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Sujet L'accord mystique de "Prométhée" de Scriabine

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Sujet de la discussion L'accord mystique de "Prométhée" de Scriabine
En lisant "Jazz mode d'emploi de P. Baudoin, je suis tombé sur un accord que je ne connaissais pas : l'accord mystique de Prométhée de Scriabine. Ainsi que la "gamme mystique". Je me suis dit : "ouah, c'est quoi ce truc..."

Alors, j'ai d'abord cherché à jouer l'accord et la gamme.... Si je me suis pas trompé, sur une guitare, ça donne :



Après, j'ai lu quelques trucs sur :

Citation : Né d'un père diplomate et d'une mère pianiste qui meurt un an après sa naissance, Scriabine entra à l'école des Cadets de Moscou, mais très vite renonça à la carrière militaire pour la musique. Admis au même moment au conservatoire de Moscou dans les classes de Safonov (piano), Arensky (harmonie, contrepoint), Taneev (composition), il y obtient un premier prix de piano en 1892





«

Citation : Il se pourrait bien qu'il soit fou », notait Rimski-Korsakov, après avoir entendu au piano Scriabine jouer des passages du Poème de l'extase.



Citation : Il est un novateur et son originalité s'exerce d'abord dans le domaine harmonique, bien que les autres aspects de son langage en soient difficilement dissociables. En effet, parti de l'influence de Chopin (cf. les 24 Préludes et, en général, toute son œuvre jusqu'en 1903), il découvre à travers Wagner l'hyperchromatisme. En outre, Wagner l'oriente vers des œuvres orchestrales de style néoromantique (cf. la 1re et la 2e Symphonie). La libération de la tonalité n'intervient qu'à l'issue de cette étape intermédiaire et prend la forme de l'accord mystique (do, fa dièse, si bémol, mi, la, ré, pour Prométhée), c'est-à-dire d'un accord de 6 sons, formé de quartes justes et altérées et fondé sur la résonance harmonique.

2
Il faisait aussi des concert durant lesquels des couleurs correspondantes aux notes étaient projetées.

Certains de ses préludes sont vraiment jolis et quelques fois balaises, genre quintolets de doubles mains droite, doubles-croches ou triolets de croches main gauche :oo:

Ca fait longtemps que je n'en ai pas écouté, j'en ré-écouterai ce soir tiens.
3


Citation : Evgeny Kissin plays Scriabin etude

4
Ah ouais quand même! :!:

J'ai souvent entendu parler de Scriabine (notamment via Rachmaninov, tous deux étaient potes), mais je n'ai jamais écouté... Des suggestions d'écoutes de la part des connaisseurs? :o:
5
C'est proche de la gamme par tons qui donne dans le merveilleux, mystérieux
ou alors, c'est un do lydien avec une 7ièmeb;
mettre la et la# en même temps sur la gamme me parait suspect...
6
Le la# pourrait éventuellement être vu comme un si bémol également.

Ceci dit avoir un la et un la# dans une même gamme ne me paraît pas forcément suspect ; on trouve des trucs bien tordus dans les modes de Messiaen par exemple! :clin:
7

Citation : C'est proche de la gamme par tons qui donne dans le merveilleux



Je ne trouve pas qu' elle sonne "merveilleux" , pas aussi étrange ( à mon oreille ) que la gamme mystique...enfin par "gamme par tons", j'entends gamme unitonique... que l'on trouve notamment dans le style jazz manouche...
8
Scriabine devait carburer à la potion magique..... c'est fichtrement intellectualisé...





Citation : À ses débuts, Scriabine appartient comme Liapounov, Rebikov et Rachmaninov à une nouvelle musique russe influencée par Chopin, Liszt, Wagner et Debussy.

Puis, dès 1907 avec le Poème de l'extase, et surtout à partir de 1911 avec la Sonate n°6 et Prométhée, il évolue vers un courant moderniste. Sur les plans harmonique et rythmique, l'œuvre de Scriabine contient des éléments innovants, comme la polymodalité, la polyrythmie, le dodécaphonisme, les échelles symétriques.


Bien que la forme générale semble toujours extérieurement liée aux formes classiques comme la sonate, il remplace la thématique traditionnelle par des blocs sonores harmoniques et rythmiques. La fonction de la tonique disparaît au profit de pôles tonals étagés par tierces, par quartes. Il utilise les modes de manière à la fois harmonique et mélodique. Les mêmes intervalles servent alors à l'élaboration des accords et des thèmes.

La structure formelle de son œuvre notamment après Prométhée, multiplie les constructions liées aux proportions numériques, à la symétrie, au nombre d'or, aux séries de Fibonacci.


Ainsi, dans le Poème de l'extase, les pulsations des différentes sections de l'œuvre sont liées au nombre 36 (comme ce sera le cas aussi pour les Deux Poèmes op.63), qui selon Platon symbolisait l'harmonie universelle, double " tétrakys " pythagoricien (1+3+5+7 et 2+4+6+8). D'un point de vue harmonique, toute la pièce repose sur un accord " synthétique " de six quartes superposées : do-fa dièse-si bémol-mi-la-ré. Cet accord fondamental dans l'écriture de Scriabine est parfois appelé aussi " accord mystique ".

Le nombre d'or se retrouve à deux niveaux : d'une part, il sépare les deux parties de la pièce et se situe, par rapport au schéma de la sonate, à la réexposition (mesure 375); d'autre part, il distingue dans la partie " luce " (la partie lumineuse) les moments de bleu pur (début et fin) des autres couleurs du spectre : il y a 374 mesures consacrées à ces dernières.

La Septième Sonate, également bâtie sur des étagements de tierces et de quartes, développe une grande virtuosité rythmique, avec de nombreuses superpositions de métriques différentes.

Dans le cycle des Cinq Préludes op.74, ainsi que dans les esquisses de l'Acte préalable, on trouve des agrégats dodécaphoniques.

9
C'est le Zappa du piano...