Notes carrées sur portées à cinq lignes
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Pevets
13381
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
Sujet de la discussion Posté le 23/10/2006 à 13:18:30Notes carrées sur portées à cinq lignes
Pour savoir de quoi je parle, veuillez cliquer ici.
Page 2 : en ne s'intéressant qu'à la première phrase « Eternam. Dona eis Domine, & lux perpetua luceat eis. »
À quoi correspondent les deux traits verticaux qui suivent le C barré (2/2) ?
Et la première note, à quoi correspnd-elle ? À une ronde ?
Et la cinquième note, sur la deuxième portée, est-ce ce que nous appelons une note carrée (qui vaut deux rondes, si je ne me trompe pas) ?
Et la toute dernière note, à quoi correspond-elle ?
D'avance, merci de votre aide.
Page 2 : en ne s'intéressant qu'à la première phrase « Eternam. Dona eis Domine, & lux perpetua luceat eis. »
À quoi correspondent les deux traits verticaux qui suivent le C barré (2/2) ?
Et la première note, à quoi correspnd-elle ? À une ronde ?
Et la cinquième note, sur la deuxième portée, est-ce ce que nous appelons une note carrée (qui vaut deux rondes, si je ne me trompe pas) ?
Et la toute dernière note, à quoi correspond-elle ?
D'avance, merci de votre aide.
grifield
47
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 19 ans
2 Posté le 23/10/2006 à 21:16:37
J'espère que je vais pas dire de conneries....
1. pour ces traits, j'hésite... n'est-ce pas une indication de la teneur (c'est à dire la note principale, le "pivot" de la mélodie ???
2. La première est bien une ronde.
3. C'est bien une note carrée, le double d'une ronde.
4. La dernière note, c'est pareil, le double d'une ronde, en plus avec un point d'orgue (qui donne simplement la signification de la fin de la ligne mélodique il me semble). Le petit zigouigoui qui termine le note n'est pas à prendre en considération (du moins me semble-t-il). C'est juste la graphie pour dire "c'est la fin".
Il faut savoir que dans ce style de notation (c'est à dire une notation post-grégorienne, avec un système métrique défini) on prenait une unité de temps plus large. Quand on retranscrit ce style de partition, on "remonte" tout d'un cran, c'est à dire qu'on prends une note carrée = ronde, une ronde = blanche, etc... ça permet déjà d'y voir plus clair...
en tout cas, merci pour le site, je ne connaissait pas !
1. pour ces traits, j'hésite... n'est-ce pas une indication de la teneur (c'est à dire la note principale, le "pivot" de la mélodie ???
2. La première est bien une ronde.
3. C'est bien une note carrée, le double d'une ronde.
4. La dernière note, c'est pareil, le double d'une ronde, en plus avec un point d'orgue (qui donne simplement la signification de la fin de la ligne mélodique il me semble). Le petit zigouigoui qui termine le note n'est pas à prendre en considération (du moins me semble-t-il). C'est juste la graphie pour dire "c'est la fin".
Il faut savoir que dans ce style de notation (c'est à dire une notation post-grégorienne, avec un système métrique défini) on prenait une unité de temps plus large. Quand on retranscrit ce style de partition, on "remonte" tout d'un cran, c'est à dire qu'on prends une note carrée = ronde, une ronde = blanche, etc... ça permet déjà d'y voir plus clair...
en tout cas, merci pour le site, je ne connaissait pas !
Anonyme
2131
3 Posté le 24/10/2006 à 00:05:16
Superbe, t'as trouvé ça où ??
Les premiers traits verticaux sont des silences.
Je ne réponds pas à tes questions dans l'ordre où tu les poses, pour expliquer déjà la nomenclature.
La note carrée (sans hampe = queue) s'appelle (s'appelait) une brève, eh oui !! En effet, il existait des notes plus longues, par exemple la toute dernière dont tu parles, qui a une queue en bas à droite : elle s'appelle une longue.
La valeur théorique de la longue ici serait deux brèves, vu que nous sommes en binaire (C barré). En fait la longue en finale est un peu spéciale, elle n'a souvent pas une valeur métrique bien définie, elle veut dire "tenir la note de cette partie assez longtemps pour que toutes les parties s'arrêtent en même temps".
Le point d'orgue veut insister là-dessus, mais la plupart du temps il n'était pas mis car c'était évident (en tout cas au seizième et avant, ici on est un peu plus tard).
Bon ; les notes en losange sans queue sont des semi-brèves (rondes aujourd'hui), et valent donc ici la moitié d'une brève.
Quant aux petits losanges avec queue, elles sont appelées minimes (blanches pour nous), et valent la moitié de la semi-brève (ronde).
Enfin, si tu voyais des "noires" (début deuxièmeligne), elles s'appelleraient des semi-minimes. Et nos croches s'appelaient "fuses".
Revenons aux silences : un bâton vertical occupant un interligne vaut un silence de brève (donc 2 semi-brèves = 2 rondes).
Le premier trait occupe 2 interlignes, et il est suivi d'un autre de 1 interligne ; cela veut dire que cette voix entre après un silence de 3 brèves (c'est à dire 6 semi-brèves ou 6 rondes si tu préfères).
(le ténor, lui entre tout de suite, et la basse après 2 brèves)
Maintenant : première ligne, aux deux tiers après "Domine" : un bâton d'un demi-interligne posé sur la ligne = silence de minime (blanche).
Par contre un bâton d'un demi-interligne qui serait suspendu à la ligne du dessus serait un silence de semi-brève (ronde).
Bon, enfin, C barré : veut dire en principe un tactus (battue) à la brève, ce qui, à l'origine, indiquait un tempo plus rapide - mais attention, un tempo "rapide" avec des valeurs aussi longues n'est pas si rapide que ça, après tout, c'est un requiem, rien ne presse, hein :-)
Là j'atteins mon seuil d'incompétence car la question du tempo de C barré est l'une des plus obscures, des plus controversées, et des plus mal comprises :-o
Le fait est que dès la seconde moitié du seizième le signe C barré est mis quasiment à toutes les sauces... donc il perd la signification qu'il avait au départ par rapport au C non barré (tactus à la semi-brève). Je te dis, ce truc, c'est le grand brouillard, même pour les experts.
Dernier petit avertissement : surtout ne pas avoir en tête l'idée toute moderne qui serait : ronde c'est déjà long pour nous aujourd'hui, donc brève c'est vachement long, etc. La longueur apparemment énorme de ces notes pour nous aujourd'hui est trompeuse, ça ne veut donc pas dire que c'est affreusement lent. Il y a par exemple des choses très enlevées à 3 temps qui sont écrites avec 3 rondes !
Remarque amusante (si l'on peut dire) sur les quelques notes carrées noires qu'on trouve. Vu qu'on est déjà en binaire, le noir n'a probablement pas de signification métrique ici (je n'ai pas vérifié, il faudrait confronter verticalement les parties qui sont écrites séparément, j'ai eu la flemme).
Donc il s'agit, je crois, d'une coquetterie assez fréquente, à savoir noir = deuil (par exemple toute la "Déploration sur la mort de Ockeghem" de Josquin, est écrite en notes noires du début à la fin ! Il y a d'autres exemples).
Voilà... en toute modestie, une bonne partie de mon site est consacré à cette notation dite "mensuraliste blanche", c'est à dire la dernière avant la "moderne".
Soit dit en passant, on voit qu'il n'y avait pas de barres de mesures (étonnant d'ailleurs pour un document aussi tardif).
Contrairement aux danses, cette polyphonie ne s'inscrivait pas, en effet, dans une carrure régulière, et la barre de mesure en général coupe le flux mélodique à tort et à travers, et oblige souvent à écrire différemment deux motifs en imitation (par exemple, selon la place d'une blanche, elle pourrait être écrite soit comme une blanche dans une mesure, mais un peu plus loin comme une dernière noire d'une mesure liée à la première noire de la mesure suivante - ce qui pourrait d'ailleurs, dans le dernier cas, faire croire à une syncope, ce qui serait faux le plus souvent ! juste un artefact de la notation moderne )
J'ai failli oublier le petit "schtroumpf" à la fin de la première ligne, en haut ; c'est un "guidon", cela indique la première note de la ligne suivante - super-pratique, on n'aurait pas dû abandonner cette idée !
Mais où as-tu trouvé ce facsimile ? !!
Les premiers traits verticaux sont des silences.
Je ne réponds pas à tes questions dans l'ordre où tu les poses, pour expliquer déjà la nomenclature.
La note carrée (sans hampe = queue) s'appelle (s'appelait) une brève, eh oui !! En effet, il existait des notes plus longues, par exemple la toute dernière dont tu parles, qui a une queue en bas à droite : elle s'appelle une longue.
La valeur théorique de la longue ici serait deux brèves, vu que nous sommes en binaire (C barré). En fait la longue en finale est un peu spéciale, elle n'a souvent pas une valeur métrique bien définie, elle veut dire "tenir la note de cette partie assez longtemps pour que toutes les parties s'arrêtent en même temps".
Le point d'orgue veut insister là-dessus, mais la plupart du temps il n'était pas mis car c'était évident (en tout cas au seizième et avant, ici on est un peu plus tard).
Bon ; les notes en losange sans queue sont des semi-brèves (rondes aujourd'hui), et valent donc ici la moitié d'une brève.
Quant aux petits losanges avec queue, elles sont appelées minimes (blanches pour nous), et valent la moitié de la semi-brève (ronde).
Enfin, si tu voyais des "noires" (début deuxièmeligne), elles s'appelleraient des semi-minimes. Et nos croches s'appelaient "fuses".
Revenons aux silences : un bâton vertical occupant un interligne vaut un silence de brève (donc 2 semi-brèves = 2 rondes).
Le premier trait occupe 2 interlignes, et il est suivi d'un autre de 1 interligne ; cela veut dire que cette voix entre après un silence de 3 brèves (c'est à dire 6 semi-brèves ou 6 rondes si tu préfères).
(le ténor, lui entre tout de suite, et la basse après 2 brèves)
Maintenant : première ligne, aux deux tiers après "Domine" : un bâton d'un demi-interligne posé sur la ligne = silence de minime (blanche).
Par contre un bâton d'un demi-interligne qui serait suspendu à la ligne du dessus serait un silence de semi-brève (ronde).
Bon, enfin, C barré : veut dire en principe un tactus (battue) à la brève, ce qui, à l'origine, indiquait un tempo plus rapide - mais attention, un tempo "rapide" avec des valeurs aussi longues n'est pas si rapide que ça, après tout, c'est un requiem, rien ne presse, hein :-)
Là j'atteins mon seuil d'incompétence car la question du tempo de C barré est l'une des plus obscures, des plus controversées, et des plus mal comprises :-o
Le fait est que dès la seconde moitié du seizième le signe C barré est mis quasiment à toutes les sauces... donc il perd la signification qu'il avait au départ par rapport au C non barré (tactus à la semi-brève). Je te dis, ce truc, c'est le grand brouillard, même pour les experts.
Dernier petit avertissement : surtout ne pas avoir en tête l'idée toute moderne qui serait : ronde c'est déjà long pour nous aujourd'hui, donc brève c'est vachement long, etc. La longueur apparemment énorme de ces notes pour nous aujourd'hui est trompeuse, ça ne veut donc pas dire que c'est affreusement lent. Il y a par exemple des choses très enlevées à 3 temps qui sont écrites avec 3 rondes !
Remarque amusante (si l'on peut dire) sur les quelques notes carrées noires qu'on trouve. Vu qu'on est déjà en binaire, le noir n'a probablement pas de signification métrique ici (je n'ai pas vérifié, il faudrait confronter verticalement les parties qui sont écrites séparément, j'ai eu la flemme).
Donc il s'agit, je crois, d'une coquetterie assez fréquente, à savoir noir = deuil (par exemple toute la "Déploration sur la mort de Ockeghem" de Josquin, est écrite en notes noires du début à la fin ! Il y a d'autres exemples).
Voilà... en toute modestie, une bonne partie de mon site est consacré à cette notation dite "mensuraliste blanche", c'est à dire la dernière avant la "moderne".
Soit dit en passant, on voit qu'il n'y avait pas de barres de mesures (étonnant d'ailleurs pour un document aussi tardif).
Contrairement aux danses, cette polyphonie ne s'inscrivait pas, en effet, dans une carrure régulière, et la barre de mesure en général coupe le flux mélodique à tort et à travers, et oblige souvent à écrire différemment deux motifs en imitation (par exemple, selon la place d'une blanche, elle pourrait être écrite soit comme une blanche dans une mesure, mais un peu plus loin comme une dernière noire d'une mesure liée à la première noire de la mesure suivante - ce qui pourrait d'ailleurs, dans le dernier cas, faire croire à une syncope, ce qui serait faux le plus souvent ! juste un artefact de la notation moderne )
J'ai failli oublier le petit "schtroumpf" à la fin de la première ligne, en haut ; c'est un "guidon", cela indique la première note de la ligne suivante - super-pratique, on n'aurait pas dû abandonner cette idée !
Mais où as-tu trouvé ce facsimile ? !!
Pevets
13381
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
4 Posté le 24/10/2006 à 14:00:24
Tout d'abord, merci à vous deux.
Ensuite, ce fac-simile vient tout simplement du site sur lequel se trouve cette partition ; je suis tombé dessus en cherchant des partitions, donc un peu par hasard.
Ensuite, ce fac-simile vient tout simplement du site sur lequel se trouve cette partition ; je suis tombé dessus en cherchant des partitions, donc un peu par hasard.
Anonyme
2131
5 Posté le 25/10/2006 à 00:04:04
Oui, je ne devais pas être très frais après mon topo d'hier soir, le site était donné par ton lien. Merci d'avoir fait partager cette trouvaille !
Pevets
13381
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
6 Posté le 25/10/2006 à 13:57:44
De rien ; c'est le but d'un forum de discussion.
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