Le cerveau de l'improvisateur
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Anonyme

J'ai pensé qu'il serait intéressant de le soumettre aux curieux d'AF et d'avoir leurs réflexions/avis, créer un petit débat.
Citation : IMPROVISER N’EST PAS INTERPRETER
C’est en court-circuitant les mécanismes cérébraux d’auto-censure que s’exprime la créativité musicale : telle est la conclusion de Charles Limb et Allen Braun.
Ces deux médecins américains ont, pour y parvenir, observé par IRM les cerveaux de six pianistes de jazz.
Les chercheurs ont alors constaté que le circuit cérébral de l’improvisation, s’il s’apparente à celui des rêves, diffère notablement du circuit emprunté pour jouer une mélodie mémorisée.
En improvisant, le musicien désactive en effet le cortex préfrontal latéral, région associée aux comportements consciemment contrôlés, corrigés et parfois censurés.
En même temps, le cortex préfrontal médian, associé notamment aux récits d’histoires personnelles, voit son activité augmenter.
Plus étonnant, les régions impliquées dans le toucher, la vue et l’audition s’emballent elle aussi !!!
Le mystère de la créativité est-il percé ?
De futures observations sur des cerveaux de peintres et de poètes le diront.

Anonyme

L'article est sensiblement le même mais quelques réflexions supplémentaires différentes à la fin.
Citation :
Comprendre le fonctionnement du cerveau dans ses moindres replis, jusqu'aux origines de la créativité: c'est le défi qu'ont relevé des scientifiques américains qui ont observé au scanner les cerveaux de musiciens de jazz au cours d'improvisations.
Il ne s'agissait pas là d'une simple curiosité pour mordu de jazz, mais d'une expérimentation dans le domaine des neurosciences de la musique. Un champ en expansion depuis que les chercheurs ont compris combien la musique pouvait éclairer le fonctionnement du cerveau.
Notre façon de jouer et d'écouter de la musique ouvre la voie à la plupart de nos fonctions cognitives, de l'attention à l'émotion, en passant par la mémoire.
Comment observe-t-on un cerveau en train de jouer du jazz? À l'intérieur d'une imagerie à résonance magnétique (IRM), un scanner mesure les variations de la quantité d'oxygène qu'utilisent les différentes régions cérébrales lorsqu'elles réalisent différentes tâches.
Mais on ne peut jouer ni trompette ni saxo à l'intérieur de l'aimant géant qu'est l'IRM. Les Drs Charles Limb, ORL à l'université Johns Hopkins, et Allen Braun, des Instituts nationaux de santé, ont donc demandé à une entreprise de fabriquer un clavier en plastique, suffisamment petit pour être introduit dans la petite pièce de l'IRM et non métallique, pour demeurer sans effet sur l'aimant.
L'activité cérébrale de six pianistes professionnels de jazz a pu être mesurée pendant qu'ils jouaient ou qu'ils improvisaient. Il ressort de ces travaux qu'improviser actionne le même circuit cérébral que celui mesuré par Braun durant les rêves. D'abord, l'inhibition disparaît. Une région du cerveau responsable de l'auto-contrôle - le cortex préfrontal dorsolatéral - s'éteint.
Puis la libre expression le réveille. Une région plus petite, le cortex médian préfrontal, s'allume. Elle met en relation langage et histoires autobiographiques. Or, improviser du jazz produit ce type de comportement individuel, souvent décrit comme la narration de sa propre histoire musicale.
Plus étonnant encore, les musiciens montrent une connaissance sensorielle plus importante. Les régions impliquées dans le toucher, l'audition et la vue s'emballent pendant une improvisation, même si personne ne sent ou ne voit quelque chose, et que seuls existent les nouveaux sons créés.
Toutefois, cela ne correspond pas forcément au centre de la créativité. Les cerveaux des musiciens professionnels peuvent fonctionner différemment de ceux des pianistes amateurs ou des peintres ou encore des écrivains, ce que les Drs Limb et Braun espèrent bien tester prochainement.
«Nous sommes tous créatifs tous les jours. Nos cerveaux font-ils alors les mêmes choses?» se demande Braun, qui étudie pour les NIH la relation entre langage, musique, la surdité et d'autres troubles de la communication.
«L'improvisation transporte en elle une sorte de magie. Les gens pensent que, quand on improvise, on a une sorte d'inspiration qui n'est pas mesurable», observe Robert Zatorre, de l'Institut neurologique de Montréal, pionnier en neurosciences de la musique et lui-même organiste classique.
Les neuroscientifiques parlent de plasticité cérébrale, c'est-à-dire de la capacité du système nerveux central à se réorganiser en fonction des expériences vécues et de son environnement. Comprendre comment ces circuits se modifient aide les chercheurs à mettre au point des traitements. Des études montent que les patients qui apprennent à reparler après un accident vasculaire cérébral font des progrès plus rapides s'ils chantent que s'ils conversent.
La grande leçon de cette étude n'est pas tant ce qu'elle apprend, mais plutôt le fait qu'elle ouvre de nouvelles voies de recherche sur le cerveau. La question est de «comprendre les règles par lesquelles le cerveau change d'organisation», résume Robert Zatorre.

Head Minerve

Mais malheureusement pas assez exhaustif (pour l'instant), on en apprend pas beaucoup, ou alors faut déjà s'y connaitre en neurologie.
Citation : Une région du cerveau responsable de l'auto-contrôle - le cortex préfrontal dorsolatéral - s'éteint.
Puis la libre expression le réveille. Une région plus petite, le cortex médian préfrontal, s'allume
Ils sont en train e dire qu'une partie du cerveau s'éteint puis se réveille, ou ils parlent de deux parties du cerveau distcintes ?
Par ailleurs, tout le monde n'appréhende pas l'impro de la même manière, et le style d'impro y joue je pense. Ainsi que le niveau des musiciens. Alors y aurait-il une mi-mesure à l'utilisation de certaines parties du cerveau ?
Je pense à des moments de l'impro où on s'endort et on joue presque passivement, et je les compare à ces moments de réveil où on réfléchit avant de jouer (ou + ou - simultanément). pareil, à certains moments on devient auditeur et non plus acteur... Il y a tant de phases où l'on est plus ou moins "conscient" que ça me semble réducteur comme article.


Anonyme

Sinon voilà deux petits bouqins super bien faits et très accessibles.
L'un sur la façon dont le cerveau traite les données et apprends

Celui-ci sur les différentes parties du cerveau et leurs fonctions respectives

Sinon un petit lien concis mais sympa sur les zones du cerveau
http://www.linternaute.com/science/biologie/dossiers/06/0602-cerveau/1.shtml

a.k.a


Je lis ça un peu plus tard.

Anonyme



Anonyme


Je pense (j'espère) que des types comme Etmoh et deux ou trois autres vont rappliquer aussi
Oui je trouve çà évident moi aussi, mais ce que je trouve fascinant c'est les fonctions des zones du cerveaux qui se mettent en marche, c'est à dire celle-là même qui sont associées au rêve, à la désinhibition, au langage et au vécu.
Le petit passage sur la plasticité cérébrale me semble lui aussi très intéressant.
Hors sujet : a.k.a je n'ai pas réussi à ouvrir tes fichiers audio hier soir
mais je ferai une autre tentative ce soir je pense ;)

a.k.a

Hors sujet : Il doit te falloir le codec ogg vorbis...

sick01


Il ne faut peut-être pas réduire l'improvisation à l'utilisation du cerveau, je veut dire que lorsque on improvise, il y à une certaine forme de hasard. Si quand j'improvise on me demande pourquoi j'ai joué telle note a tel moment, je suis incapable de répondre.
De plus certains instruments sont plus "visuels" que d'autres. Par exemple pour un guitariste qui improvise du blues, on a tendance a ressortir des plans de blues basique qu'on retrouve chez les plus grand blues man, on a par habitude assimilé des successions de notes qui ont une couleur bluesy que l'on veut faire ressortir.
Enfin pour ma part l'improvisation est quelque chose d'assez "mystique" qui varie selon les personnes et le type de musique que l'on joue (un métalleux n'improvise pas de la même manière qu'un jazzman). C'est plutôt intéressant de voir des scientifique essayer de l'expliquer avec le cerveau mais a mon avis ils vont avoir du mal à aboutir a quelque chose, des futures études vont certainement montrer quelque chose de très différent, comme ça c'est déjà vu dans d'autres domaines


Cyclyk

Hors sujet : flag et Kumo Boy c'est sympa ce que tu fais je me demandais justement à quoi pouvait ressembler ta musique.

Anonyme

Citation : C’est en court-circuitant les mécanismes cérébraux d’auto-censure que s’exprime la créativité musicale
bonjour,
ça veut dire quoi, à votre avis ?

sick01

Citation : Citation :
C’est en court-circuitant les mécanismes cérébraux d’auto-censure que s’exprime la créativité musicale
bonjour,
ça veut dire quoi, à votre avis ?
A mon avis ça veut dire que quand tu improvise tu ne te t'empêche rien.
Il doit y avoir une parti dans ton cerveau qui sert a l'auto censure et ils ne doivent pas être utilisé pendant une impro. Après je dit ca ^^ je suis pas neurologue


wphantom

Citation : Il ne faut peut-être pas réduire l'improvisation à l'utilisation du cerveau, je veut dire que lorsque on improvise, il y à une certaine forme de hasard. Si quand j'improvise on me demande pourquoi j'ai joué telle note a tel moment, je suis incapable de répondre.
Tout celà n'est absolument pas nié dans l'article. Le fait que le cerveau "s'active" n'implique pas que tu as conscience de ce que tu fais. Comme tu le dis si bien c'est probablement un subtil mélange de créativité (?) d'automatismes etc....
Une chose est sûr physiologiquement, ca se passe dans notre système nerveux (et donc dans le cerveau) à moins d'invoquer quelque "force" extérieure surnaturellle ou autre... mais pour ma part (c'est tout à fait personnel) je n'en vois pas l'interêt.
Après l'interprétation des auteurs peut être je crois discutée : le fait que l'autocensure est désactivée etc... c'est une iterpétation. Mais, les région cérébrales citées ne sont pas impliquées que dans l'autocensure ou que les processus créatifs.... du coup, on ne peut pas considérer celà comme une preuve. Le grand interet de cette étude est que c'est l'une des premières à tenter de questionner l'improvisation musicale en neuroimagerie de manière rigoureuse.
Sylvain

sick01

Citation : à moins d'invoquer quelque "force" extérieure surnaturellle ou autre.
Je ne sais pas si tu dit ça parce que j'ai dit que l'improvisation était mystique mais je voudrais préciser que quand je dit mystique, je veut dire que une fois on peu faire une impro géniale, qu'on est ensuite pas capable de refaire, ce qui suppose l'existence d'un facteur autre que le cerveau. Peut etre simplement le hasard .

wphantom


Citation : ce qui suppose l'existence d'un facteur autre que le cerveau. Peut etre simplement le hasard .
A mon avis il n'y a pas forcément besoin de faire appel à autre chose que le cerveau... le "hasard" est en lui même dans le cerveau aussi bien au niveau le plus basique (interaction moléculaires à l'intérieur des cellules) qu'à grande échelle. Tu ajoutes à celà la complexité liée entre autre au nombre important de cellules et surtout de liens entre ces cellules... et du coup il devient clair que tout ne sera pas amener à se reproduire...

Anonyme

Citation : A mon avis ça veut dire que quand tu improvise tu ne te t'empêche rien.
oui, j'avais bien compris ce sens, mais comment savoir que tu ne t'empêches rien?? par l'activation ou non de certaines zones du cerveau que l'on peut quantifier, percevoir, via l'imagerie par exemple?
qd pouvons nous dire que nous sommes dans l'improvisation ou non ? le fait de jouer 3 notes, disons au hasard, n'implique t'elle pas une suite logique, je veux dire par la, une succession de plan acquis et donc "formaté.
l'impro ne serait elle pas une passerelle que l'on emprunte entres l'acquis et les zones liées au rêve, à la désinhibition..? vite.. mes cachets...

sick01


Citation : le "hasard" est en lui même dans le cerveau aussi bien au niveau le plus basique (interaction moléculaires à l'intérieur des cellules) qu'à grande échelle. Tu ajoutes à celà la complexité liée entre autre au nombre important de cellules et surtout de liens entre ces cellules... et du coup il devient clair que tout ne sera pas amener à se reproduire...
Tu veut dire que le hasard dans le cas de l'impro serai un choix arbitraire des notes par le cerveau. Le cerveau étant très complexe, ce choit arbitraire serai difficilement refaisable ?
Citation : qd pouvons nous dire que nous sommes dans l'improvisation ou non ? le fait de jouer 3 notes, disons au hasard, n'implique t'elle pas une suite logique, je veux dire par la, une succession de plan acquis et donc "formaté.
C'est sur dans l'impro il y a une part d'acquis, ne serai-ce par des connaissances théoriques (gammes, harmonie,etc). Si on ne connais rien en théorie musicale on ne peut pas faire une bonne impro, a moins d'être un génie et que la musique nous soit innée.
Citation : l'impro ne serait elle pas une passerelle que l'on emprunte entres l'acquis et les zones liées au rêve, à la désinhibition..?
L'impro est donc le fait de réutiliser ses acquis avec une part personnelle ? Ce n'est donc pas différent de l'interprétation, or les parties du cerveau utilisé ne sont pas les meme. Ca devient complexe


wphantom

Citation : Tu veut dire que le hasard dans le cas de l'impro serai un choix arbitraire des notes par le cerveau. Le cerveau étant très complexe, ce choit arbitraire serai difficilement refaisable ?
Un peu oui sauf que le choix n'est pas forcément arbitraire justement (ou alors celà dépend du sens que l'on attribue à ce mot).... Mais par exemple, on sait que si l'on presente à plusieurs reprise exactement un même stimulus à quelqu'un (par exemple un son à une fréquenc donnée et une intensité donnée), son système auditif ne va pas exactement le percevoir de la même façon à chaque présentation. Par exemple si c'est une son à 440Hz et qu'on implique le sujet dans une tâche ou il doit mesurer la fréquence du son (par ex pour le comparer à un autre). En moyenne (sur 1000 essais) il va bien mesurer 440Hz mais à chaque essai la mesure sera différente (par ex un coup 435Hz un autre 450...). Ce genre de "bruit" perceptif peut se retrouver à toutes létapes et ainsi générer de la variabilité dans le fonctionnement, la perception, l'action...
Ca soulève d'ailleurs la question du libre arbitre qui redeviens très à la mode actuellement en neurosciences. Il a par exemple été montré que quand on prend consciemment une décision (par exemple celle d'appuyer sur un bouton) il se peut qu'en fait, sans que l'on en ai conscience, la décision a été prise par le cerveau plusieurs secondes avant. Actuellement beaucoup de gens travaille sur ce domaine...
Sylvain

Anonyme

Citation : Ca devient de la philo ce topic
Rien d'étonnant à cela, la psychologie n'a été que récemment séparé de la philosophie ( la psychologie voulant se rendre indépendante comme "science". ) . Le fonctionnement du cerveau est l'une des choses qui, je pense, passionnent tous les philosophes.
(flag déguisé )
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