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Sujet Le dernier Ry Cooder

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Sujet de la discussion Le dernier Ry Cooder
Je viens de tomber là dessus , je ne possède pas encore l'album (c'est une question d'heures), mais j'ai scotché vraiment!

Quelqu'un connait?

Ce mec sort un album tous les dix ans, mais putain il aurait eu tort de ne pas sortir celui là, que c'est frais, que ça fait du bien!
2
Pas de réaction?

Moi j'écoute déjà ces quatre titres en boucle, je trouve ça comment dire, Evenementiel!
3
Ce mec est vivant! Il chante et joue de la guitare comme personne, il sait s'entourer, il se bonifie avec le temps, je l'aime!


4
Chavez Ravine



En plus la pochette est d'enfer!
5
Pardon, on est bien sur un site de musicien ici non?

Personne ne réagit la dessus :surpris: , inquiétant...


Un article paru dans "Le Nouvel Obs":

Citation : Le nouveau disque de Ry Cooder

Chávez Ravine Social Club

Le guitariste californien ressuscite dans son nouvel album un quartier mexicain de Los Angeles rasé dans les années 1950, victime du maccarthysme et de la spéculation. Rencontre

GO West, young man», là sont l’avenir et le progrès. A cette injonction, Ry Cooder, natif de Californie, a toujours tourné le dos. Depuis ses débuts, il n’a eu de cesse que de filer dans l’autre sens, explorant inlassablement le passé musical de son immense pays, et ses trésors: country, blues, rock, jazz, soul, tex-mex... A la fin des années 1990, le guitariste tombe sur des photos d’une beauté renversante, prises un demi-siècle plus tôt dans un quartier aujourd’hui effacé des cartes et des mémoires des habitants. «J’en avais entendu parler dans ma jeunesse, mais je n’y ai jamais mis les pieds», confesse Ry Cooder. Ces photos sont de Don Normark. Un beau jour de novembre 1948, ce jeune photographe de 18 ans escalade une colline à la recherche d’une vue imprenable sur Los Angeles. Parvenu au sommet, il aperçoit soudain des grappes de bicoques accrochées aux flancs d’une vallée profonde, noyées dans une verdure paradisiaque et reliées au monde extérieur par un réseau de sentiers poussiéreux. Intrigué, il descend et pénètre dans Chávez Ravine, une communauté de Mexicains-Américains installée là depuis le début du siècle. Il tombe immédiatement amoureux de ces gens pauvres, certes, mais dépositaires à ses yeux d’une richesse inestimable: une vie chaleureuse et digne, faite d’entraide, de musique et de fêtes, dans un bout de campagne idyllique, à quelques centaines de mètres à peine du «cauchemar climatisé» vomi par Henry Miller.
Ce que Don Normark ne sait pas, c’est que le sort de ce petit coin de paradis est déjà scellé. Quelques mois plus tard, ses habitants reçoivent une lettre de la mairie qui les informe que leur quartier va être rasé pour construire des logements sociaux, où ils seront relogés prioritairement. Une idée a priori généreuse. Mais en pleine paranoïa anticommuniste (le sénateur McCarthy a lancé sa chasse aux sorcières rouges), Chávez Ravine va devenir l’objet d’une lutte politique féroce entre quelques généreux héritiers de l’esprit du New Deal et ceux, plus nombreux, plus puissants, qui voient dans la vie communautaire des pauvres de Chávez Ravine une forme de «socialisme rampant» et un obstacle à de juteuses opérations immobilières... Et ce qui devait arriver arriva: après des années d’intimidations et de départs plus ou moins volontaires, les bulldozers entreront en action. Le 8 mai 1959, tout est fini: la maison de la famille Arechiga, la dernière à résister, est réduite en miettes sous le regard des caméras de télévision. Deux ans plus tard débutera la construction d’un temple du base-ball, le Dodger Stadium. «Un bon moyen d’arrêter toute polémique, ironise Ry Cooder: qui allait s’opposer à la construction d’un stade de base-ball, le sport le plus populaire aux Etats-Unis?»
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Un demi-siècle plus tard, le guitariste met en musique la légende de Chávez Ravine. Disons tout de suite que son disque, chronique tendre et bouleversante d’une Amérique évanouie et d’un temps où l’espoir et l’innocence étaient des mots qui ne faisaient pas encore sourire, est un des plus beaux de sa carrière, avec ces chansons (en espagnol et en anglais) où les rythmes latins croisent de mélancoliques souvenirs sépia de jazz swing ou de rhythm’n’blues soyeux, où un extraterrestre (à l’époque, on voit des soucoupes volantes partout), transparente métaphore de l’ennemi, annonce aux habitants du quartier la menace qui pèse sur eux...
«Chávez Ravine» est un enfant du hasard: «Don Normark m’a appelé et m’a demandé si je pouvais lui donner un coup de main pour la musique d’un petit film qu’il préparait sur les habitants du quartier.» Ry Cooder pense d’abord à recycler des musiques de films inutilisées, avant de se décider à écrire de nouvelles chansons, et d’en reprendre d’autres, populaires autrefois à Chávez Ravine. Il se doute que quelques musiciens chicanos pourraient être intéressés par son projet, et que la notoriété de «Buena Vista Social Club», aventure dont il fut l’homme-clé, pourrait à cet égard lui faciliter la tâche. Avec raison. «Willie G. [Little Willie Garcia, chanteur du groupe Thee Midniters], un type de mon âge, dont une des tantes avait habité Chávez Ravine, s’est avéré un partenaire idéal et m’a ouvert bien des portes.» Grâce à lui, Ry Cooder contacte Lalo Guerrero, le «parrain» de la musique chicano, et Don Tosti, dont le «Pachuco boogie», irrésistible mélange de rythmes latins et de jazz, avait été en 1948 l’hymne des pachucos, ces jeunes zazous latinos en zoot suits (costards flamboyants et surdimensionnés) qui s’identifiaient aux hipsters noirs, dont Cab Calloway demeure l’archétype absolu. «Lalo et Don sont morts récemment, s’attriste Ry Cooder, ils ne verront pas ce disque.» Où l’on retrouve, outre Joachim Cooder, son fils percussionniste, et la délicieuse chanteuse Juliette Commagere, petite amie de Joachim, des amis de trente ans du guitariste comme le batteur Jim Keltner ou l’accordéoniste tex-mex Flaco Jimenez.
Au fil des trois années de travail qui ont été nécessaires pour réaliser cet album, le parallèle entre l’ère McCarthy et les années Bush s’est imposé à Ry Cooder: «Les gens de Chávez Ravine se croyaient américains, ils croyaient avoir un quartier, et des droits. Ils ont découvert brutalement qu’il n’en était rien, et qu’on les soupçonnait de communisme! Cinquante ans plus tard, ça recommence avec cette bande d’ânes qui siège à Washington. Comme ceux de Chávez Ravine, nous ne comprenons pas ce qui nous arrive. Autrefois on vous accusait d’"activités antiaméricaines", et aujourd’hui de comportement "antipatriotique" parce que vous refusez ce qui se passe en Irak. La guerre contre les pauvres ne s’est jamais arrêtée.» Avec une différence: dans «Barrio Viejo» (Vieux Quartier), une des plus belles chansons du disque, un habitant de Chávez Ravine imaginé par Lalo Guerrero a cette phrase merveilleuse: «Nous étions pauvres, mais je ne l’ai jamais remarqué.» Aujourd’hui, la télé le lui rappellerait tous les jours.

CD: «Chávez Ravine» (Nonesuch/WEA, sortie le 14 juin).
A lire: «Chávez Ravine, 1949. A Los Angeles Story», photographs and text by Don Normark (Chronicle Books).

Ry Cooder est né en 1947 à Los Angeles. En 1964, il monte avec Taj Mahal les Rising Sons. Guitariste pour Captain Beefheart, les Rolling Stones ou Randy Newman, il se lance en 1970 dans une fabuleuse carrière solo, multipliant rencontres et musiques de film («Paris, Texas», de Wenders, «Buena Vista Social Club»).

Bernard Loupias




Au fait ça y'est j'ai le disque, de la bombe je vous dis! :clin:
6
Salut,
je le connais depuis la sortie de Paris Texas, quand tu as vu ce film, tu ne peux pas oublier la musique, la guitare et du coup, le bonhomme mais je ne connais pas le dernier
7
Tu peux en faire une idée en cliquant sur le lien ci dessus :clin:
8
Yep, un peu trop chicanos pour moi ;)
9
Ben putaing, merde alors, personne n'a adoré ce disque ici bas? :(


Je me sent si seul :(((
10
En plus, je suis en train de réaliser un truc là. Si la musique que j'adore laisse tout le monde indifférent, je n'ai définitivement aucune chance d'intéresser les gens pauvre ver de terre que je suis avec ma propre musique merdeuse! :(

Je suis accablé :shootme: