La grande famille du Trombone (et quelques cacahuètes)

Ah bien vu ! Ce n'est pas bête du tout comme idée, elle me plait bien, et ça serait complètement dans l'esprit clownesque du show.

Cela dit, il est relativement difficile, pour ne par dire impossible de différencier un trombone de cette taille avec une trompette tant les caractérisiques physiques des instruments son proches (embouchure, perce, longueure de tube, taille du pavillon). Donc il serait sans doute plus aisé de différencier deux musiciens différents jouant sur le même instrument qu'un même musicien jouant sur ces deux instruments. Hormis, bien sûr, le fait que l'un est une coulisse et l'autre des pistons donc concentrons-nous sur ce point.

Du coup j'ai réécouté l'extrait en avec cette idée en tête, et ça se tient plutôt bien, même s'il y a quelques micro-détails qui me chiffonnent un peu encore pour être 100% convaincu par cette explication (qui m'a l'air quand même sacrément plausible, un petit 90% quoi) :

 - Le son de N°8 ne semble pas aussi ample que celui du trompettiste précédent, ce qui pourrait sembler a priori cohérent dans la mesure où, visuellement, la perce et le pavillon de l'instrument semblent significativement plus étroits que celui d'une trompette (la perce et le pavillon d'une trompette (standard, soprano en SIb) sont les mêmes, à peu de choses près selon les modèles, que ceux du trombone soprano, alias N°5). Après on pourrait envisager que ce n'est pas le même trompettiste qui joue, et pas sur la même trompette, mais que c'est quand même bien une trompette (qui aurait un son moins ample, ou une trompette piccolo par exemple).

 - Le glissando à la trompette est un effet relativement compliqué à réaliser correctement (mais pas impossible en effet, les trompettistes de salsa par exemple en sont particulièrement friands). A ma connaissance, il y a principalement deux techniques utilisées chacune avec leurs défauts intrinsèques :
  1. La première consiste à travailler en « souplesse » (bien que ce soit la solution la plus bourrin) le but étant de faire travailler les muscles faciaux de l’instrumentiste jusqu’à ce qu’il soit capable, en compensant avec le maintien de ses lèvres, de passer d’une harmonique à l’autre sur une même position sans discontinuité. C’est sur ce dernier point que la technique est souvent défaillante, et on entend quand même les petits sauts de passages d’une harmonique à l’autre. Un exemple par ce trompettiste bourrin particulièrement doué dans cet exercice.
  2. La seconde est un peu plus rusée, il y a toujours cette histoire de compensation musculaire, mais le trompettiste s’aide en plus d’une particularité physique de l’instrument due au système de piston. En ne fermant les pistons qu’à moitié, le trompettiste réduit la perce de son instrument, et en jouant ainsi sur la demi-ouverture, et donc la taille de la perce au niveau du piston, il « lisse » plus facilement le passage d’une harmonique à l’autre. L’inconvénient de cette  technique étant que, quand la perce est réduite par le piston à moitié fermé (ou à moitié ouvert selon votre humeur) le son est moins ample et semble même « cassé ». Un exemple par ce trompettiste malin particulièrement pédagogue dans cet exercice.

Cela dit, le défaut inhérent de cette seconde technique pourrait aussi être l’explication du manque d’amplitude du son de N°8 par rapport au son de la trompette précédente.

C’est ce qui me fait atteindre le 90% de conviction sur cette idée, merci de l'avoir partagée mister !