d'un Plexi ! Si le second nommé dérive du premier, ça n'est tout de même pas la même musique !
Ce qui est sûr c'est que Mike Soldano, guitariste et bricoleur de génie a appris en autodidacte la conception des amplis à partir de livres jetés à la poubelle dans la bibliothèque où œuvrait sa mère. Les grandes lignes de l'histoire sont assez connues : Mike confronté à la médiocrité de son ampli, une mauvais copie de Fender, doit se ressourdre, faute d'argent, à le réparer. Petit à petit, il accumule des connaissances et se décide à créer son propre ampli, déçu qu'il était des modèles Mesa Boogie. Il développe à partir de son prototype « Mister Science » un modèle qui deviendra le SLO (Super Lead Overdrive) et qu'il se décidera à commercialiser, à la demande de ses amis. Après bien des vicissitudes, des Steve Lukather découvre le SLO, l'achète et l'aventure est lancée pour de bon. Eric Claplton, Mark Knopfler, Jimmy Page, Eddy Van Halen, Stevie Ray Vaughan, Steve Vai, Joe Satriani, Lou Reed, Vivian Campbell, Gary Moore, John Mayer, Izzy Stradlin, Georges Lynch, Matthias Jabs, Rudolf Schenker, Tony Joe White, entre autres, ont utilisé le chef d'œuvre de Soldano.
Il est sans doute pertinent de revenir aux principes qui ont conduit à la conception du SLO. Utilisateur de Marshall, Mike Soldano leur reprochait un manque de résonance à bas volume :
-« J'ai décidé de construire un ampli pour moi-même. Je voulais un ampli qui puisse fournir un son à gain plus élevé avec un maintien tout en gardant l'articulation à n'importe quel volume. »
Toute la philosophie du SLO tient dans ces quelques lignes. En effet, Soldano reprochait aux amplis Mesa Boogie de produire de la « bouillie » avec des basses évanescentes à fort gain, aux Marshall de manquer de résonnance. Ses expériences vont prouver qu'il est préférable de moins saturer les lampes de préampli, tout en multipliant les étages de gain pour obtenir le son recherché. Il a aussi conçu un ampli de puissance relativement neutre, utilisant des 6L6, pour éviter la compression des EL34 et en faisant fabriquer sur mesure des transformateurs.
Soldano trouvait les Mesa Boogie trop complexes à régler : « Ils étaient très difficiles à composer et je n'aimais pas l'endroit où les commandes de tonalité étaient placées dans le circuit avant les étages de préampli. Cela n'avait pas de sens pour le son que je recherchais et le grave était flou. Et puis vous aviez poussez-ci et tirez-ça et beaucoup de commutateurs. Je voulais juste un bon son et jouer. » De fait le SLO est conçu selon l'idée que "le moins c'est le mieux". Il est l'origine et le modèle de tous les amplis modernes, du Mesa Boogie Rectifier au Peavey 5150.
Les caractéristiques
Le SLO-30 dispose du même préampli que son aîné. Voyons les réglages. L'ampli dispose de deux canaux. Chacun dispose d'un réglage de préamp (gain) et de master (volume). Le canal normal dispose en plus d'un interrupteur de brillance et d'un second permettant de passer du mode clair ou mode saturé.
L'égalisation à 3 bandes est commune aux deux canaux : « J'utilisais les mêmes paramètres que j'étais sur les canaux Normal ou Overdrive, donc je n'ai tout simplement pas trouvé cela nécessaire. » souligne le concepteur. Une présence, un réglage de profondeur (absent sur le SLO original) complètent les réglages de tonalité. A l'arrière, on dispose d'une boucle d'effets, d'une sortie ligne avec un volume, des sorties haut parleur et de la prise pédalier. L'ampli est équipé de 5 lampes 12ax7 en préampli et d'une paire de 5881 (6L6) en puissance. Le poids n'excède pas 14 kg, ce qui en fait un ampli assez transportable. Bien plus qu'une tête 100 watts qui dépasse le plus souvent les 20 kg.
Le son
Le 30 sonne-t-il comme le 100 ? N'ayant pas testé ce dernier, je l'ignore, mais on peut penser que le son est très proche en dépit de quelques nuances dues à l'ampli de puissance plus gros du second.
On associe souvent le SLO aux musiques extrêmes, tant il est vrai qu'il était l'ampli ayant le plus de gain au monde à sa sortie. Mais ce poncif ignore la liste des nombreux musiciens qui l'on utilisé dans tant de genres musicaux différents. Clapton, Knopfler, Moore et Prince ne sont pas des métalleux ! Le SLO est d'une polyvalence rare !
Canal Normal. Ce canal est injustement sous-estimé. A lui seul, il pourrait constituer la base d'un ampli hors norme. Le son clair est remarquable, à condition toutefois de pousser un peu le volume, il supporte assez moyennement le jeu en chambre. Le SLO, même en 30 w, reste un ampli de scène. Le son ressemble un peu à du Fender Blackface, avec un peu plus de médium qui le rapproche d'un Hiwatt, il est nécessaire de placer le gain à 4 au moins pour obtenir un peu d'épaisseur et même à 11, avec une Strat, ça ne sature pas, avec le Les Paul, ça tord très légèrement. Le son est un peu claquant, l'interrupteur de brillance ajoute une dose d'aigus, mais ça reste subtil, très musical. Notons que l'ampli prend très bien les effets (boost, overdrive, distortion, écho, réverbération), la boucle d'effet, douteuse sur le SLO d'origine, est ici irréprochable. Si Mark Knopfler l'a utilisé plusieurs années, on peut être sûr que le son clair est excellent.
Le mode crunch me semblait très moyen en écoutant des vidéos, je le trouve au contraire fabuleux, c'est sans doute à mon sens le plus beau son de l'ampli. C'est le crunch le plus ressemblant à une saturation des lampes de puissance que je connais. C'est légèrement compressé, avec de la profondeur, un léger pétillement dans les aigus et des médiums riches. Le SLO est un ampli professionnel, un véritable instrument de musique, tant il est bien conçu. Il réagit très bien aux différentes attaques de main droite et demeure très transparent. Les différences lors de changements de micro, de guitare ou de haut parleurs sont flagrantes. En revanche, ça ne pardonne rien, il faut jouer proprement, car les erreurs s'entendent ! Par ailleurs les réglages sont bien conçus, on peut utiliser des combinaisons qui peuvent sembler aberrantes : aigus à 0 ou à 11, basses à 12 et présence à 0, etc. sans que le son ne soit dénaturé. Pour jouer du blues, ce crunch une merveille, ça prend très bien les pédales d'overdrive en amont. Le canal normal permet de jouer tout le rock classique. Avec le volume de la guitare, on peut partir d'un son clair à une grosse overdrive, c'est purement jouissif. Je ne retrouve pas du tout l'agressivité qui transparaît parfois dans les vidéos Youpub.
Du coup, il peut être frustrant de ne pas avoir un canal clair et un canal crunch, le passage de l'un à l'autre impliquant de manipuler l'interrupteur dédié et le master, car l'écart de volume entre les deux modes est abyssal. Toutes choses égales, si l'on est à 6 au volume en clair, il faut descendre à 2 en mode crunch. En conséquence, certains utilisateurs règlent le canal en crunch et baissent le volume de la guitare pour avoir du son clair. On touche là une limite de l'ampli, mais un canal supplémentaire, c'est un appareil plus gros, plus lourd, plus cher...
Le canal Overdrive a un niveau de gain incroyable. A 3/11, on peut déjà jouer 90% du rock : AC/DC, Led Zeppelin, Hendrix, Cream, Nirvana, Muse, etc. Le son est souvent présenté comme agressif, mais en baissant la présence et les aigus, on obtient un son rock extraordinaire : chaud, riche, coupant le mixage sans souci. Le réglage de profondeur permet de renforcer les basses lorsqu'on joue à la maison. Selon la guitare, le hp et les réglages, on peut jouer du blues (Clapton a enregistré From the Cradle, 24 Nights, avec un SLO), au métal, en passant par le rock, la pop, etc. Le timbre est fidèle à l'ambition de Mike Soldano : même avec un très fort gain, il demeure très articulé, chaque note s'entend clairement et on perçoit très bien les différences de micros, de guitare, etc. Attention du reste, à ne pas négliger l'enceinte, le son est incroyable sur une bonne enceinte et peut paraître franchement médiocre avec un cabinet indigne. La plage de gain est très large, on peut jouer avec le potentiomètre à 1 comme à 11, on peut, en baissant le volume de la guitare passer d'un son clair à une distorsion furieuse. Les basses grondent, les médiums sont d'un richesse incroyable. Je n'ai jamais entendu une overdrive aussi jouissive à écouter et à jouer, la richesse du son, l'articulation, la résonnance, la musicalité... Le SLO est aussi très silencieux, j'ai entendu une boucle de masse dans mon pédalier, que je n'avais jamais perçu jusque là.
Il convient de noter que mieux vaut aimer la couleur sonore, car elle est peu modifiable. Même en bougeant les réglages, on ne change que très peu le timbre de l'ampli. De plus le son est un peu le même sur tous les canaux. Ainsi, avec le gain faible en mode crunch, on a presque le même son que le mode clair avec pas mal de gain. De même en baissant le gain du canal Overdrive, on obtient un son proche de celui du canal Normal en crunch avec le gain poussé. Le son est toutefois un peu plus épais et sombre en Overdrive, plus médium. On n'a pas des familles de sons très différentes, comme certains amplis qui offrent un canal typé Fender et un autre Marshall. Ici, tout est Soldano. Paradoxalement, on a un grain particulier (voir la citation au dessus : un seul bon son), mais il permet de tout faire. On peut jouer du jazz, de la pop, du blues, du reggae, du funk, du hard rock, etc. C'est un ampli incroyablement polyvalent (mais pas versatile ! ), comme en témoigne la liste de ses utilisateurs célèbres.
Pour conclure
Au final le SLO, pour en prendre toute la mesure, doit être joué, l'écoute d'innombrables vidéos ne rend rien du plaisir de jeu, de la dynamique, de la subtilité du chef d'œuvre de Mike Soldano. C'est un ampli qu'il faut tester soi-même pour évaluer ses qualités. Il réagit plus au jeu, a plus de transparence et d'articulation qu'aucun des autres amplis que j'ai joué dans ma vie. Il y a quelques amplis qui surnagent (Bogner 101B), mais la plupart sont enterrés par le SLO. Le prix s'oublie, la qualité reste pour reprendre Audiard.