Effets et durées des altérations
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Leit
1) Une altération placée devant une note altère-t-elle uniquement une seule
hauteur de note ou bien toutes les hauteurs de ctte note dans une même
mesure.
Par exemple : ma note altérée est sol3#, le # est-il valable uniquement
sur sol3 ou bien est-elle valable aussi pour sol0-sol1-sol2-sol4-etc) ?
2) Durée : 1 mesure. Si l'on veut prolonger l'altération, on doit la répétée
à chaque mesure. A-t-il toujours été ainsi ? si non, voir point 3.
3) J'ai lu quelque part que les règles concernant les altérations n'ont pas
toujours été les mêmes au cours des siècles mais je n'arrive pas à retrouver cette info.
Quelqu'un peut-il m'informer à ce sujet, quelles ont été les changements et à quelles dates ?
Merci par avance pour vos infos.
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Anonyme
Citation : 1) Une altération placée devant une note altère-t-elle uniquement une seule
hauteur de note ou bien toutes les hauteurs de ctte note dans une même
mesure.
Une seule hauteur. Donc, une altération accidentelle pour le sol3 ne vaut que pour le sol3. Les autres sols de la mesure ne sont pas altérés.
Citation : 2) Durée : 1 mesure. Si l'on veut prolonger l'altération, on doit la répétée
à chaque mesure. A-t-il toujours été ainsi ?
Je l'ignore.
olalexandre
Leit
D'autres infos, surtout pour les questions 2 et 3 ?
Remarque : Le sujet de ma question concerne uniquement les accidents placés devant des notes et non les altérations constitutives d'une tonalité.
jouly
effectivement il y a eu une évolution durant les siecles passés
dans le sens ou aux prémices il n'y avait pas d'alteration
à une certaine époque, certains intervalles etaient meme
considérés par l'eglise comme du satanisme comme le triton (diabolus in musica), mais les compositeurs ont rajouté petit à petit des extensions et des altérations
sinon pour la 2 je suis pas sure d'avoir bien compris la question
Anonyme
Tu veux dire que tu as un # sur le sol dans une mesure et que tu veux qu'il soit encore dièse dans la suivante? ...Et bien il faut remettre le dièse car celui-ci, s'il est accidentel, n'est valable qu'une mesure.
C'est ça ta question Leit?
Anonyme
De mon point de vue, ce questionnement est justifié par le fait que certains annulent l'altération précédente à la mesure suivante parce que "deux précautions valent mieux qu'une" (ce qui signifierait que certains seraient tentés de conserver l'altération tant qu'il n'est pas strictement indiqué qu'il faut l'annuler). Je pense que ce n'est pas une question historique mais de prudence.
Anonyme
Citation :
1) Une altération placée devant une note altère-t-elle uniquement une seule
hauteur de note ou bien toutes les hauteurs de ctte note dans une même
mesure.
Par exemple : ma note altérée est sol3#, le # est-il valable uniquement
sur sol3 ou bien est-elle valable aussi pour sol0-sol1-sol2-sol4-etc) ?
2) Durée : 1 mesure. Si l'on veut prolonger l'altération, on doit la répétée
à chaque mesure. A-t-il toujours été ainsi ? si non, voir point 3.
3) J'ai lu quelque part que les règles concernant les altérations n'ont pas
toujours été les mêmes au cours des siècles mais je n'arrive pas à retrouver cette info.
Point 1, on t'a répondu ; c'est un truc sur lequel je doute souvent aussi, pour deux raisons :
- notre époque est éprise de normalisation, et plus on remonte dans le temps, plus c'est souvent un joyeux bordel ou, parfois, un système cohérent mais fort différent du nôtre ;
- l'excès d'altérations de précaution, justement ! je trouve ça horrible car finalement il va à l'encontre de son but, puisqu'à force d'en voir on finit par douter de la règle de base.
Points 2 et3, la question porte clairement sur l'histoire, il me semble.
Première réponse en forme de lapalissade : cette règle n'existait pas avant l'apparition des barres de mesures (XVIè siècle).
En fait c'est énorme comme sujet, je n'en perçois que des bribes, et ta question est très intéressante !
Jusqu'à mi XVIè existait encore une notation (dite "mensuraliste") qui n'avait pas de barres de mesures, pas de liaisons, et des indications de tempos et de rapports de tempos différents aussi. Elle avait aussi privilégié au départ les rythmes ternaires, et au seizième la mode était clairement au binaire en premier, comme aujourd'hui. Et même la division des notes était variable (ternaires ou binaires).
Tout cela devenait inextricable avec les libertés nouvelles recherchées par les compositeurs, et c'était donc, si j'ose dire, mal barré
Et vers fin seizième mourrait aussi, non sans batailles homériques, une façon de solfier (appelée solmisation) relative, et non absolue comme aujourd'hui (je sais que certains pays pratiquent encore une lecture relative).
Cela consistait à dire Mi Fa sur un demi-ton constitutif du mode (musique de l'époque !). Par exemple, il me semble que Do Ré Mi Fa Sol La Si Ré Do aurait été solfié Do Ré Mi Fa Do Ré Mi Fa - toujours se recaler pour qu'un demi-ton soit énoncé Mi Fa. Valable aussi pour La Sib, ou Do# Ré, etc.
Ceci fait que les altérations n'étaient pas notées comme aujourd'hui (souvent implicites dans le mode ou pour raison d'éviter une mocheté).
Et même l'armature était différente (Sol mineur : presque jamais de Mi b à la clé ; ou encore : depuis dix ans que cela m'intéresse en amateur, je n'ai jamais vu un seul facsimile jusque, mettons, vers 1550, qui ait comporté deux dièses à la clé).
Et là encore, l'usage de plus en plus libre des altérations (éclatement des modes) a fait que les chanteurs hésitaient souvent (il y a des documents de plaintes à ce sujet !)
Ce qui est intéressant, finalement, c'est que ces deux monuments (notation et façon de composer/solfier) sont morts à peu près en même temps.
La cause en est la "seconde pratique" (prémisse de la tonalité"), à savoir liberté rythmique et chromatique ("perversion des modes selon les résistants") d'une ou quelques voix (madrigal) sur un accompagnement relativement simple, ou en tout très nettement différent des voix.
Par opposition au style de la polyphonie : beaucoup de contrepoint, imitations, etc, basées sur des idées musicales au départ, et sur lesquelles le texte étant, il faut bien l'avouer, parfois placé tant bien que mal.
Et aussi un usage assez égal des voix (quoiqu'elle use assez tôt, elle, d'intervalles de quartes et de quintes même dans cette polyphonie).
Donc c'est bien l'envie de la seconde pratique (Le compte Bardi, Vincenzo Galilei le fiston, Monteverdi, etc), qui a fait éclater les cadres anciens.
Elle consistait à mettre en musique les émotions du texte, en collant au plus près de celui-ci ("affetti").
Pour revenir à tes moutons : la règle accident valable pour la mesure courante seulement. S'est elle fixée très vite à ce moment ? Je ne sais pas non plus, mais je dirais probablement oui à cause de ce besoin de codifier.
Ce n'est pas paradoxal, il y a urgence à codifier parce que, musicalement, il peut arriver n'importe quoi (selons les concepts passés) à tout moment, et donc il faut des repères syntaxiques (notation) plutôt que sémantiques (cadre musical bien connu).
Si tu veux aborder ces questions, tu peux googueliser des choses comme :
basse continue
seconde pratique
polyphonie franco-flamande
notation mensuraliste
musica ficta
solmisation
et alors, cela m'étonnerait qu'on te revoie avant quelques mois au minimum
PS : flemme d'aller intercaler un espace partout là où j'ai guillement+parenthèse fermante -> smiley parasite
Leit
Alain Naigeon : très confus tout ça, trop confus pour moi !
Je vais googelisé tes mots-clés et qui sait, peut-être qu'une lumière éclairera d'un jour nouveau ma compréhension de ce sujet et que j'obtiendrai
une réponse claire à mes questions.
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