Différence temps entre 4/4, 2/2 et 3/1
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llllll1111116
21
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 16 ans
Sujet de la discussion Posté le 04/05/2009 à 18:07:00Différence temps entre 4/4, 2/2 et 3/1
Bonjour,
Je voudrais connaitre la différence concrète entre un rythme composé en 4/4, 2/2 et 3/1.
Je n'arrive pas à comprendre la différence car pour moi que ce soit 4/4, 40/40, 16/16, 32/16/16 ca revient exactement au même... (seul le bpm est multiplié ou divisé)
Je voudrais connaitre la différence concrète entre un rythme composé en 4/4, 2/2 et 3/1.
Je n'arrive pas à comprendre la différence car pour moi que ce soit 4/4, 40/40, 16/16, 32/16/16 ca revient exactement au même... (seul le bpm est multiplié ou divisé)
Anonyme
2131
2 Posté le 04/05/2009 à 20:58:20
Bon, déjà, impossible de confondre 4/4 ou 2/2 avec 3/1, qui sont respectivement des mesures à 4, 2, et 3 temps.
3/1 n'est pas fréquent, sauf dans les transcriptions de musique (dite) ancienne. Le dénominateur 1 signifie que l'original était à 3 rondes, qui s'appelaient alors "semi-brèves" ; en effet la musique était alors notée en valeurs plus longues que par la suite, ce qui ne veut pas dire que ces valeurs étaient jouées lentement.
Ensuite, le choix entre 4/4 ou 2/2 peut se faire en fonction du rythme de la première idée musicale qui démarre une pièce - du genre 4 petites pulsations sautillantes, ou 4 solides marches d'escalier, ou alors, pour un 2/2, deux exclamations majesteuses - j'essaie d'imager mon propos faute de pouvoir donner ici des exemples.
Ceci dit, c'est vrai que d'un point de vue strictement logique, certains choix paraissent arbitraires.
Par exemple, entre 3/4 et 3/8... c'est là qu'intervient le cerveau humain, qui a horreur du vide, et qui s'empare du moindre paramètre resté libre. Dans ce cas, il y a une tradition selon laquelle le 3/8 indique le plus souvent un mouvement très vif.
Une autre tradition (celle-ci justifiée logiquement par l'histoire de la notation), c'est que le C barré (parfois noté 2/2) est un mouvement soutenu (souvent adopté dans les pièces fuguées).
On précise souvent après C barré "à la brève". En effet la barre a signifié au départ "deux fois plus vite, ou en tout cas bien plus vite", de sorte qu'en lisant des brèves anciennes (= note carrée moderne = deux rondes liées !) on les lisait aussi vite qu'auparavant on lisait les semi-brèves.
Donc la mention "à la brève" qui ne dit plus rien à un lecteur moderne, est restée par tradition (comme un fossile).
Le lien est encore moins évident au premier coup d'oeil du fait qu'aujourd'hui on note avec des valeurs bien plus courtes, de sorte que "à la brève" est devenu "à la blanche", c'est à dire une division par 4 des valeurs écrites (mais ça ne change évidemment rien, puisqu'on est censé appliquer aux blanches le tempo anciennement pratiqué pour les brèves).
Il me semble qu'à partir de la période classique peut-être, romantique à coup sûr, ta question tombe d'elle même car les compositeurs, sans doute échaudés par quelques contresens, ont commencé à indiquer très précisément le tempo qu'ils avaient en tête.
Mais je sais bien que tu as posé la question pour comprendre.
Cela dépend aussi du texte musical. Entre un 3/4 avec surtout des noires, et un 3/2 avec surtout des blanches, hein, que choisir... Alors, après ça, si tu as beaucoup de croches et même de doubles et au-delà dans un 3/4, le noter en 3/2 va faire une page moins noire à l'oeil.
Question de "feeling", souvent, en dernière analyse.
Pour ce qui est des traditions en musique ancienne, il y a des traités ou des synthèses modernes de ces traités, mais il faut savoir que même les auteurs de l'époque pouvaient décrire des pratiques contradictoires !
Sans tomber dans l'excès moderne d'une précision exagérée et irréaliste - vu qu'un tempo dépend de plein de facteurs concrets lors de l'exécution - on ne peut quand même pas en vouloir aux auteurs modernes de vouloir éviter au moins de grosses erreurs de compréhension en indiquant le caractère ou une valeur métronomique approximative.
Voilà ma petite double-croche en réponse à ta question ;-)
3/1 n'est pas fréquent, sauf dans les transcriptions de musique (dite) ancienne. Le dénominateur 1 signifie que l'original était à 3 rondes, qui s'appelaient alors "semi-brèves" ; en effet la musique était alors notée en valeurs plus longues que par la suite, ce qui ne veut pas dire que ces valeurs étaient jouées lentement.
Ensuite, le choix entre 4/4 ou 2/2 peut se faire en fonction du rythme de la première idée musicale qui démarre une pièce - du genre 4 petites pulsations sautillantes, ou 4 solides marches d'escalier, ou alors, pour un 2/2, deux exclamations majesteuses - j'essaie d'imager mon propos faute de pouvoir donner ici des exemples.
Ceci dit, c'est vrai que d'un point de vue strictement logique, certains choix paraissent arbitraires.
Par exemple, entre 3/4 et 3/8... c'est là qu'intervient le cerveau humain, qui a horreur du vide, et qui s'empare du moindre paramètre resté libre. Dans ce cas, il y a une tradition selon laquelle le 3/8 indique le plus souvent un mouvement très vif.
Une autre tradition (celle-ci justifiée logiquement par l'histoire de la notation), c'est que le C barré (parfois noté 2/2) est un mouvement soutenu (souvent adopté dans les pièces fuguées).
On précise souvent après C barré "à la brève". En effet la barre a signifié au départ "deux fois plus vite, ou en tout cas bien plus vite", de sorte qu'en lisant des brèves anciennes (= note carrée moderne = deux rondes liées !) on les lisait aussi vite qu'auparavant on lisait les semi-brèves.
Donc la mention "à la brève" qui ne dit plus rien à un lecteur moderne, est restée par tradition (comme un fossile).
Le lien est encore moins évident au premier coup d'oeil du fait qu'aujourd'hui on note avec des valeurs bien plus courtes, de sorte que "à la brève" est devenu "à la blanche", c'est à dire une division par 4 des valeurs écrites (mais ça ne change évidemment rien, puisqu'on est censé appliquer aux blanches le tempo anciennement pratiqué pour les brèves).
Il me semble qu'à partir de la période classique peut-être, romantique à coup sûr, ta question tombe d'elle même car les compositeurs, sans doute échaudés par quelques contresens, ont commencé à indiquer très précisément le tempo qu'ils avaient en tête.
Mais je sais bien que tu as posé la question pour comprendre.
Cela dépend aussi du texte musical. Entre un 3/4 avec surtout des noires, et un 3/2 avec surtout des blanches, hein, que choisir... Alors, après ça, si tu as beaucoup de croches et même de doubles et au-delà dans un 3/4, le noter en 3/2 va faire une page moins noire à l'oeil.
Question de "feeling", souvent, en dernière analyse.
Pour ce qui est des traditions en musique ancienne, il y a des traités ou des synthèses modernes de ces traités, mais il faut savoir que même les auteurs de l'époque pouvaient décrire des pratiques contradictoires !
Sans tomber dans l'excès moderne d'une précision exagérée et irréaliste - vu qu'un tempo dépend de plein de facteurs concrets lors de l'exécution - on ne peut quand même pas en vouloir aux auteurs modernes de vouloir éviter au moins de grosses erreurs de compréhension en indiquant le caractère ou une valeur métronomique approximative.
Voilà ma petite double-croche en réponse à ta question ;-)
llllll1111116
21
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 16 ans
3 Posté le 04/05/2009 à 21:34:38
Un grand merci!
boub's
755
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 19 ans
4 Posté le 04/05/2009 à 21:41:08
Salut
je viens compléter le magnifique historique d'Alain Naigeon.
de source wiki, le métronome a été inventé en 1812.
de source froduleuse et de mémoire, ce serait Beethoven qui aurait donné les équivalences entres pulsations (bpm) et allures italiennes (allegro, andante...)
pour répondre à la question, c'est le caractère du morceaux qui va donner le nombre de temps par mesure, soit le chiffre du haut:2 pour une marche, 4 pour un rock binaire, 6 pour 2 temps ternaires(divisés en 3), 9 pour une valse(ou autre) ternaire etc...
le chiffre du bas donne l'unité de temps, à savoir 4 pour la noire, c'est le plus courant, 2 pour la blanche (souvent pour des marches un peu enlevées), 8 pour des croches etc...
sauf exeptions pour les mesures ternaires où chaque temps vaut 3 unités.
ex 4/4 : 4 noires par mesure, 6/8 :2 temps de 3 noires chacuns....
aprés, c'est histoire de lisibilité et de sentiment... un largo à la ronde sera trés élargi, alors qu'une marche à la blanche sera trés allante... ça devient de l'ordre du subjectif...
je viens compléter le magnifique historique d'Alain Naigeon.
de source wiki, le métronome a été inventé en 1812.
de source froduleuse et de mémoire, ce serait Beethoven qui aurait donné les équivalences entres pulsations (bpm) et allures italiennes (allegro, andante...)
pour répondre à la question, c'est le caractère du morceaux qui va donner le nombre de temps par mesure, soit le chiffre du haut:2 pour une marche, 4 pour un rock binaire, 6 pour 2 temps ternaires(divisés en 3), 9 pour une valse(ou autre) ternaire etc...
le chiffre du bas donne l'unité de temps, à savoir 4 pour la noire, c'est le plus courant, 2 pour la blanche (souvent pour des marches un peu enlevées), 8 pour des croches etc...
sauf exeptions pour les mesures ternaires où chaque temps vaut 3 unités.
ex 4/4 : 4 noires par mesure, 6/8 :2 temps de 3 noires chacuns....
aprés, c'est histoire de lisibilité et de sentiment... un largo à la ronde sera trés élargi, alors qu'une marche à la blanche sera trés allante... ça devient de l'ordre du subjectif...
même la hauteur des notes n'est pas absolue
Anonyme
2131
5 Posté le 12/05/2009 à 15:10:42
A propos des indications métronomiques données par les compositeurs, je ne résiste pas au plaisir de ressortir cette anecdote entendue un jour à propos de Ravel.
Un jeune ensemble - certainement doué, pour mériter cet honneur - travaille un mouvement du compositeur en sa présence.
Arrivés au bout, petit silence, imaginez leur trac..., et Ravel de dire "Vous avez joué beaucoup plus vite que mon indication".
Ouch, les pauvres, quelques instants durs à passer pour eux :-( Jusqu'à ce que Ravel poursuive : "Mais c'est bien mieux ainsi" !!
pris de remords, j'édite pour ne pas passer pour un démagogue : il faut une sacrée maturité musicale pour se permettre ce genre d'écart
Un jeune ensemble - certainement doué, pour mériter cet honneur - travaille un mouvement du compositeur en sa présence.
Arrivés au bout, petit silence, imaginez leur trac..., et Ravel de dire "Vous avez joué beaucoup plus vite que mon indication".
Ouch, les pauvres, quelques instants durs à passer pour eux :-( Jusqu'à ce que Ravel poursuive : "Mais c'est bien mieux ainsi" !!
pris de remords, j'édite pour ne pas passer pour un démagogue : il faut une sacrée maturité musicale pour se permettre ce genre d'écart
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