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Le cerveau de l'improvisateur

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Sujet de la discussion Le cerveau de l'improvisateur
Voici un court article paru dans le numéro de de Sciences & Vie du mois de mai.
J'ai pensé qu'il serait intéressant de le soumettre aux curieux d'AF et d'avoir leurs réflexions/avis, créer un petit débat.

Citation : IMPROVISER N’EST PAS INTERPRETER

C’est en court-circuitant les mécanismes cérébraux d’auto-censure que s’exprime la créativité musicale : telle est la conclusion de Charles Limb et Allen Braun.
Ces deux médecins américains ont, pour y parvenir, observé par IRM les cerveaux de six pianistes de jazz.

Les chercheurs ont alors constaté que le circuit cérébral de l’improvisation, s’il s’apparente à celui des rêves, diffère notablement du circuit emprunté pour jouer une mélodie mémorisée.
En improvisant, le musicien désactive en effet le cortex préfrontal latéral, région associée aux comportements consciemment contrôlés, corrigés et parfois censurés.

En même temps, le cortex préfrontal médian, associé notamment aux récits d’histoires personnelles, voit son activité augmenter.
Plus étonnant, les régions impliquées dans le toucher, la vue et l’audition s’emballent elle aussi !!!

Le mystère de la créativité est-il percé ?
De futures observations sur des cerveaux de peintres et de poètes le diront.

2
Une petite louche supplémentaire après des petites recherches sur le net.
L'article est sensiblement le même mais quelques réflexions supplémentaires différentes à la fin.

Citation :

Comprendre le fonctionnement du cerveau dans ses moindres replis, jusqu'aux origines de la créativité: c'est le défi qu'ont relevé des scientifiques américains qui ont observé au scanner les cerveaux de musiciens de jazz au cours d'improvisations.

Il ne s'agissait pas là d'une simple curiosité pour mordu de jazz, mais d'une expérimentation dans le domaine des neurosciences de la musique. Un champ en expansion depuis que les chercheurs ont compris combien la musique pouvait éclairer le fonctionnement du cerveau.

Notre façon de jouer et d'écouter de la musique ouvre la voie à la plupart de nos fonctions cognitives, de l'attention à l'émotion, en passant par la mémoire.

Comment observe-t-on un cerveau en train de jouer du jazz? À l'intérieur d'une imagerie à résonance magnétique (IRM), un scanner mesure les variations de la quantité d'oxygène qu'utilisent les différentes régions cérébrales lorsqu'elles réalisent différentes tâches.

Mais on ne peut jouer ni trompette ni saxo à l'intérieur de l'aimant géant qu'est l'IRM. Les Drs Charles Limb, ORL à l'université Johns Hopkins, et Allen Braun, des Instituts nationaux de santé, ont donc demandé à une entreprise de fabriquer un clavier en plastique, suffisamment petit pour être introduit dans la petite pièce de l'IRM et non métallique, pour demeurer sans effet sur l'aimant.

L'activité cérébrale de six pianistes professionnels de jazz a pu être mesurée pendant qu'ils jouaient ou qu'ils improvisaient. Il ressort de ces travaux qu'improviser actionne le même circuit cérébral que celui mesuré par Braun durant les rêves. D'abord, l'inhibition disparaît. Une région du cerveau responsable de l'auto-contrôle - le cortex préfrontal dorsolatéral - s'éteint.


Puis la libre expression le réveille. Une région plus petite, le cortex médian préfrontal, s'allume. Elle met en relation langage et histoires autobiographiques. Or, improviser du jazz produit ce type de comportement individuel, souvent décrit comme la narration de sa propre histoire musicale.

Plus étonnant encore, les musiciens montrent une connaissance sensorielle plus importante. Les régions impliquées dans le toucher, l'audition et la vue s'emballent pendant une improvisation, même si personne ne sent ou ne voit quelque chose, et que seuls existent les nouveaux sons créés.

Toutefois, cela ne correspond pas forcément au centre de la créativité. Les cerveaux des musiciens professionnels peuvent fonctionner différemment de ceux des pianistes amateurs ou des peintres ou encore des écrivains, ce que les Drs Limb et Braun espèrent bien tester prochainement.

«Nous sommes tous créatifs tous les jours. Nos cerveaux font-ils alors les mêmes choses?» se demande Braun, qui étudie pour les NIH la relation entre langage, musique, la surdité et d'autres troubles de la communication.

«L'improvisation transporte en elle une sorte de magie. Les gens pensent que, quand on improvise, on a une sorte d'inspiration qui n'est pas mesurable», observe Robert Zatorre, de l'Institut neurologique de Montréal, pionnier en neurosciences de la musique et lui-même organiste classique.

Les neuroscientifiques parlent de plasticité cérébrale, c'est-à-dire de la capacité du système nerveux central à se réorganiser en fonction des expériences vécues et de son environnement. Comprendre comment ces circuits se modifient aide les chercheurs à mettre au point des traitements. Des études montent que les patients qui apprennent à reparler après un accident vasculaire cérébral font des progrès plus rapides s'ils chantent que s'ils conversent.

La grande leçon de cette étude n'est pas tant ce qu'elle apprend, mais plutôt le fait qu'elle ouvre de nouvelles voies de recherche sur le cerveau. La question est de «comprendre les règles par lesquelles le cerveau change d'organisation», résume Robert Zatorre.

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Très intéressant !
Mais malheureusement pas assez exhaustif (pour l'instant), on en apprend pas beaucoup, ou alors faut déjà s'y connaitre en neurologie.

Citation : Une région du cerveau responsable de l'auto-contrôle - le cortex préfrontal dorsolatéral - s'éteint.


Puis la libre expression le réveille. Une région plus petite, le cortex médian préfrontal, s'allume


Ils sont en train e dire qu'une partie du cerveau s'éteint puis se réveille, ou ils parlent de deux parties du cerveau distcintes ?

Par ailleurs, tout le monde n'appréhende pas l'impro de la même manière, et le style d'impro y joue je pense. Ainsi que le niveau des musiciens. Alors y aurait-il une mi-mesure à l'utilisation de certaines parties du cerveau ?

Je pense à des moments de l'impro où on s'endort et on joue presque passivement, et je les compare à ces moments de réveil où on réfléchit avant de jouer (ou + ou - simultanément). pareil, à certains moments on devient auditeur et non plus acteur... Il y a tant de phases où l'on est plus ou moins "conscient" que ça me semble réducteur comme article. :noidea:
4
Oui c'est vrai que le ton de l'article est assez réducteur, voir "poétique" mais je pense que c'est dû au fait que ces recherches soient récentes d'une part, et qu'il faut bien vulgariser l'info d'autre part.

Sinon voilà deux petits bouqins super bien faits et très accessibles.

L'un sur la façon dont le cerveau traite les données et apprends




Celui-ci sur les différentes parties du cerveau et leurs fonctions respectives



Sinon un petit lien concis mais sympa sur les zones du cerveau


http://www.linternaute.com/science/biologie/dossiers/06/0602-cerveau/1.shtml
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Me voilà. :bravo:

Je lis ça un peu plus tard.
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
6
La recherche neurologique par imagerie médicale ne fait que confirmer ce qui me semble être une évidence : on ne fait pas fonctionner les mêmes circuits de neurones selon qu'on improvise ou que l'on interprète de mémoire un morceau de musique. De la même façon, je suis prêt à parier que, selon qu'on observe une guenon ou un top model, les zones cérébrales qui s'allument ne seront pas exactement les mêmes (sauf à manquer cruellement de goût, évidemment :| )
7
ADT, Head, a.k.a> toujours là quand il s'agit de réfléchir :boire:
Je pense (j'espère) que des types comme Etmoh et deux ou trois autres vont rappliquer aussi

Oui je trouve çà évident moi aussi, mais ce que je trouve fascinant c'est les fonctions des zones du cerveaux qui se mettent en marche, c'est à dire celle-là même qui sont associées au rêve, à la désinhibition, au langage et au vécu.

Le petit passage sur la plasticité cérébrale me semble lui aussi très intéressant.



Hors sujet : a.k.a je n'ai pas réussi à ouvrir tes fichiers audio hier soir :noidea:
mais je ferai une autre tentative ce soir je pense ;)

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Hors sujet : Il doit te falloir le codec ogg vorbis...

"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Salut :)

Il ne faut peut-être pas réduire l'improvisation à l'utilisation du cerveau, je veut dire que lorsque on improvise, il y à une certaine forme de hasard. Si quand j'improvise on me demande pourquoi j'ai joué telle note a tel moment, je suis incapable de répondre.

De plus certains instruments sont plus "visuels" que d'autres. Par exemple pour un guitariste qui improvise du blues, on a tendance a ressortir des plans de blues basique qu'on retrouve chez les plus grand blues man, on a par habitude assimilé des successions de notes qui ont une couleur bluesy que l'on veut faire ressortir.

Enfin pour ma part l'improvisation est quelque chose d'assez "mystique" qui varie selon les personnes et le type de musique que l'on joue (un métalleux n'improvise pas de la même manière qu'un jazzman). C'est plutôt intéressant de voir des scientifique essayer de l'expliquer avec le cerveau mais a mon avis ils vont avoir du mal à aboutir a quelque chose, des futures études vont certainement montrer quelque chose de très différent, comme ça c'est déjà vu dans d'autres domaines :)
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Hors sujet : flag et Kumo Boy c'est sympa ce que tu fais je me demandais justement à quoi pouvait ressembler ta musique.