Différence mesures binaires/ternaires
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RockwoodGuitar
je suis un vrai néophyte en matière de théorie de la musique (vous pourrez probablement en juger par ma question), et je suis gêné dans la lecture du bouquin qui devait me permettre de combler cette lacune. Mon problème est le suivant : mon bouquin (le Castérède) introduit la différence entre mesures binaires et mesures ternaires, mais je ne comprends pas si ces différentes mesures impliquent une restitution différente des sons. D'après ce que j'ai compris, deux mesures ternaires peuvent s'écrire de manière équivalente (pour le son restitué) sous la forme de 3 mesures binaires. Comme il ne me semble pas opportun d'introduire de la complexité sans raison, je dois oublier une partie du problème. Serait-ce juste une manière différente d'écrire le même morceau, de manière à pouvoir le lire plus facilement? Et deuxième partie de la question, mais la réponse est certainement liée : puisque les durées des notes des notes sont entièrement définies par leur forme, le rythme est défini sans avoir besoin de la notion de mesure, la mesure sert-elle donc juste à organiser la partition, et à aider la lecture?
D'avance merci pour votre aide,
Antoine.
paul2000
Citation : Serait-ce juste une manière différente d'écrire le même morceau, de manière à pouvoir le lire plus facilement?
oui
Citation : la mesure sert-elle donc juste à organiser la partition, et à aider la lecture?
oui
Anonyme
Citation : Serait-ce juste une manière différente d'écrire le même morceau, de manière à pouvoir le lire plus facilement?
Je ne partage pas tout à fait l'avis de Paul2000 et je vais essayer d'expliquer pourquoi. Une mesure ternaire a un point d'appui sur une noire pointée alors qu'une mesure binaire a un point d'appui sur une noire. Rythmiquement, même si, par exemple, un 6/8 contient autant de croches qu'un 3/4, il ne se "bat" pas de la même façon. On battra 2 temps ternaires sur du 6/8 alors qu'on battra 3 temps binaires sur du 3/4. Quand on écoute une gigue, on sent parfaitement l'appui sur 2 temps (ternaires) alors qu'on a nettement la sensation des 3 temps sur une valse (je donne ces exemples pour fixer les idées).
Il faut cependant différencier le jeu ternaire sur du binaire (cas du jazz) qui consiste à "trioliser" les croches, d'une métrique ternaire (où le triolet n'a aucun sens).
Bon, tout ça ça n'aide pas à y voir clair mais il faut juste se rappeler qu'on choisira une métrique en fonction de l'appui rythmique qu'on veut donner.
Anonyme
Citation : Serait-ce juste une manière différente d'écrire le même morceau, de manière à pouvoir le lire plus facilement?
Non, je ne partage pas non plus l'avis de paul2000. Les mesures binaires et ternaires ne donnent pas la même sensation à l'oreille, car les rythmes ne se battent pas de la même manière. C'est là qu'intervient la notion de pulsation d'un morceau.
Dans un rythme binaire, chaque temps se subdivise en un demi-temps fort et un demi-temps faible. Dans un rythme ternaire, chaque temps se subdivise en un tiers de temps fort, un tiers faible et un tiers faible. D'où une sensation très différente, puisque l'accentuation se fait sur la partie forte du temps.
Intuitivement, tu sens que 1/3 fort 1/3 faible 1/3 faible ne peuvent pas donner la même impression que 1/2 fort 1/2 faible.
Je ne connais pas le bouquin que tu cites, mais je suis sûr que si tu lis bien ce qui est écrit dans le chapitre consacré au rythme et à la pulsation, tu devrais sentir la nuance entre les différentes notations binaire et ternaire.
RockwoodGuitar
Azenor
3 : nombre de temps
4 : unité de temps
Anonyme
Je trouve ta déduction vraiment brillante !
La différence est une question d'accents.
Une idée musicale, au départ, a une certaine régularité, donc une insistance, un accent, qui revient toutes 2 notes, ou 4, ou 3...
Le compositeur choisit une indication de mesure qui correspond à cette première idée.
Par la suite, bien sûr, d'autres accents rythmiques peuvent s'installer.
Quand c'est pour longtemps, on change l'indication de mesure "en plein vol", dans le morceau.
Quand c'est juste une petite fantaisie passagère, on ne le fait pas, et on compte alors sur l'intelligence de l'interprète - on peut aussi indiquer des accents quand ce n'est pas évident.
L'exemple que tu as lu se comprend aisément en se rappelant que 2 fois 3 est égal à 3 fois deux !
Ce qui veut dire qu'en présence de ces six notes, tu peux marmonner :
*1* 2 3 *4* 5 6
ou
*1* 2 *3* 4 *5* 6
avec exactement le même tempo dans les deux cas, *sauf* que les accents notés entre * * ont changé de place.
Cette alternance binaire/ternaire sur 6 notes est absolument courante dans les danses de la Renaissance, et aussi dans la musique d'Amérique latine, il me semble (je la connais moins).
Anonyme
mais cette histoire d'accents est encore valable si je remplace
noire noire noire noire noire noire
par
blanche blanche blanche
ou encore
blanche pointée blanche pointée
par
blanche blanche blanche
Bien entendu l'indication de mesure n'est qu'une ... indication, qui donne simplement l'esprit du thème ou de la mélodie. Une insistance permanente sur les accents, au pied de la lettre, serait d'un "scolaire" affligeant :-o
C'était juste pour expliquer.
Anonyme
Un seul exemple : la plupart des menuets sont notés en 3/4. *Mais* la plupart des idées (simples) de menuets sont des cellules de deux mesures.
Par conséquent, 6/4 serait bien plus logique. Il y a des menuets notés en 6/4, mais c'est une minorité !
a.k.a
RockwoodGuitar
a.k.a
il faut juste savoir quels sont les temps forts, quels sont les temps faibles, et c'est tou. Le restre, c'est le compositeur qui décide...
Anonyme
Anonyme
Citation : En jazz, par exemple, sur un 4/4, les temps forts sont sur le deux et le quatre (after beat)
je parlerais plutôt d'accentuation des temps faibles plutôt que de temps forts sur le deux et le quatre. (les temps forts sont les points d'appuis et non pas les notes accentuées).
C'est peut être pas évident à saisir come notion pour un pianiste ou un batteur qui rythment beaucoup leur jeu mais pour un contrebassiste que je suis, les temps forts restent le 1er et le 3ème (pour nous, des points d'appuis harmoniques importants).
ex : si je fais une walking basse avec la fondamentale sur le deuxième temps ou sur le quatrième et que je place la sixte sur le premier et la tierce sur le troisième, je fous tout le monde dans les choux...
Anonyme
Anonyme
Citation :
Selon le style de musique, les temps forts ne sont pas placés au même endroit.
Sans compter de véritables curiosités de notation : dans une sarabande, notée à 3/4, l'accent est sur le deuxième temps !
Typiquement :
noire - <noire pointée> - croche ...
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